Je profite de Daryl. Nous sommes simplement allongés dans les bras l'un de l'autre. Pour l'instant, je ne veux penser à rien d'autre. Pour ce soir, on ne vit qu'au présent pas au futur, juste l'instant présent. Demain, il sera suffisamment temps de gérer tous les problèmes qui nous tombent dessus.

Je m'endors d'un sommeil sans rêve, réparateur, calée contre le torse chaud de l'homme que j'aime. Ma vie m'était rendue, enfin, mais pour combien de temps. Je chasse rapidement cette idée de mon esprit, pour le reste nous verrons demain matin.

_ Merle, faut qu'je te parle, vite ! Me dit Abe avec une tête à faire peur.

_ Viens par là, répondis – je en nous éloignant. Une fois suffisamment à l'écart des autres, je reprends, tu l'as suivie comme convenu.

Abe hoche la tête en signe d'acquiescement puis il reprend avec un air grave.

_ Ouais, j'ai suivi Blondie et j'peux t'dire un truc sans me tromper. C'est que tu vas pas aimer, mais alors pas du tout ce que je vais te dire.

_ Accouche Abe, dis – je sentant la tension envahir mon corps signe que toute cette histoire va mal finir.

_ T'avais raison, Blondie est pas nette. J'étais à bonne distance mais elle a bien rencontré un type et pas n'importe lequel, . . . Negan, m'annonce Abe.

_ Negan, . . . Negan, . . . putain de merde, dis – je en reprenant pour parler plus bas.

_ Et le pire c'est que vu comment ils se comportent, ils ont trinqué du nombril à une certaine époque . . . Mais le pire c'est que ça ressemble à un plan bien orchestré, me balance Abe, ça sent les emmerdes à plein nez.

_ Bon faut réfléchir à ce qu'on va faire. Maint'nant on dit rien aux autres. J'veux plus de temps et d'infos. En attendant, toi ou moi, on lui colle au cul comme une mouche à la merde, terminais -je.

_ Merle, j'croix qui faudrait qu'on parle à Rick. On a peut être une ouverture pour récupérer Alice et ton frangin.

_ Pourquoi tu dis ça ?

_ J'ai entendu un morceau de leur discussion. Negan sera encore absent quarante – huit heures du Sanctuaire et avant de rentrer, ils doivent se revoir au même endroit . . . ça change la donne, non ?

Avec Abe, on rejoint Rick et on lui explique tout ce que nous savons. Rick réunit les membres du groupe et de la Colline en petit comité pour leur expliquer le plan. Le plus difficile n'est pas de les convaincre de suivre pour ce qui est de faire tomber Negan. Le plus difficile c'est de les empêcher de massacrer Andréa, tout de suite et de continuer avec elle comme si de rien n'était.

Le plan est simple, capturer Negan et Andréa, faire l'échange avec mon frangin et princesse. Une fois ma famille en sécurité, on arrose tous ces connards une bonne fois pour toute.

Même si je sais que ce sont des durs, j'espère qu'ils tiennent le coup. Dieu seul sait ce qu'ils leur font endurer.

Je sens Daryl bouger à côté de moi. Depuis quelques temps, j'ai le sommeil léger. Je pose alors ma main sur son torse pour le stopper dans son mouvement. C'est égoïste mais je veux encore le garder prêt de moi quelques instants.

_ Qu'est – ce que tu fais ? Demandais – je un peu inquiète.

_ J'vais r'tourner avec les autres larbins sinon on risque d'avoir des problèmes et j'dois voir comment s'tirer d'ici, me dit – il en regardant ailleurs. Je n'arrive pas à saisir ce qui le contrarie le plus.

Je me redresse en remontant ma main sur son visage pour plonger mon regard dans le sien. Une fois que j'ai son attention, je hoche la tête de droite à gauche pour lui signifier mon refus. Puis j'appuie ce geste par la parole.

_ Non Daryl, . . . je ne suis pas d'accord. Je souffle et reprend calmement, Negan sera absent encore deux jours. Deux jours où je refuse d'être séparée de toi. Quand il . . . quand il reviendra, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il se passera. Mais la seule chose dont je sois sûre c'est que nous n'arriverons pas à sortir d'ici vivant seuls tous les deux, ils sont beaucoup trop nombreux, Daryl, dis – je en lui caressant son doux visage encore déformé par la tristesse.

Je vois qu'il hésite, alors j'enfonce le clou. Même si je n'avais pas voulu y penser pendant la nuit, aucune autre solution ne m'était venue à l'esprit.

_ Daryl se sont peut être les derniers moments que nous passons ensemble. Alors je veux simplement profiter de toi, profiter de nous . . . une dernière fois.

Il baisse les yeux comme si lui aussi avait envisager cette possibilité.

_ Reste là, je vais voir Big Joe, dis – je en me dirigeant vers la porte.

_ Big Joe ?

_ Oui, M'dame Alice, y a un problème ? S'inquiète – t – il.

_ Non, Big Joe, . . . Daryl va rester ici avec moi jusqu'au retour de Negan. Je me sens plus en sécurité avec deux, lui expliquais – je tout simplement.

_ Mais M'sieur Negan, y va pas aimer qu'un larbin dorme dans vot'e appart'ment, me répond – t – il le plus sérieusement.

_ Non, ne t'inquiète pas, il dort dans le fauteuil, . . . c'est pas très confortable mais ce n'est pas le plus important, c'est un larbin, souriais – je.

_OK, y vous faut quelque chose M'dame Alice ? Me demande – t – il toujours aussi sérieusement.

_ Non merci pour tout Big Joe, . . . si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas utiliser mon code pour payer.

_ Merci M'dame Alice, vous êtes trop gentille.

_ De rien Big Joe, . . . je peux te demander un service ?

_ Bien sûr, M'dame Alice, tout ce que vous voudrez.

_ Peux – tu me prévenir quand Negan rentrera avant qu'il . . .

_ J'vous préviens dès qu'il passe les portes M'dame Alice.

_ Merci Big Joe, . . . tu es vraiment un gars bien, dis – je avec un sourire sincère.

Je referme la porte à clé derrière moi et regarde Daryl se prendre la tête dans les mains. Je m'avance doucement vers lui et me place entre ses jambes. Il appuie alors sa tête sur mon ventre et entoure ma taille de ses bras musclés qui m'avaient tant manqués. Alors que moi, je lui caressais tendrement les cheveux.

_ J'suis tellement désolé, . . . j'aurais du mieux te protéger, . . . mieux m'occuper de toi. Si j'avais pas merdé, en n'en serait pas là, tu ne serais pas là . . .

_ Daryl, arrête de t'en vouloir pour tout et n'importe quoi. Moi, je ne t'en veux pas, . . . oublions le passé et profitons du temps qu'il nous est donné . . . s'il te plaît . . .

Il se redresse sa tête pour me regarder pour me regarder dans les yeux.

_ T'es si parfaite, ma puce, j'te mérites pas, me dit – il sincèrement.

_ Oh ! Que si vous me méritez Monsieur Dixon. Tu es le seul homme que j'ai jamais voulu et aimé de toute ma vie, dis – je en déposant un tendre baiser sur ses lèvres qui me manquaient tant.

Il répond alors à mon baiser avec ardeur et agrippe mes hanches de peur que je ne lui échappe. Entre deux baisers, je murmure contre ses lèvres.

_ J'ai besoin d'une douche, tu m'accompagnes, ponctuais – je ma phrase avec un clin d'œil.