Chapitre 46

Cela fait quelques mois que la vie a repris son cours avec la routine de notre nouveau monde. Chacun vaque à ses nouvelles fonctions. Un semblant de normalité revient dans nos vies. Avec Daryl, nous sommes un couple maintenant. Il ose de plus en plus de gestes tendres devant les autres, ce qui me ravit. Mais rien que d'être à deux me suffit, je sais que ce bonheur est fragile surtout dans notre monde. Et Daryl reste Daryl.

Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter quand il sort avec Aaron pour ses mission mais je ne dis rien. Je ne veux pas être la petite amie qui harcèle son copain ou qui l'empêche de vivre. Je me change les idées en m'impliquant dans mon travail à la crèche et cela m'aide beaucoup, je dois dire. Mais le soir, quand je rentre la maison même si tous les autres sont là, son absence me torture. Et je ne parle même pas du moment où je vais me coucher. Quand je suis dans notre lit, j'angoisse à l'idée qu'il disparaisse, de plus le sentir près de moi. J'avoue que je ne compte les soirs où je m'endors la peur au ventre et les yeux rougis par des larmes silencieuses.

Ces sensations sont décuplées depuis quelques temps. Je suis quelqu'un de sensible mais là c'était pire que d'habitude, ajoutez à cela les nausées au réveil et les odeurs de nourritures qui me retournent l'estomac. J'ai vite compris de quoi il s'agissait mais par prudence et pour être sûre j'ai fait un test pour vérifier. C'est vrai, j'ai toujours voulu avoir des enfants et j'adorerais en avoir avec Daryl mais je n'ai aucune idée de sa réaction. Et puis dans ce monde . . . je n'en sais rien, je ne sais plus rien. Mais quand j'ai vu que le test était positif, tout s'est éclairé. J'aurai cet enfant et je le défendrai aux dépens de ma vie s'il le fallait. Cependant le plus dur reste à faire, l'annoncer au futur papa et là je sèche, aucun scénario ne me paraît adapté à notre situation.

Judith me tire de ma rêverie en attrapant une des mèches échappées de mon chignon. Je lui souris. On profite du soleil matinal assises sur les marches du porche sur le devant de la maison. Je ne sens la présence de Rick que quand il s'assoit à mes côtés.

_ Hailly ça va ? Me demande – t – il avec un sourire en coin tout en caressant les cheveux de Judith.

_ Oh, oui, . . . ne t'inquiète pas, je dois couver un petit rhume, rien de bien méchant, lui répondis – je avec un sourire que je voulais chaleureux.

_ Non ce n'est pas méchant mais ça dure neuf mois environ, dit – il en me souriant alors que je pique un de mes célèbres fards. J'avoue que je n'ai pas la force de lui mentir. Il faut que j'en parle à quelqu'un alors pourquoi par Rick, il a eu deux enfants dont un dans ce monde. Je ne sais pas par où commencer mais les mêmes questions me reviennent à l'esprit à chaque fois : quand le dire à Daryl ? Comment le lui dire ? Cela me semble insurmontable. Me sentant perdue, Rick reprend.

_ Lori était comme toi, les deux fois, elle ne supportait aucune odeur de nourriture. Pour Carl, j'ai du cuisiner sur le barbecue dans le jardin pendant les cinq premiers mois de grossesse. Rigole – t – il à l'évocation de ses souvenirs. Cela passe vite.

_ Rick, . . . je . . . tu es le premier à savoir, finis – je par lâcher en baissant la tête.

_ Tu as peur de sa réaction ?

_ On vient seulement de trouver nos marques, et je ne sais pas s'il sera heureux ou pas de cette nouvelle.

_ Tu sais, poursuit Rick après avoir une grande inspiration. Lori est morte à la naissance de Judith, moi j'ai perdu les pédales à ce moment là. Et bien contre toute attente, devines qui a pris en charge Judith, est allé lui chercher à manger, lui à donner son premier biberon . . . c'est Daryl, finit – il en me regardant dans les yeux. C'est la première fois que j'entendais Rick parlait de cette période douloureuse et heureuse à la fois. Mais j'étais aussi surprise de l'attitude de Daryl face à ce bébé mais c'est normal. Il ne laisserais pas mourir un innocent sans rien faire. C'est Daryl. Puis il reprend.

_ Et toi, Hailly que veux – tu ?

_ Je l'aime et . . . je suis heureuse mais je ne veux pas le brusquer ni qu'il se sente piégé, tu comprends, lui expliquai – je calmement.

_ Je te comprends mais plus tu attendra plus se sera difficile. Je ne veux pas te forcer la main mais le plus tôt sera la mieux . . . Et ne t'inquiète pas, on est tous là, ta famille est là. Me dit – il en me serrant la main.

_ Je te remercie Rick. Lui répondis – je sincèrement.

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