Chapitre 24
Je me réveille heureuse mais avec une sensation de manque. Quand j'ouvre les yeux Daryl n'est plus là. Je suis un peu déçue mais en même temps je m'attendais à quoi. Avec lui, je devais prendre les bons moments et accepter son besoin d'indépendance. J'avais très vite compris en l'observant que Daryl n'était pas tactile et n'appréciait pas les démonstrations d'affection en public. Entre ça et mon inexpérience, on faisait vraiment la paire tous les deux. Cette remarque me tira un sourire franc, cela faisait du bien.
Une fois habillée et après avoir rangée un peu notre coin nuit, je rejoins les autres. En attendant de pouvoir me préparer un petit truc à manger, j'attache mes cheveux en chignon flou sur haut de mon crâne. Mes cheveux sont longs maintenant. Mes boucles atteignent le bas de dos et la journée s'annonce chaude bien que les nuits deviennent de plus en plus fraîches. La fin de l'été arrive. Une fois installée avec les autres, une discussion est bien entamée sur la stratégie à suivre : partir dès aujourd'hui ou se poser quelques jours. Sans m'y attendre, Rick attire mon attention.
_ Voilà, certains veulent partir et d'autres profiter quelques jours pour reprendre des forces. Qu'en penses tu Hailly ?
_ Je comprends les deux. D'un côté avancer pour trouver un meilleur point de chute vers Washington est une bonne idée. D'un autre, on est tous crevé, donc deux jours de plus pour se refaire une santé c'est pas du luxe. Mais je suis pour la deuxième option car Rosita a encore besoin de quelques jours de repos pour sa cheville. Surtout si on prévoit de grosses journées de marche. Si on part trop tôt, c'est risqué pour elle.
_ Bon, la décision est prise. On se pose quarante – huit heures. Ça va pour tout le monde, annonce – t – il.
Personne ne revient sur la décision et chacun se remet à ses activités dans le calme. On sait que l'on a un peu de temps. Daryl rentre à ce moment avec des écureuils et des lapins. Carol se lève et ils vont préparer les animaux. J'ai un léger pincement au cœur qu'il n'ait aucun geste envers moi, mais devant les autres il me faudra faire avec. Maggie et Glenn viennent à ma rencontre et me demandent de les accompagner pour la récolte du bois. Je vais chercher mon couteau dans mon sac.
Au moment, où je m'apprête à quitter la grange, je croise Daryl. À ma plus grande surprise, il me retient par la main. Les autres ne peuvent s'empêcher de regarder dans notre direction. Il se penche vers moi, me dépose un baiser dans les cheveux puis me regarde dans les yeux en me disant : « Fais attention à toi, si t'es pas r'venue dans une heure, j'viens de t'chercher, OK ? ». Émue par ce geste, je lui souris. Pour toute réponse, je me hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue puis je sors. Mes joues sont d'un rouge pivoine dès plus saillant.
Maggie et Glenn, qui n'ont absolument rien raté de ce qui vient de se passer avec Daryl, marchent devant moi bien trop silencieux à mon goût. Bien que je connaisse Glenn depuis mon plus jeune âge, j'ai développé une très belle complicité avec Maggie. Je la considère comme ma sœur. Certes, je ne remplacerais jamais Beth et elle ne sera jamais Heather, mais on sait que l'on sera toujours là l'une pour l'autre. Les connaissant tous les deux, je m'attends à passer sur le grill d'une minute à l'autre. Que dis – je d'une seconde à l'autre serait plus exacte. Je ne suis pas déçue quand Maggie et Glenn se tournent simultanément vers moi avec un « Alors ? »
_ Oui qu'y a – t – il ? Dis – je jouant les idiotes.
_ Que se passe – t – il vraiment entre vous, on veut savoir, me demande Maggie de façon on ne peut plus directe.
_ Maggie soit un peu plus subtile, bon alors vous êtes où tous les deux ? Reprend mon meilleur ami.
_ Rien de plus que ce que vous savez déjà. Dis – je en haussant les épaules. Ces moments partagés avec Daryl n'appartiennent qu'à nous. Je ne me sens pas encore prête à en parler sachant que je ne sais pas ce que je représente vraiment pour lui.
_ Tu es sûre, je n'ai jamais vu Daryl aussi tactile, doux, . . . heureux en fait. Et il est très protecteur vis à vis de toi, dit – elle en réfléchissant.
Je hausse les épaules, cette discussion qui était amusante commence à me rendre mal à l'aise. Je choisis de botter en touche. Glenn qui me connaît par cœur vient à mon aide.
_ Et les filles, c'est pas que de savoir des trucs sur la vie perso de Daryl ne m'intéresse pas . . . quoique je veux vivre vieux, poursuit – il avec un sourire en coin . . . mais on est là pour le bois . . . Et je veux pas me faire botter le cul par lui si on est trop long, donc au boulot.
Je remercie Glenn d'un sourire. Au bout de quarante minutes nous sommes de retour à la grange avec le plein de bois pour la journée. Une fois à l'intérieur, je ne peux m'empêcher de regarder dans sa direction. Je le vois alors se détendre quand il croise mon regard.
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