|Prologue|

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Les gouttes de pluies atterrissent sur le dessus de ma tête. Elles suivent la ligne de mes cheveux et je les sens descendre sous ma nuque, ce qui me fait frisonner. Mes lèvres tremblotes et je ne sens plus mes doigts. Bientôt, mon corps est entièrement trempée. La pluie persiste et n'est pas sur le point de s'arrêter. Malgré tout cela, je souris. Je souris pour moi, pour ne pas perdre la raison.

Je ne me souviens plus de la dernière fois où j'ai discuté avec un être humain. Une vraie personne. Ça doit faire deux ans. Je ne sais plus. Je ne parle pas des stupides paroles que je lance à ces cervelles pourries qui ont envahies la Terre. Non. Je parle de vraies discussions avec des vraies personne. J'en aurais profité pour lui dire: ''Tu vas mourir dans peu de temps...''

Je retire mon manteau trempé et le pose sur une branche au-dessus de moi. Je suis au pied d'un petit chêne très dense. Mon manteau empêche les gouttelettes de m'atteindre. Il m'est plus utile sur cette branche que sur moi. 

Des grognements râlés me font pivoter la tête vers la source de ce bruit. Je suis loin d'être étonné d'apercevoir un mort passer à dix mètres de mon abri. Il s'arrête, puis renifle un coup avant de se tourner vers moi. Il me fixe d'un œil, puisque l'autre n'est plus dans son orbite habituel, mais plutôt pendu à un bout de chair. La pluie persiste toujours, mais je n'hésite pas à tirer mon arme de ma botte et à me diriger vers lui. Je le contourne facilement pour me trouver derrière lui. Je ne peux pas l'attaquer par devant, cela ne m'est pas possible vu mon manque de force. Je lui plante mon couteau de lancer dans son œil solitaire. Le mort tombe à mes pieds.

Depuis deux ans, je suis seule. Auparavant, j'étais au Canada, dans la province du Québec. Et auparavant de cela, j'étais ici, en Géorgie. Difficile à imaginer que j'ai dû marcher, courir, et parfois conduire jusqu'ici. Ça m'a pris deux ans...et je ne parle toujours pas de ma déception en y revenant.

Je me souviens parfaitement de mes dernières heures passées ici. J'étais sur le balcon de la jolie maison de campagne de ma famille : la famille Greene. Je partais pour justement me rendre au Canada, mon pays natal. Mon oncle Hershel m'a prit dans ses bras et m'a chuchoté à l'oreille ses mots:

-Reviens-nous.

Et depuis la fin de ce monde, je me suis concentré qu'à cela. J'y suis parvenu. Je suis retourné à la maison...mais il n'y avait plus personne. Il y avait les morts et la grange était en feu. Ce qui m'a empêché de me placer une balle entre les deux yeux, ça été ces marques sur la terre humide. C'étais des traces de pneus. Et elle était fraîche. Ma famille n'était pas morte. Et depuis ce jour, je sais que Hershel, Maggie, Beth et Annette sont toujours en vie.

La pluie semble diminuer de son intensité. J'essuie ma lame engoulée de sang gris sur mon vieux pantalon et la glisse dans ma botte. Je retourne prendre mon manteau et mon sac. Je dois continuer de marcher. À travers les branches, je perçois le soleil couchant qui pointe son nez en même temps que mon sourire immortel.

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