Cauchemars


Une OS que j'aurais pu intégrer à "Sans toi mon âme" .

Elle se passe entre "Je te promets" et " Inquiry".

Je me réveillais avec la sensation de ne pas être seul. Quelle heure était-il ? Par la fenêtre ronde près de mon lit , je pouvais apercevoir le ciel étoilé. L'aube était encore loin. Quelqu'un s'était introduit dans le Jingshi ... non, ce n'était pas cela. Mais je n'y étais plus seul.

A mon retour de Xining, j'avais pris une décision. J'avais entrepris des aménagements dans ma demeure et j'avais transformé l'une des pièces que je n'utilisais pas en chambre pour SiZhui. J'aurais dû le faire plus tôt ! C'est sa présence que je devais sentir. Il s'était peut être levé !

Le désespoir qui m'avait saisi à Xining m'avait fait prendre conscience de mes proches et des sentiments qui me liaient à eux !

En premier lieu, il y avait mon frère. Il avait toujours été là. Quand nous étions petits, il était mon seul repère avec Oncle QiRen. Notre mère, nous ne pouvions la voir qu'une fois par mois.

Lorsque j'étais petit, je pensais que cela était normal. Que tous les enfants du clan étaient élevés par un oncle et qu'ils ne voyaient les « parents » que de manière occasionnelle afin que notre apprentissage et notre éducation ne soient pas perturbés. Ce n'est que bien plus tard, après la mort de notre mère, que j'ai compris que cela n'était pas le cas ! Que les enfants grandissaient auprès de leurs parents et que ceux-ci leur donnaient ... leur amour. Je me suis alors demandé si nos parents nous aimaient ? L'une des rares fois où j'avais vu notre père , je lui avais posé la question. Il n'avait pas répondu. J'avais eu mal . Alors je m'étais dit , que je ne le méritait probablement pas, que j'avais dû faire quelque chose de mal... je m'en étais excusé auprès de lui et je lui avais promis qu'à partir de cet instant, je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne plus jamais le décevoir !

Je crois que c'est à partir de ce moment-là que je m'étais complètement refermé par rapport au monde extérieur et que j'avais pris l'habitude de poser un masque d'impassibilité sur mon visage. Si l'on ne pouvait lire en moi, personne ne pourrait voir mes faiblesses et mes peurs !

Très vite, je vis les répercussions de ce nouvel état d'esprit, Oncle QiRen était fière. J'imposais aux autres un certain respect qui était renforcé par ma parfaite maîtrise des règles de notre clan et de mes pouvoirs.

Mon éducation , comme celle de mon frère, avait été stricte. Je ne m'en étais jamais plaint jusqu'au jour où j'avais rencontré Wei Ying ! Il avait fait naître dans ma vie des sentiments que je n'avais jamais éprouvés et cela me faisait peur ! Je pense que Frère le savait ! Dès le soir de son arrivée, il m'avait poussé vers lui, me disant que j'avais un âge où il était normal que je me fasse des amis ! Moi, je n'en voyais pas l'utilité ! Et puis il m'énervait ! Il était irrespectueux, insolent, provocateur, ... drôle, amical , affectueux, fort, protecteur ... Frère avait vu, que bien que je sois sans cesse en train de le punir ou de le rabrouer, j'appréciais sa présence. C'était probablement pour cela qu'il avait accepté qu'il nous accompagne au maelstrom pour chasser les goules d'eau ! Frère savait lire dans mes silences.

Il avait vu avant moi que nous étions devenus amis. Maintenant , il savait que mes sentiments à son égard étaient tout autres ! Il savait que je considérais Wei Ying comme mon âme sœur ! Il ne m'avait pas jugé.

Frère était chef de clan, lui aussi parfois devait se sentir seul. Malgré mon jeune âge, il se reposait régulièrement sur moi. M'envoyant dans des missions, ou la plupart des clans envoyaient des hommes plus aguerris !

Malgré le lien qui nous unissait, j'avais du mal à lui parler de ce que je ressentais ! Pourtant depuis ma réclusion, ces sentiments, j'arrivais de mieux en mieux à les exprimer. La solitude m'avait permis de mettre un nom sur ce que je ressentais. 

A la montagne du phœnix , j'avais avoué à Wei Ying que je le considérais comme mon âme sœur lorsqu'il m'avait fait la confidence qu'il me considérait lui aussi comme tel ! Mais , je ne suis pas sûr qu'il avait conscience de la signification de ces mots ! Moi je le savais parfaitement !

Frère ne m'avait pas plus reproché de m'être rangé aux côtés de Wei Ying à Qishan. Je savais que certains clans secondaires m'en gardaient encore rancune.

Frère avait toujours été un ami et un protecteur !

Il savait pour A-Yuan mais avait gardé mon secret.

Et puis , il y avait À-Yuan , mon fils. Le cadeau de mon âme sœur! Cet enfant qu'il avait protégé jusqu'au bout, jusqu'à ce que son propre cœur n'en puisse plus et abandonne le combat !

A Yuan qui malgré son jeune âge avait tellement souffert ! Ses parents étaient morts alors qu'il n'était qu'un bébé. Il n'en avait pas de souvenir. Il ne se souvenait pas plus de mon amour. La fièvre qu'il avait lorsque je l'avais trouvé était si forte qu'elle avait altérée sa mémoire. Je ne lui avais rien dit sur ses origines. J'avais peur de sa réaction. Je lui avait dit dès le début que je n'étais pas son véritable père. Pour lui ses parents étaient des personnes chères à mon cœur et  c'était pour cette raison que je l'élevais.

Comment pouvais-je lui avouer que ses parents avaient été exécutés à cause de leur nom ? A cause d'une guerre à laquelle ils n'avaient même pas pris part ! Comment pouvais- lui dire que l'homme qui l'avait élevé ensuite, avait tellement été poussé à bout qu'il avait préféré mettre un terme à son existence ? Comment pouvais-je lui dire que les responsables de ses malheurs c'était nous ?

Il avait tout perdu, ses parents, sa famille, son clan et son père adoptif ! Pourtant, il ne se posait pas de questions ! Il se contentait de vivre au jour le jour et de profiter de ce que la vie lui offrait. Il était intelligent et affectueux , le fils parfait.

Et enfin , il y avait Oncle, je ne lui avait pas pardonné ! Y arriverais-je un jour ? Il m'avait élevé, il avait tenu lieu pour Frère et moi de père. Il était ce qu'il s'en rapprochait le plus ! Mais un père ne doit-il pas écouter son enfant et essayer de le comprendre ? Pas le tuer ! M'avait-il aimé ? Il s'était retrouvé avec 2 enfants à élever sans avoir rien demandé. Nous en gardait-il rancune ?

Le confinement de père l'avait obligé à vivre une vie qui peut être n'était pas celle qu'il voulait ! Il ne s'était jamais marié a bien y réfléchir je ne l'avais jamais vu avec aucune femme ! J'avais été surpris lorsque Frère m'avait parlé des sentiments d'Oncle pour la mère de Wei Ying !

Il avait fait passé son devoir envers le clan et envers son frère,  avant sa vie personnelle, avant ses désirs... et pour quoi ? Se retrouver face à un enfant qui en une seconde s'était dressé contre lui et tout ce qu'il avait sacrifié. Je ne l'avais pas fait intentionnellement, mais il devait le percevoir ainsi ! J'étais une déception pour lui ! Pourtant je n'avais fait que respecter le principe principal qu'il nous avait inculqué à Frère et moi, celui de la justice !!!!

Je soupirais dans mon lit. C'était une certitude , je sentais une présence tout près de moi ... vraiment très très près !

J'ouvris les yeux , je n'avais rien imaginé, il y avait bien quelqu'un ... couché au pied de mon lit. SiZhui était blotti en boule. J'allais le réveiller pour lui demander ce qu'il faisait là, quand je vis des larmes couler sur ses joues et son visage se contracter. Il secouait la tête de droite à gauche. Il devait faire un cauchemar ! Son instinct l'avait conduit inconsciemment jusqu'à mon lit pour y trouver refuge.

J'avais plusieurs fois eu ce sentiment de ne pas être seul. Est-ce qu'à chaque fois qu'il faisait un mauvais rêve, ses pas le guidaient jusqu'à mon lit pour se mettre sous ma protection ? Pourtant au matin j'étais toujours seul ! Il devait se réveiller juste avant moi et regagner sa chambre. Je me levais et le pris dans mes bras. 

Il grandissait et devenait lourd. Dans son sommeil, il passa les bras autour de mon cou. Je me dirigeais vers sa chambre pour le remettre dans son lit. Au moment de l'y déposer je fut stoppé dans mon geste et mes larmes se mirent à couler. Dans son sommeil mon fils avait prononcé 2 mots en me serrant plus étroitement.

« Papa Wei »


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