Chapitre 29
Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous nous sommes installés à la Colline. On prend nos marques mais le plus important, Jésus et les gars qui ont déjà ravitaillés le sanctuaire nous raconte tout ce qu'ils savent. Peu à peu un plan se dessine pour récupérer Alice.
Chaque jour que je passe loin d'elle me détruit. Mais la pire des tortures c'est que je n'aie aucune idée de ce qu'elle vit, de ce qu'elle endure. Le fait de savoir où elle est ne m'aide pas, car je n'ai qu'une envie prendre ma moto et aller la récupérer pour que tout cela cesse une bonne fois pour toute. Rick a tellement peur que je fasse une connerie qu'il m'a collé Merle comme chien de garde.
_ Tu vas où Daryl ? Me demande mon frangin avec une lueur d'inquiétude trop familière à mon goût ces derniers temps dans son regard.
_ J'vais pisser, pourquoi, tu comptes m'la t'nir, rétorquais – je excédé d'être considéré comme un gamin stupide.
Quand je retourne près des autres, mon besoin pressant assouvi, Merle est en pleine discussion avec Jésus. Et à l'expression de son visage, je comprends que la conversation prend un tournant douloureux. Je m'approche me doutant que la discussion tourne autour d'Alice.
_ Qu'est – ce que tu voulais dire la dernière fois quand t'as dit qu'on savait pas comment on allait la r'trouver ? Questionne Merle inquiet.
_ Et bien, reprend Jésus mal à l'aise. Je croix que c'est la première fois que je vois cette expression sur son visage.
_ J'veux savoir, si je l'dois préparer et à quoi. Mon frère, il . . . il est fou amoureux d'elle . . . il fera n'importe quoi pour elle, pour la protéger ou pour la venger, termine – t – il tristement.
_ Loreleï, était ma sœur, jolie rousse aux yeux bleus. Elle était forte, douce et impétueuse. C'était la joie de vivre incarnée. Même quand le monde a viré au chaos. Elle essayait toujours de trouver le positif dans notre nouvelle vie. Elle était formidable jusqu'à lui.
Il faut que je sache. Cela me fera sans doute mal de savoir ce que Negan lui fait subir, mais ne pas savoir est encore plus difficile à supporter. Je m'avance vers eux comme si j'allais à l'abattoir.
_ Continue Jésus, s'te plaît, je dois savoir, j'ai besoin de savoir, expliquais – je avec tourment sans oser lever les yeux vers lui.
Jésus regarde Merle se demandant s'il doit poursuivre ou non sachant très bien que la fin était loin d'être heureuse.
_ Jésus, Alice est tout pour moi, . . . alors si je peux éviter de faire ou dire une connerie quand elle sera là. Je veux pas lui faire de mal, . . .
Sentant que je n'arriverai pas à terminer, Merle s'avance vers moi et pose son bras sur mes épaules en signe de réconfort. C'est rare dans la famille Dixon, on n'est pas du genre tactile ni démonstratif. Alors ce geste fraternel anodin pour certain, a une importance particulière pour moi. Merle l'encourage d'un signe de tête à poursuivre ce qu'il fait gêné.
_ Quand Negan a passé le « contrat » avec nous, il n'a pas seulement tué l'un des nôtres . . . il a remarqué Loreleï au premier coup d'œil, . . . alors il l'a emmenée avec lui même si elle ne le voulait pas, . . .
Jésus marque une courte pause pour essuyer les larmes d'un revers de la main.
_ Mais Loreleï a gardé le sourire même quand il l'a forcée à grimper dans ce putain de camion. Elle est restée là – bas un mois environ et un matin sans prévenir Simon l'a ramenée, . . . enfin l'a balancée devant les portes de la ville. Negan avait fini de jouer avec elle . . . mais avant il avait pris le temps de la détruire . . .
Je me décide à poser la question douloureuse celle où je m'en voudrais toute ma vie de ne pas la poser. Je me devais de savoir.
_ Comment ?
_ Il l'a épousée, battue et violée, lâche – t – il en une seule phrase. Cette seule phrase me glace le sang.
Deux mots résonnent dans mon esprit et tournent en boucle « battue » et « violée ». Mon Alice, il allait ou avait sûrement déjà posé ses sales pattes sur elle. Un accès de rage me submerge, il fallait que je bouge, que je cogne, que je me défoule. Je récupère mon arbalète et me dirige d'un pas décidé vers les portes de la communauté. Il fallait que je sorte . . . que je la sorte de là . . . mais seul j'pourrais rien faire. Arrivée devant l'entrée, je tombe à genoux de douleur et m'effondre en larmes.
Pour la première fois de toute ma vie, je me laisse déborder par toutes mes émotions. Je suis là devant cette porte, la tête entre mes mains en larmes. Des larmes de rage contre moi – même impuissant de rien pouvoir faire, des larmes de douleur pour tout ce qu'elle doit subir seule sans la certitude que l'on viendra la chercher.
Ce qui se passe ensuite est flou. Je me rappelle hurler, pleurer, Merle et Jésus m'appeler, me courir après. Puis la douleur d'une piqûre dans le bras et plus rien, le néant, . . .
Quand je me réveille, ma tête est lourde comme un lendemain de fiesta. Une sorte de gueule de bois en plus intense. Carol entre dans la pièce la mine défaite, ce qu'elle va me dire me remet dans la réalité en une brutale seconde.
_ Qu'est – ce qui s'passe Carol ? Demandais – je anxieux.
_ Negan, répond – t – elle simplement.
_ Quoi Negan ?
_ Daryl, . . . il est dans la cour. Des hommes fouillent tous les bâtiments. Il veut voir tout le monde dans la grand cour.
Je regarde Carol les yeux écarquillés. Negan est ici, on n'aura pas deux occasions pareilles. Mais elle répond tout de suite à ma question silencieuse.
_ On ne fera rien Daryl, . . . pas aujourd'hui, ils sont beaucoup trop nombreux, m'explique – t – elle en me serrant la main espérant m'apporter du réconfort.
Je suis Carol essayant encore de comprendre pourquoi. Une fois arrivé dans la cour, tout le monde est là, bien en rang. Je me place avec ma famille. Je ne suis pas au bout de mes surprises. Une fois que les hommes nous ont encerclé, nous attendons l'arrivée du fameux Negan. Au bout de quelques interminables minutes ce dernier sort de la voiture, mais il n'est pas seul, . . . au moment où cette personne descend de la voiture, le silence est absolu quand à mon cœur explose.
_ Alice, soufflais – je.
Elle se tenait la devant nous sans même nous accorder un regard. Elle était habillée élégamment et sa coiffure était sophistiquée. Elle était tout simplement splendide. Mais ses beaux yeux verts eux ne reflétaient plus rien, que du vide, . . .
_ Bonjour à tous, bien je vois qu'il y a des petits nouveaux, dit – il avec un sourire sournois. Je dois refaire les présentations Grégory ou tu leur as expliqué, demande – t – il sérieusement cette fois – ci. Grégory acquiesce pour signifier qu'il nous a expliqué. Bien, reprend – t – il, mais la prochaine fois je veux le savoir avant de venir. Voyant les membres du groupe se crisper, il poursuit avec un sourire carnassier. Pas d'inquiétude, je ne suis pas là pour ça. Je suis ici pour une bonne raison, une merveilleuse raison en fait. Il prononce ses mots en se retournant vers Alice et en la serrant contre lui. Ce simple geste me donne envie de vomir.
_ Alice ma très chère épouse . . . attend un enfant, ne soit pas timide ma belle, c'est une merveilleuse nouvelle.
Quand je la vois rester près de lui, j'ai envie de hurler. Ce connard avait osé la toucher, la . . . je sens tous les regards de ma famille sur moi. La rage parcourt mes veines et tous mes muscles se tendent. Je ne vois pas Rick me faire signe non de la tête, ni le regard implorant de Carol et encore moins les deux hommes de mains de Negan se placer derrière moi. Je m'élance sur lui mais je n'ai pas le temps de l'atteindre. Ses deux hommes de mains pèsent de tout leur poids sur mon corps pour éviter que je bouge. Les deux gars me relèvent et Negan s'approche de moi en souriant.
_ Et bien ou t'es courageux ou t'es complètement con, mon gars.
Il fait mine de repartir près d'Alice mais il se retourne et me donne plusieurs coups de poings au visage et dans le ventre. Voyant que je ne desserre pas les lèvres et continue de le fixer. Son sourire s'élargit et il appelle un certain Simon.
_ Simon, emmène ce mec, il a des couilles, s'il est pas con se sera une bonne recrue ou sinon se sera un larbin, termine – t – il en riant. Puis il se redresse et se retourne vers le médecin de la Colline.
_ Carson fait tes bagages tu rentres avec nous, je veux le meilleur toubib pour mon futur bébé.
Je n'ai pas le temps de dire quoi que se soit, que les deux molosses, me relève, me bâillonne et me jette à l'arrière de la camionnette. Seul point positif, je serai avec elle au Sanctuaire. Elle ne sera plus seule, . . . on sera ensemble envers et contre tout.
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