Chapitre 38
Avec les filles nous décidons de ne pas attendre les garçons et partons chez Deanna. Quand nous arrivons, nous sommes surprise de les trouver déjà sur place un verre à la main près du bar. Aux regards des garçons et à la façon dont Glenn s'étrangle en me voyant, je constate que me tenue ne laisse pas la gente masculine indifférente. Mais cette sensation grisante disparaît très vite quand je ne le vois pas avec les autres. Je n'ai pas le temps de m'apitoyer que Deanna m'entraîne tout en me parlant.
_ Tu es vraiment très en beauté Hailly, me dit – elle.
_ Merci beaucoup Deanna, votre maison est somptueuse, lui répondis – je.
_ Bien, trêve de civilité, je voudrais te présenter les mères des enfants dont tu vas t'occuper.
_ Avec plaisir.
Elle m'entraîne vers plusieurs femmes d'âges et de styles différents. Je prends le temps de discuter quelques instants avec chacune d'entre elles pour cerner leurs attentes et connaître leur enfant. Cette effervescence et ce monde me donnent chaud. Je dirige vers la terrasse de la maison qui donne sur l'étang pour profiter d'un peu de fraîcheur. Je savoure ce moment de solitude et de calme pour admirer les étoiles. Cela fait si longtemps que l'on ne prend plus le temps de regarder ce qui nous entoure. Toujours obliger d'être sur nos gardes, ne dormir que d'un œil. On a perdu peu à peu de notre humanité se comportant plus comme des animaux sans cesse traqués que comme des êtres humains libres de leurs gestes et de leurs décisions. Mais ici on peut redevenir humain, se reconstruire, reprendre le temps de vivre. Je me laisse alors aller à la contemplation des reflets de la lune sur l'étang.
Je suis tirée de ma rêverie par le regard persistant d'un homme posé sur moi, mais pas le sien. Il vient se poster à côté de moi en silence regardant dans la même direction que moi. Du coin de l'œil, je reconnais l'homme qui nous a ouvert la grille le jour de notre arrivée, Spencer, le fils de Deanna. Il finit par rompre le silence.
_ Tout va bien, . . . , c'est Hailly c'est ça ?
_ Oui . . . et . . . Oui, lui répondis – je avec un sourire timide.
_ C'est déroutant ce calme . . . alors que dehors, enfin tu sais, dit – il, haussant les épaules.
_ C'est sûr, la vie dehors n'est pas une vie. C'est plutôt un cauchemar éveillé, mais avec le groupe on a réussi à survivre, à s'entraider, dis – je. Ici, c'est un cocon, un havre de paix, de tranquillité. Parfois quand je regarde la ville, j'en oublie ce qu'il y a dehors. Et pourtant ce qu'il y a dehors est bien réel, finis – je par dire en baissant la tête.
_ Je te comprends, je fais des ravitaillements donc je vois ce dont tu parles. En disant ces paroles, Spencer s'approche de moi. Beaucoup trop à mon goût. Je m'éloigne de lui, je ne veux pas qu'il puisse s'imaginer quoi que se soit. Sentant qu'il ne comprend pas ma manœuvre puisqu'il tend sa main pour effleurer la mienne, je rompt ce silence
_ Merci Spencer . . . pour la discussion mais je dois voir Maggie, excuse moi, dis – je en souriant et en quittant la terrasse.
À peine entrer dans le salon, je croise ses yeux bleus perçants qui n'exprime que désir et convoitise. Apparemment ma tenue à l'effet escomptée. Je constate que lui aussi à fait un effort, il porte certes un jean noir, mais sans trou et sans taches pour une fois, avec un tee – shirt blanc tout simple. Je dois reconnaître qu'il est terriblement sexy dans cette tenue. Le blanc faisant ressortir sa peau burinée par le soleil. Et ses yeux bleus illuminent la pièce.
Après avoir mangé chez Aaron et Erick. Je me rends chez Deanna, pas pour moi, je m'en fous, mais pas elle. Alors pour elle, j'y vais. Carol m'a même préparé des fringues. Une vraie mère poule. Arrivé là – bas, je retrouve les autres et je bois une bière au bar avec Abraham. Je ne la vois pas. Puis c'est comme si la foule s'écartait et là je la vois sur la terrasse. Mais elle n'est pas seule, il est là avec elle. À son attitude, je vois tout de suite que ce petit con va tenter une approche. J'ai juste envie de lui arracher les yeux mais je me contrôle. Il essaie de s'approcher mais elle recule et finit par rentrer. Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa réaction.
Quand elle s'avance vers la maison, on dirait simplement un ange, mon ange tant elle est magnifique. Elle croise enfin mon regard et là ses grands yeux gris s'illuminent. Un splendide sourire se dessine sur ses lèvres. À cet instant, je ne veux qu'une chose, la ramener dans notre chambre et lui montrer à quel point elle compte pour moi désormais.
Quand je m'avance vers lui, nos regards restent ancrés l'un à l'autre. Arrivée à sa hauteur, il ne me dit toujours rien mais entrelace ses doigts aux miens en caressant ma main avec son pouce ce qui me procurent une multitude de frissons. Il se lève toujours sans un mot et m'entraîne avec lui vers la sortie. Nous prenons le chemin de la maison en silence, je me retourne et vois Maggie et Rosita sous le porche se taper dans la main en souriant. Apparemment elles n'ont rien raté de la scène qui vient de se passer.
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