Chapitre 13

Je m'arrête au bout de quelques pas. Daryl se retourne vers moi, nos doigts toujours emmêlés ne comprenant pas ma réaction.

_ Non, Daryl, . . . dis – je en secouant la tête, je monte avec Merle, . . . tu es avec Andréa, terminais – je avec une boule dans la gorge en essayant de défaire ma main de la sienne.

Ses yeux s'assombrissent sous mes propos qui le contrarient au plus haut point. Il regarde sa main qui tenait la mienne, il y a encore quelques seconde et se met à ronger un de ses ongles. Je sens que la conversation qui va suivre ne va être des plus agréable.

_ Si c'est à cause d'Andréa, . . . c'est terminé Alice, . . . putain c'était une connerie, me répond – t – il plus agressif qu'il ne l'aurait voulu car à peine les mots sont – ils sortis de sa bouche, qu'il fait un pas vers moi mais je recule. Je déteste le voir s'emporter. Je déteste voir un homme s'emporter cela me rappeler trop de mauvais souvenirs. Je me ressaisis et lui réponds sur le même ton.

_ Daryl c'est ta vie, . . . et puis, . . . qu'est – ce que je peux bien comprendre à tout cela, . . . je ne suis qu'une gamine paumée comme ma mère, lui balançais – je en insistant bien sur les deux derniers mots avant de faire demi tour et de me diriger vers la voiture de Merle. Avant de partir, du coin de l'œil, je le vois faire les cents pas en passant une main dans ses cheveux en baissant la tête. C'est un coup bas, j'en ai conscience . . . mais il doit comprendre le mal que cela m'a fait. C'est trop facile sinon.

_ Alice, . . . tente – t – il avec un voix cassée par l'émotion. Cette voix me ferait presque craquée mais je dois être forte.

_ Non Daryl, je monte avec Merle, point barre. Si tu veux quelqu'un avec toi, demande à Andréa, dit – je d'un ton cinglant et sans appel.

Au moment où je monte dans la voiture, Merle n'ose pas me regarder et Ethan semble subitement très intéressé par ce qui se passe dehors. Daryl démarre sa moto nerveusement et s'engage sur la route suivi du camping – car, de la voiture de grand – père, celle de Rick et enfin de nous.

Au bout d'une heure de trajet dans le silence le plus complet, Ethan dort comme un bébé à côté de moi, la tête appuyée contre la vitre de la portière. Mais cela était trop beau pour durer. Merle se racle la gorge, signe qu'il ne va pas tarder à parler et que la discussion ne va pas être une partie de plaisir.

_ Qu'est – ce qui s'est passé avec Daryl, . . . je pensais que comme il a largué Blondie, dit – il doucement ne voulant pas mêler Ethan à cette conversation que je regrette déjà d'avoir dans un espace clos.

_ Que quoi ! Merle . . . , que parce qu'il l'a larguée, je vais lui sauter au cou. J'ai un peu plus de dignité que ma mère, lui répondis – je énervée.

_ Tu nous as entendu ? Me demande – t – il mal à l'aise.

_ Oui Merle, du début à la fin, chaque mot, . . . chaque parole prononcée par lui . . . m'a profondément blessée. Il a dit à voix haute toutes les craintes que je pouvais avoir sur moi, dis – je en regardant mes doigts.

_ T'es pas comme elle, t'as ses qualités mais t'es plus forte, plus courageuse, . . ., me rassure – t – il.

_ Il m'a fait mal, . . . terriblement fait mal. Après votre discussion, je me suis sentie comme vidée, détruite, . . . alors stop. Je ne compte pas pour lui et . . . , je n'arrive pas à aller plus loin. Car sinon, je risque d'avouer à Merle ce que je ressens pour son frère. Enfin, Merle n'est pas idiot, il l'a sûrement déjà compris.

_ Et merde ! Dit Merle en tapant sur le volant . . . puis il reprend plus calme, . . . , Alice, . . ., il ne pensait ce qu'il disait. Il tient à toi, beaucoup plus que tu le penses, et . . . tu ne l'as pas vu quand il t'a crue morte. Il . . .

_ Tais – toi Merle. J'ai pu envie d'en parler, dis – je en tournant la tête vers Ethan pour regarder le paysage défilé.

Heureusement pour moi, Merle comprend qu'il vaut mieux stopper la discussion. Au bout d'une heure, tout le monde se gare sur le bas – côté. Rick descend et nous fait signe de le rejoindre. Il veut faire un point sur l'essence car le camping – car est trop gourmand. On discute quelques minutes pour tous arriver à la même conclusion. Nous allons devoir abandonner un ou plusieurs véhicules. Rapidement, nous arrivons à la conclusion de garder, deux voitures : le pick – up et celle de Rick, ainsi que le moto de Daryl. Ensuite, Rick prend son ton de leader, il répartit les personnes dans les voitures. On chargera un max de choses dans le pick – up et on siphonne les véhicules qu'on laisse, ce qui nous permettra une certaine autonomie. Et devinez qui devra aller sur la moto, sois disant pour une question de poids par rapport à la consommation de carburant, c'est moi.

Nous décidons de continuer vers l'Est. Rick veut que l'on avance encore aujourd'hui avant de se poser. Mais tout le monde est un peu fatigué et le coin où nous sommes n'est pas si mal. On s'arrête et les autres sont étrangement calme. Je pense que notre petite altercation de ce matin a mis pas de personnes mal à l'aise . . . sauf Andréa.

Devant cette ambiance pesante, je vais me mettre un peu à l'écart. J'ai besoin d'être seule. Dans un cas comme cela, je fais la seule chose qui me calme. Je marche un peu. Encore une fois, je ne préviens personne de ma petite promenade. Moi qui déteste être au centre de l'attention. C'est pesant, j'ai l'impression que tous les membres du groupe y vont de leur grain de sel en ce qui concerne la relation . . . ou absence de relation que j'aie avec Daryl.

Je suis tellement centrée sur moi – même, perdue dans mes pensées à cause de mes petits problèmes, que je ne réalise pas tout de suite, . . . que les cris que j'entends . . . proviennent de mon groupe. Comprenant qu'ils se font attaqués, je sors mon couteau de chasse, donné par Daryl tout à l'heure après avoir perdu le mien à la ferme, et cours vers eux.

Quand j'arrive, je vois qu'Ethan est protégé par Merle. Il se défend super bien même avec une main en moins. Je balaie le groupe du regard et vois Hershel aux prises de deux rôdeurs avec comme seul arme . . . un bâton pour les maintenir à distance. Mon sang ne fait qu'un tour et m'élance pour venir en aide à mon grand – père. Je me débarrasse rapidement de ces deux rôdeurs d'un coup de couteau dans le crâne. Le fait de tuer ces rôdeurs me permet de relâcher une partie de l'agressivité que je gardais en moi depuis plusieurs jours.

Une fois Hershel en sécurité, je me retourne pour aider les autres. Ils sont de moins en moins nombreux. J'aide Lori et Carl en invitant deux rôdeurs à me suivre pour les éloigner de la famille de Rick. Mon stratagème marche plutôt bien jusqu'à ce que je sente que l'on me tire violemment en arrière. Je suis déséquilibrée et dans ma chute, mon crâne heurte brutalement une pierre, me mettant presque K.O. Une fois au sol, je sens que l'on me tire loin des miens. Je voudrais parler mais j'ai trop mal, je n'arrive même pas à ouvrir les yeux tant la douleur me vrille les tympans. J'essaie de lutter mais c'est trop dur . . . quand j'entends une voix que je connais mais que je n'arrive pas à identifier me dire « au revoir. . . princesse ».

Je sens que je sombre dans le néant, je suis si fatiguée, et dans ma tête un visage s'imprime. Celui de Daryl, « je suis désolée, pardonne moi » murmurai – je à cette vision qui s'estompait comme ma conscience.

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