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Je suis réveillée par les ricanements aigus de ma mère – chose qu'elle ne fait pas souvent. Je sors de sous ma couette, j'enfile mon gilet noir et descends pour aller découvrir ce qui peut bien la rendre ainsi.
La personne à laquelle ma mère s'adresse est malheureusement cachée par la porte, celle-ci tient un gros paquet rectangulaire d'une couleur bleu nacré dans ses mains. Ma mère la récupère et salue l'inconnu avant de fermer la porte. Son sourire ne se décolle pas de son visage, je la prends en flagrant délit entrain d'ouvrir discrètement la boite pour voir ce qui se trouve à l'intérieur. Ses yeux virent dans ma direction et elle sursaute brutalement, manquant de faire tomber le présent. Je hausse les sourcils, perplexe à sa réaction.
— Ah ! Bonjour, ma chérie. Regarde, c'est un colis adressé à ton nom ! s'exclame t-elle.
— Pour moi ?
— De la part des Hawkeyed, d'après l'étiquette.
Je la regarde incrédule. Je ne sais pas qui sont les Hawkeyed, ni pourquoi est-ce qu'ils m'offrent un si beau présent. Je descends les quelques marches restantes et attrape le cadeau qu'elle me tend. Il est assez lourd, dis donc.
Une lettre est coincée sous le ruban bleu turquoise et mon prénom y est inscrit avec une magnifique écriture, qui rappelle l'époque où l'on écrivait à la plume. Je dirais même que c'est écrit en italique, et à la main. Mon regard revient sur le visage de ma mère.
— Qu'est-ce que c'est ? lui demandé-je bêtement.
— Je ne sais pas. L'enveloppe est certainement une invitation à la crémaillère du manoir. Ouvre le, me suggère t-elle en s'éloignant dans la cuisine.
Je retourne dans ma chambre, pose la boite sur mon lit et détache délicatement le couvercle. Mes yeux pétillent devant cette merveilleuse robe sombre, remplie d'ornements dorés et de dentelles noires. Des petites paillettes s'ajoutent au tulle pour en former un assemblage parfait. Je prends les extrémités du buste et soulève l'objet pour l'admirer dans toute sa splendeur. Un grand sourire se dessine sur mon visage, je n'arrive pas à croire l'incroyable beauté que j'ai devant les yeux.
Je suis tellement excitée que j'embarque l'habit avec moi, faisant tomber la boîte sur le sol. Je me positionne devant mon miroir et place la robe devant mon pyjama chauve-souris. C'est magique l'effet que cette tenue a sur moi. En me regardant comme ça dans le miroir je me sens plutôt mignonne ; même si je n'irais pas jusqu'à dire belle. Mais ma fâcheuse tendance à toujours me trouver un défaut quelque part ressurgit. Ne suis-je pas un peu égocentrique de me dire ça. C'est vrai, après tout, je me demande si les bourrelets dans mon dos ne vont pas trop se voir, si ma poitrine ne sera pas trop remontée par le buste en cœur.
Il faut le voir pour le croire, comme dirait ma mère.
Je retire, alors, immédiatement mon pyjama. Lorsque j'observe mon corps à moitié nue devant le miroir, une boule se forme dans mon ventre et un sentiment de dégoût envahit mon œsophage. Quelles personnes peut aimer ces bourrelets, ces vergetures et ces plaques de peau de pêche ? Je ne suis peut-être pas obèse mais je n'aime pas voir ses formes sur mon corps ; je n'ai jamais aimé et je n'aimerais jamais.
Mon père m'a toujours dit que les rondeurs n'étaient pas quelque chose de laid, au contraire elles embellissaient le corps d'une femme. C'était bête de penser cela. Contrairement à ma mère qui me répétait sans cesse qu'il ne connaissait pas la douleur d'une femme devant son propre reflet et que je ne devais pas écouter ses propos infondés. Je souris en repensant à ces moments où ils se taquinaient autour de la table. Avec ses deux-là, je n'avais jamais ressentis le manque de l'enfant unique, à vrai dire. C'était la belle époque, comme on dit.
Je commence à enfiler la robe par le bas en tirant sur le tissu soyeux. Mais je souffle en comprenant que je ne pourrais pas la remonter plus haut. Mes fesses bloquent le passage, j'ai beau tirer, le buste ne semble pas vouloir passer. Agacée, j'essaie par le haut. Sans succès. Ils ont dû se tromper sur la taille, c'est vrai, rien qu'à regarder les filles de mon lycée, peu possèdent le même tour de taille 44 que le mien ; voir, aucune. Je n'aurais qu'à ramener la robe en m'excusant et oublier rapidement ce stupide bal où je n'irais pas, de toute manière.
Je suis déçue de constater qu'un si jolie objet n'aille pas avec mon corps monstrueux. La robe finit balancée sur mon lit, dans un petit coup de colère. Ça ne devrait pas me rendre aussi énervée, aussi stressée et angoissée. Je le savais au fond que c'était trop beau pour être vrai. Je suis stupide. Je referme mes doigts contre ma paumes, enfonçant mes ongles dans ma chair pour calmer la tristesse et la rage qui ronge ma poitrine.
Je soupire. Une, deux, trois fois.
Je m'habille ensuite avec mes vêtements noirs habituelles, un trait de crayon noir et du mascara sur les yeux. Je sors de la salle de bain en consultant par réflexe mon téléphone portable quand je découvre l'heure avec effroi. Je me précipite en dehors de ma chambre et descend comme une furie les escaliers. Ma mère prend peur en me voyant arriver en courant dans la cuisine, affolée.
— Je vais être en retard ! Désolée, j'avais pas vu l'heure passer, à ce soir ! m'exclamé-je en l'embrassant furtivement sur la joue.
Elle n'a pas le temps de répondre que je suis déjà dehors en train de courir pour ne pas rater mon bus. Mon souffle est saccadé et mes joues commencent à s'empourprer d'une chaleur intense. Je déteste ce sentiment inconfortable, cet essoufflement que je ressens quand je fais le moindre effort physique, qui me fait suffoquer de l'intérieur, qui écrase mes poumons. Je déteste le sport ! hurlé-je dans ma tête.
Le chauffeur du bus laisse la porte ouverte le temps que j'entre, de justesse. Il me dévisage de travers, avant de démarrer et de rouler vers une autre station.
Je m'assis à une place libre tout au fond et grâce à l'écran du téléphone éteint, j'observe mon magnifique visage rouge tomate. J'essuie d'un revers de la manche les quelques gouttes de sueur qui perlent mon front. Je branche mes écouteurs, et essaie de reposer mes jambes lourdes.
Aujourd'hui, heureusement, je n'ai cours que le matin. Je commence par deux heures de travaux pratiques en chimie, puis une heure de math-nat et une heure de polonais. Mon ami Léon semble tout content lorsque j'entre dans la salle de classe. Il a apparemment finit par suivre mon conseil et a invité Cathy au bal. Je suis contente pour lui, je veux dire, on a tout le temps était ensemble depuis l'école élémentaire. Il n'a jamais eu de petite-amie, à ma connaissance, et j'ai toujours pensé en secret qu'il était amoureux de moi.
Mais, pour Léon, ce serait vraiment bien qu'il puisse élargir son cercle d'ami, même si je me trompe sur ses sentiments, je ne veux pas qu'il finisse par croire qu'il n'a personne d'autre que son grand frère et moi. Ses parents sont décédés dans un accident de voiture, il y a maintenant deux ans. Longtemps, j'ai cru qu'il n'arrêterait jamais de les pleurer. A présent, grâce à son grand frère et à l'aide de ses grands-parents, il avance. Et, dans un sens, ça me rend fière de lui de savoir qu'il a invité une fille au bal. C'est un premier petit pas.
A ces pensées, je lui fait une petite tape sur l'épaule en lui souriant. Mon meilleur ami me rend mon sourire avant de se concentrer sur les solutés.
Je rentre chez moi vers midi et mange mon repas soigneusement préparé par ma mère. Tout en écoutant la radio 9.77, j'avale une grosse bouchée de lasagne aux petits légumes. Un de mes plats préférés.
"Et il fera beau ce jeudi après-midi ! Avec des températures toujours aussi douces mais un grand soleil pour illuminer nos journées hivernales. Passons aux informations avec M.Grouve. Oui, bonjour Philippe, les politiques ne changent pas, toujours à se chamailler des lois qui n'ont ni queue, ni tête. Les recherches pour retrouver le jeune Simon avance doucement. De nouveaux indices découvert lors des témoignages confirment qu'il est toujours en vie. Certains disent avoir vu un petit garçon correspondant à sa description prendre un covoiturage en direction de Seattle près de l'autoroute 55. Les parents n'ont cependant aucune idée du pourquoi du comment. Concernant le massacre de Monroe en Californie, les enquêteurs n'ont toujours rien trouvé comme preuves utiles ou même de témoignages cohérents. Les morsures des victimes sont inconnues et les légistes pensent à des bêtes sauvages, cela reste encore trop vague pour la juridiction. Des adolescents ainsi que diverses sectes de croyant, ne cessent d'appeler la police en prétendant que c'est l'œuvre du Diable ou même encore, de démons. Mais Philippe, soyons réalistes, ce n'est que de la pure fiction. Il faut avoir un minimum de sens critique pour voir l'évidence de notre monde, aucune supposées créatures ne peut se cacher de nous. Avec les caméras, et tout autres engins technologiques développés au fil des années, nous le saurions déjà si nous partagions la Terre avec d'autres espèces que les animaux et nous-même, ha, ha ! Enfin, c'est tout pour cette affaire. Les vols d-"
J'éteins la radio, soudain agacée d'entendre ça, le présentateur à tout à fait raison. Qui peut croire à des histoires de fantômes de nos jours ? La science a avancé depuis, il faut être encore un enfant pour croire à ses contes de l'époque qui ne servaient qu'à faire peur aux villageois. Ça m'a toujours énervée ce genre de personnes. Celles qui prétendent voir ou entendre des choses de l'au-delà ; c'est ridicule.
Je me rends compte que l'heure file et que je dois passer au manoir pour leur rendre leur cadeau. Grâce à Léon, j'ai pu comprendre que les Hawkeyed – mystérieux destinateurs – étaient en réalité les nouveaux arrivant. Coup de chance ; ou pas.
En sortant dehors, le soleil brillant m'aveugle violemment et le froid me pique les joues. Même si les températures sont douces, ça ne veut pas dire qu'on peut sortir sans équipement d'hiver.
Je marche le long des rues en direction du manoir anciennement abandonné et maintenant habité par une – soi-disant – riche famille. La rencontre avec l'inconnu me revient soudain, lorsque je passe devant le cimetière. Son visage réapparaît dans ma tête, son sourire effrayant et son regard qui me fait encore froid dans le dos. Je ne suis pas parano, mais je suis certaine que c'était lui qui m'observait derrière les buissons. Et ce détail qu'il a su concernant mon genoux, me travaille. J'essaye de trouver une explication mais il faisait nuit, il n'aurait pas pu voir une tâche rouge sur le bandage à cause de la faible lumière. Le sang n'a pas d'odeur, alors, ce Josh n'aurait pas pu le sentir ; la seule possibilité qui confirme toutes mes autres hypothèses est qu'il m'a espionné.
Ce ne sont que des suggestions, néanmoins ce jeune homme me fiche vraiment les jetons, je ne l'avais jamais vu à Skylock et Dieu sait que je connais tous les visages qui vivent ici. Bien dommage qu'il soit plutôt beau garçon.
Mes longues pensées disparaissent quand je tombe nez à nez avec cet immense bâtiment en pierre sculpté d'une façon à donner un effet d'optique impressionnant. Si je ne savais pas que c'était un manoir, je l'aurais pris pour un château.
Les contours en arabesque des supposées tours s'enroulent autour de la grande terrasse au premier étage. Tout à l'air d'avoir été façonné avec une perfection sans égale. On peut dire qu'ils ont eu un sacrée coup de main pour retaper cette vielle bâtisse.
Je longe la grande allée en petits cailloux blanc jusqu'à atterrir en bas des marches de l'entrée et j'ai l'impression de n'être qu'une petite fourmis à coté. La porte est même plus large que la notre, elle est ornée de sculptures dorées et d'une poignée circulaire. Quant aux fenêtres, je me suis arrêtée de compter à six. Elles ont toutes des bordures noires métalliques accompagnées de rideaux blanche qui rendent le contraste encore plus cinglant. Des gargouilles jaillissent des piliers qui se trouvent sur mes deux cotés.
Plus jamais je ne regarderais de films paranormaux qui se déroulent dans ce genre d'endroit...
Je commence à grappiller les échelons qui me séparent du seuil, d'un pas hésitant et tremblant devant cette ambiance un peu glauque. J'attrape la poignée et la cogne contre la porte en bois. Une deuxième fois, puis à la troisième je perçois des pas de l'autre côté. Je me recule légèrement, le paquet bleu sous le bras. Elle s'ouvre.
Je ne sais pas comment décrire cet homme, d'une beauté à couper le souffle qui se trouve devant mes yeux. Et ma respiration soudain retenue, n'a rien à voir avec mon écharpe un peu trop serrée. Le temps s'est comme arrêté autour de moi. Ses traits sont la perfection incarnée, son visage est à la fois fin, efféminé, viril et dur. Des mèches de ses cheveux aussi sombres que les miens flottent sur son front ; ils sont mal coiffés sur le cotés. Quant à ses yeux, je retrouve la même lueur étrange de mort et de vide que celle de mon inconnu d'avant-hier soir. La couleur est néanmoins différente, un bleu glacé mais ténébreux, délimitée par des cils d'un noir intense.
Il porte une chemise blanche et un pantalon droit qui moule ses longues jambes. Je ne remarque que trop tard que je n'ai rien dit depuis, au moins, deux minutes et qu'il fronce légèrement les sourcils.
— Je...pardon. Je suis Jocelyne Brenton, je souhaitais voir la famille qui vit ici, demandé-je la voix plus tremblante que ce que j'aurais voulu.
— Enchanté, Kevin Hawkeyed, me répondit-il en me tendant sa main.
Je la prends et la serre longuement jusqu'à me rendre compte de l'incroyable froideur de sa peau. L'expression de son visage ne change pas, il reste de marbre en attendant que je le lâche, un peu trop violemment. Je suis tellement sous le charme que je n'arrive pas à réfléchir normalement, il m'intimide quelque peu. Ce doit être son imposante stature qui me fait cet effet là. Même sa voix est stupéfiante.
— Vous vouliez ?
— Oui, désolée... encore. Je vous remercie pour la robe, elle était très belle mais... ce n'était pas la bonne taille alors je ne vais pas la garder.
La bouche de Kevin s'entrouvre. Il semble surprit ou mécontent, je ne suis pas certaine. Il est difficile à déchiffrer pour quelqu'un de sa classe sociale – attention, préjugés.
— Toutes nos excuses. Je vais demander à la changer.
— Non, non ! C'est bon, pas de soucis, le rassuré-je.
Il retrousse ses manchettes et plisse les yeux.
— Vous ne comptez pas venir à la soirée ?
Comment lui expliquer que je n'aime pas ce genre de bal à la mords-moi-le-nœud. Je lui tends le paquet et essaie de trouver une façon adéquate de refuser.
— N-non...
Sans aucun tact. J'ai tout de suite l'envie de me gifler. Il récupère le présent dans ses grandes mains assez veineuses, les muscles de ses bras se tendent sous le tissu de son vêtement.
— Je comprends, répond-t-il avec une indescriptible moue.
Prise de cours par un sentiment de culpabilité, je panique et l'arrête en faisant un pas en avant.
— En fait...c-ce n'est pas que je n'ai pas envie de venir..., enfin, si mais le problème c'est que je ne suis pas vraiment "appréciée"(imité-je avec les guillemets) par les habitants de cette petite ville. Donc, je préférerais ne pas venir. Je sais, c'est bête...,expliqué-je en frottant ma nuque.
Je suis complètement en train de m'embrouiller devant lui. Je passe pour une folle névrosée et mon cœur bat à toute allure. Je n'arrive pas à comprendre ce qui m'arrive, ni ce que font ces papillons dans mon ventre. Ma honte est si grande que je m'arrête presque de respirer. Kevin sourit soudain devant mes yeux écarquillés. Son regard si charmeur s'intensifie et m'électrise littéralement. On appelle ça comment déjà ? Ah, oui, un coup de foudre !
— Vous êtes marrante. Voyons, ce serait dommage de rater l'occasion juste pour d'autres inconscients. En plus, il y aura du punch. Vous aimez le punch ?
Je soupire discrètement, avant de lui sourire, gênée.
— Je ne sais pas trop... peut-être que je pourrais aimer ça.
Je me sens idiote d'avoir envie de changer d'avis. Je n'ai pas arrêté de dire que je n'irais pas et maintenant que j'ai craqué sur le petit nouveau, voilà que j'ai envie d'aller à un bal de riche. Moi !
Malgré tout, je devrais peut-être saisir l'occasion, juste pour le voir ? Afin d'être raisonnable, je vais peser le pour et le contre. Contre : je déteste la foule, je n'aime pas les bourges qui rient faussement (très cliché, d'accord). Pour : j'aurais une magnifique robe à ma taille, je pourrais revoir ce bel homme, et peut-être même qu'il me fera danser ? Là, je rêve probablement. Sous la pression qui m'assaille, j'accepte l'invitation à mon plus grand étonnement :
— C'est d'accord... pourquoi pas essayer. Et, pour la robe je-
Il hoche la tête, tenant toujours la poignée de la porte.
— Vous la recevrez demain à la première heure.
J'acquiesce d'un simple geste de la tête. Je n'ai pas envie de m'enfoncer encore plus. La situation est redevenue normale – en tout cas, moins gênante – je n'ai heureusement pas tout gâché avec mes baffouilleries.
— Bonne soirée, dis-je.
Il hoche de nouveau la tête et referme la porte. Finalement, je viens d'accepter d'aller à une fête de bourgeois. Ai-je fais une bêtise ?Oui, non, peut-être ? Enfin, peu importe, c'est fait.
Je descends les escaliers le cœur battant et le corps rempli d'une douce chaleur. Tout en longeant le couloir de petits sapins, je profite de la vue, de leur grande verdure florale qui entoure les bordures de la propriété. C'est un endroit plutôt rafraîchissant et agréable à vivre. Je respire profondément cet air de nature pure et continue ma marche jusqu'au portail.
Je m'arrête net à peine arrivée au grillage au bout de l'allée centrale. Le vent se lève et mes cheveux volent brusquement devant mon visage. Je me retourne lentement vers la grande maison derrière moi. Je le sais, à présent. Cette mélodie qui m'ensorcelle, qui me bouleverse autant, depuis ces quelques jours... Je sais maintenant d'où elle provient. Je ne bouge plus, pétrifiée par cette découverte.
Lequel des Hawkeyed peut-il bien jouer cet air, si surprenant ?
Mon cœur est attiré comme un aimant vers cet endroit et lorsque que je sens cette main se poser sur mon épaule droite, j'ai l'impression qu'il explose dans ma poitrine. Je me retourne, la peur sur le visage.
— Salut ! s'écrie Léon.
Il tente, du bout des doigts, de me toucher en allongeant son bras à travers les grilles. Soulagée que ce ne soit pas encore un autre psychopathe, je sors de la propriété en faisant grincer le vieux portail.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? lui demandé-je.
Mon ami soupire et pousse un râle de fatigue.
— Mon frère m'a demandé de passer les saluer avant samedi. Histoire de ce faire bien remarquer, tu vois ? Et toi ?
Je souris en enfonçant mes mains dans mes poches.
— J'étais passée leur rendre un truc.
Instantanément, je me rends compte que la berceuse continue toujours de jouer. Mais Léon n'a pas l'air d'entendre quoi que se soit.
— Tu n'entends rien ? supposé-je en fronçant mes sourcils.
— Le piano ? s'exclame t-il en ouvrant le grillage.
— Oui! Tu l'entends, toi aussi ?!
— Ouais mais c'est... juste du piano, ha, ha !
— Ça ne te fait rien ?
— Ça devrait ?
Je secoue la tête, choquée. Il rentre dans la propriété et avant de disparaître derrière les sapins, il me fait signe de la main pour me saluer. Pourquoi suis-je la seule à ressentir ses émotions...cette étrange sensation mêlant tristesse et compassion ?
Une expression de frustration déforme mon visage. Je suis décidément en train de perdre la tête. Je détourne les talons et entame le chemin du retour.
Merci d'avoir lu ce chapitre :)
A très vite pour le prochain ♡
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