_ Ça vaut le coup d'aller voir, dit Rick avec calme.

Daryl serre mes mains sous sa chemise. Rick le regarde faire, sourit mais ne fait aucune remarque. De toute façon, je suis trop fatiguée pour réagir. Daryl me demande tendrement de descendre, ce que je fais mais pendant toute la manœuvre, il garde l'une de mes mains dans la sienne comme s'il ne voulait pas rompre le contact entre nous. Puis il m'attire à côté lui sans descendre de la moto et plonge son regard dans le mien.

_ J'vais aller voir avec Rick, . . . tu restes avec Merle, . . . OK, me demande – t – il

J'acquiesce d'un signe de tête incapable de répondre devant tant de tendresse de sa part, lui d'habitude toujours si bougon, si renfermé. Avant que Rick ne prenne ma place sur la moto, il m'attire contre lui. Il m'embrasse alors délicatement sur le front et me fait jurer de ne pas quitter Merle d'une semelle quoi qu'il arrive. Je lui réponds « d'accord » avant de poser mes lèvres sur sa joue. À ce contact, il ferme les yeux et soupire légèrement.

Nous patientons depuis presque une heure, je commence à montrer des signes d'inquiétude. Pour m'occuper l'esprit, Hershel me propose une série d'exercices afin de vérifier que je n'ai aucune séquelle de ma commotion. Mais je le soupçonne fortement de vouloir détourner mon attention de ce qui me préoccupe.

_ Bon, tu m'as l'air en forme en l'état actuel des choses, à première vue pas de séquelle, mais je suis très sérieux Alice, aucun effort violent pendant les jours à venir.

_ T'inquiète pas grand – père, je vais suivre tes conseils, lui répondis – je avec un petit sourire.

Je le vois sourire puis se rembrunir quasiment tout de suite. Il prend alors une grande inspiration et poursuit, le regard toujours braqué vers le sol.

_ Je suis terriblement désolé pour ta mère, lâche – t – il au bord des larmes.

Je ne lui laisse pas le temps de reprendre.

_ T'es là maintenant, . . . pour nous, Ethan et moi. Et c'est tout ce qui compte, lui répondis – je en le serrant dans mes bras pour lui faire comprendre que nous devions, que je devais passer à autre chose.

_ C'est un homme bien ce Daryl, me dit simplement mon grand – père en répondant à mon étreinte. Puis il place son visage face au mien et poursuit sérieusement. Il a fait une bêtise mais il l'a regrette terriblement, tu sais.

Je lui souris, j'allais lui répondre quand on entend enfin le bruit d'une moto . . . et pas n'importe laquelle.

Je me retourne et là encore mon cœur rate un battement quand je le vois arriver. Quand je constate qu'il n'a rien, je reprends mon souffle sans vraiment m'en rendre compte. Rick descends de la moto et nous demande de nous approcher. Avant de descendre à son tour, je surprends le regard de Daryl sur moi, puis sur Merle qu'il semble remercier d'un signe de tête.

Sans que je m'y attende, Daryl vient se placer derrière moi. Il enserre ma taille de ses bras, m'obligeant à reculer jusqu'à ce que mon dos épouse parfaitement son torse brûlant à travers sa chemise. Je suis trop fatiguée et trop contente en réalité pour dire ou faire quelque chose. Je me laisse aller contre lui et profite de sa chaleur pour me réchauffer. Je ne prête pas attention aux regards du reste du groupe qui sont dans l'ensemble bienveillant sauf un . . . Andréa. Le sien est noir, glacial. Un frisson me parcourt et d'instinct Daryl resserre sa prise autour ma taille, me lovant un peu plus contre lui . . . ce qui accroît la colère de cette dernière. Je me concentre alors sur les paroles de Rick.

_ Bien, il s'agir d'une maison plutôt spacieuse et agréable dans une petite clairière. L'ensemble semble bien situé. Avec Daryl, on a fait un brin de ménage, ce qui explique le temps passé là – bas. Mais maintenant c'est sécurisé. Il reste à sortir les corps et les brûler. Si on se met au boulot tout de suite, ce soir on dormira dans nos lits.

Tout le monde acquiesce à ses paroles qui nous amènent les premières bonnes nouvelles depuis la ferme. On se dirige vers les voitures. Daryl relâche son étreinte mais ne voulant pas rompre le contact entre nos corps, il entrelace ses doigts aux miens pour m'emmener vers la moto. Je le suis et me colle à lui après avoir entouré sa taille pour me tenir en place sur son bolide. Pendant les trois kilomètres qui nous amènent à notre nouveau foyer, il garde une main sur les miennes.

Je sais que je devrais lui en vouloir pour avoir couché avec Andréa, . . . pour ce qu'il a dit sur moi . . . mais pas là . . . pas maintenant. Je veux profiter de ses gestes tendres à mon égard, sachant que toute façon, d'ici peu la réalité nous rattrapera.

Quand on arrive, je descends rapidement pour rejoindre Ethan, Maggie, . . . ma famille en fait. Il avait fallu l'apocalypse pour retrouver une famille bien plus solide que celle d'avant.

_ Alors qu'est – ce t'en penses, Alice, me demande Ethan avec un sourire.

_ Ça ma l'air pas mal, lui répondis – je en lui ébouriffant les cheveux.

Puis sans raison particulière, il me serre contre lui en me disant.

_ Promets moi de faire plus attention à toi, j'voudrais pas . . . qu'il t'arrive un truc, . . . t'es ma sœur.

Waouh, mon petit frère qui me fait un câlin et une déclaration, c'est Noël avant l'heure. C'est marrant mais ces derniers temps nos liens fraternels s'étaient resserrés. Je le regarde dans les yeux et lui souris.

_ Moi aussi Ethan, je t'aime, . . . et je vais essayer d'être plus . . . prudente. Promis.

Nous sommes interrompus par Rick qui annonce les groupes en nous expliquant ce que nous aurons à faire.

_ Bien, commence – t – il, Glenn, Daryl, Merle, Andréa et moi, on va sortir les corps et va aller les brûler un peu plus loin dans la clairière.

Hershel, Carl, Ethan et Lori vous déchargez tout ce que l'on a récupéré dans la ferme et sur l'autoroute.

Alice, Beth, Maggie et Carol vous nous faites un brin de ménage pour rendre la maison agréable, termine – t – il en souriant.

_ Allez les filles, c'est partie nous dit Carol avec le sourire digne d'une vraie maîtresse de maison.

_ Ça marche, tu viens Alice, m'interpelle Beth.

_ Oui, j'arrive, répondis – je en me dirigeant vers Ethan.

_ Ça va aller ?, le questionnais – je, sachant que je n'aimais pas trop être loin de lui, surtout avec Merle et Daryl dans la clairière, loin de nous.

_ Ouais, c'est cool, t'inquiètes pas, je vais bien grande sœur, me répond – t – il en faisant un clin d'oeil.

Je me dirige alors vers la maison pour rejoindre les filles quand une main enserre mon bras pour me retourner. Je n'ai pas besoin de le voir pour savoir qu'il s'agit de Daryl.

_ Fais attention à toi, me dit – il en collant son front contre le mien.

Je fais appel à toute ma raison pour ne pas me jeter sur ses lèvres à cet instant. Son regard assombri m'indique qu'il est dans le même état. Il pose alors ses lèvres sur mon front avec douceur avant de rejoindre son groupe. Je le regarde s'éloigner un pincement au cœur avant de rejoindre les filles.