Chapitre 22...(corrigé)

Les étudiants jouent avec les trois enfants un petit moment. Alex, pendant ce temps, n'arrête pas de leur demander la solution à l'énigme mais ils ne veulent pas répondre. Ils font donc un chat, avant d'entamer une marelle et de jouer à un, deux, trois soleil.

– On fait une pause... Lance Gabin en se laissant tomber dans l'herbe.

Lexy va s'asseoir à côté de lui tandis qu'Alexanne reste vers les enfants.

– Vous ne voulez toujours pas nous expliquer la chanson ? Leur demande-t-elle.

Les enfants secouent la tête à l'unisson. La jeune fille va donc s'asseoir à son tour vers ses amis et se met à fixer la porte par laquelle ils étaient entrés. Elle se dit que d'une minute à l'autre Oliver va ouvrir cette porte et les rejoindre. Il irait vers Gabin avant de le frapper dans le dos en lui demandant s'il avait cru à son retour ou pas. Puis il rigolerait avec nous tout en nous racontant comment il avait fait pour échapper à cette sorte de monstre-dragon qu'il y avait dans l'autre salle. Et puis peut-être qu'il la regarderait... enfin...

Alex tourne la tête avant d'avoir les larmes qui lui reviennent et s'intéresse par la suite à l'autre porte, celle qui les ferait sortir d'ici. D'après ce qu'elle a compris de la chanson, il fallait qu'ils trouvent quelqu'un se prénommant Angélique et qu'ils la mettent sur la sorte de petite plaque noire. Or, les enfants ne voulaient pas leur dire qui était cette Angélique, ni qu'est-ce que cette personne voudrait afin d'être protégée d'un «démon»...

Alexanne serre ses bras contre sa poitrine. La douleur ne veut pas passer...

Soudain, la terre se met à trembler brusquement. Les enfants se regardent avant de partir en courant en direction d'une sorte de cabane en bois cachée dans le creux d'un mur. La jeune fille les regarde avec surprise.

– Cachez-vous ! Crie le garçon à leur encontre. Elle arrive !

Les étudiants se lèvent précipitamment pour les suivre avant de demander :

– Qui arrive ?

Les enfants les tirent par le bras afin de les cacher sous la fenêtre de la cabane. Puis l'une des filles répond en chuchotant, elle tremble.

– Angélique...

Au nom d'Angélique, les étudiants se regardent tous les trois. La voilà la solution ! Il leur fallait juste qu'ils réussissent à garder cette Angélique sur la pierre carré, qu'ils lui donnent ce qu'elle voulait avant qu'un quelconque «démon» n'arrive et puis le tour était joué !

Sauf qu'il y a un petit problème : l'Angélique en question a l'air de faire peur aux enfants... donc les étudiants vont devoir se méfier de ce personnage.

– Il faut que l'on tente quelque chose auprès d'elle, chuchote Lexy, c'est la clé de l'énigme.

– Je suis d'accord, approuve Alexanne d'un mouvement de la tête.

Gabin regarde les deux filles avant de lancer un regard aux enfants afin qu'elles comprennent le message : Angélique doit être quelqu'un de dangereux puisque les enfants sont morts de trouille.

– Il faut que l'on tente quelque chose rapidement Gabin, argumente Lexy, n'oublie pas la partie avec le ciel de la chanson...

Son copain ne peut que hocher la tête en signe d'acceptation. Les filles ont raison, leur temps est compté.

– Comment on s'y prend ? Demande-t-il en pensant qu'elles avaient un plan.

Alexanne se lève tout en répondant.

– On fonce dans le tas.

– Quoi ?!

Lexy et Gabin se regardent surpris tandis que leur amie sort de la cabane. Ils se lèvent à leur tour afin de la suivre tout en l'appelant.

– Alexanne !

Cette dernière marche devant eux sans se retourner, déterminée. Suicidaire également ?

Devant la pierre noir se tient une jeune femme vêtue entièrement de rouge. Elle a de longs cheveux noirs qui lui tombent en cascade sur ses hanches. La robe qu'elle porte descend jusqu'à ses pieds qu'elle masque en épousant les formes de son corps. Elle est dos à eux.

Malgré cette apparence assez «normale» et non cauchemardesque comme Gabin se l'imagine, cela ne l'empêche pas de se méfier quand même de cette fille. On dit bien que l'habit ne fait pas le moine après tout et que les apparences sont parfois trompeuses ?

Avec Lexy, ils rattrapent Alexanne et tous les trois marchent jusqu'à cette fille. Elle ne semble pas les entendre arriver alors que les étudiants discutent entre eux. Enfin, Gabin est surtout celui qui parle, la peur voulant qu'il fasse demi tour en entraînant les filles.

Ils finissent par arriver vers la femme et Alexanne hésite avant de lui tapoter l'épaule.

La femme en rouge se tourne vers eux et Lexy pose sa main contre sa bouche afin de ne pas se mettre à crier tout en se collant à Gabin. Ce dernier l'agrippe dans un mouvement de frayeur. Ils ont raison d'être effrayés, car la femme avait un visage qui leur fait penser à celui des clowns en pantin. Ce visage est entièrement blanc avec deux yeux noirs très sombres mais c'est la bouche qui fait le plus peur : immense, couvrant presque la moitié du visage en allant de son oreille gauche à celle de droite. Cette bouche est également entourée d'un rouge à lèvre rouge sang et comporte une centaine de petites dents blanches aussi aiguisées que des lames de rasoir.

Alexanne se met à trembler en s'imaginant ce que la femme pourrait faire avec ces dents mais néanmoins elle essaye de parler.

– C'est... vous Angélique...? Bégaye-t-elle.

La femme hoche la tête sans rien dire, ni bouger. Lexy désigne la pierre noir d'un doigt tout en évitant de fixer la bouche de cette femme. Celle-ci regarde ce que la jeune étudiante lui montre avant de dire d'une voix caverneuse.

– Je veux l'un des enfants.

– L'un des enfants ? Répète Gabin avec étonnement.

– Oui.

– Pourquoi faire ? Demande-t-il.

La femme se met à leur sourire. La chair de poule s'empare des trois étudiants au fur et à mesure que son sourire s'élargit. Il y a une sorte de vent fort avant que la terre ne se remette à bouger. Lexy s'accroche à Gabin en criant tandis que la femme rit à gorge déployée. Le tremblement de terre dure seulement quelques secondes qui leur parait des heures puis la femme leur refait face. Son sourire diabolique ne l'a pas quitté. Elle passe une longue langue fine de couleur violette sur ses dents avant de répondre finalement à la question de Gabin.

– Le manger...

Lexy pousse un hoquet de surprise tout en serrant le bras de Gabin. Les étudiants ne s'attendait pas à cette réponse.

– Et... et si on ne vous le donne pas ? Essaye Alexanne avec une petite voix.

La femme se tourne doucement vers elle.

– C'est très simple, le démon vous tuera.

– Quel démon ?

Ils n'ont pas besoin d'attendre la réponse à cette question longtemps. Soudain un cri provenant de la cabane des enfants retentit dans toute la salle. Les étudiants se tournent en sursautant afin de voir ce qui se passait. Le garçon est en dehors de la cabane et fixe le ciel en criant. Les trois amis lèvent doucement leurs têtes, hésitants, et sont surpris de voir qu'une Lune pleine brille dans ce ciel alors qu'il fait jour dans la salle. Le garçon continue de pousser des cris comme s'il était en proie à une douleur extrême. Autour d'eux, les animaux s'enfuient.

– Si vous ne vous dépêchez pas de me ramener l'un d'entre eux, ils deviendront le démon et vous tueront. Reprend la femme derrière eux.

– Et... et vous ? On n'est pas censé vous apporter une sorte de bouclier pour vous protéger vous ? La questionne Gabin en se retournant vers elle.

La femme se met à rire tout en montant sur la plaque noir.

– Vous n'avez rien compris à la chanson. Votre but n'est pas de m'amener quelque chose pour me protéger moi. Vous devez m'amener l'un de ces enfants afin que Moi je La protège.

– Mais protéger quoi ?! Demande le jeune homme en commençant à en avoir marre des énigmes.

– Votre vie.

* *

Oliver s'accroche à cette barre de fer de toutes ses forces. Il sent que le dragon essaye de le faire lâcher mais il tiendra bon.

– Je ne compte pas finir ma vie dans l'estomac d'une créature n'existant même pas bordel ! Crie-t-il pour se redonner de la force.

Le dragon pousse encore un cri tout en secouant la tête afin de lui faire lâcher prise. Puis la bête ouvre la gueule et Oliver peut enfin revoir la lumière. Cela suffit à lui redonner de l'espoir et il réussit à se hisser sur cette barre. Le dragon ferme à nouveau la gueule et le garçon se met dans une position d'équilibre avant de fouiller dans sa poche afin de sortir le canif qu'il a trouvé contre un mur. Il n'a aucune idée de comment ce canif est arrivé là mais bon. Oliver se met à essayer toutes les lames que l'outil propose avant de s'arrêter sur celle qui lui semble la plus longue et la plus tranchante. Puis il se met à glisser le long de la barre afin de me rapprocher le plus possible de la peau de la créature.

Sa situation était tellement comique qu'il avait envie de rire parfois.

– Bonjour, je m'appelle Oliver Smith, j'ai 18 ans et demis, je suis étudiant en histoire et il y a quelques heures mon meilleur ami m'a proposé d'aller à une fête foraine où nous sommes tombés sur une attraction complètement surnaturelle qui essaye de nous tuer et en ce moment même, j'essaye de ne pas me faire bouffer par une sorte de dragon tandis que mes amis me croient sûrement mort, et c'est pour ça que je vais essayer de faire un trou dans la gorge du monstre afin de pouvoir sortir et les rejoindre. Mais sinon, ça gaze bébé ? Tu veux mon 06 ? Ironise-t-il en avançant et évitant de regarder le fond de la gorge de l'animal.

Sa main finit par rencontrer une substance visqueuse et le garçon en déduit qu'il est arrivé. Il agrippe alors fermement le canif avant de compter jusqu'à trois et de le planter dans la gorge du dragon. Comme il s'y attendait, ce dernier pousse un cri strident, qui lui fait serrer les dents, et se met à beaucoup bouger afin de le faire lâcher et tomber.

Mais Oliver tient bon.

Il se met à essayer de lui ouvrir la gorge avec la lame tandis que les cris du monstre s'intensifient. Puis, curieusement, la bête s'arrête de bouger et de crier. Une affreuse odeur commence à monter. Puis l'étudiant entend comme un bruit d'eau qui coule. Le dragon ouvre la gueule en toussant légèrement tandis qu'Oliver baisse la tête.

– Sérieusement...? Lance-t-il en ayant ses yeux qui s'écarquillent.

Il attrape la potion qu'il a toujours dans sa poche afin de la serrer dans sa main et de refermer le canif. Puis il ferme les yeux tandis que le vomi du dragon arrive à sa destination, l'emportant avec lui hors de la gueule.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top