Chapitre 4


Quand il se présente, je comprends rapidement qu'il appartient au « groupe » de Merle. Enfin, groupe est un bien grand mot, quand on sait qu'ils l'ont laissé sur le toit d'un immeuble attaché à une conduite sans eau ni nourriture. Je sais que Merle est loin d'être parfait, qu'il ferait souvent mieux de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, mais quand même. D'instinct, je fais un pas en arrière. Sentant mon trouble, Merle intervient.

_ C'est bon princesse, le coréen est cool.

_ Je suis Alice, et . . . Ethan, appelais – je, tu peux descendre. Et voici mon frère, poursuivis – je, alors que ce dernier descendait les escaliers. Et qui pour une fois et venu se placer tout de suite à mes côtés sans que je le lui demande.

_ Bon maint'nant que les présentations sont faites, vous nous ramenez aux autres . . . Et Daryl y va bien, finit – il par demander légèrement anxieux.

_ Bien, t'inquiète Merle. Par contre tu nous laisses une minute. Il faut que j'en parle avec Maggie, . . . tu comprends. T'as foutu un sacré bordel avant de partir . . . et on est venu te rechercher mais t'étais plus là . . ., finit par dire Glenn en baissant les yeux visiblement mal à l'aise de ce qui c'était passé.

_ Bah, c'est fini, . . . et puis on vous a retrouvé, allez laisse tombé, finit par dire Merle aussi mal à l'aise que Glenn. Il devait vraiment avoir déconné pour avoir cette réaction.

Ce dernier me regarde, apparemment il n'a pas l'habitude de voir Merle se comporter de la sorte. Puis il se dirige vers Maggie qui n'a pas l'air de sauter de joie à l'idée de nous ramener là où ils vivent. Ce qui me semble bizarre, c'est qu'elle semble plus méfiante à mon égard qu'à celui de Merle. Je ne fais pas aussi peur que lui quand même. Mais de ce que je vois, le jeune coréen est coriace et ne lâche pas l'affaire. Si bien qu'il revient vers nous avec de bonnes nouvelles.

_ Bon, on est dans la ferme des Greene à la sortie de la ville, indique – t – il à Merle, puis il se tourne vers moi, tu sais monter à cheval ?

_ Je vais essayer, il faut bien un début à tout, répondis – je simplement voulant faire preuve de bonne volonté.

_ Bon alors, ça marche, Alice tu rentres à cheval avec Maggie. Je rentre avec Merle et Ethan. Je suppose que tu as toujours ton vieux pick – up, sourit Glenn.

_ Ouais, bon les gosses, allez faire vos sacs, on va jouer au vieux fermier Mac Donald.

_ I A I A O, répond Ethan en chantant, ce qui fait sourire Merle.

Une fois les sacs faits et chargés dans la voiture, Maggie vient vers moi. Elle a l'air plus détendue que tout à l'heure. C'est une jolie brune avec des yeux verts. Elle doit avoir à peu près mon âge. Elle m'explique comment faire avant de m'aider à monter sur le cheval. Au bout de quelques minutes de trajet, je me sens mieux et commence à me détendre. C'est elle qui se décide à rompre le silence.

_ C'est la première fois que tu montes à cheval, alors qu'en penses – tu ?

_ Pour l'instant ça va. Je pense que je me débrouille mais je me vois mal partir au galop, répondis – je poliment après tout elle ne m'avait rien fait.

_ Il n'a pas l'air commode, Merle, . . . quelqu'un de ta famille ? Demande – t – elle.

_ Un des ex de ma mère. On s'est retrouvé aux prises de ces geeks et . . . Bref, il nous a sauvé et après on est resté ensemble. Il ne nous a pas laissé tomber lui, lui répondis – je en haussant les épaules.

Au loin se dessine une ferme. Une de celle que l'on voit dans les vieux films. Elle est belle et bien entretenue. Quand je vois ce paysage, ce calme, j'ai l'impression qu'ici c'est comme dans une bulle. Une bulle de sécurité où rien n'aurait eu lieu. Tout est propre, bien taillé, conservé, c'est . . . je ne sais pas le dire en fait. Mais c'est vrai que si je peux mettre Ethan à l'abri dans un endroit comme celui - là, je suis preneuse.

Une fois arrivée, Maggie m'aide à descendre du cheval. En fait, c'est haut et pas aussi facile que l'on pourrait le croire. Je la remercie rapidement.

_ Allez, viens Alice, les autres doivent être déjà arrivés. Je vais te présenter tout le monde.

Je ne dis rien, mais l'idée de voir du monde ne m'enchante pas plus que cela. Je me contentais sans problème d' Ethan et de Merle, mais bon je ferai un effort. Quand nous arrivons des éclats de voix se font entendre. Les retrouvailles ont l'air plus mouvementées que prévues. J'accélère le pas mais m'arrête net quand je vois deux hommes tenir Merle et d'autres retenir un black plutôt costaud. Pendant que Glenn essaie difficilement de calmer mon frère. Je me dirige vers Ethan et passe devant un homme d'un certain âge qui sort de la maison sûrement pour calmer tout ce petit monde. Quand il me voit, il me fixe étrangement puis finit par dire « Marilyn ».

C'est dingue, vous savez, quand plein de fragments tournent dans votre tête indépendamment les uns des autres, des sensations de déjà vu, et qu'en une seconde toutes les pièces du puzzle s'assemblent et bien c'est exactement ce que je vis là . . . maintenant. Quand ce vieil me regarde en prononçant le prénom de ma mère tout les flashs mes reviennent en mémoire et me renvoie une vérité que j'aurais préférée laisser derrière moi.

Je me revois petite fille, Ethan n'était pas encore née. Maman me montrait des photos de sa mère, Dierdre, une jeune irlandaise pur souche. C'est d'elle que nous tenions nos cheveux couleur de feu et nos yeux verts. Mais aussi, celle d'un jeune homme, répondant au nom d'Hershel, posant devant une ferme. Cette ferme pour être exact. Nous étions venues une fois, toujours avant la naissance d'Ethan. Maman voulait quitter papa, car il était devenu violent. Mais l'accueil, ici, n'avait pas été celui qu'elle avait espéré. Son père avait refait sa vie et ne voyait pas d'un bon œil, le retour de cette fille aînée alors que lui même avait fondé une nouvelle famille, sans elle, sans nous. Alors nous étions rentrées à Atlanta, valises sous le bras. Et nous n'en n'avions plus jamais reparlé. La vie avait continué, . . . les souvenirs s'étaient effacés. La vie de maman était partie de travers et nous . . . ont avait fait avec.

Je rompt le silence et tout s'arrête autour de nous.

_ Ethan, dis bonjour à grand – père Hershel, lâchais – je comme une bombe.

_ Quoi ?! Entendis – je de la part de plusieurs personnes. Le regard de mon grand – père se remplit de tristesse et Maggie semble ne rien comprendre de ce qui se passe. Le point positif de ma révélation c'est que les garçons ont arrêté de se battre.

_ Vous avez bien entendu, Hershel est notre grand – père, le père de notre mère si vous préférez, dis – je en prenant Ethan par la main avant de me diriger vers le pick – up et de prendre nos sacs.

_ Alice que fais – tu, dis calmement Hershel en me suivant.

Je ne lui réponds pas, à quoi bon de toute manière. Il l'avait abandonnée elle, il nous avait abandonné. J'équipe Ethan et prends mon sac. Puis je m'apprête à partir, quand Merle intervient.

_ Qu'est – ce que tu fais princesse, au juste ? Tu comptes aller où, comme ça ?

J'allais lui répondre quand je vois Ethan s'effondrer. Je comprends tout de suite ce qui se passe.

_ Que se passe – t – il ? S'inquiète Hershel.

_ Merle, le sac isotherme ? Dis – je simplement.

_ Tiens , dit – il en me tendant la seringue.

Je la saisit et le remercie d'un signe de tête en l'injectant à mon frère inconscient au sol. Puis je m'assois par terre et prend la tête de mon frère sur mes genoux. Je me fous pas mal des autres qui nous regarde. On s'est toujours débrouillé à deux, on continuera c'est tout. Je lui caresse les cheveux le temps que le produit agissent. Sans que je puisse dire quoi que soit, Merle prend Ethan dans ses bras.

_ Qu'est – ce que tu fais, dis -je sur la défensive.

_ J'vais l'allonger dans un vrai lit. Il faut qu'il s'repose et toi aussi.

C'est le moment que choisit Hershel pour revenir dans la danse.

_ Venez, il y un chambre d'amis, dit – il simplement.

Sans que je puisse faire quoi que se soit pour le retenir, Merle s'engouffre dans la ferme à la suite de mon grand – père.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top