Chapitre 10 : Carpe diem
/!\ La scène suivante est un lemon (une scène de sexe détaillée). Pour tous ceux qui ne sont pas à l'aise avec ça, je ne peux que vous conseiller de ne pas lire. Pour les autres, bonne lecture ;3 /!\
Un regard entendu et pas un mot de plus. Une entente, un accord, une promesse. Ils pouvaient tout lire, leurs regards transcrivaient mieux que tous les mots.
Il restait pourtant une étape à franchir : les escaliers. Ils se dressaient devant les deux futurs amants, immenses, infranchissables. Harry trouva à nouveau appuie sur le médecin, appréciant malgré lui le contact. Il tenta un pas et l'autre suivit le mouvement. Mais très vite, Drago comprit que c'était peine perdue, ils n'y arriveraient jamais de cette manière ! En un mouvement, le brun se retrouva dans les bras de son homologue, détruisant au passage tout ce qui lui restait de fierté. Il s'empressa de protester malgré la douleur qui l'enflammait :
-Putain, Malfoy ! Repose-moi par terre !
Ledit Malfoy jugea préférable de faire la sourde d'oreille, répondant entre ses dents :
-Drago. Appelle-moi Drago !
-Merde, arrête-toi et laisse-moi marcher, Drago !
Le sourire aux lèvres, le médecin ignora superbement les protestations d'Harry. Ce dernier les abandonna d'ailleurs rapidement, ravalant sa fierté et se contenta de s'accrocher avec force. L'humiliation colorait ses joues alors qu'il tentait de retrouver ce qu'il lui restait de virilité.
La conscience du blond refaisait surface. Les interrogations et le doute avec elle, inexorablement. Bien-sûr que ce n'était pas prudent, autant pour lui et que pour le soldat. Il était encore blessé, à quoi pensait-il ? Et si quelqu'un les surprenait ? C'est vrai, le danger était partout mais quelque chose en lui l'empêchait de revenir sur sa décision. De renoncer.
Bientôt, ils arrivèrent devant la chambre de Drago qui repoussa la porte restée entrouverte d'un coup de pied. Il ne laissa pas le loisir à Harry de détailler la petite pièce puisqu'il le déposa directement, mais avec précaution, sur le lit. Ce n'est qu'à cet instant qu'il lui autorisa un regard. Le jeune médecin le détaillait longuement, sans la moindre pudeur et comme s'il était dépourvu de vêtements. Ce regard ne laissait rien indemne, le blessé le sentait le parcourir comme une présence bien réelle. Drago voulait inscrire ces traits dans sa mémoire, pour ne jamais les oublier. Cette mâchoire joliment dessinée, ce nez droit et surtout ces deux prunelles qui signaient sa perte. Ces cheveux que rien ni personne ne semblait pouvoir dompter, cette peau que le Soleil avait tanné. Tout ! Il voulait les voir, les toucher, les faire sien.
Drago se pencha alors, captura les lèvres de son vis-à-vis dans un baiser vertigineux. De ceux qui vous faisaient perdre la tête, oublier tout et éveillaient en vous des sentiments mêlés d'incompréhension. Les lèvres du médecin redessinaient le contour du visage d'Harry, effleurant à peine la peau tendre. Les paupières closes, les joues, les tempes, le front, la mâchoire et finalement les lèvres. Derrière cet acte se cachait une tendresse qui leur échappait à tous les deux. Un grondement échappa au plus petit alors que les dents de Drago mordillaient gentiment le lobe de son oreille.
-On est sensible ? Railla-t-il, le visage enfoui dans la tignasse épaisse.
-La ferme !
Comme pour le punir, le jeune homme administra un léger coup de langue sur la gorge offerte. Une myriade baisers descendit lentement sur le corps d'Harry qui ne pouvait s'empêcher de frémir. Drago connaissait ce corps meurtri, et c'est avec une certaine émotion qu'il passa ses doigts sur ces cicatrices. L'autre grimaça et se redit presque imperceptiblement sous le contact de celui qui allait devenir son amant. Le médecin embrassa chacune des marques, et cette action en disait bien assez. Un léger sourire se dessinait sur les lèvres d'Harry qui tremblait d'un bonheur qui irradiait. Il murmura, puisqu'il ne pouvait pas en dire davantage :
-Merci ...
Les yeux métalliques brillaient d'une belle lueur, remplaçant bien tous les sourires. Il se recula légèrement, rien que pour admirer le corps musculeux du soldat. Son torse était barré par un épais bandage immaculé, c'était toute la douleur qui en découlait. Le front, les combats, la guerre, la réalité. C'était tout ce qu'ils voulaient fuir !
Doucement, Drago effleura le tissu de des doigts, la chair tiède et dure était perceptible juste en-dessous.
-Tu es magnifique.
Ces mots avaient échappé au jeune homme, mais il ne pouvait les regretter, surtout quand les joues d'Harry prirent une couleur rosée. Les mains de ce dernier tremblaient légèrement alors qu'il entreprenait de soulager son homologue de ses vêtements. Il se débattit quelques instants avec les boutons de la chemise, jurant à plusieurs reprises, avant d'en venir à bout. Le tissu glissa sur la couverture avant d'être envoyé à l'autre bout de la pièce dans un bruit mou. Le corps pâle du médecin n'avait rien à envier à quiconque. Comme son visage, il semblait avoir été sculpté dans du marbre, mélange de finesse et de force. C'en était presque émouvant, tant de perfection !
Harry se redressa, ignorant de son mieux le lancement de sa jambe. Du bout des doigts, il parcourut les lignes musculaires de son homologue, s'émerveillant de la douceur de la peau. Elle était d'une pâleur indescriptible et contrastait étonnamment avec la sienne. A cet instant, il se dit que si la perfection était de ce monde, elle devait porter son nom. Il était tout simplement magnifique, la plus belle chose qu'il lui avait été donné de voir.
Tout un tas de pensées affluaient son esprit sans qu'Harry ne parvienne à en faire la distinction. Cela lui serrait le cœur, lui donnait presque envie de pleurer. Il aurait voulu se réveiller chaque matin à ses côtés, voir la pâleur du jour éclairer cette peau diaphane, s'y refléter. Il approcha à nouveau ses doigts pour la toucher, il se sentait presque indigne de faire ce geste. Une pureté inhumaine se dégageait de l'épiderme. Drago frémit sous le léger contact et étouffa un gémissement lorsque le soldat s'attarda sur l'un de ses tétons. Des vagues de plaisir menaçait de le faire ployer. Il n'avait jamais connu ça, avec aucune fille, avec personne !
-Arrête de jouer !
Un sourire carnassier s'étendit sur les lèvres bien dessinées du soldat. Le médecin l'embrassa, le cueillit, le fit disparaître en le faisant sien.
-Je ne joue pas, Drago.
Il toucha le visage de celui qui allait devenir son amant comme s'il avait peur de le briser. Comme s'il voulait s'assurer qu'Harry était bien là. Que c'était bien lui qu'il embrassait avec autant de ferveur, avec autant de passion. Que tout cela était bien réel et que rien ni personne ne viendrait y mettre fin. Il voulait en être bien certain, s'en persuader, ne plus douter.
La caresse de Drago se fit plus précise, moins hésitante et laissa une sensation enflammée sur son passage. Elle descendit le long des muscles, parcourut les cicatrices, vestiges d'une souffrance belle et bien derrière lui. Le blond se pencha et déposa des baisers sur le bas du ventre du soldat, découvrant sa saveur si particulière. Un mélange à la fois typiquement masculin et si personnel, c'était l'odeur d'Harry et elle était tout bonnement indescriptible.
-Je voudrais te dévorer, Harry.
Celui-ci se tordit sur les draps, comme pour échapper au prédateur qui le surplombait. Drago mordillait la peau tendre en dessous du bandage blanc, soulignant ses mots. Le boxer devant son visage était déformé par une bosse qui ne donna pas à rougir à son possesseur. D'un mouvement, il abaissa la dernière barrière de tissu qui se dressait entre eux. Le sexe qui se tenait fièrement devant le médecin, Harry n'essaya même pas de le cacher. L'autre posa ses doigts à la base avant d'effectuer quelques mouvements récompensés par des gémissements étouffés. Le soldat sentait quelque chose grossir en lui, alors que les limbes du plaisir le submergeaient.
Mais trop tôt, le bond cessa tout, un petit sourire sur les lèvres alors qu'il rencontrait les prunelles vertes assombries par le désir.
-Putain, Drago ...
- Pas maintenant, je n'en ai pas fini avec toi.
L'érection du blessé se fit encore plus douloureuse à ces mots. Le regard métallique du médecin semblait pouvoir lire en lui, et il savait qu'il ne mentait pas. Drago s'éloigna un moment, se traversa le lit et ouvrit le tiroir de la table de nuit pour y trouver un petit pot en terre cuite. Il retrouva sa place au dessus d'Harry et posa le récipient à côté de lui. D'une main et avec beaucoup de précaution, le blond souleva la jambe indemne et la glissa sur son épaule. L'expression qu'arborait le plus petit manqua de lui faire perdre tous ses moyens. La luxure semblait s'échapper de tout son être, de tout son corps nu et parfait.
Drago embrassa l'intérieur de la cuisse couleur caramel recouverte d'un léger duvet. Il tentait par tous les moyens de rester concentrer, de garder en tête que l'homme en dessous de lui était blessé. Qu'il n'y a pas si longtemps, la Mort avait failli le cueillir. Il se faisait violence pour ne pas le prendre maintenant, sans réfléchir et de la manière la plus sauvage et la plus égoïste qui soit.
Le jeune médecin plongea ses doigts dans le pot qu'il avait ramené quelques instants plus tôt. Harry frémit d'appréhension et d'envie mêlée alors que son homologue approchait ses doigts de son antre. Lentement, il en fit pénétrer un, sans quitter le visage du soldat y guettant le moindre signe d'inconfort. Celui-ci étudiait la sensation nouvelle, qui tenait plus de la gêne que de la réelle souffrance. Drago en ajouta un autre avec la précaution de l'amant doux qu'il souhaitait être. Jamais il n'aurait pensé le devenir un jour, jamais.
Harry se crispa légèrement, masquant rapidement la douleur occasionnée. Les doigts fins fouillaient son intimité jusqu'à trouver ce petit nœud de chair. A cet instant, le soldat perdit complètement pied. Il n'y avait plus rien autour de lui, rien que Drago et lui, et ce plaisir qui gonflait en lui. Il n'y avait pas de guerre, pas de terre à proprement parler, même le temps n'existait plus. Les étoiles s'étaient décrochées du ciel pour se confondre dans ses prunelles.
Le jeune homme n'avait pas quitté le blessé du regard, sans voix. Existait-il plus belle chose en ce lieu ? Les yeux émeraude brillaient d'une lueur inédite, le plaisir semblait y couler comme à l'état liquide. La bouche entrouverte, Harry n'était plus conscient du bruit qu'il faisait alors que le médecin maltraitait sa prostate. L'expression de son visage exprimait que la volupté qui l'habitait, et c'était magnifique ! Drago aurait pu l'observer ainsi pendant des heures, témoin de la plus belle des choses.
Pourtant, il y mit fin, presque honteux après de longues minutes. La plainte qui s'échappa de la bouche d'Harry avait tout pour le faire culpabiliser. Lui-même mourait d'envie de le faire sien et il ne pouvait simplement plus ignorer ce besoin. Le jeune médecin recouvrit son sexe de lubrifiant sous le regard humide de celui qui allait devenir, bientôt, son amant. Leurs regards s'accrochèrent une fois encore, pour la dernière et pour la première fois. Les émotions les rattrapaient, les unissaient elles aussi. Ils s'embrassèrent, avec une douceur empreinte d'une gravité, de passion et de désir. C'était tout cela, un mélange de tant de choses.
-Drago ... Je t'en prie !
La supplique s'échappa de ses lèvres avant même qu'il ne le remarque. Il n'en avait pas honte, ce genre de sentiment ne l'atteignait plus, remplacé par d'autres, tellement plus puissant.
-Fais-moi l'amour.
Etait-ce les mots ou la manière dont ils avaient été prononcés ? La respiration du blond se bloqua dans sa poitrine alors qu'un grondement se fit attendre. C'était fort, pour une raison qu'il ignorait et ces paroles l'émurent plus qu'il ne le laissa paraître.
Alors, Drago le pénétra, se frayant un passage dans ses chairs, créant ce lien incassable entre leurs deux êtres. Harry rejeta la tête en arrière, empoignant le drap de toutes ses forces. Il s'efforçait de se concentrer sur la douleur de ses blessures et d'ignorer celle qui semblait le déchirer. Une vive brûlure avait pris naissance au creux de ses entrailles. Des murmures lui parvenaient, la voix traînante au timbre reconnaissable du médecin. Les mots prononcés étaient sans suite mais l'aidaient considérablement. Les yeux de Drago étaient là, juste en face de lui et le soldat s'y perdit à nouveau.
Progressivement, Harry parvint à se détendre et la douleur se faisait alors moins cuisante. Son amant entama quelques mouvements, de plus en plus puissant et profond. Le plaisir leurs faisait perdre la tête, complètement et ils l'acceptaient totalement. Ils le partageaient, aussi. La guerre avait cessé, les combats et les morts avec elle. Il n'y avait plus de mal, peut-être même plus de bien. Plus de cet enfer, la douleur avait disparu avec la terreur qui l'avait créée. Les étoiles ! Les étoiles n'avaient jamais autant brillé que dans leurs yeux confondus. Le soleil pouvait bien ne plus se lever, le ciel perdre toutes ses teintes, ça n'avait plus d'importance ! Les seules couleurs étaient celles de leurs corps qui semblaient ne faire plus qu'un et leurs regards perdus quelque part, à mille lieux d'ici. Ils avaient quitté ce vieil hôpital, ce bas monde qu'on avait détruit pour une nouvelle terre. Les cris de plaisir qui emplissaient la chambre n'arrivaient même pas à leurs oreilles, ils étaient trop loin à présent !
Soudain, tout s'effaça, l'espace d'une seconde seulement. Et puis les couleurs revinrent, partout autour d'eux. Drago et Harry. Harry et Drago. La félicité qui était leur n'avait rien de comparable. Rien, aucun mot ne pouvait transcrire cela. La destruction d'un monde et la naissance d'un nouveau, bien meilleur.
Drago et Harry. Harry et Drago. Sans même qu'ils s'en rendent compte, au moment où ils atteignirent la jouissance, ils avaient crié leurs noms. Parce qu'ils étaient unis de toutes les manières possible.
Ensuite, ils restèrent ainsi. Sans un mot, sans rien du tout. Juste leurs corps unis et ce sentiment d'avoir atteint l'impossible, au seuil d'une découverte immense. Drago sentait le cœur de son amant battre sous sa main, ils étaient vivants, vivants et heureux. Du bout des doigts et avec une réelle tendresse, il toucha le visage d'Harry, un léger sourire aux lèvres. Ils s'embrassèrent, avec ce sentiment dont il connaissait le nom à présent.
-Harry.
Il voulait le dire, pour lui-même et pour le jeune homme qui lui faisait face.
-Je suis heureux, si tu savais. J'aurais voulu te rencontrer plus tôt, sans la guerre et d'une autre manière. Je ...
Il n'y arrivait pas. Drago n'avait jamais été sentimental et n'arrivait simplement pas à mettre des mots sur ce qu'il ressentait.
-Je sais, crois-moi. Et merci ! Merci pour tout Drago. Tu m'as sauvé, de ce que j'étais devenu, de ce que la guerre avait fait de moi.
Harry marqua une pose, cherchant ses mots. Lui aussi en avait besoin, il souhaitait que son amant sache, qu'il sache tout !
-Quand je suis arrivé ici, la vie n'avait plus d'importance pour moi. Plus rien ne comptait, j'avais tout perdu, jusqu'à l'envie de vivre. Tu me l'as rendu, et tu m'as donné bien plus encore. Alors, il faut que tu saches que ...
-Je t'aime !
C'était soudain et Drago semblait en être le premier surpris. Jamais il n'aurait pensé avoir à le dire à quiconque. C'était bien avant tout cela, la honte ne signifiait plus rien pour le médecin. Le sourire qui se dessina sur les lèvres du soldat valait tous les remerciements. C'était seulement des mots, mais leur portée n'avait aucune limite. Harry répéta ces quelques syllabes, conscient de ce qu'il signifiait pour eux, pour eux deux.
Et ils s'embrassèrent, encore et encore. C'était un accomplissement, une promesse qu'ils se faisaient. Et quelle promesse ? Celle de toujours y croire, de toujours se battre, de ne jamais se quitter, de ne jamais cesser de s'aimer. Envers et contre tout. Et contre cela, même la guerre et ses morts ne pouvaient rien y faire.
Carpe diem
Les derniers mots de The War ...
Et oui, c'est déjà terminé. J'ai une grosse appréhension quant à cette fin. J'espère réellement qu'elle vous aura plu.
C'est un très long chapitre (presque 3000 mots) et bien, bien citronné. Tout ça pour clore cette histoire, courte mais que j'ai adoré écrire. C'était mon premier UA mais certainement pas le dernier. J'ai d'ailleurs déjà une idée de Drarry en tête (bon, elle passera après mes autres projets, mais vous aurez de mes nouvelles bientôt si jamais ça vous dit).
Je mets un terme à mon premier Drarry aussi. J'ai essayé d'être juste au niveau des personnages mais aussi du contexte (bien que j'ai rencontré quelques difficultés).
N'hésitez pas à laisser votre avis, même si l'écriture et la publication est finie. Ca me fera toujours plaisir et ça ne peut que me porter vers le haut, sachez-le. J'ai aussi d'autres projets en cours ou terminés, si jamais ça vous dit ^^
J'attends vos avis avec impatience, vraiment (et une petite angoisse). Je vous remercie de tout cœur de me lire et de découvrir mon travail. Ceux qui reviews et les lecteurs fantômes, merci de parcourir ces quelques lignes.
Je vous embrasse fort et vous dis, peut-être, à la prochaine,
Jade.
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