Chapitre 6 : Nuit calme

La nuit était tombée, lourde et pesante. Le soleil avait disparut derrière l'horizon comme pour mourir une fois pour toutes. Les lueurs morbides du crépuscule s'étaient estompées dans une absence de couleur totale. Drago détestait la nuit, ce calme plat qu'elle laissait dans son sillage. Il était de garde et prenait un rapide pause à l'extérieur.

Le vent frais piquait sa peau à chaque bourrasque. L'atmosphère était presque effrayante. Il faisait un noir d'encre, épais et opaque où même la lune avait désertée. A chaque bombardement, tout s'éclairait momentanément dans un bruit assourdissant. Alors, des ombres monstrueuses apparaissaient partout, sinueuses et rampantes.

Drago respirait cet air, profitant de ce moment de liberté tout en se faisant la réflexion qu'il n'allait sans doute pas trop trainer. La fraicheur lui donnait la chair de poule et le spectacle qui s'offrait à lui n'était que trop familier. Il écrasa donc le reste de sa cigarette sous son talon et rentra à l'intérieur de l'hôpital.

Tout était calme, il croisa une ou deux infirmière dont la blonde qui se montra encore une fois particulièrement collante. Il fit son possible pour se débarrasser d'elle mais la jeune femme était plutôt tenace :

-Viens, rien que le temps d'un café. Rien que cinq petites minutes !

Il abdiqua, et la suivit sans grande conviction. Il était si fatigué et un café ne serait pas de trop pour tenir la nuit éveillée. Il se retrouva donc attablé devant un café fumant et une jeune femme qui semblait d'humeur plutôt bavarde. Drago la laissait parler, sans prêter attention aux propos de l'infirmière. Si elle pouvait savoir à quel point elle lui était indifférente ...

L'arrivée aussi bruyante qu'imprévue de Pansy finie de convaincre Drago de quitter la chaise où il était assis. Sentant les ennuies venir, il jugea plus sage de les éviter avant même qu'ils arrivent à lui. Mais une voix stridente le retint :

-Drago, attend une minute !

-Désolé Pansy, mais je dois y aller, je suis de garde cette nuit !

Et il la laissait sans le moindre regard, son café à la main. Il avançait doucement entre les couches, accordant un regard à chaque blessé. Tout était si calme, respirer en devenait presque gênant. La nuit promettait d'être longue, interminable et il connaissait bien cela. Les minutes qui s'écoulaient comme des heures, avec la conviction que le soleil ne se lèverait plus jamais. Que l'astre de jour était bel et bien mort au moment où il avait rejoint la Terre derrière l'horizon. Que cette lente agonie devant la lune était légitime, cette terreur bien familière qui prenait Drago après le crépuscule.

Le médecin s'arrêta soudain, toujours plongé dans ses pensées bien sinistres. Lorsqu'il releva les yeux et qu'il se rendit compte devant quel lit il se trouvait, son cœur manqua un battement. Etait-ce un signe ? Lui qui peinait en général à croire au hasard, ne pouvait pas envisageait une quelconque coïncidence. En cet instant, il jurait contre cet enfoiré de destin et tous les dieux qui lui venaient à l'esprit.

Finalement, il abandonna et s'affala sur la chaise qui émit une plainte infime. Il ne savait pas quoi penser, il ne savait que faire de cet amas de sentiments qui remuait en lui, qui menaçait de le contrôler entièrement. C'était effrayant à ses yeux et il savait déjà que la fuite n'était plus envisageable. Il avait déjà capitulé et il devait désormais se faire à l'idée qu'il avait perdu. Il se sentait faible pour cela, sa fierté en avait pris un coup.

Les yeux gris du médecin parcourraient les traits du soldat comme s'il les découvrait pour la première fois. Il était beau ainsi, son visage n'exprimait rien, il semblait ne plus souffrir, il semblait aller mieux. Du bout des doigts, il effleura la joue d'Harry où les rondeurs de l'enfance avaient entièrement disparues. La pâleur du médecin offrait un contraste étonnant avec le teint très hâlé du blessé. La peau glissait sous le touché de Drago qui ne quittait pas son homologue du regard.

Soudain, Harry émit un grognement presque inaudible et ses yeux papillonnèrent. Le médecin écarta sa main comme si ce simple contact l'avait brûlé. Les yeux du soldat se plantèrent dans les siens, légèrement voilé par le sommeil. Il fronça les sourcils sans comprendre et dévisagea longuement son vis-à-vis, tous les deux entièrement immobiles.

-Malfoy, qu'est-ce que tu fous là ?

La question bien que murmurée résonnait étrangement fort dans le silence de la pièce. Drago était immobile, un peu trop pour que cela paraisse naturel, les mains crispées sur ses cuisses. Les yeux émeraude du soldat semblaient le sonder, tout lire en lui, ce qu'il était, ce qui n'était pas dit. Lorsque le médecin parvint à remettre de l'ordre dans ses idées et à échapper à ce regard inquisiteur.

-Rendors-toi !

C'était brusque, assez soudain et plutôt sec aussi. Ce n'était pas une supposition, c'était un ordre ! Il ne laissait sa place à aucune forme de protestation, seule l'obéissance était envisageable. Harry ne chercha même pas à passer outre cela, bien que son caractère lui soufflait de répliquer. Il esquissa un faible sourit et souffla avant de fermer les yeux, un brin moqueur :

-A vos ordres, docteur Malfoy.

Un rictus que la semi-obscurité rendait invisible se dessina sur les lèvres fines du médecin. Le soldat se rendormit rapidement, sa respiration lente et régulière le lui confirmait.

Les doigts de Drago rejoignirent alors le visage d'Harry, une nouvelle fois. Ils parcoururent la peau jusqu'au front où il souleva doucement la masse de cheveux ébènes. Malgré le manque de luminosité, la cicatrice en forme d'éclair qui marquait l'épiderme était bien visible. Le médecin fronça les sourcils, jamais de toute sa carrière il n'avait vu une semblable, sa forme était tellement atypique qu'elle frôlait l'improbable. Il toucha la marque, un contact aérien, à peine réel.

Puis, il se pencha sur le corps endormi du soldat et, dans un moment d'infinie tendresse, il l'embrassa sur le front. Jamais il ne s'aurait cru capable d'un tel geste, mais à cet instant, il lui sembla tout naturel. Drago murmura, tout contre la peau du blessé :

-Bonne nuit, Harry.

*crie en courant partout*

Ouais, le relation commence à prendre forme doucement, ça me plait beaucoup :3

J'ai bien aimé écrire le début du chapitre avec la nuit, et la fin aussi avec un Drago tendre (l'amour est merveilleux, j'vous le dis !). Bon, il assume plus ou moins, et ça, c'est son orgueil et sa fierté de Malfoy, qui ne manque pas à l'appel. Il va avoir du mal à accepter ses sentiments, Harry peut-être un peu moins. Je sors doucement de la relation médecin-patient, pour aller vers quelque chose de plus ... concret !

On a dépassé la moitié de la fanfiction, et je suis pressée de poster la suite moé XD Faut que j'attende un peu, j'aime faire souffrir les gens (RIP Harry :')). Mais elle sortira sans faute la semaine prochaine !

D'ici là, laissez-moi vos ressentis (vous aimez ou pas du tout) sur ce nouveau chapitre ou sur l'ensemble de l'histoire qui prend forme doucement. Reviews, commentaires et votes, soyez au rendez-vous, je vous attends avec impatience ;3

Plein de guimauve sur votre cuir chevelu ~

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