Chapitre 15

out le monde profite de la soirée, je les regarde de la cuisine. Soudain, je sens une main se poser sur mon épaule.

_ Va le voir, tu en meurs d'envie, me dit mon ami, le grand rouquin, avec un petit sourire en coin.

_ Non, il ne me regarde pas, ni ne me parle depuis l'incident de la forêt. C'est comme si j'étais invisible, que je ne faisais pas partie du groupe pour lui. Donc non, argumentai – je en croisant les bras sur ma poitrine pour donner un plus de poids à ce que je viens de dire.

_ Il tient à toi tu sais, poursuit – il.

_ Oui, je suis d'accord avec toi. Moi aussi quand je tiens à quelqu'un je l'ignore. C'est tellement évident, dis – je en haussant les épaules, un peu agacé des propos d'Abraham.

_ Ok, donc je cite « S'il lui arrive quoique soit pendant qu'tu l'entraînes, j'te bute, c'est clair. »

_ . . . Tu plaisantes ? Dis -je avec des yeux ronds de surprise. Jamais je n'aurai cru qu'il se souciait de moi. Surtout avec son attitude de ces derniers jours.

_ Écoute Hailly, je suis un homme et à la façon dont il te regarde et te protège, je t'assure que . . .

Je coupe Abraham, je ne veux pas entendre la suite. De toute façon, ce n'est pas possible, Daryl ne ressent rien envers moi. J'en suis sûre. Sans m'en rendre vraiment compte, je suis en train de préparer une assiette pour lui. Comme d'habitude depuis l'épisode, il s'arrange toujours pour être ailleurs au moment des repas. Normalement c'est elle qui s'en occupe mais . . . Carol me sort de ma rêverie.

_ Tu lui apportes ou je m'en occupe ?

_ Je vais y aller. On ne peut pas s'ignorer indéfiniment, on fait parti de la même famille, finis - je par dire les yeux baissés dans la contemplation de l'assiette.

Carol me serre dans ses bras comme une maman. Elle sent toujours quand on a besoin d'un câlin ou de réconfort. Puis elle remet derrière mon oreille une de mes mèches rebelles.

_ Ne soit pas trop dure avec lui. Il tient à toi, tu sais . . . et toi aussi si je ne me trompe, me dit -elle en essayant de capter mon regard alors que je garde la tête baissée.

Carol a raison, même s'il m'agace, je tiens à lui bien que je ne devrais. Je suis rassurée quand il est là et inquiète pour lui quand il est parti. Je prends mon courage à deux mains et sors le rejoindre. Il est appuyé contre le peuplier où on s'est vu la première fois. Cela me fait sourire. Je lui tends l'assiette mais il ne réagit pas.

_ Je t'ai apporté à manger, dis -je rompant ce silence pesant.

_ J'suis assez grand pour m'faire à bouffer tout seul.

La moutarde me monte au nez. Non mais pour qui il se prend cet idiot. Je fais des efforts et il m'envoie balader. J'en peux plus. Je m'énerve rarement, ayant souvent pour ne pas dire toujours préférée la fuite. Mais pas là. Plus maintenant, c'est plus possible. Alors je me plante droite comme un « i » devant lui et soutient son regard avant de me lancer. Et là rien ne pourra m'arrêter.

_ Écoute Daryl, j'en ai marre. J'ai bien compris que tu ne me supportes pas. Je suis désolée que les autres t'es obligé à venir me chercher dans la forêt. Que tu es du être nu dans un lit pour me réchauffer. Mais grandis un peu. On doit vivre ensemble, il faut que l'on puisse communiquer un minimum et . . .

Je ne sais plus quoi dire. Les larmes me brûlent les yeux, mais je ne veux pas pleurer devant lui. C'est hors de question, je ne lui ferai pas ce plaisir. Je me retourne pour rentrer au calme dans la maison. Mais, j'ai à peine fait deux pas que je sens une main chaude se refermer sur mon poignet pour me retenir. Je m'arrête mais ne me retourne pas. Ne me voyant pas bouger, il exerce une légère pression pour m'obliger à lui faire face. Il pose alors son autre main sur ma joue. A cet instant, je ressens une douce décharge électrique qui me fait frissonner malgré moi. Je plonge alors mes yeux gris dans ses magnifiques yeux bleus et je me rends compte que lui aussi à ressenti quelque chose.

_ Écoute Hailly . . . je ne laisse pas les gens être proche de moi. Je suis un solitaire . . . ça à rien à voir avec toi, déclare – t – il presque, . . . comme dire . . . tendrement.

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