Nous profitons de ce repas. Un petite pause après l'affrontement de cet après – midi est appréciable. Je me laisse aller à la bonne humeur de Daryl. Il me garde contre lui comme si c'était naturel. Rick se lève.

_ Sur la route, avec Carol et Abraham, on a remarqué des pancartes. Elles étaient en partie cachées par de la verdure, mais visibles quand même.

Tout le monde est suspendu à ses lèvres, nous attendons la suite.

_ Les pancartes décrivent un lotissement autonome. C'est à dire que normalement, il y a tout, de l'eau potable en circuit fermé, des panneaux solaires et d'autres trucs auxquels on n'a probablement pas pensé . . . Je pense que l'on devrait aller voir de quoi il retourne, nous annonce Rick

_ Tu croix que l'on pourrait se poser ? Demande Tara.

_ Oui, mais si c'est vrai, cet endroit est sûrement occupé, non ? Alors on fait, on y va et « Coucou c'est nous que voilà », intervient Rosita.

Face à ses mots plus personne ne dit rien. Mais tout le monde s'échange des regards. En observant mes amis, je vois que tous ne partage pas forcément le même avis. Certains y voit effectivement une planche de salut, un endroit où tout redémarrer. D'autres ont peur d'être encore déçus. Et les derniers ne savent plus si l'espoir est encore permis. Comme s'il le savait Rick reprend alors la parole.

_ Je sais que ces derniers temps ont été durs mais j'ai bon espoir. Je comprends, on est tous fatigué mais si on ne va pas voir cette ville, on le regrettera, j'en suis sûr. On regarde et on avise, ensemble. Alors ? Nous interroge – t – il.

Il balaie du regard tout le groupe. Encore une fois, Rick a su nous convaincre. Même les sceptiques retrouvent le sourire et acquiescent d'un signe de tête à la décision prise par Rick. Nous terminons notre repas. Cette fois, les discussions tournent autours de cette ville mystérieuse que nous irons voir demain.

J'étais bien, on avait peut être une solution même temporaire. Daryl me tenait fermement entre ses jambes et blottie contre son torse. J'étais maintenant réchauffée mais je n'avais pas la moindre envie de bouger. Au bout d'un moment, la fatigue aidant, je sens plusieurs fois ma tête partir en arrière contre son épaule. Il resserre son étreinte et je me cale davantage.

_ Bon, nous on va s'pieuter, annonce Daryl.

_ Tu ne prends pas de tour de garde mon poussin ? S'étonne Carol.

Je garde les yeux fermés et il se lève en me portant. Je cale ma tête contre son torse. J'ai envie de savoir ce qu'ils vont se dire. Je sais la curiosité est un vilain défaut mais avec un homme aussi discret que Daryl, je n'ai guère le choix.

_ Non désolé, j'suis crevé et elle aussi, reprend – t – il.

_ Prends bien soin d'elle, elle t'aime mon poussin.

Il ne répond rien mais embrasse le haut de mon crâne en me serrant un peu plus contre lui. Alors qu'on s'éloigne, j'entends les autres se distribuer les tours de garde dans la bonne humeur. L'idée d'Alexandria et la façon dont Rick nous en a en parlé a reboosté l'équipe visiblement. Daryl s'assoit mais me garde encore dans ses bras.

_ Ouvre les yeux, . . . tu dors pas, . . . Hailly j'le sens à ta respiration, me murmure Daryl.

_ . . .

_ Allez répond, fais pas ta tête de mule, me dit – il doucement.

_ ouiii

_ Alors comme ça tu m'aimes, reprend – t – il avec un sourire en coin.

Mes yeux sont si grands ouverts qu'ils pourraient sortir de leurs orbites. Je me cache immédiatement dans la chemise de Daryl. Mon dieu, je ne pourrai plus jamais le regarder en face. Je pense que je vais tuer Carol, mais je l'aime trop ça. Je me décide à reprendre la parole mais là tout de suite, je peux pas le regarder.

_ Euh, on peut ne pas . . . en parler . . . là de suite . . . je . . . tu . . . enfin

. . . bredouillai – je à la limite de l'évanouissement de honte.

Daryl m'oblige à lever le regard sur lui. Il me sourit puis m'embrasse tendrement avec une douceur que je ne connaissais pas encore chez lui. Sans parler, il me soulève et nous installe dans la tente. Une fois allongés, nous prenons notre position habituel. Moi calé contre son torse et lui la tête dans ma tignasse rousse. Et nous nous endormons l'un contre l'autre comme à notre habitude maintenant.