Chapitre 33

Ça y est, nous y sommes, nous retournons à Alexandria. Je me prépare, j'ai du négocier sévère avec Negan pour qu'il me laisse venir. Son armure se fend peu à peu à mon contact. Il redevient celui que j'ai connu quand nous sommes seuls tous les deux. Eva vient souvent me voir pour me tenir compagnie, je n'ai pas le droit de sortir de ma chambre.

Quand Negan vient me chercher, je suis déjà prête. Il arque un sourcil face à ma tenue, slim, débardeur et veste à capuche, le tout avec des bottes. Je lève les yeux au ciel en voyant ce qu'il veut dire.

_ Franchement Negan, robe et chaussures à talon. C'est bien à l'intérieur mais à l'extérieur pour se faire bouffer y a pas mieux, dis – je avec un petit sourire narquois.

Il se marre à ma réplique puis il m'embrasse le front en disant simplement.

_ Je suis d'accord ma puce.

Il n'avait pas appelé ainsi depuis . . . je profite de ce moment de complicité pour demander ce que je veux.

_ Negan, vu que l'on sort, dis – je timidement, est – ce que je pourrais récupérer mon couteau.

Je le vois hésiter alors je poursuis espérant au moins avoir mon couteau.

_ Je sais que tu seras là, que tes hommes seront là, . . . mais on ne sait jamais ce qui peut arriver dehors, dis – je en espérant donner le coup de grâce.

_ OK, . . . tu gardes ton couteau, . . . mais pas d'armes à feu, finit – il par dire sérieusement.

Pendant tout le trajet à l'avant de ce camion, je suis partagée entre deux sentiments. La peur que cela se passe mal, qu'il y ait des morts, que . . . Daryl et les autres me regardent différemment en me voyant arriver avec Negan. Mais aussi de la joie, celle de revoir ma famille, de serrer ma fille contre moi. À l'évocation de Beth, mon cœur se gonfle de tout l'amour que je lui porte. J'espère qu'elle va bien. Chaque seconde passée loin d'elle me déchire.

Quand j'aperçois enfin les grilles de ma ville, je trépigne d'impatience. Je remarque aussi le changement d'attitude qui s'opère chez Negan. Elle se fait plus dure, . . . plus cruelle, . . . plus glaciale. Il descend seul et frappe à la grande porte.

_ Rick, . . . Rick, . . . tu m'ouvre les portes de ma nouvelle ville, tonne – t – il d'une voix à vous glacez les sangs.

_ Rick est à l'autre bout de la ville, . . . vous êtes ?, demande Spencer avec un air ahuri en gardant la porte fermée.

_ Le nouveau chef de Rick du con, . . . ouvre la porte.

Spencer n'a pas le temps de répondre. J'entends au loin la voix de Rick qui lui hurle de laisser entrer Negan et ses hommes.

Quand les portes s'ouvrent, je veux descendre du camion, mais un ses hommes me retient par la taille. Ils sont tous là sauf Carol qui doit s'occuper des petites. Negan et Rick sont en pleine conversation sur le côté du camion.

J'arrive à saisir quelques bribes. Rick est inquiet car ils n'ont quasiment rien à donner et ceux partis en ravitaillement ne sont pas encore revenus. Mais Negan le rassure c'est une sorte de visite de courtoisie, il vient visiter son nouveau fief.

Negan tape alors sur la carrosserie du véhicule et son homme de main me lâche instantanément. Je descends calmement, mesurant chacun de mes gestes. Je sais que si je fais le moindre faux pas, quelqu'un pourrait le payer de sa vie.

Quand Rick me voit en bonne santé, il se détend et ses lèvres esquissent un sourire. Je regarde Negan qui me fait un discret signe. Je serre alors Rick dans mes bras et essuie mes larmes. Nous échangeons quelques rapides nouvelles anodines quand Negan rompt ce moment.

_ Va récupérer tes affaires et dire au revoir . . . c'est la dernière fois que tu reviens ici, me dit – il durement. J'accuse difficilement le choc de ses paroles mais ne montre rien. Je relâche doucement Rick, puis je regarde Negan.

_ Je vous laisse, je vais préparer mon sac et faire mes adieux, articulais – je simplement.

Je rentre dans notre maison, Glenn et Maggie sont dans le salon en pleine discussion. À ma vue, ils se jettent dans mes bras et je fonds en larmes.

_ Vous m'avez tellement manqué, . . . comment vous allez, Beth, Carol, Daryl, . . . ?

_ Bien mais toi, comment ça va ? Il ne t'a rien fait ? Tu es vraiment sa femme ? Les questions de Maggie fusent les unes derrière les autres, mais je n'ai que peu de temps et pas vraiment l'envie d'y répondre.

_ Maggie, j'ai peu de temps, . . . où sont – ils ? Demandais – je fébrile.

_ En haut dans la nurserie, me répond – t – elle avec un signe de tête vers l'escalier.

Je monte doucement les escaliers qui m'amènent à ma famille. J'entre sans bruit dans la pièce. Mon cœur se gonfle à la vue de mon homme donnant le biberon à notre fille, en la berçant dans ses bras. Il ne me remarque pas tout de suite mais . . . quand il me voit sa réaction est loin d'être celle que j'attendais. Son regard est dur, froid, il me tend Beth et sort en disant.

_ Elle a besoin de toi, je serai dans notre . . . ma chambre, se reprend – t – il, me laissant seule avec notre enfant.

Je tombe à genoux ma fille dans les bras tant la douleur est forte. Je pleure en la serrant contre moi. Je lui explique que je l'aime plus que tout, que je dois m'absenter. Qu'elle est en sécurité avec le reste de notre famille. Je l'embrasse tendrement avant de la reposer dans son lit. Elle m'offre son plus regard et un sourire magnifique que je grave dans ma mémoire, ne sachant pas quand . . . ni si je la reverrai un jour.

Je m'apprête à sortir quand Carol entre pour coucher Judith.

_ Oh mon dieu Luce, comment vas – tu ? Me demande – t – elle en couchant Judith.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle me prend dans ses bras et me serre contre comme une vraie mère. Puis elle demande avec sérieux si j'ai vu Daryl. Je n'arrive pas à répondre tant son regard et ses paroles m'ont détruites.

_ Je sais, poursuit – elle. Il est anéanti et s'en veut plus que tout de ta captivité. Puis elle prend mon visage entre ses mains et poursuit, ne crois absolument rien de ce qu'il te dira. Il t'aime plus que tout. Alors, bats toi, bats toi pour votre famille quoiqu'il te dise. On te récupérera ma belle. Alors va le voir et n'oublie pas ce que je viens de te dire. Il te fera du mal pour que tu l'oublies. J'acquiesce et me dirige vers notre chambre. Quand j'ouvre la porte, il est de dos et regarde par la fenêtre.

Quand j'entends la porte s'ouvrir, je voudrais me retourner et me jeter dans ses bras. La serrer, la toucher, la sentir, lui dire que je l'aime. Mais pour sa sécurité, je peux pas. Je vais sûrement la pousser dans les bras de ce connard. Elle ne doit se douter de rien, car je ne supporterais pas qu'il lui fasse du mal. Je ne sais pas combien de temps il nous faudra avant que l'on puisse venir la délivrer. On doit se reconstruire et se préparer à se battre. Maggie a raison, il nous faut un bon plan pour les anéantir une bonne fois pour toute. Quand j'entends sa voix étranglée par les sanglots, je suis sur le point de craquer.

_ Daryl, . . . Daryl, . . . s'il te plaît, . . . regarde moi, je t'en supplie, dit – elle en pleurant. Bien, . . . tu ne veux pas me voir. Je suis sortie de ma cachette, car je n'aurais pas supporter de te voir mourir sous mes yeux sans rien faire pour te sauver . . . je veux que tu saches que c'est toi. Je t'aime Daryl, prends bien soin de notre fille, finis – je avant de sortir le cœur ravagé par la douleur.

Au moment où je me retourne, je vois la porte se refermer. C'est à ce moment, que je constate que mon visage est inondé de larmes. Je la suis du regard, elle se dirige vers le camion. C'est à ce moment que choisit Carol pour entrer dans la chambre afin de me remonter les bretelles.

_ Tu es complètement idiot, mon poussin. Qu'est – ce qui t'as pris de te comporter comme cela avec elle, bon sang ! S'énerve – t – elle.

_ Je l'ai fait pour la protéger. Si elle s'accroche à moi, à nous. Elle fera un faux pas et risquera sa vie pour s'enfuir ou le tuer. Si elle lâche prise, elle suivra les règles et sera en sécurité, dis – je en baissant la tête.

Carol me prend alors dans ses bras en caressant mes cheveux. Elle sait que ce simple geste me calme. Puis elle me dit avec conviction.

_ Il ne faudra pas trop tarder à aller ta femme et à botter le cul de Negan.

Mon cœur se serre quand j'entends les grilles du portail se refermer. Je n'ai pas la moindre idée de quand je reverrai la femme de vie et . . . je ne sais pas si à ce moment là, elle voudra encore de moi.

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