Chapitre 25

Les deux jours passent très vite. Surtout quand on se sent en sécurité et entouré des siens. L'état de Rosita s'est nettement amélioré et elle peut marcher sur de longues distances si le rythme est correct. Au besoin, Abraham a proposé de porter sa belle. C'est trop mignon.

Le troisième jours est arrivé. Je boucle nos sacs avec une pointe de tristesse. On repart sur les routes et j'avoue que cela m''angoisse un peu . . . non, beaucoup en fait.

Je suis au milieu du groupe avec Judith dans les bras, Rosita sur ma droite et Carl à ma gauche. On se relaie avec Carol pour porter Judith mais je préfère la garder car même si je me débrouille au combat au couteau, elle est meilleure tireuse que moi.

_ Judith t'aime bien, elle aime être avec toi, me dit Carl avec un sourire.

_ J'ai toujours eu le truc avec les bébés comme disait ma mère. Du coup c'est devenu ma source de revenu quand j'étais au lycée. Quand les autres sortaient, je gardais les petits frères et sœurs des autres. En moins de deux j'étais devenue la baby - sitter vedette du quartier.

Je vois Carl baisser les yeux. Même si ses souvenirs me rendaient nostalgiques. J'étais allée au lycée, j'avais eu des amis, peu certes mais des amis quand même. J'avais eu une adolescence. Lui n'aurait rien de tout cela. Ce monde lui avait tout enlevé. Il lui avait arraché son innocence, des souvenirs qu'ils ne pourraient pas se faire. Je me sens tellement mal. Je suis vraiment idiote parfois. Carl me sort de ma torpeur en posant sa main sur mon bras. Je lui répond par un sourire sincère mais triste.

_ Sois pas triste Hailly, je ne le suis pas alors . . . ne sois pas triste d'accord, me rassure – t – il.

Ce gamin est une vraie force de la nature. Il a déjà tant enduré et pourtant c'est lui qui me remonte le moral. J'ai alors l'idée de lui parler de toutes les premières désagréables auxquelles il a échappé. Je commence à lui raconter mes mésaventures du lycée, quand Rosita s'y met aussi. Là Carl part dans de vrais éclats de rire. Riant de toutes nos aventures foireuses de lycée. Je suis heureuse de le voir rire de bon cœur.

Je m'avance un peu car Sacha et Abraham sont venue en renfort de Rosita. Je décide d'aller voir Rick pour qu'il profite un peu de Judith. Arrivée à sa hauteur, il me surprend en prenant la parole.

_ Merci pour Carl

_ Oh de rien, c'est normal . . . répondis – je en haussant les épaules, une fois de plus.

_ Pour Judith aussi.

_ Elle est adorable donc c'est facile.

_ Ça te va bien, dit – il avec un sourire en coin.

_ Quoi ? Ne comprenant pas où il voulait en venir.

_ D'avoir un bébé dans les bras . . .

_ Je . . . non . . . je sais même pas si j'en aurais un jour. . . Ça y est je suis écarlate, une constante chez moi quand je suis gênée.

Puis pour m'achever, Rick se penche et murmure à mon oreille : « Daryl ferait un super papa. ». Phrase qu'il ponctue par un clin d'œil. Autant dire qu'il ne m'en faut pas plus pour que je m'étouffe avec ma propre salive. Je n'ai pas le temps de me reprendre, qu'un Daryl inquiet se poste à mes côtés, ce qui rend hilare notre shérif.

_ Hailly, ça va ? T'es sûre ? Me demande Daryl visiblement inquiet.

Je coule un regard assassin à Rick qui semble soudain en grande discussion avec Carol qui sourit elle aussi.

_ Oui ne t'inquiète pas . . . je vais bien . . . Rick m'a fait une blague . . . mais drôle du tout en fait, le rassurai – je avec un sourire.

Mais je n'ai pas le temps d'en dire plus, qu'il me fait taire en posant son doigt sur ma bouche.

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