Chapitre 8 : Le bal (2nde partie)

Plus rien n'existait autour d'eux depuis que leurs regards se sont croisés. Ils se toisaient sans rien se dire et pourtant la tension entre eux était palpable. Mais pourtant personne autour d'eux n'y prêtait vraiment attention.

« Adara, commença courtoisement Vladimir.
- Vladimir ... »

Le silence revient entre eux et il fallut beaucoup de savoir vivre de la part de chacun pour ne pas se crier dessus, à défaut de se jeter dessus pour s'étriper.

« Je ne pensais pas vous voir ce soir, reprit le blond.
- C'est un reproche ? Se défendit la jeune femme.
- Non ... Je remarque juste que je ne vous ai pas vraiment vu depuis qu-
- Depuis quinze jours, le coupa-t-elle sèchement tout en s'avançant vers la table où était présent les verres. Merci de me rappeler que ces derniers jours étaient des plus agréables sans avoir à supporter votre présence ou celle d'un de vos compères.
- Vous nous insultez ?
- Non ... Je ne fais que vous donner le plus honnêtement possible le fond de ma pensée, rétorqua Adara tout en commença son verre. »

Le blond plissa ses orbes obsidiennes, ses mains commençant à serrer fortement la poignée de sa canne. Il n'en pouvait plus de l'air sauvage de son calice. Sa faim devenait de plus en plus présente et la coiffure qu'elle avait fait pour relever son cou ne l'aidait pas.

Cette peau pâle, sans défaut et encrée à certains endroits le tentait de plus en plus, mettant à rude épreuve sa maîtrise de soi. Il ferma les yeux le temps d'oublier l'image qu'il avait de la blonde.

La jeune femme finit son premier verre et l'alcool ne tarda pas à faire effet sur elle. Une partie d'elle était en train de la gronder pour son attitude des plus immatures. Mais elle s'en fichait. Beliath lui avait bien fait comprendre en début de semaine qu'elle devait prendre parfois faire une coupure. Et elle avait bien l'intention d'en profiter un peu.

Adara se retourna et remarqua l'état de Vladimir. L'ivresse ne l'aidant pas, elle prit enfin conscience qu'il était peut-être intéressé par elle. Sa conscience moralisatrice ne tarda pas à lui faire remarquer son comportement de débauchée et elle ne put s'empêcher de soupirer, attirant l'attention du vampire.

L'aristocrate la dévisagea pour connaître son état et une fois qu'il perçut le verre vide, il ne tarda pas à comprendre que sa boisson devait être derrière ce souffle. Sa main gantée prit avec une grande douceur le verre et il le posa sur la table avant de prendre ses mains pour l'entrainer sur la piste de danse.

Une valse commença et ils tournèrent, l'un des bras du vampire blond entourant la fine taille de la jeune femme tandis que l'autre main s'entrelaçait dans la sienne. Son attitude devait l'avoir surpris car elle se rapprocha un peu plus de lui.

Un léger sourire parvient sur ses lèvres et ils continuèrent de danser ainsi pendant un long moment avant que la blonde décide de briser la bulle.

« Vous savez que vous m'énervez ? Souffla-t-elle sans grande conviction.
- Dis par celle qui se colle contre moi, fit remarquer l'aristocrate en souriant narquoisement.
- C'est parce que nous dansons ... Mais je n'arrive pas à vous comprendre et c'est ce qui m'énerve, avoua Adara en le regardant enfin dans les yeux.
- Comment ça ? L'interrogea-t-il.
- D'habitude, vous me criez dessus, ou dans le meilleur des cas, vous me reprochez mon comportement. Et là, nous dansons ensemble sans se faire le moindre reproche. À croire que vous vous contenez pour obtenir quelque chose ...
- Oh ... Eh bien ...
- Vous avez faim n'est-ce pas ? Reprit-elle en marquant toutes ses réactions. C'est donc ça ... Vous savez que c'est assez fourbe comme manière de faire ?
- Vous allez vraiment me reprocher ça ?
- Oui ... Et non. Oui car vous auriez pu me le dire tout de suite. Et non car je crois que la dernière fois que je vous ai donné du sang ... Sans mon consentement était il y a plus de quinze jours ... Mais je dois avouer que je suis assez surprise que vous ayez pu garder votre sang froid, gloussa-t-elle, se rendant compte de son jeu de mot. »

La conversation ne donna plus rien jusqu'à la fin de la danse. La musique se tue et ils se saluèrent avant de laisser l'espace à d'autre fêtards. Ils sortirent à l'extérieur pour profiter de l'air frais non sans avoir attrapé au vol une autre flute de champagne.

La blonde s'installa correctement, dévoilant ses jambes avant de boire une gorgée de son verre. Vladimir resta debout pendant quelques minutes avant de faire de même que la jeune femme, comme pour marquer qu'il voulait lui parler d'égal à égal. Pourtant, rien ne vient et ils profitèrent du silence et de la nuit sans lune.

« Si je reprends notre précédent sujet de conversation ... Vous avez faim ...
- Oui, confirma l'aristocrate.
- Il me vient donc une question. Pourquoi ne pas m'avoir forcé comme la dernière fois ? Lui demanda-t-elle très sérieuse malgré son état.
- Je ... Je me suis rendu compte que mon attitude était ... Était des plus déplacées envers vous ... , fit-il mal à l'aise.
- C'est une tentative pour vous excuser ?
- Euh ... Oui ... Si vous le voulez ...
- Hum ... Je vais me dire que c'est le cas, mais cela ne veut pas dire que je pardonne vos actes.
- C'est compréhensible ... Et je comprendrais votre refus pou-
- Je n'ai rien dit que je sache ... Après, vous avez fait un effort en me présentant des excuses, en ne me forçant pas pendant quinze jours et en me demandant mon accord. Donc je peux me permettre de vous donner un peu de sang mais ...
- Mais ?
- Mais pas ici, rougit Adara. Je ... Je n'ai pas envie que quelqu'un nous surprenne.
- Vous n'avez pas à vous inquiéter, lui certifia le blond. Grâce à .... Nos « dons », nous pouvons faire en sortent que tous les invités ne soient pas totalement conscients de la situation.
- C'est ce que vous aviez prévu de faire pour moi et Éloïse ? »

La question abasourdie quelques peu Vladimir et les rêves érotiques qu'il avait envers son calice lui revinrent d'un coup. Ses yeux noirs se détournèrent vers le sol et croisèrent les jambes dénudées de tout tissus de la blonde.

Le rouge lui chauffa les joues et il lui fallut un grand contrôle de soi pour ne pas lui sauter dessus pour lui faire comprendre à quel point il avait envie d'elle.

Adara ne pu s'empêcher de sourire en remarquant les différentes réactions du vampire avant de reprendre un peu de sa boisson. Ainsi, elle ne le laissait pas totalement indifférente. Si d'habitude, cela la gênait, avec l'ivresse qui lui montait un peu plus à la tête, la jeune femme trouvait cela intéressant.

Elle termina le liquide et posa son verre pas trop loin d'elle avant d'ouvrir un peu plus la jupe de sa robe pour lui permettre une meilleure vue sur ses jambes couvertes de tatouages. Vladimir se tendit en remarquant son geste, ce qui ne passa pas inaperçu.

La jeune femme ne put retenir un rire et elle s'installa sur ses genoux, rendant le vampire encore plus nerveux. D'un geste rapide, les cheveux de la blonde furent libérés de la broche et ils coulèrent le long du corps tandis que l'autre main commençait à jouer avec la cravate de son costume.

L'aristocrate finit par déposer sa flute avant d'approcher son visage de la chair blanche. Il huma pendant de longues secondes le parfum floral subtil et enivrant de la jeune femme, perdant peu à peu le contrôle de sa personne.

Puis ses lèvres touchèrent la peau et ils prirent tous les deux une décharge. Le blond commença à baiser la clavicule d'Adara tout en déplaçant la masse de couleur blé pour avoir un meilleur accès au cou.

La jeune femme retient son souffle, impatiente des réactions qui n'allaient pas tarder à arriver. Les bras de Vladimir virent la rapprocher un peu plus de lui avant que la morsure ne commence. Le temps s'arrêta dans leurs esprits et ils furent parcouru par de nombreux sentiments.

La source de vie de la jeune femme était en train de revigorer le vampire blond mais en contre-partie, elle pouvait sentir une forme d'excitation se former au creux de son ventre, ainsi qu'une sorte de désir irrépressible.

Tout allait pour le mieux jusqu'à ce qu'un cri vienne déchirer la chaleur de la nuit. Adara se recula précipitamment, brisant la bulle et s'écorchant la peau du cou par la même occasion. Vladimir ne pu s'empêcher de grogner avant de sentir un second effluve de sang qui n'appartenait pas à sa belle.

Il prit conscience de la situation et se releva avec la blonde, complètement réveillé des actions oniriques. Après s'être couverte, Adara rentra en compagnie de Vladimir et alla dans le salon avant de découvrir le crime sordide.

Aux pieds de Beliath et d'Ethan gisait le corps d'une jeune femme, morte la gorge lacérée par des griffes.

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