Chapitre 10
Après ce que m'a dit Daryl, la violence de ces propos et de ces gestes. J'ai tout repris en plein visage : tous mes souvenirs les plus douloureux, la mort de mes amis, de ma mère, d'Heather. Daryl a raison, je suis faible et si je reste, je risque de tous les mettre en danger et ça c'est juste hors de questions.
Pour une fois, j'arrive à être discrète. Je monte dans ma chambre, rassemble rapidement mes affaires dans mon sac. Je prendrai quelques barres de céréales en passant par la cuisine avant de partir. Mais tout ne se passe pas comme prévu, quand j'arrive dans la cuisine Carol y est déjà et elle remarque mon sac.
_ Que fais – tu ? Me questionne – t – elle.
_ Pas loin d'où Glenn m'a trouvée, il y a un coin à champignons, je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée, mentis – je en triturant mes doigts.
_ Oui, cela varierait les repas . . . mais emmène Carl avec toi, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
_ OK pas de problème Carol, dis – je avec un entrain faussement joué.
Puis je fais un énorme câlin à Carol. Avec Maggie et Glenn, c'est elle qui va le plus me manquer. Elle est d'abord surprise puis elle me regarde avec la douceur d'une mère.
_ Faites attention et ne rentrez pas trop tard, me recommande – t – elle en m'embrassant sur le front.
Une fois sortie de la maison, je passe sur le côté et m'enfonce le plus rapidement possible dans la forêt afin d'éviter Carl qui guette le retour des autres. Mon but, m'éloigner le plus vite avant qu'ils ne rentrent du ravitaillement. J'ai un pincement au cœur quand je pense à Glenn. J'espère qu'il me comprendra et qu'il ne s'en voudra pas . . . qu'il ne m'en voudra pas. Quand je suis à bonne distance de la maison, je la regarde une dernière fois et m'enfonce définitivement dans cette maudite forêt.
Ce qui me faisait avancer sans trop de regret, c'était de savoir que Glenn allait bien. Qu'il avait trouvé l'amour et une nouvelle famille qui prendrait soin de lui.
L'après – midi avançant, et la fatigue me gagnant, je perds tout doucement mon enthousiasme. Surtout quand les propos de Daryl me reviennent en tête. Il a raison, il n'y a absolument aucune raison pour que je sois envie et pourtant. Avant de partir, j'ai laissé une lettre dans la chambre. Je veux être correcte et les remercier pour ce qu'ils ont fait pour moi. Mon ventre commence à crier famine, j'avale une de mes deux barres de céréales et il faut que je trouve un point d'eau pour remplir ma gourde, une fois que j'aurai bu.
J'ai vraiment un très mauvais sens de l'orientation mais au bout d'encore une heure de marche, j'arrive enfin près d'un ruisseau. Je me baisse pour la remplir quand . . . Tout est calme, trop calme. Les animaux ne font plus aucun bruit et c'est là que j'entends leur grognement si caractéristique. Je ferme quelques secondes les yeux pour me calmer. Je prends mon couteau et pour la première fois de ma vie, je vais faire face, je n'ai plus le choix.
Il s'avance vers moi, les yeux vitreux, le corps décharné et la bouche ouverte sur des dents noires. Une violente odeur de putréfaction se dégage de ce corps dégingandé qui s'avance vers moi avec une seule envie, me dévorer. Je prends une grande inspiration, m'avance vers lui et lui donne un coup de pied pour le faire tomber. Ensuite, je le termine en plantant mon couteau dans le crâne.
Oh mon dieu, ça y est j'ai tué mon premier rôdeur, j'ai presque envie de sauter de joie. Je voudrai le dire à Glenn pour qu'il soit fier de moi, à Daryl pour lui clouer le bec à ce sombre idiot. Mais je réalise que j'ai quitté le groupe et la cruauté de cette réalité me rattrape rapidement. J'entends d'autres rôdeurs, puis je les vois arriver et j'en compte au moins cinq. Je ne ferai pas le poids, je choisis donc encore une fois l'option de la fuite, qui là me semble la plus raisonnable.
Ça ne loupe pas, au bout de cinq minutes de course, je prends le pieds dans une souche d'arbre. Je tombe en poussant à la fois un juron et un cri de douleur. Je vous assure que c'est possible. Je me relève tant bien que mal mais il m'est totalement impossible de courir. Je grimpe dans l'arbre le plus proche. Je m'attache à la branche pour ne pas tomber si je m'endors comme me la montrer Heather. Cela me semble difficile car mes amis les charognards sont en bas de l'arbre à attendre que je descende. Cette nuit s'annonce longue et froide. En plus ma cheville me fait un mal de chien et j'ai une coupure au bras qu'il faudrait que je soigne. J'essaie d'attraper ma gourde dans mon sac pour au moins nettoyer ma coupure. Et merde, elle est tombée près de la rivière quand je me suis battue contre le rôdeur. Bon bah, je m'en occuperai quand j'aurai récupérer ma gourde. Si j'arrive à descendre et me débarrasser des geeks qui m'attendent. Enfin, un problème à la fois. Je pose ma tête contre l'arbre et m'endors malgré le froid qui me transis les os car bien évidement il avait commencé à pleuvoir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top