Chapitre 7

Quand je rentre dans notre chambre, je change de tee – shirt car celui – ci est trempé de notre bataille d'eau avec Daryl. Je me glisse dans les draps et refuse de m'endormir tant qu'il n'est pas là. Nous n'avons rien fait de mal. On a ri, cela faisant si longtemps que je n'avais pas entendu mon rire.

À cette pensée, des images de mon mari me reviennent en tête. Le matin, il adorait me réveiller en me chatouillant rien que pour m'entendre rire. Je riais et lui aussi. Son regard sombre se faisait alors gourmand, ses caresses embrasaient mon corps et le plus souvent, on finissait par faire l'amour. J'adorais être dans ses bras, j'y étais en sécurité, protégée de tout. Quelque chose dans mon souvenir ne va pas . . . il est allongé et me tourne le dos . . . mais j'entends grogner. Quand il se retourne, . . . non . . . non . . . oh non . . . pas toi. Son regard si vivant est éteint et vitreux. Il ouvre la bouche pour me mordre, j'essaie de crier mais rien ne sort de ma bouche.

Quand je l'entends hurler, je cours la rejoindre mon couteau à la main. Merde, elle fait un cauchemar.

_ Luce . . . Luce, réveilles toi, dis – je en lui serrant la main. Voyant qu'elle ne se réveille pas, je m'allonge et la serre contre moi. Elle s'agrippe à mon tee – shirt mais ses yeux restent fermés.

_ Allez Luce . . . réveilles toi, c'est un cauchemar, . . . dis – je doucement en la berçant contre moi.

J'entends une voix réconfortante . . . on me berce . . . Daryl, . . . il est là, il ne m'a pas laissée.

_ Daryl, murmurais – je doucement.

_ Ouais . . . t'inquiètes, j'suis là, t'as fait un cauchemar, répondit - il pour me rassurer.

_ Oui, désolée, dis – je en essuyant mes yeux, excuse moi

_ Non, c'est pas grave . . . tu devrais te recoucher, me dit – il en se redressant pour se lever.

_ Daryl . . . Daryl . . . tu peux rester . . . avec moi . . . s'il te plaît, demandais – je suppliante, j'arriverai pas à me rendormir seule.

Je le vois hésiter, il se ronge un ongle, c'est une de ses habitudes quand il est nerveux ou qu'il ne sait pas quoi faire.

_ S'il te plaît, insistais – je.

Je me déteste de paraître si vulnérable et suppliante. Mais ce cauchemar me semblait si . . . réel. . . Je voulais juste être rassurée. Et avec Daryl, je l'étais.

_ OK, mais fais moi une place là, tu t'étales, dit – il un peu mal à l'aise en s'allongeant de nouveau à mes côtés.

Je me mets sur le côté, dos à Daryl. Une fois sous la couverture, je sens qu'il ne sait pas comment se mettre.

_ Tu n'arrives pas à dormir, lui demandais – je sans bouger.

_ Non, . . . quand j'suis réveillé en pleine nuit, j'ai du mal à m'rendormir, me répond – t – il.

_ Désolée, murmurais – je ennuyée de l'avoir dérangée.

_ J'plaisante Luce, me dit – il.

Je me retourne vers lui, et lui donne un coup dans les côtes.

_ Très drôle Daryl, dis – je en souriant.

Je mets ma main dans la sienne. Il la serre doucement et je m'endors dans un sommeil sans rêve.

Cela fait plusieurs jours maintenant que nous sommes dans la cabane. On a un semblant de routine qui me rassure en ce moment. Daryl m'apprend à pister et à chasser. À force d'entraînement, je commence à me déplacer sans bruit. J'arrive même à savoir ce que je piste.

On ne parle pas de bouger pour l'instant et cela me convient en fait. Daryl n'est pas forcément plus loquace mais c'est quelqu'un de bien sur qui on peut compter. Je suis heureuse d'être tombée sur un homme comme lui. Je pense que cela lui fait du bien aussi de se poser quelques temps. Ce matin est comme tous les autres.

_ Luce, tu t'bouges ou je pars chasser sans toi, me dit – il avec son habituelle bonne humeur matinale.

_ Oui, oui, j'arrive, toujours grincheux le matin, répondis – je en souriant.

_ J'suis pas grincheux, t'es lente, continue – t – il en souriant en coin

_ Non, juste mal embouché, renchéris – je en souriant tout en laçant mes chaussures.

Cela fait une heure qu'on marche. Je suis la piste d'une biche probablement. Si j'y arrive, on aura de la viande pour plusieurs jours. Et en plus je clouerai le bec de Daryl sur mes talents de chasseuse. Je m'éloigne de lui pour suivre ma piste. Étant absorbé par ma traque, je n'entends pas les grognements des rôdeurs ni les signes de Daryl m'indiquant de me mettre à couvert.

Quand je me retourne pour lui faire part de ma découverte, je me retrouve nez à nez avec une de ces créatures. D'abord surprise, je réagis vite comme il me l'a appris. Je me ressaisis pour prendre mon couteau à la ceinture. Mais le temps que je fasse ce geste, cette charogne me déséquilibre et tombe sur moi. En voulant le repousser, je fais tomber mon couteau. Je le maintiens à distance à l'aide de mes bras.

Je lutte mais pour la première fois depuis longtemps je me trouve en mauvaise posture. Pendant quelques secondes, je me pose même la question d'abandonner. À qui je manquerais. Pas à mon mari, pour lui, je suis déjà morte. Une larme coule pour l'homme dont j'étais amoureuse depuis mes dix – huit ans. Après le visage de mon mari, un autre s'imprime devant mes yeux. Celui de Daryl. Il est un survivant, certes il aura un coup au moral mais il s'en remettra.

Mes bras commencent tout doucement à fléchir. Je murmure un « désolé Daryl » pour moi, quand le rôdeur s'effondre sur moi et que je me retrouve couverte de cervelle. Je réalise ce qui se passe quand j'entends sa voix. Il vient de me sauver la vie.

_ Luce t'es blessé ? Demande – t – il énervé.

_ . . .

_ Putain, Luce, est – ce - que t'es blessée ? M'interroge – t – il encore plus énervé.

_ . . .

_ Tu vas répondre oui ou merde ? Hurle – t – il carrément hors de lui.

_ . . .

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