Chapitre 9

Avec Rick, on commence la fouille de notre deuxième maison, quand il décide de rompre le silence qui me convenait très bien jusque là. J'étais encore sur les nerfs suite à la décision de changer les binômes. J'aurais du être avec elle, je devrais être avec elle.

_ Alors il se passe quoi avec Alice ? Demande Rick calmement sachant qu'il se dirigeait vers un terrain glissant.

_ Rien, répondis – je laconique.

_ Comment ça rien ? S'étonne – t – il.

_ Rien, . . . j'te dis, . . . bon tu t'bouges là, on a pas tout la journée, lâchais – je énervé avant de passer devant lui pour changer de pièce .

_ Daryl, quand elle s'est perdue, j'ai vu ta réaction. Et quand vous êtes rentrés . . . t'était complètement chamboulé . . . et je te parle même de ta tête de ce matin . . . Alors, je te repose la question, Que se passe – t – il avec Alice ? Insiste mon ami.

_ Rien et arrête de m'emmerder avec ça. Putain Rick, dis – je en secouant la tête, puis je reprends, . . . c'est qu'un gamine paumée comme l'était sa mère, toujours à la recherche d'attention.

À peine ces mots avaient franchi mes lèvres que je m'en voulais de les avoir prononcés, car ils étaient faux. Elle ne ressemblait en rien à cette femme. Alice était courageuse, fidèle, douce, gentille, . . . parfaite.

_ Bon OK, . . . calme toi, me dit – il en posant sa main sur mon épaule. Je pensais qu'elle te plaisait, elle est mignonne . . . et puis ça fait longtemps que ce n'est plus une gamine, termine – t – il en se marrant à moitié.

Je ne réponds rien et continue de fouiller la pièce où nous sommes à la recherche . . . de j'sais pas en fait. J'suis pas du tout à ce que j'fais. Putain Rick, si tu savais que j'l'ai ambrassée et que ma seule pensée et de recommencer le plus vite possible. De la toucher, de l'embrasser, de sentir son souffle sur ma peau. Merde, Merde, . . . merde. J'dois me reprendre et vite. Une chance pour moi, deux rôdeurs arrivent. Ils sont pile là où il faut pour que je puisse évacuer toute la frustration que j'ai en moi.

Je suis sagement Andréa qui a pris les rênes de ce que nous devons faire. Quand on arrive devant la supérette, elle entre sans faire aucune vérification, ce qui me surprend.

_ Andréa, on ne vérifie pas d'abord qu'il n'y a . . ., je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'elle se retourne et me toise en répliquant de façon cinglante et sans appel.

_ Quoi, tu croix peut être qu'une gamine dans ton genre sait mieux que moi comment on procède lors d'un ravitaillement, peut être, puis elle croit bon d'ajouter en riant à moitié, Vas y je t'écoute . . .

_ Non, excuse moi, dis – je à moitie en bredouillant en baissant les yeux. Je ne sais pas me l'expliquer mais cette femme m'impressionne. C'est stupide je sais, mais je me sens gauche à côté d'elle. Elle est belle, blonde, grands yeux bleus, athlétique et elle se débrouille plus que bien en extérieur. Puis je me ressaisis et fais tout ce qu'elle me demande. On charge pas de mal de produits qui nous serons utiles. Au moins, on ne sera pas venu pour rien me dis – je en portant une caisse dans le pick – up. On s'apprête à sortir quand Andréa fait quelques pas en arrière en regardant la chambre froide.

_ Alice, tu vas voir dans la chambre froide, je charge les caisses dans l'entrée, me dit – elle.

_ La chambre froide ? T'es sûre, demandais – je pas très rassurée à l'idée de rentrer la dedans seule.

_ Tu croix que je ne sais pas ce que je fais, me balance – t – elle en plein visage avec un rictus mauvais.

_ OK j'y vais, dis – je simplement en retournant vers l'arrière boutique, pas la peine d'envenimer la situation.

Je souffle un grand coup et ouvre les portes de cet énorme réfrigérateur. Un cri d'effroi reste bloqué dans ma gorge à la vue de ce que je vois là, devant moi. Un quinzaine de rôdeurs tournent la tête vers moi de concert. Instinctivement je fais un pas en arrière lentement. Mais à chaque pas que je fais en arrière, eux s'avance vers moi en grognant. Je sors mon couteau et le plante dans un, puis deux et trois de ces choses.

Putain, et Andréa qui ne revient pas. Je l'appelle mais rien aucune réponse. Je regarde autours de moi si quelque chose pourrait me servir pour les bloquer, quand j'aperçois des étagères métalliques.

Quand Andréa arrive seule vers nous en courant, mon sang ne fait qu'un tour. La panique m'envahit et je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Putain, s'il lui arrive quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais.

On court tous les trois vers la supérette. Il y a des rôdeurs, une dizaine environ. Je la cherche du regard en butant ces saloperies. Quand je la vois, derrière les étagères, je souffle un bon coup malgré moi. À vue de nez, elle en a tué cinq, six. Une fois le reste des rôdeurs éliminés à l'aide de Rick et d'Andréa, ma peur d'avoir risqué de la perdre se manifeste mais pas forcément comme il le faudrait.

_ Putain, Alice, mais t'es complètement conne ou quoi ? Gueulais – je en faisant les cents pas devant elle.

_ Mais . . . , essaie – t – elle d'intervenir, mais moi je veux pas l'écouter, j'ai eu trop peur, il faut que cette angoisse sorte.

_ Mais quoi bordel !, . . . Alice ! Putain !, tu croyais quoi. Quand ils sont tombés malades et qu'y avait personnes. Tu pensais qu'ils les mettaient où les morts. Règle numéro 1, on ouvre pas une chambre froide seule, . . . t'es vraiment trop conne comme gamine ! Vociférais – je.

Je reste, . . . là, . . . stoïque, je ne dis rien et ravale mes larmes qui menacent de dévaler sur mes joues, pendant qu'il me hurle dessus et me disant à quel point je peux être stupide. Je ne réponds pas car il ne veut pas m'écouter de toute façon. Je me fatiguerais à rien. Pour lui, je ne suis qu'une gamine inconsciente qui ne fait pas ce qu'il faut et qui met en danger les autres.

Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi Andréa m'a fait ça. Certes, nous ne sommes pas les meilleures amies du monde, mais là, elle m'a volontairement mise en danger. Et je ne vois pas pourquoi.

Au bruit que nous faisons, Glenn et Maggie arrivent en courant. Maggie interroge Rick voulant exactement savoir ce qui s'est passé. Je remarque le regard noir qu'elle lance à Andréa, comme si elle se doutait de quelque chose. Mais je suis trop choquée pour le relever. Maggie comprend d'un seul regard mon désarroi et me prend dans ses bras.

Pour le retour, je refuse de monter sur la moto de Daryl. Je n'ai pas le temps de dire quoi que se soit que Maggie dit à voix haute.

_ Rick, Alice va faire le retour avec nous en voiture mais il faut que quelqu'un monte avec Daryl.

_ C'est bon j'y vais, dit Andréa comme si elle se sacrifiait alors qu'un sourire illumine son visage. C'est comme si elle avait ce qu'elle voulait.

Je ne prononce pas un mot de tout le chemin du retour. Rick a rapidement compris que je ne dirai rien, et je vois bien que la situation le chiffonne. Quelque chose ne colle pas dans ce qu'Andréa lui a raconté et il le sait très bien. Maggie garde ma main dans la sienne pour me réconforter le mieux possible.

Quand à moi, j'ai les yeux rivés sur la moto de Daryl qui ouvre la route. Sa réaction, le fait qu'il refuse même de m'écouter, me peine au plus haut point. Et une rage s'ajoute à ma douleur. Cette rage de voir Andréa enserrer sa taille, se coller à lui sur la moto. Je n'ai qu'une idée en tête, descendre Andréa de cette moto par les cheveux et lui mettre une bonne gifle. Mais le coup de grâce arrive quand nous nous garons dans la cour de la ferme. Je vois Andréa descendre de la moto en riant et Daryl arborer un sourire. S'en est trop pour moi, je descends de la voiture et court jusqu'à ma chambre pour m'y enfermer.

Quelques minutes plus tard, j'entends des éclats de voix dans le couloir. Je m'approche de la porte reconnaissant Merle et Daryl.

_ Daryl, Pourquoi Alice est dans cet état ? Demande Merle tendu.

_ Elle s'est mise en danger et a failli crever cette conne, s'énerve Daryl.

_ Putain frangin, c'était sa première sortie, j't'avais dit la garder avec toi, s'énerve Merle en réponse à son frère.

_ Ouais, . . . bah, elle a pas voulu d'moi. Elle a préféré aller avec Andréa, crache Daryl.

_ Pourquoi t'es énervé qu'elle est pas voulue être avec toi ?, se radoucit Merle, elle te plaît ? Finit – il par demander calmement.

_ T'es con, . . . c'est qu'une gamine.

_ Pas temps que ça, et . . . j'ai vu comment tu l'regardes frangin et . . . comment t'étais quand elle a disparu . . . et comment tu la regardais avant tout ça, poursuit Merle toujours aussi calme.

Et là, j'avoue que j'attends la réponse de Daryl avec impatience. Je ne remercierai jamais assez Merle d'essayer de faire parler Daryl de ses sentiments. Surtout que je suis sûre qu'il lui dira la vérité, c'est son frère.

_ T'es vraiment con Merle, c'est qu'une gamine paumée comme sa mère. De toute façon, j'préfère les vraies femmes, . . . comme Andréa tient, s'énerve – t – il.

Le bruit d'une porte qui claque me fait sursauter et je tombe à genoux, en larmes, . . . complètement détruite. Il ne pouvait pas me faire plus de peine, . . . il me voit comme elle. Cela a toujours était ma pire crainte, celle de devenir comme ma mère. Je voyais mon plus horrible cauchemar se réaliser.

Je reste assise par terre, le dos appuyé contre la porte pendant que des larmes silencieuse mais douloureuses coulent le long de mes joues. Le temps passe et l'heure du repas arrive. J'entends que l'on monte les escaliers. On s'arrête devant ma porte et on frappe.

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