Samedi soir IX ( des adieux ? )

#  Retour au PDV de Sonah #

J'ai raconté à Johnny ce que j'ai jugé être l'essentiel. Notamment, que je suis l'auteur des affiches, et que je l'ai fait pour traquer le seigneur de la communauté des sept qui a tué mes parents. Et en finir avec lui maintenant ou jamais.

Il m'a écouté attentivement comme un  bon ami, alors que je faisais parfois des cent pas. Avec des gestes grands.

Là, je ne vois que de la pitié dans ses yeux. Cette même considération que j'avais ressentie dans son regard ce soir là au Cairo festival City.

Il se rapproche de moi et essuie tendrement mes larmes.

– Qu'est-ce que tu fais ? T'es sensé me fuire et courir à toutes vitesses, Johnny. Continue-je de pleurer.

– Tu es une femme qui a beaucoup souffert et qui souffre encore. Pourquoi te fuir au lieu de t'aider ? Quel est son nom ?

– Je ne peux pas te le dire. Ce serait dangereux que tu saches qui est mon ennemi.

– Ok ...Dis-moi, depuis combien de temps tes parents sont morts ?

– Deux mois après ma naissance.

– Est-ce que tu te rends compte mon amour, que tu as dépensé quasiment toute ta vie, dans la haine et la rancoeur, sans oser  profiter des bons côtés de la vie ?!

– ***

Mon amour ?? Il m'a appelé "son amour" ??! Je cligne des yeux comme une illettrée.

– Et est-ce que j'avais le choix de toutes façons ??!

Dis-moi, que comptes-tu faire à cet homme exactement, dès que l'occasion se présentera ? Le tuer ? De sang-froid !

Mais oui !

– T'es-tu déjà demandé ce que ça va t'apporter au final ?

– ***

– La vengeance n'a jamais été une solution. Mais une série d'événements désastreux.

– ***

– Imagine que le maître Pharôn est ton ennemi. Il a un enfant. Et toi tu en as une. En découvrant qu'il est ton ennemi, tu décides de le tuer. Son fils, en grandissant finira par savoir que tu es l'auteure de la mort de son père. Il te tuera. Ta fille, en découvrant que le fils de ton ennemi est l'auteure de ta mort, toi sa mère, elle se vengera aussi et cherchera à tuer le fils de Pharôn. Sauf que...le fils de Pharôn aura déjà un autre fils. Dès que le petit fils de Pharôn saura que c'est ta fille qui a tué son père, il se vengera aussi. Sauf que ta fille aura déjà fait une autre fille aussi. Et cette dernière le tuera également, lorsqu'elle apprendra qui a tué sa mère. Et ainsi de suite. La même histoire se répétera ! Rien ne changera jamais ! Jamais! SAUF !! Si TOI, aujourd'hui, tu remets en question ta décision, et oublie ton histoire de vengeance, Sonah.

– JE NE PEUX PAS L'OUBLIER COMME ÇA JOHNNY !!! Tu crois vraiment que c'est facile d'oublier !! Cet homme a essayé de me tuer des milliers de fois !! Qu'est-ce qu'il me fera si je n'en finit pas moi d'abord avec lui une fois pour toute ??  Je peux pas oublier !

– Quand quelque chose n'est pas facile à oublier, eh bah on le met de côté, et on avance !!

– Et comment tu veux que j'avance ?? Tu ne connais pas toute mon histoire. Je suis... Je suis perdue pour penser correctement. Écoute Johnny. Laisse-moi seule. Je le mérite. Ne t'enfile pas dans mes affaires... C'est trop dangereux. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit.

– Sonah, il est hors de question que je t'abandonne. Tu es entrée dans ma vie, je ne veux plus que tu partes ! Peu importe qui t'es.

– J'ai trop souffert pour tout changer maintenant. Et il est trop tard...

– Tu as trop souffert et alors ??

– ***

– Tu sais combien de gens sur cette terre souffrent comme toi mais prient Dieu pour avoir la force de continuer ??!  Tu as perdu tes parents, certes. Mais aujourd'hui tu as une grande famille qui t'aime ! Tu as une merveilleuse Maman comme mère Érika. Une sœur gentille comme Kurby ! Tu m'as moi. Tu as un fidèle ami comme le maître Pharôn ! Tu as ce que beaucoup n'ont pas ! Et tu es une très ravissante femme ! Une belle femme ! Autant intérieure qu'extérieur. Il faudrait surtout, que tu te trouve de belles raisons de vivre. Et je suis prêt à t'aider pour les trouver. Et même à être le premier. 

–***

– En attendant, accepterais-tu que je sois une de tes principales raisons de vivre ?

C'est en reprenant mon visage en coupe qu'il me fait cette demande. Malgré cette tension, j'ai des papillons dans le bidon.

– Je voudrais bien accepter Johnny. Volontier. Mais... Tu sais, il y a Antonio Ferreras.

How how 😶 Qu'est-ce que j'ai dit ? Mes lèvres tremblent à cette révélation pour Johnny.

– Qui est Antonio Ferreras ?

– Personne. Ce serait dangereux pour toi de le savoir.

– ***

– Écoute... J'admire ta dévotion envers moi. Mais... Je ne suis pas faite pour toi. Retiens le. Et ..il est bien trop tard pour changer. Et si j'ose essayer de changer, il me tuera. Tu peux pas comprendre.

– Est-ce que tu es une mafieuse, Sonah 🤨 ?

– ***

#  Du côté de Pharôn et Kurby #

– Je ne suis pas sûr de comprendre. Pourquoi refuses-tu de m'épouser enfin, Kurby ?

– Parce que c'est absurde ! Tous ces gens qui sont là. Et ton père. Attendent que tu mettes une bague sur le doigt de Sonah ! Ton image risque d'être gâchée, et en plus, je ne suis pas présentable ce soir. Crois-le ou pas, j'ai des cheveux roses !!!

– Mais où est le rapport ?

Elle prend un grand coup, avant de reprendre un air sérieux.

– En quelques mots, Pharôn, j'ai déjà accepté dans mon esprit que Sonah sera ta femme. C'est pas maintenant que tu vas changer d'avis. Tu peux pas la traiter comme ça, elle aussi est un être humain. Tu as pensé à sa réputation si tu admets devant tout le monde qu'il ne s'agira plus d'elle ?!  C'est égoïste, tu peux pas changer d'avis à tous bouts de champ Pharôn ! Le monde ne tourne pas autour de toi !

– ***

– Sonah a besoin de toi pour être protégée. Alors... J'accepte. Que tu l'épouses. Et c'est ma décision finale.

– ***

Le cœur de Pharôn se brise en milliards de tessons. Tous les deux se noient dans un regard larmoyant et profond. Mais Pharôn est avant tout brisé. Même ses lèvres hésitent à lui demander plus d'explications. Car il ne comprends toujours pas ses raisons. Peut-être a-t-elle raison. Le monde ne tourne pas autour de ses décisions. Ni de lui.

– Eh bien eh bien les amis ! Vous dormez déjà !? Encore une fois, désolé du retard. Les rituels de fiançailles vont enfin commencer, sous ordres du Pharaon. Alors veuillez appeler le maître Pharôn sur scène, sous vos acclamations je vous prie !!!  Hurlait le héraut dans son micro. Le peuple s'excite à nouveau et scande le " maître Pharôn".  Ce dernier...n'est que de corps au milieu d'eux.

– Il est làààààà !! Crie plus fort que jamais, un de la foule, en pointant du doigt vers sa direction. Lui, dos à eux tous, finit par se retourner et être aveuglé par cette nombreuse foule, comme s'il ne les avait pas encore vu depuis... Il déglutit.

#  Avec Johnny et Sonah #

– Écoute. J'ai dit la même chose à mère Érika hier soir. LAISSE. TOMBER. Personne ne me libérera jamais. Je dois terminer ce que j'ai commencé.

– Alors t'a toujours rien compris en fait !

– Y a rien à comprendre !!

– Si ! Tu crois que t'es la seule à avoir perdu un proche dans ta vie ?? Bah moi aussi j'ai perdu ma mère dans des conditions atroces !  J'étais encore dans son ventre lorsqu'il y a eu l'accident. Elle était sur le point d'accoucher, alors mon père l'emmenait illico presto à l'hôpital. Mais après le feu rouge, un homme nous a devancé et a heurté notre véhicule. Nous étions sur le pont de Brooklyn. L'intercation a été si violente que la voiture a virevolté  avant de tomber dans l'eau immense ! Mon père s'était évanoui et ma mère était blessée. Les vitres ouvertes, l'eau a très vite envahi l'espace et a enfoncé notre petite voiture. Maman ne savait pas nager. Mais tu sais ce qu'elle a fait ?!?

– ***

– Elle m'a poussé de toutes les dernières forces qu'il lui restait. Dans l'eau Sonah !! On s'enfonçait de plus en plus, mais elle a préféré me faire sortir ! Même en hurlant malgré qu'aucune respiration n'était possible. Et au final, lorsque les sauveteurs se sont occupés de nous, ils ont trouvé deux cadavres, et un bébé qui se noyait. Un bébé encore accroché au cordon ombilical de sa mère, qui venait à peine de rendre l'âme.

Oh non... C'est horrible... 🥺

– Le monsieur avec sa grosse voiture a prétendu être très en retard à une réunion qui devait lui faire gravir des échelons dans son entreprise. Et il a demandé pardon au tribunal. Il a payé deux ou trois dégâts. Et comme ce monde est corrompu, il n'est pas allé en prison. Mais tu crois que ça a été suffisant pour moi ??! Depuis mon adolescence, je surveille cet homme, pour faire justice moi-même. Malgré mes imperfections, et le soutien de mon père, j'ai tant rêvé le détruire. Ou trouver un moyen de le tuer à petit feu.

– ***

– Daniel Gresham. 48 ans aujourd'hui. Il vit au Caire, dans la villa d'El Hadj. Il a une femme, Santana Gresham. Et une fille. Daniella Gresham. 19 ans. Elle a fêté sa licence récemment.

– ***

– Je connais son entreprise. Sa carte de crédit. À quelle heure il part, rentre du travail. Quand il prend son petit déjeuner, quand il se couche. Quand il prend son salaire. Je connais toutes ses cartes de crédit. Je connais le mot de passe de son cloud. De tous ses comptes bancaires. Je sais où il prend sa pause déjeuner avec des collègues après le bureau. Le salopard trompe même sa femme avec une nouvelle blonde chaque samedi soir au Novotel. Elle n'est pas au courant, mais moi oui. Je connais le petit ami de sa fille. Jim Turner. Il est à Sans Francisco en ce moment. Je sais tout de cette famille. Mais aucun d'eux ne saurait me reconnaître. Il m'a oublié cet enfoiré. Mais moi non. Je connais même le mot de passe de sécurité de leur maison. Alors dis-moi Sonah, qu'est-ce qui m'empêche de me venger !!!!???

Je sursaute de cette colère subite qui anime ses propos. Il est très sérieux. Très en colère. Et très déçu de la vie.

Il est comme moi en fait...

– Rien du tout. Rien ne m'empêche d'aller faire par exemple en sorte que sa fille tombe amoureuse de moi et l'épouser pour devenir son beau fils, et posséder toutes ses propriétés pour lui faire subir le karma qu'il ne redoute pas une seule seconde !! Rien ne m'en empêche. Si ce n'est que mon amour pour papa et tous les sacrifices qu'il a fait pour moi. Malgré que mes maladies ne lui ont pas donné la tâche facile. Je me suis assis un bon matin et me suis demandé : « qu'aurais-je à y gagner, vraiment, au final ?  Si ce n'est qu'encore plus de haine. J'aurais déçu mon père. Je ne pourrais plus le regarder en face. Et puis quoi ? Je serais allé en prison. Car son meurtre serait prémédité. J'en aurais été si fier. Et après ? Pour fuir la police, j'aurais alors vécu comme un fugitif toute ma vie. Prendre de la drogue, en vendre, vaguer de mafias en mafias. Me faire de l'argent, et des nanas.

– ***

– Mais ma conscience me torturerais toute ma vie. J'aurais l'air, mais je ne serais jamais heureux. Tout simplement, j'aurais perdu l'estime de moi-même.

J'ai des larmes sur les joues. J'ai trop mal d'entendre tout ça.

– Mais tu vois... Si j'avais fait tout ça, je n'aurais pas la satisfaction que j'ai aujourd'hui de vivre, malgré tout. J'ai le meilleur père qui soit dans ce monde. J'ai une mère aimante. Mère Érika, qui m'a toujours traité comme son fils. J'ai une bonne amie comme Kurby Falone. J'ai un travail. Alors je ne vole pas dans les rues. Je ne m'attire pas de problème. De plus, je t'ai rencontrée, toi. Je suis l'homme le plus heureux sur cette terre, Sonah !!! Et je suis fier de moi !! Fier d'avoir combattu mes défauts. Heureux que le Tout-puissant ait utilisé de bonnes personnes pour m'y aider. C'est comme ça que j'ai avancé.

Mes mains s'enveloppent sur ma bouche, je me courbe pour retenir un lourd gémissement. Je ne savais pas que Johnny et moi avions des histoires un peu similaires... Finalement, je gémis de douleurs. Je maudit toute mon existence. Je suis dans le déni. Ses mains viennent soutenir mes épaules.

– Écoute Souki.

– Ne m'appelle pas Souki... Arrive-je à dire en pleurant, sans le regarder.

– Bon d'accord. Sonah. Tes parents sont morts. Partis pour de bon. Mais je suis sûr, que de leur vivant, il n'auraient jamais souhaité te voir mener cette vie.

– Ils ne sont pas morts....

– Si.

– Non !

– Si Sonah ! Arrête !!!

NOOOOOOOOOOONNN !!  Hurle-je de toutes mes forces en serrant mon front contre son torse et empoignant sa veste des deux côtés, les larmes continuant d'inonder sa pauvre chemise. Mais ça ne compte pas pour lui.

– Sonah... Essaie seulement...je t'en prie. Essaie seulement d'imaginer leur têtes s'ils te voyaient aujourd'hui. Qu'en diraient-ils ? Tu les vois heureux ? Sois honnête.

– Non... Répond-je avec la douleur de la vérité dans le cœur, un murmure contre sa chemise blanche.

– Exactement. Et si tu veux mourir, fais alors en sorte qu'au moins UNE CHOSE dans ta vie aie compté !! Une seule ! Sinon, ton existence n'a pas de but...

– Si. Je refuse que mon existence n'ait pas de but !  Me ressaisie-je presque farouchement lorsque je m'écartèle de lui.

– Alors meurs en brave et dit et que tu veux changer !!  Hausse-t-il aussi.

– Je veux changer !!  Diminué-je en baissant le regard, je sèche mes larmes, avec une voix rauque, les bras tanguant.

– Plus fort !

– Je veux changer... Augmente-je avec une légère frousse.

– ENCORE !!!  Soulève t-il sans mesure.

– Je veux changer !!!  Hausse-je sévèrement.

– J'AI PAS ENTENDU, PUTAIN !!!

– JE VEUX CHANGER, MERDE !!!! Dominé-je avec plus de sens qu'avant. J'halète même.

Il me sourit, fier. Avec ses beaux yeux bleus Wittelsbach.

– Et maintenant ? Qu'est-ce que ça a changé ?

– Tellement, si tu savais... C'est cette Sonah battante, que je préfère voir...

Il le dit en se rapprochant de moi. Et je le précède en le prenant dans mes bras. Ou plutôt, je me plonge dans les siens, et le serre très fort. Il le fait aussi. J'entends un murmure derrière mon dos : " Je vais t'aider ".

# Au premier étage #

C'est après un dernier regard vers Kurby, que Pharôn est déjà sur l'estrade. Le héraut lui passe le micro. Après une hésitation, il le prend. Alors qu'il est encore perdu entre la décision finale de Kurby, le vœu de son père, sa décision prise avec Sonah, et les attentes de la foule. Tous ces éléments font la guerre dans sa poitrine. Il en a des frissons dans l'échine.

Il se demande sans cesse s'il devrait faire comme Kurby le veut.

– Chers amis et invités, rebonsoir.

La foule fait des youyous, encore et encore.

– Vous avez beaucoup trop attendu. Il est temps de commencer les rituels de fiançailles...

Nzogho en profite pour apercevoir Kurby de loin. Il s'apprête à exécuter l'ordre de Sonah.

# Au deuxième étage #

– Tu sais quoi Johnny ? Il y a bien une chose que je peux éviter ce soir.

– Laquelle ?

Je repense au bain de sang que je voulais créer. Je me dirige vers mon téléphone sur le canapé-lit, et écrit à Nzogho et à Jazeera d'abandonner tout ce que j'ai dit. Y compris les bombes. Messages envoyés. Je me sens un peu en paix à présent.

Des mauvaises idées ne me passent pas par la tête. Je me retourne vers Johnny, souriante comme jamais. Comme si j'avais résout un des plus grands problèmes au monde. En oubliant qu'il n'était qu'un infime de mes problèmes. Mais je me sens fière à l'intérieur.

D'où sort cette nouvelle sensation ?

Il s'avance à pas de velours jusqu'à moi.

Quelle idiote ! Je n'avais pas encore remarqué qu'il était très beau ce soir avec son costume marron. Et ses cheveux de jais, j'ai tellement envie de les ébouriffer. Il possède mes mains tendrement, les regardes, puis lève les yeux vers les miens. Il dépose un baiser mi-long sur mon front, avant de coller le sien dessus.

– Ensemble on va y arriver...

– Je crois que je dois enfin t'avouer quelque chose Johnny...

Je voulais lui dire " je t'aime" pour la première fois. Mais j'ouvrais à peine les lèvres, quand la porte s'ouvrit après deux préventions brèves.

Je crois que c'est l'heure des fiançailles.

Mais non...

Oh mon Dieu ! Xénon ??!

– Excusez-moi. En fait je passais pas là et... Je cherchais les toilettes.

– ***

Johnny se place devant moi, sans rien comprendre et lui dit qu'il n'y en a pas ici après avoir cherché des yeux une autre porte qui indiquerait des vestiaires. Il se retourne pour me demander...

– Tu voulais m'avouer quoi, mon amour ? 

– ***

– Pardon ? Votre amour ??!  S'étonne Xénon. Merde! Il m'a fait juré qu'il n'y a personne d'autre dans ma vie à part Antonio. Il va sûrement lui parler de Johnny.  Ce qui veut dire... Que Johnny est en danger de mort à cause de moi...

Oh non ! Oh non ! Non ! Non non non !

– Heum...je...je...ne...je ...me...  Bugue-je.

– Excusez-moi, monsieur. Nous vous avons dit que les toilettes ne sont pas ici.  Rappelle Johnny. Mais tais-toi, bon sang, toi !!! N'en dit pas plus ! Pitié !

– Ah d'accord. J'ai saisi l'information. J'en parlerai aux responsables. Tout en espérant qu'il n'y ait pas de conséquences douloureuses.  Dit Xénon en me fixant, comme s'il savait que seule moi comprenais vraiment ce qu'il voulait dire par conséquences douloureuses. Mes iris tremblent de peur.

– Sur ce, bonne soirée. Finit-il avant de me sourire calmement et de refermer la porte.

Le claquement de cette porte, m'a réveillée. Mais pas dans le bon sens. La protection de Johnny compte pour moi plus qu'autre chose en ce moment.

– Où en étions-nous SoukiMe demande-t-il en ceinturant son bras autour de ma taille, contre lui. Surprise, je me retire brusquement. Il n'en revient pas.

– Ça suffit !! Va-t-en Johnny! Va-t-en tout d'suite  j-t'en supplie !!

– Hein ? Quoi ?!?  Mais...

– Écoute. Je connais l'homme qui vient d'entrer. Il ne cherchait pas des putains de toilettes ! Il a vu ton visage et il sait que tu m'aimes, alors S'IL TE PLAÎT, pour l'amour du ciel, va-t-en !!!

– Je ne comprends pas... Qu'est-ce que...

– S'il-te-plaît Johnny... Si tu m'aimes, alors fais ce que je te dis. Ne vas pas chez toi, ce soir. Antonio lui donnera forcément des ordres contre toi. Va dormir dans un hôtel très loin d'ici, et reviens seulement après une semaine ! T'as compris !?? Qu'est-ce que tu fais encore làà !!?   Loquace-je en le poussant déjà vers la porte.

– Mais...

– Dès que tu seras dehors, retire ta veste. Change de vêtements, achète une casquette et rend toi inaperçu. Achète-toi une arme et ai-la toujours avec toi. Si tu vois quelqu'un de louche dans ton hôtel, n'hésite surtout pas à tirer, et à te barrer le plus loin possible !! Tu m'as entendue !!?

– SONAH ? Qu'est-ce que tu fais, bon sang ?? Qu'est-ce que tu racontes ?!

– Je veux pas qu'il t'arrive du mal Johnny. Écoute ce que je te dis ! Et si tu as besoin d'aide, appelle ma Jazeera. Elle saura où je pourrai te rencontrer, et elle saura te protéger.

– Mais... qu'est-ce qui s'passe ???

– J'ai pas le temps de t'expliquer !! Va-t-en tout de suite !!! Mais bon sang, tu m'énerve Johnny !!!!! BOUGE !!!!!   Finis-je en le poussant violemment de telle sorte qu'il se retrouve en moins de deux de l'autre côté de la porte. Il me regarde avec des yeux larmoyants, vert-noirs.

– Sonah...? Balbutie -t-il, les yeux larmoyants.

Bon, il va falloir employer la manière forte pour qu'il s'en aille de lui-même.

– J'espère que t'as enfin compris la leçon ! Je ne t'aime pas, je te déteste Johnny !! Tu me sers à rien ! T'as des problèmes psychologiques ! Tu m'as bien regardée ? Tu penses vraiment que j'accepterais de sortir avec toi ? Tu es la dernière personne avec qui je voudrais vivre. Non mais regarde toi un peu ! On dirait un homme qui couche avec des filles de 13 ans ! T'as même pas assez d'argent pour me satisfaire. T'as vu ce manoir ?? 8 étages d'emblée. C'est ça que j'appelle une maison !  Je te le répète, fous le camp d'ici ! JE vais me fiancer avec le maître Pharôn. Parce que lui c'est un homme !! Qui sera capable de me protéger ! Et toi...

– ***

– TU N'ES PAS ASSEZ VIRILE POUR GÉRER UNE FEMME COMME MOI.

– ***

– J'ai adoré t'embrasser. Mais je faisais ça avec plusieurs mecs, même avant toi. Et tu ne seras jamais le dernier. Tu me fatigue, va-t-en Johnny j'ai dit ! Les rituels vont commencer. Oublie moi.

– ***

Et merde. Pourquoi ça fait tant mal de faire mal ?

Et il est encore là lui !!!

Ça y est. Il redevient très triste, comme hier soir. Il pâli fortement.

– Bon, très bien Sonah.

– ***

Sa voix est redevenue rauque.

– Je sais pas ce que je t'ai fait. Mais quoique je fasse, tu finis par être, de plus en plus distante et... Si ... Si c'est c'que tu veux, alors je te laisse tranquille. Tu sais pourquoi je te laisserai tranquille ? Parce que ton bonheur compte plus que le mien.

Il me dit tout ça dans les yeux. Une sincérité profonde dessine la déception sur son visage. Une déception qui me brise le cœur comme jamais.

– T'as gagné. J-m'en vais. Achève -t-il en fronçant les sourcils. Puis... Il s'en va. Ni lentement, ni trop vite. Un pas après l'autre, un peu plus loin de moi. Ses cheveux dansant sous le rythme de ses enjambées, ainsi que le pan de sa veste.

Ça y est, j'ai compris ! Il est la pièce manquante de ma vie. Cependant, pour qu'il vive, il doit être loin de moi.

Johnny je...je...je...je t'aime. Balbutie-je, une larme glissante. Mais il n'est plus là pour l'entendre.

Alors que j'essaie de garder un équilibre affectif raisonnable, je sens une force paranormale saisir mon bras gauche. Un seul geste m'a fait comprendre qu'il s'agit de Xénon. Il me pousse violemment dans le salon et referme la porte derrière lui. Je me suis sentie en danger lorsque mon ventre a atterri sur le sol. J'ai senti quelque chose dans mon ventre. Ma main a directement atterri sur ce ventre.... Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

– Tu as osé trahir Antonio ??! Espèce de menteuse !! "Je servirai mon maître corps et âme", non mais tu t'es bien foutue de ma gueule, Sonah Grays !!!  Me gronde-t-il à haute et intelligible voix. Alors que je recule sur le sol, le plus loin possible de lui. Je n'arrive pas à me lever tout de suite...

– Xénon... s'il-te-plaît arrête...

– Tu as non seulement trahie Antonio, mais moi aussi !!  Hausse-t-il encore plus, après m'avoir fait relever par mes épaules, trop vite. J'ai des vertiges.

– Tu me fais mal...

– Parce que je t'aime !!!

– Non !! 

– Tant pis pour toi ! J'ai déjà informé Antonio. Et il a envoyé Tod et Érick en finir avec ce... Comment il s'appelle déjà ? Johnny...

– NON !!! NON, tu peux pas faire ça !!  Rouspète-je en le repoussant grâce à une force qui m'est venue de je ne sais où.

Au moment où il essaie de me posséder à nouveau, il reçoit une gifle tranchante. Mon corps se tend plus que jamais.

Je ne sais pas si ce que j'ai fait était une bonne idée. Mais un courage impérial m'habille tout d'un coup. Il n'en revient pas de ma gifle exécrable.

– Comment as-tu osé...

– Écoute moi bien Xénon, si toi ou un des hommes d'Antonio, touchez à un seul cheveux de Johnny... Tu n'imagines même pas ce que je ferai pour vous le faire payer 🤬 !

Eh bien trop tard ma poule. Parce qu'Érick attend déjà qu'il sorte du manoir pour tirer en pleine tête. Quand Antonio est en colère, il ne réfléchis pas avant de donner des ordres. Et ton infidélité l'a bien déçu. Tu es cuite Sonah. Car il a aussi donné des ordres contre toi. Tu mourras si tu sors de cette énorme maison. Je suis le seul en qui tu dois faire confiance maintenant, si tu veux continuer à exister du vivant d'El caijo. Alors, réfléchis trois fois avant de me gifler la prochaine fois. Grommèle-t-il devant mon visage.

Antonio veut me tuer !? 😢

Je suis sous le choc. Après tout ce que j'ai fait pour lui. Après tout ce qu'il m'a fait et m'a fait faire !! Lui qui disait qu'il m'aimait et qu'El Caijo était ma seule vraie famille !!! Il a décidé....

De m'exécuter ! Comme une moins que rien ! Une maîtresse qu'il remplacera dès ce soir par une autre !

El caijo n'est pas ma famille et ne l'a jamais été 💔

– Tu acceptes mon offre, ta dernière chance de survie ce soir ?

– Pousse toi Xénon !! S'il faut que je meurs ce soir, alors je vais faire qu'au moins une chose aie compté. Dis-je sûrement après avoir retenu les paroles de Johnny.  Je vais empêcher mon amour de se faire prendre une balle à cause de moi. Et peu importe si je l'encaisse à sa place. Grommèle-je à mon tour, le regard déterminé et les lèvres féroces.

Je tourne les talons et me dirige jusqu'à la porte jusqu'à ce que je sente de nouveau une main attraper fortement mon bras. Ayant senti ce geste, je me retourne et lui file un coup de poing dans l'épaule, puis un balayage qui, n'ayant pas marché... s'en est suivi une main empoignant mes cheveux par derrière, suite à me catapulter de telle sorte que ma tête parte cogner la table basse en verre juste à côté, entre deux chaises en peau de velours noir. Des vertiges m'assoment aussitôt, mais pas complètement. Ma main gauche sur ma tête, je vois très flou.

Quelle douleur cérébrale !! J'ai l'impression de souffrir pour DEUX EN UN ...

Je tombe brusquement sur le côté gauche, ma main soutenant toujours ma tête. J'ai très mal. Mais il faut que je me relève pour aller empêcher Johnny de franchir la sortie du manoir. Il a besoin de moi...

Alors que je réussis finalement à me mettre à quatre pattes pour me relever, je vois à douze heures, un mini paniers de pommes rouges et vertes sur le chevet en dessous du téléviseur. Accosté à une pomme verte, était stabilisé un couteau suisse.

Au moment où je prends une infime pulsation pour finalement me relever, je retombe sur le ventre par un coup de pied satanique sur ce dernier. Je vomis de suite sur place. Un liquide visqueux incolore.

Oh mon Dieu ! Oui, je me rappelle ! Je suis enceinte ! Putain j'attends un enfant ! UN BÉBÉ !!?

Oh non... Je crois que je suis enceinte d'Antonio !

Je continue de tousser abondamment...

Je me sens d'un coup me faire retourner sur la tapisserie noire.

Xénon se baisse pour se mettre à quatre pattes et enclorer mon coup de ses affreuses mains.

– Ton jeu est terminé Sonah Grays ! Tu n'aurais pas dû refuser mon offre. Malheureusement je dois obéir à Antonio, ou c'est moi qui écopera. Meurs une bonne fois pour toute, Sonah !! Allez !

Il m' étrangle. Alors que je perds encore plus de larmes noires par mon maquillage sombre aux contours de mes yeux. Au secours ! J'étouffe !! Mon bébé... Johnny ! Maître Pharôn !!

– Xénon... Arriva-je à croasser entre ses griffes, sentant mes forces s'enfuirent, ma mort proche. Tandis que mes jambes ont encore un peu de force pour branler. Jusqu'à ce que je les sentes diminuer aussi...  Johnny... Est le dernier murmure qui s'exfiltra de mes lèvres, pendant que mes paupières s'entrefermaient déjà.

# Au premier étage #

Pharôn est déjà à la moitié de son discours de début.

– Et comme on dit souvent, derrière un grand homme, se cache une femme de grande valeur. Et aujourd'hui, ce soir, je vais enfin vous présenter la femme qui a conquis mon cœur. La perle de grande valeur qui s'est placé en tête de mes raisons de vivre. Cette femme capable, qui fera de moi  l'homme le plus heureux et fier d'être venu à l'existence... pour ELLE.

La foule acclame abusivement.

– Détrompez-vous, il n'est pas facile de trouver ce genre de femme. Et même quand de belles fleurs peuvent pousser à l'étranger, elles peuvent continuer de fleurir chez vous. Il suffit... De l'arroser de beaucoup d'amour. Amour que j'ai juré lui donner pour le restant de mes jours.

La foule crie des youyous !

– Oui chers amis et invités... Cette femme, je l'ai trouvée.

Pendant ce temps, Kurby est en train de verser de silencieuses larmes tout en songeant à s'en aller déjà ; et Sonah, est en train de mourir.

Fin du chapitre 72

Chers amis, le dernier épisode de ce Tome 1, est le prochain 🤭

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