Samedi Soir [ Johnny ]
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Le reste de la journée a été mouvementé. Sonah, Kuhu et Kurby ont été emmenées au Fashion show Made In Egypte et ont été chouchoutées par Teresa Garcia, la Styliste même de ce magasin célèbre. Cette dernière était bien bâtie avec un postérieure rebondissant et une taille féminine raisonnable, le teint bronzé, de beaux yeux d'un noir abusé, une belle coupe carrée de cheveux s'arrêtant sur la ligne horizontale de ses épaules et de grandes lunettes rondes noires lui allant très bien sur son petit visage. Le sourire rouge de cette femme est certainement resté gravé dans la mémoire de nos trois actrices.
Sous la permission du maître Pharôn Salih, elles ne se sont pas retenues de choisir des vêtements de classe ou de "grande dame ". Elles ont toutes misé sur des robes de soirées, longues, sur-mesure et de forme sirène, toutes de couleurs et motifs d'or et paillettes, soit dorés, qui insufflent un style de métaphore hyperbolique... limite pour décrire leur beauté à chacune.
Il est 15 heures 30 minutes et elles sortent d'un salon de beauté, cosmétique et synthétique. Elles ont profité d'un massage au spas, du bon temps avec des masques de beauté, y compris "manucure et pédicure ". Tout pour plaire. Elles ont également terminé leurs belles coiffures, sauf Kurby, qui n'aime pas du tout que l'on malmène ses cheveux. Elle aime ses propres touches personnelles.
Sonah a cuivré ses cheveux, un mélange de marron foncé et noir, tombant gracieusement en vagues libres sur son dos et ses épaules. Kuhu a teinté les siens au marron clair et les a soigné avec du gel, ce qui dessine ses cheveux plaqués jusque derrière, les condamnant tel un toboggan aquatique, brillant et étincelant, donnant juste envie d'y glisser sa main. Kurby ne s'en fait pas pour ses cheveux. Elle a un plan. Plus qu'à rentrer à la maison et déjà chercher à s'habiller. Elles sont accompagnées par miss Guenièvre, envoyée par Pharôn.
Escortées par une Terralord X auto de luxe, blanche, suivie par une Ford Mustang Turbo blanche également, et dans laquelle sont attentifs quatre gardes du corps... c'est sûr qu'elle ont vécu leur best life en la moitiée d'une journée.
# Pendant ce temps, chez les Widelman #
Après leurs premiers baisers passionnés, Érika et Francis sont aussi allés faire des achats au Fashion show. Mais Johnny avait disparu. Il n'est pas allé avec eux.
Rentrés à la maison, Johnny n'est toujours pas là. Au moment où Francis décide d'appeler, ce dernier apparaît enfin. Les adultes sont surpris de la tête qu'il a. Il dégage un morne. Ses yeux sont des vitres sans tain. Difficiles à scruter de l'extérieur. Tout vêtu de sa tenue de livreur de pizza, il n'a nettement pas l'air du Johnny toujours joyeux, taquin et enfantin d'avant.
– Johnny ? Est-ce que ça va ? On était inquiets pour toi. Où étais-tu mon enfant ? Demande Érika en s'approchant de lui, inquiète et soulagée à la fois.
– Ça va mère Érika. Je me suis dit que sortir me ferait du bien alors je suis allé travailler un peu.
Francis reste silencieux. Il pressent que son fils est tracassé par quelque chose.
– Et... ça t'a fait du bien d'aller travailler un peu ? Questionne gentiment Érika en posant ses mains sur ses bras, vu qu'il est trop grand pour qu'elle puisse atteindre ses épaules.
– Bien-sûr, t'inquiètes pas.
Son expression faciale est trop niaise pour le croire.
– Parfait alors. Parce que j'ai apporté ta tenue pour ce soir. Je suis sûre que tu seras très beau dedans. Lui sourit Érika.
– J'ai pas très envie d'y all...
– Ah non non non ! Pas de mais. On ne peut pas se permettre d'arriver en retard. T'as vu l'heure ? Allez... va déjà te préparer mon chéri. Allez...vite vite... Insiste -t-elle avant de lui remettre sa tenue emballée dans un sac de shopping rouge. Celui-ci le prend quand même et se dirige nonchalamment vers sa chambre après avoir murmuré un "merci ".
Les adultes le regardaient partir quand à peine il n'était plus visible, quelqu'un sonna à porte. Érika va ouvrir et son visage se tend subitement en voyant Roush. Rousse, 1 mètre 70, moyenne, vêtue en simple chemise blanche longues manches sur un slim beige clair, et des ballerines beiges claires mariant avec son sac à main Gucci de même couleur. Ses cheveux sont ondulés et rouges comme sa peau. Ses yeux d'un bleu ciel et cristallins sont bien ressortis. Et son visage est dépourvu de rides. Elle frôle la quarantaine mais arbore l'apparence d'une trentenaire.
– Roush !! Toi, ici ? S'étonne Érika.
– Bonsoir monsieur Widelman.
– Bonsoir mademoiselle Roush.
– Vas-y entre. Invite Érika.
– Merci.
– Heum... Érika, je...je vais voir Johnny un instant.
– D'accord.
Francis les laisse dans le grand salon et celles-ci prennent place sur les divans. Érika est inquiète tout d'un coup par l'arrivée de Roush. Serait-ce à nouveau concernant son ex-mari ?
– Érika je suis désolée de débarquer comme ça. J'aurais dû te prévenir et...je sais que tu dois te préparer pour aller à Thèbes.
– Non non. Dis-moi. Qu'est-ce qu'il y a que tu ne pouvais pas me dire au téléphone cette fois-ci ? Demande la brune en passant une longue mèche derrière son dos.
– Eh bien...
– Ne me dis pas c'est encore à propos de mon ex-mari.
– Non. Mais... À ce que je vois t'as un nouveau mari... ! Glousse Roush en fixant la bague d'Érika. Le cœur de celle-ci fait un bond.
– Oh ! Heum... Ça ! Je... En fait... Je comptais te le dire. J'te promet.
– Oh mon Dieu, mais elle rougit !! Dis, ce monsieur Widelman pas vrai ?
– ...Oui... Répond la brune entre 30 secondes, la tête baissée et les joues rougies.
– Oh la vache Érika ! Tu... Tu t'étais jurée que tu n'aimerais plus jamais ! Comment a-t-il touché ton cœur ?! S'excite Roush tout en étant surprise, yeux écarquillés.
Érika sourit timidement avant de se souvenir du rendez-vous qu'ils avaient eu dans un restaurant.
* FLASHBACK *
Érika - *qui prend un air plus sérieux* Qu'est-ce que vous attendez exactement de moi , Francis ?
Francis - Oh ne vous en faites pas je n'attends rien de vous....
Érika - ***
Francis - Mais je sais dans votre regard que vous attendez beaucoup de moi.... à savoir de la patience, pour pouvoir vous comprendre . Et d'innombrables preuves de ma loyauté et la véracité de mes sentiments pour vous.
Érika - ***
Francis - Vous attendez de moi que je ne sois pas comme ces hommes qui vous ont déçue auparavant. Ou dirais-je..."cet homme " qui a réussi à bousiller votre estime d'autrui .
Érika - *elle reste silencieuse un moment, puis se met à applaudir* Whaou Whaou Whaou... Francis....Qui vous a appris à si mal interpréter le cœur des femmes ??!
Francis - ***
Érika - Vous n'êtes pas capables de comprendre ce que j'ai eu à endurer.
Alors inutile de poser des questions sur mon passé.
Francis - ***
Érika - Je suis une femme qui a toujours de l'estime pour autrui. C'est juste que....la vie m'a montré comment respecter mes limites, et accepter la place que les gens me donnent dans leur vie.
Francis - ***
Érika - Et les belles histoires amoureuses font partie des limites que je me suis fixée à moi.... même.
Francis - Vous êtes donc invincible !
Érika - Je suis invincible. Tu as tout compris.
Francis - Et si vous me laissiez une chance de vous prouver....qu'un cœur amoureux ....est une limite qu'aucun être humain ne devrait jamais se fixer .
Érika - ***
Francis - Laisser son cœur se reconstruire avec de nouveaux sentiments, c'est se laisser mûrir et être libre. ... alors que laisser son cœur enfermé dans une peau de banane, c'est ne jamais lui offrir la possibilité de guérir vraiment, et lui priver de la liberté dont il a besoin de jouir pour vivre.
* RETOUR AU PRÉSENT *
– Disons que... Il a beaucoup insisté.
– Ah ! Donc si un SDF insistait aussi ça devait marcher !
– Qu'est-ce que tu racontes ? Rigole Érika.
– En tous cas, tu vas me raconter tout ça plus tard. Tu n'en croiras pas tes oreilles après ce que je vais te dire.
– Vas-y accouche ...
– Il s'agit... d'Angelina Stanford. La mère biologique de ta fille.
Le cœur d'Érika manque un battement.
# Durant ce temps, à l'étage. Dans la chambre de Johnny #
Johnny délaisse le sac de shopping sur le lit avant de se laisser tomber lui-même sur son matelas à ressorts. Il n'avait pas encore fermé la porte.
Francis entre directement et ferme la porte derrière lui. Johnny se redresse de surprise aussitôt.
– Papa ? Qu'est-ce que tu fais là ?
– Quel âge as-tu ?
– Bah...25 ans, non ?
– 25 + 21 donnent ?
– Bah...46 !
– J'ai vite vieilli hein... Râle Francis, semblant chercher un point invisible dans la pièce.
– Je comprends pas...
– Je suis un vieux singe Johnny. Je sais très bien que quelque chose ne va pas. Dit Francis en ramenant en face de son fils, la chaise du petit bureau de cette chambre, avant de s'assoupir dessus en lâchant une expiration.
– Désolé. Je ne mentirai plus, promis.
– Mentir n'est pas toujours une mauvaise chose tu sais ?
– Hum ?
– Allez dis-moi. Qu'est-ce qu'il y a filston ?
– Rien. C'est pas important. Je peux gérer.
– Gérer ?? Ça a pas l'air.
– Tu ne comptes pas abandonner,
pas vrai ?
– Pour être honnête. Non.
Johnny pousse un soupir profond.
– Ne t'en fais pas, je t'écoute avec attention.
PDV de Johnny
Est-ce qu'il comprendra si je lui explique ? De toutes façons il est trop tard. Bientôt 18 heures. Rien ne pourra m'aider.
Mais il n'a vraiment pas l'air de vouloir abandonner.
– Okay okay... Je... *Soupire* je suis tombé amoureux d'une fille. Parle-je toujours tête baissée.
Aucune réaction ni réponse. Il me regarde comme mon psychiatre lorsqu'il m'écoute attentivement. Il ne manque plus que les lunettes pour que je les confonde.
Et mince il attend la suite...
Je regrette déjà d'avoir ouvert ma gueule.
– Continue...
– Bah... c'est tout.
– Ce n'est pas tout.
– Aaah ! Bon. Voilà. Je suis tombé amoureux de Sonah Grays mais elle ne m'aime pas du tout et elle est sur le point de devenir la fiancée du maître Pharôn Salih. Je ne peux plus lui parler, et je ne peux plus rien y faire... Balance-je, tête baissée les mains sur ma nuque.
– Je vois.
C'est tout ?? Juste un " je vois" !? Et qu'est-ce qu'il voit d'abord ? Ma tête ?
– Tu vois quoi ? Ose-je interroger.
– C'est compliqué hein ! Mais... Dis-moi. De quoi tu as le plus peur ?
– J'ai vraiment peur de la perdre. Pour toujours. Ou qu'elle me rejette à coup de balai d'essuie-glace.
– ***
– J'ai peur que comme dans les films, durant leur un an de mariage ils tombent vraiment amoureux. Et qu'après je ne pourrai plus avoir ma chance.
– ***
– J'ai envie de pleurer. Engorge-je tout en étouffant un gémissement.
– Pleure pas. Pleure pas dans ma maison en tous cas.
Plouffe ! Je ris de cette blague impromptue. Il se lève et vient s'asseoir près de moi. Il m'a prend dans ses bras et me laisse pleurer dans son épaule. J'aime trop mon paternel. Je sais que c'est réciproque.
– La situation est si délicate que ... je n'ai pratiquement rien à dire non plus. Je ressens ta douleur, fils.
– Papa, fait quelque chose s'il-te-plaît...
Il me retire de son épaule et me relève la tronche face à lui. Il tient mon visage en coupe et essuie mes larmes.
– J'aurais pu faire quelque chose si c'était moi l'acteur.
– Hein ?
– Tu sais il est encore temps ! C'est toi qui doit rentrer en scène mon fils. Que toi.
– Comment ? Je ne comprends pas...
– Il est parfois tard, mais jamais trop.
– Mais là y a plus rien à faire papa.
– Tu sais, je ne sais pas ce qu'il va vraiment se passer durant cette cérémonie. Mais souviens toi que ce n'est qu'un contrat de mariage. Le maître Pharôn et sonah n'éprouvent aucun sentiment de la sorte.
– ***
– Écoute bien ce que je vais te dire.
– ***
– Redresse toi.
J'obéis. Il pose ses deux mains sur chacune de mes épaules, me darde bien fixement et sérieusement avant de dire :
– Si tu aimes quelqu'un, tu lui dis. Même si tu as peur que ça fasse des problèmes, même si tu as peur que ce ne soit pas réciproque, même si tu as peur que ça soit déplacé ; même si t'as peur que ça vienne bousculer toute ta vie, tant pis, tu y vas, tu l'dis. Et tu l'dis haut et fort...
Je l'écoutait si éperdument que je viens à peine de me rendre compte qu'il a fini sa diction. Un silence radio règne un moment. Mon cerveau gigote à cent à l'heure comme un moteur qu'on vient de déclancher en tournant la clé. Comme un aveugle à qui on a rendu la vue. L'impression qu'une ampoule s'est illuminée dans ma tête.
Il faut que je parle à Sonah. Ça urge là ! Pense-je.
– Hey ! Je sais déjà à quoi tu penses mais songe au moins à aller te laver d'abord 😆. Et mets ce beau costume trois pièces qu'Érika a choisi pour toi. Tu seras chic dedans 😊.
– D'accord. Heum... Je ne te remercierai jamais assez papa.
– Bon allez... Ça suffit sinon je vais pleurer. Ah mon fils est amoureux !
– Lol, n'est-ce pas ?
– Bon. Je vais déjà aussi me préparer.
– Ok p'pa.
Il sort de ma chambre et tout d'un coup, je me sens mieux. Plus en forme.
Sonah. Nous allons terminer ce que nous avons commencé. Pour toi je deviendrai courageux. Et je ne laisserai rien ni personne t'empêcher d'être mienne. Promis.
# Pendant ce temps, dans le grand salon #
– Tu...tu veux dire par là qu'il...est possible que la mère de Sonah soit... toujours en vie !!?
– Effectivement. Et j'ai des sources sûres. Elle est vivante. Et elle vit sous une autre identité apparemment.
– Oh Tout-puissant !! Mais... c'est une excellente nouvelle ! Sonah en sera tellement heureuse !! S'exclame Érika.
– Cependant, il y a encore des cartes à jouer. J'y travaille encore avec un autre enquêteur. Alors tu ne dois encore rien dire à Sonah Grays tant que je ne t'aurais pas donné le feu vert. Les raisons pour lesquelles elle a changé d'identité peuvent être très dangereuses. Vu ce qu'il s'est passé il y a 24 ans.
– Je comprends. Mais...
Un crie de douleur interrompt d'Érika. Elle reconnait la voix de Francis. Elle se lève tout de suite, suivie de Roush.
– Francis !!!
Elle ne tarde pas à monter l'escalier en formule " deux-quatre-six ". Elle arrive dans la chambre de Francis et se rend compte que ce dernier, a juste autour de sa taille jusqu'à ses jambes, une longue serviette blanche. Tout le reste est nu. Tandis que quelques mèches mouillées lui collent au front et aux tempes, sa main soutient difficilement son épaule qui avait été touchée par une balle au Sheikh Zaied.
– Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu ! Francis, qu'est-ce qui s'est passé ?? Oh zut !
– Ne t'en fais pas. Je suis tombé sur l'épaule. Ça fait atrocement mal. Dit-il en grimaçant un peu. La douleur étirant son visage. Son nez. Ses yeux.
– J'appelle vite le docteur Brooks.
– Putain ça fait un ml de chien !!!
# Durant ce temps, à Hamunaptra #
Kuhu et Sonah sont déjà prêtes. Sauf Kurby. Elle hésite et recommence à paniquer. Elle se rend compte que l'heure passe si vite ! L'homme qu'elle aime va bientôt fiancer sa sœur. Dans une heure. Elle ne se sent plus cap pour y aller. Sa tête tourne dans les souvenirs et elle ne sait plus d'ailleurs où la mettre, cette tête.
Recroquevillée sur elle même dans mon lit, la buée dans les yeux, les joues chauffantes à cause de l'immensité de sa peine, mélangée à la colère ; l'étendue de sa tristesse traverse son sang comme un paludisme violent. Elle se serre les bras toute seule telle une dépressive, la lumière éteinte.
Elle est consciente que ce mariage est pour le bien de Sonah. Elle était plutôt convaincue de cette décision hier. Mais maintenant qu'elle ressent cette réalité de plus en plus certaine au fur et à mesure que le moment fatidique s'alarme. Elle a l'impression de tout perdre de ses mains. Pour elle, l'année en plus que Pharôn lui a demandé, semble déjà de trop, et lourde à son âme amoureuse. Cette impuissance la rend puissamment faible à cet instant.
Puis, la porte s'ouvre, laissant place à une ombre féminine. Cette ombre allume la lumière et dévoile le visage de Kuhu. Elle revêt sa longue robe sur mesure dorée, traçant sa belle silhouette de sirène et marquant ses bellissimes pommes d'amour ; avec des talons presque hautes, dorées également, ainsi que son maquillage simple et sa coupe de cheveux plaqués, tout en arrière. On dirait une vraie sirène qui sort à peine de l'eau.
– Kurby ! Tu n'es pas encore prête !?
Aucune réaction.
– Qu'est-ce que tu faisais dans le noir ? Est-ce que...tu pleures ?!! Demande Kuhu d'un air mi-surpris mi-triste, en s'avançant jusqu'au lit et posant une main sur l'épaule de Kurby.
Celle-ci répond tête baissée.
– Je ne suis pas sensée me sentir déstabilisée. Je ne devrais pas être en train de pleurer... Parle-t-elle d'une voix étranglée par l'émotion et étouffée entre ses jambes serrées contre elle.
– Orh ma chérie... S'émue automatiquement son amie, les yeux larmoyants. Elle invite Kurby à pleurer dans son épaule.
– Je suis désolée. Je sais pas c'qui m'arrive... Pleure-t-elle plus profondément.
– Ne t'excuse pas. Tu as le droit. Tu as le droit d'être en colère, tu as tous les droits. Libère toi Kurby... Je suis avec toi...
– J'y arriverai pas. Je devrais être heureuse pour Sonah. Mais j'arrive pas à accepter ce qu'il ça se passer. Pharôn et Kurby ne peuvent pas être séparés comme ça, Kuhu. Je ne veux pas y aller. Je refuse de voir ça. Je n'irai pas à Thèbes avec vous. Je ne le supporterai pas Kuhu... Je veux pas....je veux pas ...
Des larmes glissent déjà aussi sur les joues de Kuhu, serrant bien sa meilleure amie dans ses bras. Les mots lui manquent. Tout le monde est impuissant dans cette affaire. Seul Pharôn Salih peut vraiment changer la donne. Mais son père reste son obstacle.
Sonah Grays, déjà vêtue aussi, est attentive à ce spectacle derrière la porte. Elle écoute en douce et ressent de la peine pour Kurby.
PDV de Sonah
Pourquoi ? Pourquoi ais-je mal au cœur ? Je ne suis pas sensée être sensible. Pourquoi est-ce que j'ai mal pour Kurby ?
Non. Ce n'est pas le moment de se laisser aller aux émotions et devenir frêle. Rien ne doit me freiner. Pas question de rater ce coup là. Et puis... je suis parfaite ce soir. Je suis là plus belle et ma robe aussi. Le plan a déjà commencé son cours et je ne peux pas m'arrêter maintenant.
* FLASHBACK *
– Ça y est ! Ils s'apprêtent à couper ! S'exclame Jazeera. Dans trois, deux, un... vas-y Rahāt !!
Rahāt publie l'info du siècle. Les yeux de Sonah scintillent dans le reflet des milliers d'écrits verts s'agitant dans l'ordinateur. Des chiffres et des lettres désorganisées que Rahāt et les sorcières, comprenaient parfaitement.
– Ça a marché !! S'écrit Sonah, toute gaie en lisant une notification dans son téléphone qu'elle reçu de l'application Phoenix.
– Oui. Et maintenant plus rien ne pourra t'arrêter Sonah. Tu n'es plus la princesse du djihad, mais la prochaine reine d'Égypte. Lui confirme Jazeera.
– Plus de mafia. Plus d'Antonio. Plus de crimes. Plus de drogue. Plus de trafics d'enfants et de femmes... Maintenant Jazeera, c'est toi et moi contre le reste du monde. Pavoise la future Reine "Unstoppable" , la future Reine Scorpion, la clarté sur les lèvres, les étoiles dans le cœur, la soif de vengeance dans les yeux...
* RETOUR AU PRÉSENT *
Échec et mat ! Point. Final.
Cependant, ce qu'il se passe avec Kurby en ce moment n'est pas bon signe du tout. Oui car, le maître Pharôn est sûrement aussi en train de cogiter à nouveau ! Peut-être qu'il hésite aussi déjà...
Non. Maître Pharôn. Vous avez intérêt à ne pas jouer un sal tour ce soir. Oh non je ne le tolérerai pas...
Après tout ce que j'ai fait pour en arriver là...
Alors, une solution est que, Kurby ne vienne pas à cette soirée. Parce que si jamais le maître Pharôn est en train de douter, il se pourrait qu'en revoyant le visage de la fille qu'il aime, il succombe à ses sentiments ! Et moi je ne le laisserai pas faire de la place à nouveau pour Kurby dans son cœur. Plus pour aujourd'hui en tous cas. Car aussitôt que je tuerai mon ennemi ce soir, je disparaîtrai définitivement de l'histoire.
Et le maître Pharôn est cruciale pour moi dans cette quête. Je ne le laisserai pas s'échapper de mes mains. Mais que faire pour que Kurby n'assiste pas à la cérémonie ?
... Ah ! Oui !! Sonah, tu les la meilleure.
Et maintenant, il faut que je...
Oh mince ! Mon téléphone sonne.
Un numéro inconnu. Qui ça peut être ?
Je me déplace vers la cuisine pour répondre.
– Allô ? Qui est à l'appareil ?
– ***
– Je vous conseille de me répondre ou je vous jure que je vais...
– Tu f'ras quoi ? Entends-je la voix de Johnny Widelman. Un coup de tonnerre sur tout mon être.
– Johnny Hallyday ?! C'est... c'est toi ?
Oh non. Il manquait plus que je perde la tête moi même... Entendre la voix de Johnny risque de m'embrouiller avant la cérémonie...
– Je...
– Qui t'a donné mon numéro ? Me crispe-je, les sourcils bien froncés.
– C'est pas important. Le plus important c'est ce que je veux te dire. Tu vas trouver ça bizarre mais, même si tu m'as dit hier de t'oublier, j'ai quand même besoin de te parler. Vraiment Sonah.
Mais qu'est-ce qui se passe avec Johnny ?? Il m'a l'air très sérieux. Et pourquoi mon cœur bat de plus en plus vite ? J'ai l'impression qu'il veut me dire quelque chose que je ne pourrai pas supporter.
– C'est nouveau ?
– Je ne veux pas en parler au téléphone. Il serait plus approprié qu'on en discute en tête à tête. Pour le moment je voulais juste écouter ta voix. Ça me rassure.
Hein ? Est-ce qu'il serait en train de flirter avec moi là ?!?
– Je...je comprends pas pourquoi tu m'as appelée. Tu sais très bien qu'on ne sera jamais ensemble. J'ai été claire avec toi hier. Pourquoi refuses-tu de comprendre, Johnny ?
– Parce que la seule chose qui peut rendre un homme aussi têtu, c'est l'amour, Sonah.
Wow. Il a tout dit sans rien dire. Mon sang se gèle rapidement durant deux secondes avant de prendre un cours paranormal. Une chaleur anonyme se dégage de ma poitrine, et ma respiration se permet de ralentir doucement sans mon gré. Mes yeux ne cessent de cligner deux fois par tierce en balayant le ciel. J'essaye de ne pas laisser des larmes couler. C'est déjà assez dur pour moi de devoir faire semblant de ne pas l'aimer.
– C'est un tic chez toi de m'énerver c'est ça ? T'es apparue dans mon existence juste pour me faire chier ! Hein ? Ne sois pas têtu. Laisse-moi tranquille Johnny. Ne joue pas à ça avec moi. Tu pourrais le regretter.
– On se verra tout à l'heure à la cérémonie.
– Non. Je n'ai pas envie de te voir à cette cérémonie Johnny. Du moins je ne voudrais pas discuter avec toi. J'aurai besoin de tous mes sens et ma concentration en place ce soir alors par pitié...ne ...
– Tu veux dire que quand je suis devant toi tu perds tes sens et ta concentration ? Demande-t-il d'un ton si doux et interrogativement déductif.
Je sens soudain mon sang déhaler avec indolence, une induction subite de ma peau. Comme s'il avait induit en moi une force électronique par le voyage électromagnétique de ses paroles jusqu'à mon cerveau.
Quel est ce processus expérimental ?
Cette phrase m'a intensément indisposée. Comme si mon cœur subissait une exérèse.
Ça me coupe les jambes, tout ce que je ressens en ce moment. J'ai la sensation qu'il peut écouter les battements de mon cœur de là où il est.
Putain, sa nouvelle détermination à m'avoir m'excite du tout au tout.
En même temps j'ai déjà envie de le revoir, en même temps je veux le résister de toutes mes forces.
Qu'est-ce que je raconte ?
N'oublie pas l'objectif Sonah ! L'OBJECTIF !!
Il est hors de question de m' estourbir. Pour effectuer ma mission je dois être forte, inaccessible, et...mon cœur doit à tous prix être imperméable.
L'étanchéité Sonah !! L'étanchéité... Me rappelle-je à moi même.
– Bon écoute Johnny. Y a pas que ça mais... By. Finis-je par raccrocher.
Il a intérêt à ne pas rappeler. Je veux vraiment pas qu'il me déconcentre. Il faut que je reste focus sur ce pourquoi j'existe et me suis entraînée durant 24 années. Ce pourquoi je suis là est enfin à ma porte.
Je ne dois pas perdre de vue mes sens.
Fin du chapitre 64
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