40 ➳ Le pacte.
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× Wayne's head ×
— Ça fait longtemps qu'une bagnole avec des vitres teintées stationne devant chez-toi ? J'interroge en faisant référence à l'automobile suspecte qui rôde constamment devant la maison d'Early.
Étrangement, ce soir, le véhicule noir aux rayures blanches n'est pas présent. Dommage. J'aurai bien voulu savoir l'identité de la personne qui se cache derrière le volant de cette voiture, histoire de tirer les choses aux claires. Qui sait... Il se pourrait que ce soit Shado, ou bien, un de ses acolytes. Étant donné les circonstances, tout est envisageable. Même le plus pire des scénarios. Toutes les hypothèses inimaginables et inconcevables sont plausibles.
— Tu parles de la voiture avec des bandes blanches ? Ajoute Early, intriguée. Je lâche le rideau et me tourne vers elle avant d'acquiescer vigoureusement de la tête. Suite à mon signe d'approbation, elle poursuit sa réponse. Depuis que j'ai emménagé ici, elle est là... Alors, je pense qu'elle appartient au voisin d'en face.
Son soi-disant voisin aime passer son temps autour du lycée Reynolds ? C'est louche tout ça... Enfin, bon. Je trouverais le propriétaire de ce véhicule plus tard, pour l'instant, ce n'est pas le problème majeur. Nous devrions plutôt s'intéresser sur un autre sujet, c'est-à-dire ; les Outsiders. Ces derniers pourraient débarquer à tout moment ! Désormais, ce n'est plus qu'une question de temps et de patience.
Je m'avance vers Early, remarquant qu'elle est actuellement en train d'étendre un drap sur le parquet. Qu'est-ce qu'elle fiche, au juste ? Il est hors de question que je dorme - encore une fois - par terre ! J'ai déjà assez souffert pendant près d'une semaine, étant donné que je détiens un sommeil léger, alors non. Je ne passerai pas la nuit, là, sur ce plancher inconfortable... Dis dans ce point de vue : j'ai l'air d'un véritable enfant pourri gâté ! Mais croyez-moi, ma réaction est tout à fait excusable vu l'hospitalité d'Early. Cette fille a failli m'étouffer en voulant faire la cuisine, sérieusement ! C'est absolument immonde. Infecte. Dégueulasse. Tous les synonymes de ce type sont valables. Et je n'exagère pas.
— Je dors dans le lit. J'annonce en me tenant désormais à quelques mètres d'elle. Alors qu'elle s'apprête à contredire mes propos, je la devance. Ça fait partie de mes conditions.
Suite à ma remarque, Early grogne.
— Mais... Elle commence en cherchant les mots à prononcer. Soudain, un long soupir s'échappe de ses fines lèvres rosies. Je dors dans le salon, dans ce cas.
Ses paroles heurtent immédiatement mon cerveau. Je scrute attentivement ses moindres gestes, troublé du fait qu'elle se prépare à partir, loin de mon périmètre protection. Pourquoi ? Je ne peux pas concevoir qu'elle puisse être hors de ma ligne de mire, ce soir. Bordel. Elle n'est pas sérieuse, si ? Ils pourraient débarquer à tout moment. L'idée d'être loin de moi devrait lui être résiliée de l'esprit. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit si têtue pour être continuellement aux aguets avec moi ? Dormir avec garçon n'est pas un drame, non-plus ! Enfin... maintenant que j'y réfléchis, après l'histoire avec Nevan, sa méfiance à mon égard a dû vraisemblablement être la cause de son attitude. Putain. Il aurait mieux fallu que je me taise. Désormais, elle me voit comme un assassin qui aime retirer la vie des innocents...
Je me sens tellement stupide. Pourquoi dois-je sans cesse effrayer les autres, hein ? Je n'arrive pas à m'en empêcher. C'est plus fort que moi. Merde à la fin... Early était la seule personne à ne pas avoir peur de moi. Pourquoi je m'obstine tant à y remédier ? Maintenant, ce n'est pas la peur qu'elle ressent à mon égard, mais du dégoût. Après tout, j'ai tué des gens. Sans le moindre scrupule. En temps normal, je ne me soucie pas des avis des autres vis-à-vis de moi, mais là... tout est différent. Le simple de ne pas savoir ce qu'elle pense de moi me torture. Littéralement. Je déteste ça. Cette fille me rend dingue. Et c'est peu de le dire. Je ressens perpétuellement le besoin de connaitre où elle se trouve. J'éprouve cette insoutenable sensation de vouloir être à ses côtés. Je n'y comprends rien. J'imagine que c'est pour assurer sa protection, mais au fond, je suis conscience que ce n'est pas seulement le cas.
Aux fils des jours, mon indépendance de son naturel s'amplifie. Sa vivacité d'esprit. Ses yeux pétillants. Sa douce voix. Son tempérament dévastateur. Son sourire... Minute papillon. Qu'est-ce que je dis, là ? Cette fille est complètement cinglée et insensée !
Arrête de penser, Wayne ! Elle est en train de se barrer, pauvre con.
Ah, mais oui ! J'avais presque oublié. Early porte tous les objets nécessaires pour dormir dans le canapé du salon. Il faut que je l'empêche ; et c'est maintenant ou jamais.
— Reste ici. J'ordonne, d'un ton intransigeant.
— Premièrement, pourquoi ? Deuxièmement, je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi. Et troisièmement, euh.. y'en n'a pas.
— Les Outsiders peuvent venir et défoncer la porte. Le temps que j'arrive, ils t'auront déjà buté. C'est à toi de décider. Soit tu veux vivre, soit tu veux mourir. Dis-je avec un calme qui me surprend. Si madame le souhaite, on peut séparer le lit en deux.
Early hésite quelques secondes. Elle se fout de moi là, non ? Je présume que oui. Normalement, son choix devrait être rapide.
— D'accord. Finit-elle par dire. Par contre, je dors à gauche, et toi à droite. Je t'interdis de franchir la limite de mon côté, c'est clair ?
Sa remarque me fait rire. Un rictus s'installe sur mes lèvres. C'est vraiment la seule personne que je connais qui pourrait dire une chose aussi ridicule. Moi, ne pas franchir les limites ? Laisse-moi rire. Ma principale spécialité est d'affronter les interdits. Ce n'est pas pour rien que je m'appelle Wayne Perkins.
— Elles sont où les brosses à dents, déjà ? Demandé-je afin de changer de sujet.
— Armoire à gauche, dernier tiroir. Les serviettes sont dans le compartiment, à côté du lavabo. A-t-elle répondu, et je me contente d'acquiescer.
Par la suite, je me rends dans la salle de bains ; dans le but de me laver les dents et le visage. Ensuite, je retire mon tee-shirt pour le déposer soigneusement sur le radiateur. Je suis dorénavant prêt pour dormir ! Soudain, je reçois un message de Terence.
« On doit parler, Wayne. C'est urgent. »
Je fronce les sourcils à la lecture de ces mots. D'habitude, Terence n'est pas aussi sec et froid. Enfin, bon. Je ne pense pas que je devrais m'inquiéter. En guise de réponse, un simple « d'accord » fit parfaitement l'affaire ! Je pose mon portable sur le haut de l'armoire.
À pas rapide, je rejoins la chambre d'Early et sans étonnement, celle-ci me reluque. C'est marrant. Je pourrais même discerner l'apparition d'un filet de bave, près de sa bouche. Cette fille est incorrigible. J'éteins la lumière, et ne tarde pas à m'enfouir sous la couette. Mes yeux sont rivés vers ceux d'Early, malgré la pénombre, je peux parfaitement distinguer les traits de son visage.
— Wayne... Et si les Outsiders viennent quand tu n'es pas là, qu'est-ce que je fais ? Ils savent peut-être où j'habite, ainsi que mon emploi du temps. Je ne peux pas les fuir indéfiniment, tu sais ça. Dit-elle de manière à peine audible. Un jour où l'autre, tu baisseras ta garde. Et ils viendront... Tout est calculé à l'avance. Ils me trouveront, quoi qu'ils puissent arriver.
Je souffle légèrement. En fin de compte, mon envie de franchir les limites s'est évaporée. Early a suffisamment souffert de ma présence, pour ce soir. Je l'énerverais plus tard.
— C'est pour ça qu'il faut que je tue Shado. Déclaré-je. On n'a pas le choix. Je sais que tu es contre les meurtres, mais il existe des moments... où cela est nécessaire pour survivre. C'est simple. Je dois le tuer avant qu'il ne te tue. La vie à UnderGlade est comme ça. On doit faire des choses horribles par contrainte.
— Je vois... Chuchote-t-elle.
C'est à cet instant que je converge les yeux vers le plafond d'un blanc immaculé. Une douleur indéfinissable apparaît.
Sachez que personne ne peut échapper au destin que nous accorde UnderGlade. Nous sommes scellés à une fatalité irréversible. Chacun de nous est prédestiné à devenir des délinquants ou bien, des meurtriers. Lorsque nous vivons dans des quartiers précaires, nous n'avons pas la notion du luxe. La seule chose qui nous est véritablement accessible est la vente illégale de drogue.
Quand j'avais sept ans, ma vie n'avait rien de génial. Mais, à l'époque, j'avais des rêves... Tellement barbant, vous ne trouvez pas ? Même en ayant une mère alcoolique, et un père se trouvant être un chef de gang ; je continuais à croire en cette merde qu'est l'espoir.
— Je serais toujours là pour toi, Early. Marmonné-je presque silencieusement. Je te le promets. Cependant, il faut que tu m'avoues que tu n'es pas The Wanted.
C'est alors que je me tourne vers cette dernière ; elle s'est endormie.
✽✽✽
Je franchis un pas sur le seuil de la porte du QG de mon gang. Terence est là ; bras croisés contre son torse, les muscles contractés, et le visage fermé. Je m'avance vers notre mini frigo afin de saisir une bière.
— T'en veux une ? Proposé-je à Terence en faisant référence à la boisson alcoolisée.
— Non. Il répond, sèchement.
Son attitude est étrange. Je me contente de hausser les épaules, et de me diriger vers un fauteuil avant d'ouvrir ma bière sous les regards désapprobateurs de mon meilleur ami.
— Arrête de faire cette tête, mec. Qu'est-ce qu'il y a ? J'interroge en posant ma bouteille sur la table basse.
— Tu rigoles, j'espère ? On avait un accord, putain ! Sa voix augmente soudainement en tonalité.
Hein ? Je n'y comprends rien. Mais, de quoi il parle, au juste ? Je décide de me lever, en voyant qu'il s'avance en grandes enjambées vers moi. À ce que je vois, quelqu'un s'est levé du mauvais pied... Tout se passe approximativement bien, quand tout à coup, Terence bondit son poing vers mon visage. Qu'est-ce qu'il fiche ?! Par chance, j'esquive de justesse sa frappe.
— CALME-TOI, TERENCE ! À mon tour, je hausse le son. De quel accord tu parles ?
— Notre pacte ! Tu t'en souviens, hein ?
Quel est le rapport ? Le pacte en question est de ne pas tomber amoureux ; or, je ne l'ai pas enfreint - du moins, pas à ma connaissance. J'ignore la raison de son énervement, et je compte bien le savoir.
— Ouais, bah, quoi ? Dis-je, sereinement. Il est toujours d'actualité.
J'entends le grognement de Terence ; et ça ne présage rien de bon.
— Fais pas l'innocent, Wayne ! Tu crois que je n'ai rien vu, n'est-ce pas ? Toi et Early. Riposte-t-il, manifestement en colère. Les gens, comme nous, ne doivent pas aimer. C'est la règle. L'am...
— L'amour est une faiblesse. Oui. Je le sais. Continué-je en lui coupant brusquement la parole. Sache que je ne suis pas amoureux de...
— MENTEUR ! Me coupe-t-il. On se connaît depuis nos cinq ans, alors, je suis plutôt bien placé pour savoir que cette fille ne te laisse pas indifférent. J'ai tout vu, mec. Ne t'avise surtout pas à nier l'évidence.
Alors que je m'apprête à prendre ma défense, ce dernier me devance. Putain.
— Je sais que tu viens chez elle tous les soirs, et que tu as menacé les gars de ne pas l'approcher. LE Wayne que je connais ne ferait jamais ça. Tu te fiches des filles dans son genre, d'habitude. Tu n'es pas le type de personne à accorder autant d'importance et de protection à quelqu'un, et surtout pas à une meuf qui connait le nom de la salope qui a fait du mal à Willow. Dit-il, cela sonne comme des reproches. J'étais là quand vous étiez à Ice Cream's beauty. Pendant qu'Early scrutait le ciel, tu l'as regardait... Comme si elle était la seule personne qui comptait à tes yeux. Jamais, je ne t'avais vu ainsi.
— Attends, quoi ? Tu nous as suivis !
J'hallucine. Terence vient à l'instant d'avouer qu'il nous a espionnés ! Oh, je vais l'étrangler.
— L'importance n'est pas là. Affirme-t-il avant de reprendre. Tu es amoureux d'Early !
— Quoi ? Tu te trompes complètement !
Sans que je m'y attende, Terence entreprend un soupir de frustration. Qu'est-ce qu'il lui arrive, hein ? Le connaissant, il devrait se mettre à me contredire. Or, il ne le fait pas. Je fronce les sourcils en signe d'incompréhension. Terence tient réellement à ce que notre pacte soit respecté, alors je doute qu'il accepte que ma soi-disant relation avec Early ait lieu. Il n'abandonne pas aussi facilement, du moins, en temps normal.
— Si tu le dis... Commence-t-il. Mais, sache que le jour où tu devras porter le corps inerte d'Early à bout de bras, tu sauras que je t'ai prévenue... L'amour est une faiblesse, Wayne.
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Vraiment désolée pour ne pas avoir poster! Ces temps-ci, je consacre TOUT mon temps écrire à The Bad Boy, alors il m'est difficile d'alterner avec The Wanted.
(*spoiler* si vous aimez les points de vues de Wayne, il est fort probable que vous puissiez appréciez The Bad Boy! C'est ma première fiction étant intégralement écrite sur le pdv d'un garçon. Et franchement, c'est trop amusant de décrire les pensées et tt! lol)
PEACE ! Xx
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