Une semaine est passée depuis le retour de la chasse de Daryl avec Andréa. Enfin, si on peut appeler ça de la chasse. Une semaine que je fais semblant que tout va bien, que je plaque chaque matin un sourire de façade sur mon visage, que je rassure tout le monde en disant que je vais bien. Alors que je me sens vide, détruite, mon cœur est en miette. Le groupe est étonné de me voir si bien réagir. Les filles voudraient que l'on discute se doutant bien que je ne vais pas si bien que cela, mais je ne suis pas prête.

Daryl et moi ne nous parlons pas sauf obligation, ou travail de groupe. Nos moments me manquent mais je me fais une raison. Il est avec Andréa. Cette dernière le colle comme une sangsue dès qu'elle le peut. Mais ce qui m'étonne c'est que ce dernier ne la repousse pas. Par moment, j'ai même l'impression qu'il apprécie sa compagnie, et c'est sans doute une des choses les plus douloureuses pour moi.

La journée se passe comme d'habitude. On gère le quotidien, les corvées, la vie à la ferme en fait. Maggie essaie de me rabibocher avec Hershel. Je ne pense pas que l'idée vienne de lui, bien qu'il semble affecté de la situation actuelle. Connaissant Maggie, l'idée vient d'elle. Elle ne supporte pas que des membres de sa famille ne se parlent pas. Je ne dis trop rien de peur de la voir se transformer en pile électrique, mais je commence à me dire qu'elle a peut être raison. Je ne connais qu'un seul son de cloche. Je pourrais écouter ce qu'il a à me dire et décider après.

Maggie est encore en train de me dire, exemples à l'appui pourquoi je devrais avoir une discussion avec Hershel. J'allais lui dire que je suis d'accord avec elle quand on entend des cris de terreur venant de l'extérieur. Je ne suis pas sûre mais j'ai l'impression de reconnaître la voix de Beth.

En un clin d'oeil, Maggie et moi sommes dehors courant en direction de Beth. On se stoppe voyant Dale se faire déchiqueter par deux rôdeurs. Je tire une balle dans la tête de Dale, récupère Beth et demande à Maggie de rentrer prévenir les autres.

Car au loin, mais pas tant que cela, une horde composée de dizaines de rôdeurs se dirigent droit vers la ferme. Je relève Beth et la tire derrière moi pour la mettre en sécurité dans la maison. En courant vers la ferme, je me revoie tirant sur Dale et je le vois s'effondrer devant moi, en sang. Quand on entre dans la maison, j'informe rapidement de ce qui vient de se passer pour Dale. Mon regard dévie vers Andréa, je sais à quel point ils étaient proches. Mais mon cœur se brise un peu plus quand je la vois se jeter dans les bras de Daryl et que ce dernier la serre contre lui.

Comme je l'ai remarquée depuis le début, Rick prend les choses en main tel un leader naturel. La décision de quitter la ferme tant qu'on le peut encore est prise rapidement. Ensuite, il assigne une tâche à chacun comme rapprocher les véhicules pour fuir, récupérer le maximum de nourriture, médicaments, vêtements, armes et tout cela en moins de cinq minutes chrono. Chacun s'attelle à sa tâche sans rechigner. Tout le monde court dans des directions différentes dans la maison. Les garçons arrivent tant bien que mal à approcher les voitures, la moto et le camping car. Quand je jette un regard par la fenêtre pour voir où sont les voitures, je constate que le cour commence à être envahi de rôdeurs. Avant de charger les dernières affaires, Rick crie à tout le monde.

_ En cas de séparation, on se retrouve à la borne kilométrique 60 sur l'autoroute qui mène vers l'Est.

_ Ethan magne toi, hurlais – je à mon frère, les autres sont déjà dans la voiture.

À peine sortie, je termine trois rôdeurs et c'est Daryl qui me sauve la vie car je n'avais pas vu le quatrième qui arrivait derrière moi tant j'étais absorber pas la survie de mon petit frère de quinze ans. Je fais rentrer de force Ethan dans la voiture de Merle quand je vois Hershel descendre la sienne alors que Maggie prend le volant. Mais qu'est – ce qu'il fait bon sang. Je regarde Ethan paniqué de voir son grand – père risquer sa vie sous ses yeux. Il ne me faut pas deux secondes pour prendre ma décision.

_ Accordez moi deux minutes, je vais l'aider, dis – je en claquant la porte avant de me rediriger vers la maison, n'attendant pas la réponse de Merle.

Alors que je cherche Hershel du regard dans la maison, j'entends les véhicules quitter la ferme, mais je n'en entends que trois, signe que Merle nous attends. Je t'adore Merle me dis – je à moi même. Je trouve Hershel dans son bureau.

_ Qu'est – ce que tu fais ? Lui demandais – je un peu énervée.

_ L'insuline d'Ethan, me répondit – il en levant la glacière médicale.

_ Merci, j'vais ouvrir un passage jusqu'au pick – up, suis moi, lançais – je à mon grand – père reconnaissante d'avoir penser à l'insuline.

Comprenant que je vais avoir un mal de chien à faire un passage jusqu'à la voiture. Merle enclenche la marche arrière et défonce le perron. J'ai juste à pousser Hershel sur le plateau du pick – up. J'allais le rejoindre quand trois rôdeurs me tombent littéralement dessus. Je me débats du mieux que je peux et vois des larmes couler sur les joues de mon grand – père

_ Allez y, partez, occupe toi d'Ethan grand – père !!

Je me défends, donne des coups de couteau, j'ai utilisé toutes mes balles. Quand la voiture démarre, j'entends le cri déchirant de mon petit frère. Je t'aime Ethan, sois fort, me murmurai – je à moi - même. Je continue de ma battre contre les rôdeurs, je suis couverte de sang. De leur sang, mon dieu cette odeur est insoutenable. Je vomirais tripes et boyaux si je pouvais. Je suis épuisée et tombe assise par terre. Je suis prête à renoncer attendant que l'un d'entre viennent me dévorer.

Quand j'ai quitté la ferme, j'ai attendu de la voir faire monter Ethan dans le pick – up de Merle. Je pouvais pas quitter la ferme ne la sachant pas à l'abri. Même si je passe du temps avec Andréa, Alice est toujours dans mes pensées. Andréa est collée à moi, mais je pense à elle, . . . qu'à elle. J'accélère pour rejoindre le point de ralliement. Plus vite j'y serais, plus vite les autres arriveront et je pourrai la r'voir. Revoir ses grands yeux émeraudes. La voiture de Rick arrive en même temps que nous. Carol vient me serrer dans ses bras. Mais je ne peux pas m'empêcher de faire les cents pas comme un lion en cage.

_ Calme toi Daryl, Merle va arriver c'est un grand garçon, me dit Andréa sur un ton condescendant, que je ne relève pas.

Carol qui n'approuve pas vraiment la relation que j'entretiens avec Andréa vient mettre de l'huile sur le feu.

_ C'est pas pour Merle qu'il s'inquiète, dit – elle à Andréa en lui lançant un regard noir, qu'elle encaisse difficilement.

_ Qu'est – ce que tu insinues Carol ? Demande Andréa sur les nerfs.

Je lance un regard noir à Carol lui signifiant que là c'est vraiment pas le moment. Glenn nous met tous d'accord.

_ Ils arrivent ! Crie – t – il en désignant le camping – car et le pick – up.

C'est con, je sais mais à la vue du pick – up de mon frangin, je reprends mon souffle. Dans quelques secondes, elle va sortir de cette voiture. Elle va m'ignorer mais elle sera vivante et en bonne santé. Et pour moi c'est tout ce qui compte.

Mais le pick – up se gare, je vois que quelque chose ne va pas. Quand mon regard croise celui de Merle, je m'accroche à la voiture à côté de moi pour ne pas m'effondrer. J'ai envi de mourir sur place tant la douleur est . . . brûlante, . . . violente, . . . intolérable.

_ Où est Alice ? Demande Carol déjà en pleurs comprenant que la réponse ne sera pas celle qu'elle souhaite entendre.

_ C'est ma faute, répond simplement Hershel détruit par le chagrin.

_ Non, doc, intervient mon frangin, elle vous a aidé pour sauver Ethan, dit – il avec simplicité et compassion. Ce qui est rare chez lui.

_ Qu'est – ce que tu fais Daryl ? Me questionne Rick interrompant toutes les discussions, en me voyant me diriger vers ma moto.

_ J'vais la chercher, on peut pas la laisser là – bas, si elle est vivante, . . . elle, . . . elle, un sanglot se coince dans ma gorge m'empêchant de poursuivre.

Merle s'avance alors doucement vers moi, ne sachant pas vraiment comment j'allais réagir à ce qu'il allait me dire.

_ Daryl, . . . y avait trop de rôdeurs, . . .j'suis désolé frangin, Alice . . . c'est fini, termine – t – il en me serrant contre lui.

Rick reprend alors les choses en main comme à chaque fois que la situation se complique ou que tout part en vrille.

_ On devrait prendre la route mais . . . la journée a été compliquée et funeste. On va passer la nuit ici et on repartira demain vers l'Est, le plan initial, indique – t – il à tout le monde.

_ J'vais chasser, dis – je voulant en fait me retrouver seule pour . . .

_ Je t'accompagne, reprend Andréa. Je n'ai pas le courage, ni la force de lui dire non, tant je suis vidé.

_ Non, rétorque Merle, tu restes ici Blondie, . . . j'ai l'impression que tu ne connais pas bien mon frangin.

_ Mieux que tu le crois Merle ! Lui renvoie – t – elle en pleine figure avec un sourire arrogant.

Merle s'approche d'elle avec un regard menaçant et reprend bien fort pour que tout le monde en profite.

_ C'est pas parce qu'il te saute à l'occasion, qu'il tient à toi . . . Blondie.

Andréa tourne les talons et je dirige vers le camping car en le traitant de tous les noms alors que lui se marre. Et il ajoute « Bah, quoi c'est la vérité. ». Puis il se tourne vers Rick et dit « J'vais chasser, parce que j'suis pas sûr que l'frangin ramène grand chose à bouffer »