|Chapitre 1|
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Je suis accroupie près d'un buisson. J'observe deux hommes appuyés sur une voiture au centre de la route. Je me situe à quelques mètres de l'orée des bois, mais je ne parviens pas à entendre ce que les deux hommes discutent. Je me lève, puis m'approche légèrement en évitant les branches secs qui risquent à coup sûr de se briser si je marche dessus. Je m'accroupie à nouveau à côté d'un arbre. Je jette un coup d'œil. Les deux hommes n'ont rien entendu.
Ce sont les premières personnes que je rencontre depuis le début de la fin du monde. Je peux maintenant distinguer que l'un d'eux est encré de sang au visage. Il tente de s'essuyer avec un espèce de tissus rouge décoloré. L'autre tient une bouteille d'eau remplie au ¾. J'essaye de m'humecter les lèvres, mais je n'ai plus de salive. Je suis assoiffée. J'ai bu la dernière gorgée de ma bouteille il y a plus de trois heures.
-J'étais avec Beth, dit celui aux cheveux longs. On s'était enfui ensemble. Je suis restée un moment avec elle.
Beth. Ce nom si familier que je me répète sans cesse dans la tête depuis de nombreux mois. Celui de Maggie, Hershel et Annette ne me lâchait pas non plus. Je viens d'apprendre l'existence d'une Beth. Mais est-ce celle que je recherche?
-Elle est morte? demande l'homme encré de sang.
Mon cœur se serre.
-Elle a disparue, dit l'homme au cheveux long.
Cette déclaration me laisse sur ma faim. Comment est-ce que quelqu'un peut disparaître sans mourir? C'est probablement très difficile par les temps qui courent de survivre à une disparition. Dois-je m'approcher et me montrer à ces hommes? Où est-ce que c'est trop risqué? Est-ce qu'il parlait de Beth ou d'une autre Beth?
-Tu y es pour rien Daryl, tu y es pour rien. T'es avec nous. On est ensemble ici, maintenant. C'est tout ce qui compte, dit l'homme encré de sang. T'es mon frère.
L'homme aux cheveux longs se prénomme Daryl. Il porte des vêtements noir usés.
-Tu sais ce que t'a fait hier, n'importe qui aurait fait pareil.
-Non, pas comme ça.
-Y s'est passé un truc, ce n'était pas toi.
-Daryl. T'as vu ce que j'ai fait à Tyreese. Je ne suis pas que ça, mais ça aussi c'est moi. C'est pour ça que je suis toujours là, et Carl aussi. Je veux le protéger. C'est tout ce qui compte.
Ces homme se parlent d'une façon très amical. Et si ce n'était pas du sang de rôdeurs sur le visage de l'homme? Ce sang est beaucoup trop rouge pour appartenir à un mort. Le sang d'un mort à un ton gris, comme de la pourriture. Je veux savoir de qui parlait-il, mais ils ont détournés le sujet. Le sang sur la figure de l'un d'eux et ce qu'ils ont fait hier doit avoir un lien. J'hésite un moment, puis je m'approche en tentant de ne pas les effrayer.
En entendant que quelqu'un approche, les deux survivants se relèvent en vitesse. L'homme encré de sang pointe son fusil argent dans ma direction, tandis que Daryl presse le pas vers une arbalète qui dirige ensuite droit sur moi.
-Excusez-moi de vous dérangez, je ne voulais pas vous faire peur. Vous me sembliez être des gens bien, dit-je en levant mes mains au-dessus de ma tête pour leur montrer que je ne suis pas armée.
-T'es seul? demande l'homme avec le fusil argent tout en regardant les environs.
-Oui, je suis seule. dit-je en secouant mes mains vides.
-Quesque tu veux? demande à nouveau l'homme au fusil, toujours en scrutant l'horizon.
La portière de la voiture s'ouvre sur une jeune femme noire. Elle est armée d'un sabre qu'elle pointe droit en direction de moi. J'espère que je ne me suis pas trompé. Ses gens sont beaucoup trop armés à mon goût.
-Vous connaissez une Beth? demande-je.
Daryl regarde l'homme encré de sang qui se tourne ensuite vers la femme.
-Tu nous écoutais discuter?
-Je suis à la recherche de Beth. Beth Greene.
L'homme au visage sanglant ramène son regard sur moi avant de demander :
-Tu dis que tu recherches Beth Greene?
-Je suis la cousine de Beth Greene. Je la cherche depuis un bon moment.
Daryl relâche ses muscles. Il me fixe pendant un moment. Probablement pour tenter de discerner mes traits très familiers à ceux de Beth. Nous avons une apparence très semblable, bien que j'ai sept années de plus qu'elle. Si je me fis à la dernière fois que je l'ai vu, elle a de courts cheveux d'une extrême blondeur, tandis que moi, je les ait long, plus foncés, et ondulés.
-Mary, c'est bien ça? demande Daryl en m'adressant la parole.
Mon regard s'éclaire, tandis que celui de l'homme au fusil se questionne.
-Oui, vous parliez d'elle à l'instant? questionne-je en ayant l'espoir dans l'âme et un large sourire aux lèvres.
-Oui, dit l'homme au fusil avant de questionner Daryl.
-Tu l'as connais?
Daryl baisse complètement son arbalète avant de demander aux autres de faire de même pour leurs armes.
-Quand j'étais avec Beth, elle m'a parlé d'une fille qui était sa cousine. Mary. Elle n'était plus avec eux quand toute cette merde a commencée. Elle n'est jamais revenue, commence-il en regardant le sol comme s'il se rappelait de vieux souvenirs. Beth disait que tu était morte.
-Eh bien je ne le suis pas. Je suis déçue qu'elle ait cru le contraire, dit-je tout en m'avançant vers le petit groupe.
L'homme au fusil regarde à l'intérieur de la voiture. Il y fait signe et un petit garçon en sort.
-Moi, c'est Rick. dit l'homme au fusil argent. Michonne. Daryl. dit-il en pointant la femme et l'autre homme. Mon fils, Carl.
-Où est Beth? J'ai crue comprendre qu'elle n'était plus avec vous?
Daryl prend une inspiration avant de répondre :
-On était ensemble. On a été attaqué par surprise. Je lui ai dit de s'enfuir. Quand je suis parvenu à sortir d'où nous étions ensemble, j'ai vu une bagnole avec une croix blanche partir à toute vitesse. Je crois qu'elle s'est fait enlevée.
Beth. Enlevée. Je ne peux imaginer que le pire pour elle.
-Et Maggie?
-On était tous dans une prison il y a quelques jours. Il y a un groupe qui nous a attaqué. On a tous été séparé, dit Daryl.
Daryl questionne du regard Rick, puis il me demande :
-Tu as tué combien de rôdeurs?
-C'est quoi cette question?
-Si tu veux venir avec nous, il faut que tu répondes à trois questions. explique Rick méfiant. Alors, combien de rôdeurs as-tu tués?
-À chaque fois qu'il y en avait sur mon chemin, je ne le fais pas par plaisir.
-Tu as tué combien de gens? poursuivit Daryl
Je fronce les sourcils. Je regarde à nouveau le visage de Rick encré de sang.
-Le sang que tu as sur la figure, c'est du sang humain?
Rick baisse les yeux. Il avoue que oui.
-Il ne m'a pas donné le choix. Il fallait que je protège mon fils.
Je pose mon regard sur Carl. Le pauvre à l'air terrifié bien qu'il tente de le cacher.
-Je n'ai jamais tué de gens. Je ne sais pas vous, mais je crois toujours qu'il existe une petite humanité dans ce monde.
-Crois-moi, les hommes que nous avons croisés n'était pas humain, c'était des ogres, des sales types que tu n'aurais pas aimé croiser, dit la femme, qui s'était contenté d'écouter notre discussion jusqu'à maintenant.
-Je veux retrouver Maggie, dit je, déterminé.
-On crois qu'elle est au terminus, un sanctuaire pour les réfugier. T'as déjà remarqué les panneaux?
Durant tout ce temps, je ne me rappelle aucunement d'avoir croisé un panneau indiquant un sanctuaire.
-Non, mais je vais venir avec vous. dit-je.
-Tu as des armes? demande Rick à mon intention.
Je soulève mon manteau. Accroché à ma ceinture, mon étui est toujours là. J'y sors un long couteau tranchant. Je le passe à Rick qui l'observe ne sachant pas quoi en faire. Je tends ensuite ma main vers une de mes longues bottes qui m'arrivent jusqu'au genoux. Je sors un petit couteau de lancer.
-Juste ça? demanda Rick
J'observe Rick. J'aurais voulu ne pas lui montrer que dans mon lourd sac à dos, se tient tout un tas de couteau à lancer. Puis, je le tire de mon dos et lui montre son contenu. Ma bouteille vide, une boîte de conserve contenant des légumes et un sachet de biscuit sec s'y trouve aussi. Je remet tout en place et referme mon sac.
-Tu sais t'en servir? demande Rick en désignant le couteaux de lancer que j'ai gardé dans ma main.
-Donne-moi une cible, lui dis-je en paraissant quasiment outrée.
Pourquoi je traînerais avec moi une vingtaine de couteaux de lancer si je ne sais pas les utiliser? Rick regarde autour de lui. Son regard s'oriente vers une petite branche en basse altitude. Il s'y dirige, puis il y accroche le tissus rouge. Il reprend sa place initiale et m'invite à lancer:
-À toi l'honneu...
Je lance mon couteau de lancer avant même que Rick finisse sa phrase. Le tissus tombe sur le sol. Il est troué et le couteau est planté dans un arbre. L'air satisfaite, je m'empresse de reprendre mon arme et de la remettre à l'intérieur de ma botte sous le regard ébahi de Rick, Daryl, Michonne et Carl.
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