Prologue : Là où tout bascula
Illustration de base : Moonlight lover Ivan - Chapitre 8
Édit 04/07/2021 : Chapitre corrigé.
Le silence de la nuit. Voilà ce qui régnait en maître autour d'un manoir en vieilles pierres, troublé par l'arrivée d'une petite voiture de couleur bleu nuit. Elle se gara sur l'herbe, proche des grilles qui entouraient l'ancienne bâtisse. Puis elle s'éteint.
Le calme reprit ses droits pendant quelques secondes avant qu'une demoiselle aux cheveux bruns lui arrivant sous les épaules, sorte par la portière du côté passager, de bien mauvaise humeur. Elle fut suivie par une autre jeune femme à la chevelure blonde, qui ne dit pas un mot.
« C'est ici ... Le fameux manoir d'Élysabeth, cracha la brune. Ce n'est pas aussi resplendissant qu'elle nous le décrivait.
- Plains-toi de ça, marmonna la blonde. Au moins, nous n'avons pas de loyer à payer ... Ainsi qu'un endroit où vivre le temps de nos études.
- Comme si j'avais l'intention de suivre ce cursus en lettres ...
- Hein ?! Mais pourtant tu as dit que-
- C'était pour m'éloigner de cette mégère ! Coupa la brune. Tu es vraiment naïve Adara ! Une véritable petite sotte. Je suis ici que pour profiter de la fortune de ma belle-mère. Et ce manoir, c'est mon entrée royale. Surtout après m'être constitué un réseau. »
Un corbeau croassa et sauta de sa branche pour voler en direction de l'habitation. Adara porta ses yeux mauves avec nonchalance en direction d'une des fenêtres du premier étage. Elle bondit un peu en arrière, surprise par ce qu'elle semblait apercevoir.
Elle plissa un peu ses orbes améthystes et cru voir une silhouette masculine les observer. D'un geste las, la jeune femme se frotta les yeux et entreprit de regarder à nouveau l'ouverture vitrée. Mais plus rien.
Mettant ça sur le coup de la fatigue de son voyage, elle entreprit de suivre l'autre jeune femme, non sans garder de la distance. La brune s'approcha de l'entrée et tourna la poignée pour pousser la lourde porte en chêne massif avant de pénétrer à l'intérieur.
Adara fit de même et fut frappée par la décoration des lieux. Le sol était un mélange entre un carrelage damier et un parquet en bois sombre, qu'elle crut reconnaître comme du frêne. Les murs étaient recouverts d'un papier peint vert de vessie avec des ornements vert olive. Quelques tableaux étaient suspendus tandis qu'une banquette de velours carmin reposait sur le côté.
Des bruits de pas sur l'escalier en marbre firent sursauter les deux jeunes femmes. Elles purent observer un homme ayant aux alentours de vingt-cinq ans aux longs cheveux de jais. Ses vêtements blancs ne tranchaient pas avec son teint pâle, mais faisait ressortir son regard émeraude des plus envoûtant.
Un autre individu, aux cheveux plus clairs que ceux d'Adara apparut à son tour, vêtu d'un costume victorien de couleurs rouge et noir, lui donnant un air noble. Mais cela tranchait avec son visage, dont l'expression était indéchiffrable.
« Regarde ce que nous avons là Vladimir ! Deux jolies humaines ! Roucoula dangereusement le noiraud. Ne sont-elles pas mignonnes ?
- Arrêtes tes bêtises Beliath et aide-moi à les capturer pour les faire sortir d'ici. »
L'aristocrate descendit quelques marches avant que la brune ne décide de courir vers la gauche du hall. La jeune blonde en profita pour aller sur la droite, tout en tapant instinctivement ses cuisses. Elle maugréa intérieurement sur le fait qu'elle n'avait pas ses couteaux sur elle.
Adara finit par ralentir le rythme et se cacha derrière un canapé au velours rouge. Un feu crépitait dans l'âtre de la cheminée, seul son brisant le calme de la pièce. La jeune femme tempéra rapidement sa respiration et se mit à réfléchir.
Elle n'avait pas la connaissance du terrain. Mais en courant, elle avait pu observer une balustrade, donnant sur ce qui semblait être la salle à manger. Elle devait donc grimper pour pouvoir y accéder. Mais il risquait d'y avoir les deux hommes.
Des claquements au sol se firent entendre, immobilisant la jeune femme, tout en la coupant dans sa réflexion.
« Où es-tu jolie demoiselle ? Je ne vais pas te manger ... Juste te ramener gentiment à l'entrée. »
Adara, ne fit aucun mouvement, tentant de trouver une ouverture. Vu la promiscuité de la pièce, ainsi que l'inexistence de fenêtres, il lui était impossible fuir en le contournant. La blonde allait devoir l'affronter. Et si c'était bien la personne qu'elle pensait, elle aurait une chance de s'en sortir.
D'un geste lent, mais non sans fierté, la jeune femme se releva, dévoilant sa cachette à son poursuivant. Elle s'avança vers lui sans un mot et le regard légèrement baissé.
« Au moins, toi, tu es raisonnable. Pas comme la petite brune qui t'accompagnait. Maintenant, tu vas gentiment me suivre jusqu'au hall. »
Le noiraud tendit la main vers Adara, qui s'approchait de plus en plus. Mais au lieu de la lui prendre, la blonde lui mit un violent coup dans les parties avant de filer hors de la pièce. Ses oreilles pouvaient discerner un cri étouffé de douleur. Elle observa son impossibilité de grimper sur le mur pour rejoindre la balustrade, ce qui ne l'arrangeait pas.
En augmentant sa vitesse de course, la jeune femme arriva dans le hall d'entrée et grimpa quatre à quatre les escaliers, surprenant deux autres hommes qu'elle n'avait pas encore croisés. Tel un animal traqué, elle laissa échapper un grognement défensif.
Les bruits de pas la talonnait et Adara augmenta son allure. Elle grimpa un nouvel escalier avant d'être acculée par une fenêtre donnant sur un jardin des plus resplendissant. Néanmoins, elle n'avait pas le temps de s'attarder devant une telle beauté. Une porte qui s'ouvrait la fit se retourner. Un jeune homme, d'environ la vingtaine, la dévisageait avec beaucoup d'envie.
« Éloigne-toi ... De moi ..., Chuchota-t-il tout en cachant du mieux qu'il pouvait ses tremblements. Part de ce manoir ... »
La blonde se mit en position de combat et se prépara à riposter une attaque, quand un bruit sourd se fit ouïr. Le jeune homme s'effondra au sol, assommé, tandis que la brune était derrière lui. Adara ne put s'empêcher de sourire et de se détendre un peu.
« Merci beaucoup Éloïse ... Je t'en dois une, admit la jeune femme.
- C'est ça ..., Ironisa la fameuse Éloïse avec un sourire malsain sur le visage. Tu m'en dois une et tu vas la payer tout de suite. De ta vie. »
La jeune femme eut à peine le temps de voir la demoiselle s'approcher d'elle en brandissant le chandelier, qu'elle venait pour comprendre la situation. Elle esquiva les coups d'Éloïse tout en réussissant à la frapper aux bras et aux jambes. La brune finit sur le sol tandis que la blonde reprenait son souffle.
Ses yeux mauves se fermaient quelques secondes et son attention se relâcha. Éloïse le remarqua et en profita pour se relever, puis pousser Adara à travers la fenêtre, brisant le verre.
« AH ! »
Plus rien ... Il n'y avait plus rien autour d'elle. Que de l'obscurité, le silence et l'air glacial. Ainsi qu'un sentiment de bien-être des plus étranges. La jeune femme était comme anesthésiée et cela lui faisait le plus grand bien.
« Reviens ... Bordel, mais réveille-toi ! »
Ce n'était qu'un léger bruissement. Rien de plus. Et pourtant, Adara pouvait ressentir la panique de la personne qui parlait. Ses yeux s'ouvrirent, mais elle ne pouvait rien discerner.
« On n'a pas le choix... Il va falloir la transformer... Qu'importe les risques... On ne peut pas la perdre... Sinon on aura des ennuis... »
Pourquoi parlait-il de la transformer ? La blonde n'avait pas besoin de ça. Juste de ce havre de paix qui lui faisait fermer les yeux petit à petit.
« S'il vous plaît... Sauvez ma sœur... J'ai tenté de la sauver alors qu'il l'attaquait... »
Cette voix ... Elle sonnait faux aux oreilles d'Adara. Et cela la gênait énormément. Comme si la personne mentait. Ses yeux se closent comme pour échapper à ces inepties.
« Mademoiselle ! Restez avec nous ! Nous pouvons vous sauvez, mais vous devez choisir l'un d'entre nous ! Faites vite ! Le temps presse et si nous attendons, vous mourrez ! »
La blonde rouvrit ses yeux, sous le choc. Elle était en train de mourir. Mais pourquoi se sentait-elle si bien ? Le poids de regrets qui s'envolaient ? Un passé qu'elle pouvait enfin oublier ? Des rêves irréalisés ?
Une petite lumière blanche se fit voir au loin et elle tendit doucement sa main vers elle. Du bout des doigts, elle la toucha. En une fraction de seconde, elle fut aveuglée par la lumière, puis à nouveau l'obscurité, son esprit sombrant plus profondément.
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