Je souris comme une imbécile puis je sors avec mon attirail pour remplir les bouteilles. Eugène nous a fabriqué des entonnoirs pour faciliter la récupération de l'eau. En attendant que les bidons se remplissent, je me mets à réfléchir. Je suis tellement heureuse de l'avoir retrouvé mais en même temps j'ai un peu peur. Il doit avoir de l'expérience vue notre différence d'âge alors que moi je suis novice en tout. Daryl est le premier homme que je laisse s'approcher de moi. Le premier qui m'ait embrassé, c'est dire. A ce souvenir, mes doigts se promènent sur mes lèvres. Je sursaute quand une main se pose sur mon épaule.

_ Hailly, tu es trempée, tu vas attraper la mort ! Me dit Maggie.

_ Cela fera office de douche du soir. Dis – je en haussant les épaules le sourire aux lèvres.

Maggie me sourit et finit par me rejoindre sous la pluie. Il ne pleut pas depuis suffisamment longtemps pour que la température de l'air est baissée. Donc en fait, c'est très agréable, surtout que nous n'avons pas pris de douche depuis la maison. On finit par tournoyer et rire comme deux adolescentes.

_ Je ne te l'ai pas encore dis mais . . . merci de t'être occupé de Glenn, d'avoir veiller sur lui.

Je souris et la prends dans mes bras. C'est une des plus belle déclaration que l'on pouvait me faire. Les bouteilles débordent, avec Maggie, on remballe notre matériel puis on rentre dans la grange. A notre arrivée, toutes les conservations s'arrêtent. Maggie et moi nous regardons ne comprenant pas ce soudain intérêt. Enfin, nous ne comprenons pas jusqu'à ce que Carol prenne la parole.

_ Oh ! Mon dieu ! Les filles vous êtes trempées !

Nous ne comprenons pas de suite ce qu'il se passe. Mais quand je croise le regard brûlant de Daryl sur moi et que je baisse les yeux sur ma tenue. Je deviens rouge écarlate. Je porte un débardeur blanc et Maggie un tee – shirt gris clair qui sont maintenant tous les deux quasi transparent. Je ne mets que deux secondes à croiser mes bras sur ma poitrine pour essayer de cacher cette dernière devenue bien trop visible aux yeux de tous et surtout . . . à ses yeux à lui.

_ Viens Hailly allons mettre des vêtements secs avant que certains ne se mettent à baver, dit – t – elle en riant à moitié.

_ Merci d'être venue à mon secours, je ne savais plus où me mettre, dis – je à Maggie gênée.

_ Qu'est – ce qui se passe avec Daryl ? Sérieux, tu as vu comment il te dévorer du regard. J'ai bien cru qu'il allait te sauter dessus.

_ Euh . . . rien, répondis – je mal à l'aise.

_T'es sûre vraiment, rétorque – t – elle en haussant un sourcil.

_ Oh ! Non ! . . . Glenn t'as parlé, dis – je en baissant la tête pour cacher le rouge qui me montait encore une fois aux joues. Il est incapable de garder un secret.

_ Oui désolé, ma belle, Glenn est une vrai pipelette. Mais une chose est certaine. Tes sentiments sont partagés. Faut voir comment il te regarde . . . c'est vraiment torride. Dit – elle en faisant mine de s'éventer à cause d'une chaleur virtuelle.

_ Je ne . . . enfin . . . Maggie . . . rien, laisse tomber.

Maggie s'avance doucement vers moi et me prend dans ses bras de manière réconfortante.

_ Écoute ma belle, Glenn m'a parlé de votre adolescence. Donc je sais que tu as peu d'expérience, et que tu es timide. Je sais aussi que Daryl est plus vieux et pas novice en la matière. Mais ne perd pas de vue que c'est un gars bien et qu'il tient à toi. Et ça c'est la plus important ma belle.

_ Oh non ! Je suis si transparente !

_ Non, je suis juste très observatrice . . . et Glenn ne sait pas se taire . . . et Daryl n'est pas capable de contrôler ses sentiments quand tu es dans les parages. Donc j'ai aucun mérite. Allons manger, ces voraces risquent de ne rien nous laisser, termine – t – elle avec sa bonne humeur légendaire.