Samedi soir VII [ pression ]
Attention : tentative de violence sexuelle.
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- Je regrette. Mais ...tu n'es pas celle que j' épouserai ce soir Sonah.
- Il est hors de question que vous changiez d'avis ce soir maître Pharôn. M'insurge en me levant civiquement, le regard rigoureux, le ton imbus, sûre de ce que j'avance.
Certainement surpris par mon changement d'expression, il se lève aussi sans me lâcher des yeux. Moi qui le voyais de haut, mes yeux n'ont pas lâché son élévation. Ses sourcils se froissent. Son regard devient intensément confus. Tandis que le mien ne cille pas.
Il n'a pas intérêt à faire ça. Ou il ne me sera plus d'aucune utilité. Là tout d-suite.
Et quand un mafieux décide qu'un quidams ne lui est plus d'utilité, il parle de le tuer.
– Sonah ? Qu'est-ce que... Qu'est-ce que ça veut dire ?
Une brute inspiration me sisonne. Je me rends compte de ma subite émancipation face au maître Pharôn. Ça ne devrait pas se passer comme ça. Il ne devrait pas savoir de quoi je suis capable. Et si...et s'il se mettait en colère après moi ?
Non... Ce ne serait pas bon du tout.
Mes yeux s'écarquillent, furetant une quelconque excuse. Dépourvue de mots pour le moment, je déhanche pour me retrouver dos à lui. Je m'éloigne, près d'une peinture étrange. Un fiasco. À 3 mètres de lui.
– Eh bien... Eh bien... Je...je ne comprends plus rien du tout maître Pharôn !! Pourquoi ?? Pourquoi vous faites ça ?? Et pourquoi maintenant ?? Pourquoi aujourd'hui ? Vous me devez des explications, maître Pharôn !
– Oui. Tu as raison. Et je vais tout t'expliquer. Je vais mettre les choses au clair.
Il parle. Aucun froissement ne se fait sentir dans sa voix, mais j'entends une certaine tristesse. Ça été difficile pour lui de me dire ça en face. Il ne voulait pas combattre la réaction que j'aurai eu.
– Ça veut dire quoi " les choses au clair " ? Vous voulez dire que depuis le début, vous n'étiez pas clair avec moi ? Vous m'avez... menti !
– Non. Non, je ne t'ai jamais menti. Détrompe-toi. J'ai toujours été sincère avec toi. Et je suis aussi sincère lorsque je dis que je ne t'abandonnerai jamais. Toi et moi, on va gagner cette audience. Même si je ne t'épouse pas ce soir.
– Oh mais je l'emmerde, cette audience !! Je parle de VOUS !!
– ***
– Je m'attendais à ce que je devienne votre femme ce soir ! Votre épouse. Que faites vous de cette promesse ?? Que faites vous de ça ? Vous avez promis de me protéger. Vous savez à quel point le danger me guette dehors...
– Sonah...
– Non, je ne veux pas vous entendre !!
– ***
– L'audience est fichue maintenant. Je vais pourir en prison... Je suis une mafieuse et vous le savez très bien. La seule façon la plus avantageuse de me sauver de ce pétrin, c'est que je devienne votre femme !
– Effectivement, c'est ce que nous avions prévu. J'ai accepté de me séparer de l'amour de ma vie pour une durée d'un an, seulement pour te sauver de la plus cruciale des façons. Est-ce que tu te rends compte ??
– ***
– Toi et moi, avons beaucoup de choses à faire pour TE sauver, et jouer d'une pierre deux coups en sauvant aussi, le royaume du Scorpion, par l'arrestation définitive du seigneur Zedh-Ali. J'ai accepté, même quand ça a été difficile, PARCE QUE je savais qu'à la fin, TOUT LE MONDE serait content !! Même mon père !
– ***
– Et toi, tu as accepté de m'accompagner dans ce plan. Et maintenant tu doutes de moi, seulement parce que je change de direction ?? Laisse-moi te rappeler Sonah , que je change de direction, pas d'objectif. Je l'ai dit, et je le redis. Je ne t'abandonnerai jamais. Et on gagnera cette audience. C'est promis. Tu dois juste me faire confiance.
Je me souviens de cette discussion que nous avions eu le soir où il était venu me voir. Où nous étions dans sa voiture. Et de ce dont nous avions convenu, malgré qu'il avait presque tout appris sur moi.
Cependant, mon oreille gauche a balancé tout ce que mon oreille droite a écouté. Je suis perdue. Devant moi, ne pas épouser le maître Pharôn ce soir, est d'or et déjà la définition de ma grande défaite.
– C'est à cause de Kurby...que vous refusez de m'épouser, n'est-ce pas ?
– ***
– Kurby, Kurby, Kurby, et ENCORE Kurby !! Vous n'avez qu'elle dans la tête, maître Pharôn !! Vous l'aimez plus que moi. Vous êtes aveuglé par son amour. Au point où vous avez oublié, que j'ai BESOIN d'être votre épouse, pour me sortir de cette situation... Mais dites-moi, qu'est-ce qu'elle a DE PLUS QUE MOI ??!!!
– ***
Ça y est ! Je suis à bout ne nerf. Kurby m'a tout arraché. Ma liberté. Le maître Pharôn. Elle a même arraché le restant de ma vie !!
Je ne cache plus la colère... Non. La HAINE que je ressens pour elle. KURBY !! Toujours KURBY !!
Je me retourne farouchement, le maître Pharôn a tout l'air outré par mes mots qui commencent à être très déplacés. Ses sourcils sons froissés à en ne pas imaginer l'appréhension. Mais je suis trop hors de moi pour me soucier de la profondeur de mes mots. J'exprime juste mes sentiments, et c'est normal.
J'explose littéralement...
– Maître Pharôn. À ce que je sache, nous avions convenu de nous marier, pour une année entière seulement, pour me sauver de l'affreuse audience qui arrive. Qu'est-ce qui a changé ? Pourtant, je ne vous ai jamais demandé de railler votre amour pour elle. Et vous, vous en faites tout un plat ! Vous n'êtes pas capable de vivre sans elle pour elle ! Vous voulez ma mort en fait !! Vous ne m'avez j'ai aimée !! La personne qui vous aveugle, c'est Kurby !! Et ça m'énerve parce que vous n'avez qu'elle dans la tête, jusqu'à en oublier votre future royaume !! Alors dites-moi, qui suis-je pour vous au final ?? Je vous ai posé la question, mainte fois ! Vous ne m'avez jamais répondu maître Pharôn ! Si vous ne ressentez rien pour moi, alors pourquoi avoir sacrifié autant de choses pour moi ? Qui suis-je ? Qu'est-ce que vous ressentez pour moi et qu'est-ce que Kurby a DE PLUS QUE MOI ??!
– Je t'aime SONAH !!
– ***
Mon cœur s'arrête. Mes yeux pétillent, oscillant entre verser de longues larmes, ou le gifler, ou l'embrasser...
– Non, c'est faut...
– Si, c'est vrai !! Gronde-t-il à son tour.
– ***
Il enjambe jusqu'à moi, et sans mâcher les mots, sans tarder, il me dit ce qu'il ressent...
Il prend mon visage en coupe et le bouscule presque en mêlant à ses gestes l'intensité de ses paroles.
– Tu m'as demandé ce que je ressens pour toi. Je t'aime. Sonah je t'aime tellement, et ce n'est pas la première fois que je te le dis.
– ***
– Et tu veux savoir pourquoi j'ai tout sacrifié, même mon amour ! Je vais te le dire. Je l'ai fait PARCE QUE TU ES MA SŒUR !!
Un ange passe. Un moustique m'a piqué dans la gorge et le ventre. Le monde s'est arrêté. Qu'est-ce que...
– Tu m'as demandé qui est-ce que tu es pour moi. Eh bien tu es ma sœur, Sonah. Cette sœur que j'ai recherché depuis tant d'années. Je l'ai toujours su. Depuis qu'on s'est rencontré au Sheikh Zaied. Je l'ai pressenti. Je ne sais pas... Pourquoi mon esprit insiste autant à ce sujet. Mais je sais au fond de moi, que tu es ma sœur. De plus, tu as les mêmes yeux gris clairs de papa. Je l'ai remarqué tant de fois, et j'y ai repensé tant de fois Sonah.
– ***
– Mais avant de t'en parler enfin, je voulais faire un test d'ADN. Mais tu vois, je suis convaincu que tu es en tant normal, la princesse héritière du royaume du Scorpion. À mes côtés.
– ***
– C'est pourquoi j'ai tout sacrifié malgré ton identité de mafieuse. Parce que je t'ai trouvé. Parce que tu es là chaire de ma chaire. Parce que je t'aime tant, Sonah Salih !
Sonah Salih ? Est-ce que j'ai bien entendu ? Il veut dire que son père serait le mien... ? Non ! Gédéon Gray est mort ! Le Pharaon ne peut pas être mon père !! Je comprends plus rien !!
– ***
– Et je sais, que c'est à cause du seigneur Zedh-Ali que tu as grandi dans ces circonstances inhumaines. C'est à cause de lui que tu as grandi loin de moi. Ce n'est qu'un salopard, je le sais ! C'est pourquoi j'ai accepté de t'épouser quand même, pour le traquer, et te donner ton véritable nom. Sauvegarder ta réputation dans la société entière. Puis, te recacher.
– ***
– Mais tu vois Et en ce qui concerne, ce que Kurby a de plus que toi, et bien c'est très clair. Elle a mon amour pour elle.
– ***
– Toi, tu es un morceau de mon cœur. Et elle, elle est la prunelle de mes yeux, Sonah ! Toutes les deux vous faîtes partie de moi. Il m'est impossible de penser à la protection de l'une, sans songer à la douleur de l'autre.
– ***
– Celle que J'épouserai ce soir, c'est Kurby Falone.
– Maître Pharôn...
– Je suis désolé Sonah. Que tu l'apprennes si brusquement, ce n'était pas mon intention. Mais il y a des risques que dans ton sang, il y ait le mien.
– Non... Arrêtez. Vous essayez de m'embaubiner.
– Non...
– Si ! Crie-je en retirant brutalement ses mains sur mes joues. Écoutez. Vous n'allez pas bien, maître Pharôn.
– ***
– Vous racontez n'importe quoi ! Absolument n'importe quoi ! Vous comprenez ??
Son visage pâli d'une profonde tristesse. Il me cache peut-être quelque chose d'autre.
Mais je ne veux rien savoir ! Il doit y avoir un meurtre et je dois m'enfuir avec Xénon par la suite.
– Écoute. Tout ce que je voudrais en ce moment, c'est d'abord, que tu me fasses confiance. Puis, que tu ne sois surtout pas en colère contre Kurby, car tout ceci n'est pas sa faute. Elle n'en savait rien.
– Maître Pharôn, arrêtez de parler de Kurby un instant. Je vous en prie. C'est de moi dont il s'agit ici. Vous avez dansé avec moi devant les yeux du monde entier. Je me sentais reine à vos côtés. Je me sentais en paix. En sécurité comme je ne l'ai jamais été !
– Je sais que tu n'es pas comme ça. Je sais qu'au fond, tu as beaucoup d'amour à donner. Mais tu as peur de changer. Tu as peur d'aimer, parce que ce n' est pas ce qu'on t'a appris depuis ta naissance. Tu ne sais pas ce que c'est.
– ***
– Mais je vais y remédier. En commençant par te libérer de ton fardeau, le seigneur Zedh-Ali. Ensuite je...
– Oh arrêtez un peu avec vos fausses promesses ! Et arrêtez de croire que je suis une gentille fille ! Tout ce dont j'ai besoin, que vous me rassuriez, maître Pharôn, en m'épousant ce soir.
– ***
– Car j'ai...j'ai besoin de vous, pour tant de choses à la fois, si vous saviez !
– ***
– Écoutez... Je vous propose...soit de m'épouser, soit de me laisser partir et ne jamais revenir.
– ***
– Il n'y a plus de temps à perdre alors dépêchez-vous. Les rituels de fiançailles vont commencer. Maître Pharôn, soit vous m'épousez, soit ...vous me perdez pour toujours ! Vous n'ignorez pas que je suis capable de partir d'ici à jamais. Serre-je entre les crocs.
– ***
# Pendant ce temps, au premier étage #
Les gens se sont moins concentrés sur la musique et s'enchantent des mets et amuse-gueules. En raison de la repousse de l'heure prévue pour les rituels de fiançailles, leurs estomacs n'ont plus voulu attendre. Il n'y a que les futurs mariés qui sont attendus déjà.
Ceux-ci qui sont en train de se disputer au deuxième étage.
Miss Guenièvre est déjà en train d'emmener Kuhu Patel à la salle prévue normalement pour la future mariée. C'est l'endroit juste sur un balcon de l'étage, où elle aura toute la scène du premier étage comme un film sous ses yeux. Cet endroit est déjà décoré de mille feu.
Miss Guenièvre désignait à Kuhu l'escalier de 35 marches à monter pour y arriver, marbré en noir complet. Elle me regardait comme un édifice, jusqu'à ce qu'elle devienne aveugle sur le champs. Deux mains recouvraient ses yeux majestueux. Un coup de coeur lui parvint. Elle reconnaissait les douces mains qui la touchaient.
– Ne me dis pas ça... Susurre-t-elle, avant de se retourner. Ses yeux s'ouvrirent sur les iris incroyablement verts de Kurby Falone. Toute jolie. Toute mimi. Kurby !! Tu es làaaaa ! Orh je savais qu-tu viendrais... Oh ma chérie, tu m'as tellement manquée ! Faillit-elle pleurer en la serrant aussitôt dans ses bras. Sur l'épaule de don amie, qui ne pouvait s'empêcher de sourire, elle constate la présence de Johnny Widelman, tout chic ! Oh mon Dieu ! Johnny ?? C'est toi ? Oh mais t'es trop beau aujourd'hui, j'adore 😍😍🤩 !!
Tout le monde s'esclaffe à gorge déployée.
– Kuhu, tu es folle comme d'habitude 🥰 , dit Kurby, le visage tout rougi. Puis parle miss Guenièvre.
– Maîtresse Kurby ? Que vous êtes belle ce soir ! Bienvenue ! Le maître Pharôn vous a tant mentionnée. Il est au deuxième étage avec la maîtresse Sonah Grays. Il tenait à vous voir. Je peux vous emmener jusqu'à lui si vous le désirez.
– ***
# De retour au deuxième étage, chambre numéro 5 #
– Je refuses de te perdre à nouveau Sonah.
– Alors tu m'épouseras ??
– Navré.
Mon cœur se coupe. Mais je garde encore de la lucidité. J'expire exagérément en me retournant.
– Maître Pharôn... Par pitié... Dites-moi pourquoi vous refusez de comprendre que vous êtes mon seul espoir ? Que faites-vous des raisons pour lesquelles vous avez accepté de m'épouser ?
– Je me suis réveillé. J'étais perdu, et tout a été clair devant mes eux. Il n'était finalement pas nécessaire de coller ces affiches Sonah.
Les affiches ?? Comment il sait pour les affiches ?
– Je sais bien que c'est toi l'auteur de ces affiches. Il n'y avait que toi pour faire ça et je le savais. Je ne disais rien. Je te sais futée, ma chérie.
– Ne m'appelez pas comme ça !!
– Sonah... Je n'ai plus de mots. Laisse moi juste, encore un peu de temps. Et pour l'audience, fait confiance à la justice de Dieu.
– La justice de Dieu !!? Tu veux dire... La justice de Dieu !!? Dieu qui n'a jamais rien fait de bon pour moi depuis que je suis venu à l'existence. Tu crois en lui, toi ??!
– Sonah... arrête...
– La justice de Dieu ne résous pas toujours tout. Moi j'ai foi en vous. Mais je ne prends pas celà pour acquis alors que je sais, que ce sont des preuves solides qui pourront me sortir de ce pétrin.
– ***
– En 1998, un homme s'est fait arrêté pour viol sur mineure. Il a subit 40 ans de prison ferme, alors que c'était son frère jumeau le vrai coupable. Dites moi, où était la justice de Dieu ?
Il soupire.
– Le maire Ahmed Salaan s'était fait arrêté en 2001, pour fraude fiscale et détournements de fonds. Alors que tout était la faute de sa secrétaire. Dites-moi maître Pharôn, où était la justice de Dieu ?
– Tu viens toi même de le dire, Sonah. Tu as besoin "de preuves solides". Avec les 5 jours qui nous restent pour l'audience, nous pourrons en avoir assez, si tu me fais confiance. Dis-moi quand t'ai-je déjà déçue ...
– AUJOURD'HUI !!!
– Tss. Sonah, si seulement tu pouvais ouvrir les yeux comme les miens sont décillés ! Vous plus loin qu'aujourd'hui. Plus loin que maintenant ! Tu te rendras compte qu'en fait, on a pas besoin de se marier. On a pas besoin de se restreindre à ce point ! Ensemble on peut tout faire !
– Je te rappelle qu'on a besoin que le peuple soit de notre côté pour plus d'avantages à l'audience !
– Peu importe qu'on ait cent, mille, ou un milliard de vote, à quoi ça servira si on ne gagne pas l'audience ? Avoir la majorité de son côté n'a jamais forcément signifié la raison ! C'est la fin qui couronne l'œuvre. Pendant que le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier. C'est la vérité qui fera en sorte qu'on ait une majorité à nos côtés. Parce que justice sera faite !
– Mais...mais... Maître Pharôn... Notre mariage !! Kurby elle... Elle 'e sera pas là de toutes façon !! Kuhu a menti. Kurby ne sera pas là ce soir. Elle a dit elle-même qu'elle ne veut pas te voir m'épouser ! Alors quelle Kurby comptes-tu exactement épouser ce soir, dis-moi ??
– ***
Il soupire, les yeux clos. Je sens qu'il sera très bientôt à court de mots. Il a l'air plus triste maintenant, mais surtout choqué. Son regard est comme paralysé.
– Kurby n'est pas là Pharôn. Et elle ne viendra pas.
– ***
– N'oublie donc pas que ton père sera très en colère si tu retardes encore la cérémonie. Il n'y a que moi qui suit là. Et le peuple me connait comme ta future femme. Arrêtez de trop réfléchir, maître Pharôn. Et écoutez moi. Vous devez m'épouser !
Il semble maintenant relativiser sur la réaction que pourrait avoir son père. Puis, la buée dans ses yeux baissés sur son nez, la voix dépourvue de teinte, d'un sentiment que ce soit, il murmure presque :
– Le problème Sonah, c'est que si même les dix mille votes du peuple ne seront pas pesantes pour gagner cette audience, mais des preuves, alors dis moi franchement, à quoi, réellement, servira notre mariage ?
Oh 😯 ! Mais putain il a raison ! J'avais pas pensé comme ça lorsque j'avais tout calculé !
Réaliser qu'il ne considère plus notre mariage comme nécessité ultime, me fait prendre ENFIN note, que c'est terminé. Pour ce soir. Pour l'avenir. Pour ma vengeance. Pour MOI.
Ça y est. Je perds les moyens. Je deviens folle.... Des larmes d'encre noire se déploient sur mes joues crispées. Je me sens momifiée.
Je me demande qui a osé lui ouvrir les yeux à la dernière minute ?!
Tout ça, c'est sûrement à cause de Kurby...
– Écoutez maître Pharôn. Nous...nous devons absolument nous marier. N'oubliez pas que c'est indispensable pour ma sécurité. Beaucoup de gens me veulent du mal dehors. Ne l'oubliez pas. Je vous assure que je serai plus en sécurité dans vos bras que ceux de quiconque. Alors ne me laissez pas tomber s'il-vous-plaît...
Volubile-je en m'aggrippant dans ses bras. Je me suis invitée et le serre corps et âme, aussi fort que je le peux.
– ***
– Pourquoi vous ne voulez pas m'épouser ? Paniqué-je en larmes toujours dans ses bras. Je...je vous promets d'être...la... l'épouse la plus sage, la plus silencieuse et la plus respectueuse possible. C'est promis... Je serai... serviable. Je serai une bonne belle-fille. Je te le promets. Je ne vais pas te déranger, je ne serai pas génante, je ne vais même pas te poser de question. Je...ne...je ne dormirai pas sur le même lit que toi. Je dormirai parterre, ou...sur le canapé. Ou dans une autre chambre. Je ne serai pas un fardeau pour toi. Promis juré. Je respecterai tes parents. Mais tout ce que je veux, c'est que tu sois prêt de moi. Je veux juste rester ici avec toi Pharôn... Pitié ne me laisse pas...je t'en supplie... Finis-je par pleurer dans ses bras, sachant que s'il ne m'épouse pas ce soir, j'appartiendrai à Antonio Ferreras pour toujours. Parce qu'il finira par me retrouver. Cette pensée me traumatise sauvagement. Pitié...
– Sonah... s'il-te-plaît... essaie de comprendre... Je...
La porte s'ouvre suite à deux cococo. C'était si rapide !
Miss Marina affiche d'abord un être surpris face au spectacle. En bonne assistante, elle se racle la gorge, serre sa tablette noire contre sa poitrine, et reprend la parole.
– Maître Pharôn, pardonnez-moi de vous interrompre mais... Votre père demande à vous voir. Dans le salon numéro 2 de ce même étage. Et il est très... très en colère... Finit-elle avec déjà sur son visage, un air de pitié pour Pharôn.
Pharôn baisse le regard. Il sait déjà pourquoi son père est en colère.
Les sourcils froncés, il lève son regard sur moi. Moi, le suppliant de rester par mes yeux rouges.
– Je suis désolé Sonah. On aura pas d'autres occasions d'en parler. C'est ma décision finale. Et en ce qui concerne Kurby, elle viendra. Je la connais bien, tu sais ?
– ***
– Bon écoute. On a trop parlé aujourd'hui. Il faut... vraiment ... que j'y aille. Et toi aussi, tu devrais descendre. Et je t'en prie. Sois un peu plus patiente, coopérative et... Raisonnable. S'il-te-plaît.
Voilà les seuls mots que j'ai écouté, avant qu'il ne déguerpisse de ma vue. Et, ne sait-il sûrement pas, de ma vie.
La porte reste entrouverte. Le maître Pharôn est parti. Et il est parti avec tout mon espoir. Toute ma dernière force de vivre. La seule sensation en ce moment, c'est celle de mes larmes qui ne cessent de caresser ma peau.
Pourtant, je suis à fleur de peau.
J'ai le sentiment de ne plus exister.
J'ai l'impression que cette discussion avec Pharôn, a duré une éternité. Une éternité, qui n'a pas duré. S'est volatilisée en une fraction de seconde. Par 5 mots : "je ne t'épouserai pas ".
Dépourvue de sens et de raison, dépourvue de respiration conforme, dépourvue de forces... Je me laisse tomber sur le canapé en poils de chat sauvage.
Il ne m'épousera pas. Alors je ne pourrai pas me rapprocher de mon ennemi ce soir. Donc, Xénon me ramènera auprès d'Antonio. Et ma maudite vie... recommencera à zéro.
Après tout ce que j'ai planifié pour en arriver là...
Tout s'est envolé. J'ai tout perdu. Et je n'ai rien gagné.
Comment est-ce possible ?
Dites-moi s'il vous plaît 🥺 comment celà est possible...
Je ne suis même pas capable de décrire ce que je ressens. Ça fait un moment que je ne respirer plus. Mais je suis vivante. Mes pensées s'entrechoquent. Ma tête est lourde. L'impression que mon sang s'est congelé.
Le maître Pharôn a perdu la raison à cause de son amour pour Kurby.
L'amour.
Ou plutôt... Est-ce moi qui ait perdu la raison, à cause de mon incapacité à aimer... ?
Je n'ai plus de repaire... Je ne vois plus rien...
Je ne sais plus qui j'aime et qui je n'aime pas...
Qu'est-ce que je fais là ? Qui suis-je ? Quel est mon nom ? Quand suis-je née ? Je n'ai plus les réponses à ces questions.
Mes iris font le tour du monde, dans le point noir invisible qui grandit devant moi.
Ou plutôt, est-ce le monde qui a fait le tour de moi ?
Des voix anonymes hurlent silencieusement en moi...
Quelqu'un, ou quelque chose, grave "désespoir" sur mon cœur...
Je suis au plus bas.
Je remets en cause toute mon existence sur terre.
Ne serait-ce pas de ma faute ? Qu'est-ce que j'aurais fait ?
Est-ce que ma vengeance a vraiment compté jusque là, le long de 24 ans de vie ? Aurais-je laissé passer quelque chose de plus important dans ma vie ? Ou une personne ? Des personnes ? Aurais-je oublié ce que signifie la vraie vie ? Devrais-je apprendre ce que c'est que le véritable amour, pour voir plus clair ? Trouver un nouveau sens ?
Devrais-je être en colère ? Triste ? Dévastée ?
Oui. Je le suis.
Only love can hurt like this...
Mais qui est-ce que j'aime ?
Pourquoi j'ai mal ? Pourquoi ai-je si mal ? Sans rien sentir ? Tout ressentir. Mais sans savoir où ça cogne exactement. Dans le cœur ? Le cerveau ? Le ventre ? La poitrine ? Ou ais-je tout simplement une vulgaire poussière dans l'œil ?
Tout ce que je sais... C'est que... J'ai envie de mourir. Pour de bon.
– Tu es venue ici pour te venger d'après ce que tu m'as dit. Mais tout ça n'a servi à rien. Ce n'est pas grave. Tu te vengeras une prochaine fois. Allez Sonah. Rentrons à la maison. Ces gens n'ont pas besoin de toi, ils ne sont pas ta famille. C'est nous. Ta vraie famille Sonah...
Ces mots passent sur ma peau comme passe un fer à repasser sur une chemise froissée. Je lève les yeux vers la porte, et Xénon est là, adossé, bras croisés, il ne me regarde même pas.
– Alors ? Tu viens ou pas ? Ne perdons plus de temps, Antonio déteste les retards et tu le sais.
Je le regarde. Mais il ne me dit rien. Rien de bon.
Soudain, je ne sais ce qui me prend. Je me lève et me dirige vers la porte pour essayer de fuir cet homme vêtu de rouge. Mais arrivée à la porte, près de lui, il me serra inhumainement contre lui et me plaqua sur un mur intérieur.
Un argh ! est sortie de ma gorge, mes avant-bras cruellement serrés par les mains puissantes qui les entourent.
– Où vas-tu comme ça, Sonah ? Tu as oublié ? Je n'ai pas terminé de t'embarrasser... Susurre cet homme contre mes lèvres, avant de les posséder brutalement. Un baiser bref avant de s'avachir dans mon cou.
Comme un venin de serpent, je reprends sensations diverses. Je me réveille peu à peu...
Je me souviens... Cet homme s'appelle Xénon. Mais que fait-il à mon corps ? Qui est-il pour moi ? Je ne ressens rien pour lui !
Oh ! Ça y est... J'ai repris conscience. Il travaille pour mon patron et veut me ramener à lui après avoir profité de moi...
Ses mains exercent sur mes fesses, une excitation professionnelle. Je vois flou, mais pas assez pour savoir que je n'aime pas cet homme, et qu'il n'a donc pas le droit d'être là.
– Xénon !! Lâche-moi ! Lâche-moi je t'en supplie... Laisse-moi tranquille ! Pitié... Arrête... Arrête !! Xénon ! Arrête s'il-te-plaît ! Ah ! Je t'en supplie arrête ! Lâche... Ne finis-je pas. Car j'ai réussi à lui filer un coup de genou entre les jambes.
Il me lâche aussitôt, et je tombe sur mes talons, haletante. Pendant qu'il grogne de douleur et récite des jurons.
Dès que je réussis à me lever, je me mets à courir en criant à l'aide au nom du maître Pharôn.
# Pharôn et Jacob Salaan sortent du salon numéro 2 du deuxième étage #
– Je ne veux plus rien entendre ! Tu vas aller chercher sonah, prendre sa main, et l'emmener au rituels de fiançailles. Tu es en train de perdre du temps et j'ai déjà été clair avec toi Pharôn. N'ose plus repousser l'heure des rituels. Et tu as bien intérêt à ne pas m'humilier. Ne me déçois pas Pharôn... Est-ce clair ??
– O...
Pharôn voulait formuler un " oui", lorsqu'il entendirent approcher très vite, les hurlements d'une femme en détresse.
Le sang de Pharôn et celui de Jacob ne firent qu'un tour en constatant qu'il s'agit de Sonah, qui vient vers eux en courant, visiblement apeurée par quelque chose, ou quelqu'un.
– Maître Pharôn ! Maître Pharôn, au secours !! Aidez-moi s'il-vous-plaît ! Criait-elle jusqu'à venir s'accrocher à nouveau comme un sac, dans les bras de Pharôn. Jacob Salaan est outré par ce spectacle. Son ennemie, dans les bras de son fils. Il la regarde comme une microbe.
– Sonah !! Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Dis-moi ! Hey ! S'affole automatiquement Pharôn en la ressaisissant des bras. Fermement, dans le but qu'elle se calme.
Cette dernière, traumatisée jusqu'aux talons, les larmes noirs sur ses joues, pointe du doigt derrière elle pourra designer Xénon, qui ne se montre pas.
– Là-bas ! Là-bas ! Vous ne le voyez pas ?? Maître Pharôn s'il-vous-plaît ne me laissez pas toute seule ... Il me fait peur... S'il-te-plaît Pharôn ne me laisse pas... Continue de pleurer Sonah, et de paniquer dans ses gestes, malgré que Pharôn la tient.
– Qui ?? Qui ça ? Qui te fait peur ? De quoi tu parles ? Il n'y a personne là-bas... Qu'est-ce qui t'arrive ? Hey ! Sonah , calme toi !
– Il...il est là-bas ! S'il-te-plaît ne me laisse pas toute seule... Je t'en supplie... Sinon il...il va m'attraper ... Il va m'attraper Pharôn ! Et me frapper !
– Mais de quoi elle parle ? Est-elle devenue folle ??! Où sont les gardes ?? Qu'elle se retire de tes bras sur le champs ! Ordonne la grosse voix du Pharaon, Jacob Salaan.
C'est à ces mots que Sonah Grays reconnait enfin, cette même voix qui lui avait parlé, à l'usine de fabrication de contreplaqués. La voix de son ennemi. Ses yeux se tournèrent lentement sur cet homme.
Il avait, une carrure autoritaire, une parfaite ligne de mâchoire; il est le plus puissant des seigneurs de la communauté des sept, et il a des yeux...gris clairs comme les siens.
C'était bien....LUI.
Le monde s'écroule autour de Sonah pour la énième fois. Elle semblait calmée, mais de peu, car elle était insondablement rivée sur le Pharaon.
– Ton...ton...ton... Ton père ?!? Arrive-t-elle à formuler, tremblante... Elle ne se rend pas compte qu'il n'y a qu'elle qui comprend le sens de sa question.
– Oui ! Oui il s'agit de mon père ! Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu le regardes comme ça ? Répond Pharôn, confus du haut en bas. Tandis que Sonah et Jacob sont embarqués dans un regard illégal. Celui de Sonah est pétrifié. Celui de Jacob est enragé, ajouté de ses sourcils froncés. Leurs yeux gris clairs à tous les deux, hérissés. Jusqu'à ce que Jacob fendit ses lèvres pour former un coin. Seule Sonah comprenait ce que ce sourire en coin voulait dire. Comme un regard satisfait, qui disait : " Je sais à quoi tu penses. Félicitations. Tu m'as enfin retrouvé ".
Elle ne voit que des couleurs.
– ***
– Hey ! Hey Sonah ! Est-ce que tu m'entends ? Haussa légèrement Pharôn pour interrompre sa fascination devant son père. Il n'a pas remarqué le sourire en coin de son père. Il n'est préoccupé que de Sonah.
Cette dernière déglutit, sentant son cœur battre à en s'étourdir des manivelles. Elle ne comprends pas ce qu'il lui arrive... Elle voit du coup Pharôn en diplopie... Son corps devient lourd. Elle n'entend la voix de Pharôn qu'en bribe. Elle se sent s'écrouler sans qu'elle puisse agir.
– Hey ! Hey hey Hey hey ! Sonah ! Sonah ? SONAH !!!
Sonah s'est évanouie,
dans les bras de Pharôn Salih.
Fin du chapitre 70
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