Les consentements


Attention :  Scène de passion.

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PDV DE KURBY

FLASHBACK  # 

Les reflets de la lune se réfléchissent dans les lentilles de la fille aux yeux verts.  Cette lune envers qui elle confie son imagination présente, celle de Pharôn lui prêchant toutes les justifications possibles. Mais n'y vois rien pourtant.  Seule l'image du souvenir où Pharôn lui demande en mariage, en Allemagne, au milieu de Kuhu et Kénol, se projette et se fige dans le ciel, chaque étoile représentant les invités de cet instant jadis magique pour elle. Ce moment, brisé par le tonnerre qui la ramena sur terre, et la fit voire qu'il n'y a ni lune, ni étoile, juste des nuages abyssaux, transmettant les mêmes larmes qu'elle. Cette atmosphère portée dans les cieux, par la chanson "I  wanna be  yours"  de  Arctic Monkeys.

Puis...

Un Klaxon longiligne et assourdissant, accompagné de soudains crissements violents sur le goudron, la firent lever la tête, mais trop tard. Son taxi venait de heurter une Toundra noire de jais qui était trop pressée sur la route. Le taxi fut assez endommagé. Cet accident laissa place à un silence étrange sur cette route dépeuplée. Le chauffeur adverse a lui aussi été touché.

Oh mon Dieu !! Aïe... Mais qu'est-ce qui s'est passé ?

Mon chauffeur Diakité n'a pas l'air blessé. J'arrive à le voir sortir du véhicule, très en colère.

– Diakité ! Diakité venez m'aider je vous en prie... Ma jambe est coincée sous votre siège.  Supplie-je douloureusement.

Il ouvre ma portière, observe mon pauvre pied qui m'empêche de sortir, retourne pour régler son siège, de manière à laisser mon pied ressortir. Homme de petite taille, originaire du Mali et visiblement en génération de cinquantenaire, je comprends pourquoi son siège était si serré.

Il m'aide à en sortir. Mais à peine je sors saine et sauve du véhicule, je le vois se diriger en trombe vers la Toundra Black panthère qui nous a heurté. À travers la vitre, je peux quand même voir que le chauffeur a dû prendre un coup. Mais qui est-ce ?!

Diakité s'est mis à hausser le ton en contournant en trombe jusqu'à la portière du chauffeur adverse et tout en marmonnant des jurons, le visage bâclé.

Alors que moi, haletante du choc de l'accident qui a faillit être grave je me dirigeais derrière Diakité,  celui-ci s'est mit à taper des mains sur la portière du chauffeur toit en pressant ce dernier de sortir du véhicule dont le far gauche a été touché, et laissé des égratignures sur le capot.

– Arrêtez!! Diakité je vous demande d'arrêter !  Crie-je alors que mon foulard violet tombe et laisse mes cheveux noirs longs en air. Je commence à me faire sérieusement mouiller par la pluie.

Alors que je me retourne et me baisse pour tenter de le ramasser, le vent décide d'emporter mon foulard ça et là.  Le chauffeur de la Toundra sort enfin, doucement mais sûrement. À peine sorti, tête baissée, je vois mon foulard atterrir accoster sur sa tête, couvrant ainsi son visage. Diakité, sans répis, continue de le harceler avec des paroles bitumineuses accompagnées de gestes exacerbés de ses courtes mains.

– Diakité je vous en prie arrêtez ! 

– Est-ce que vous êtes malade ??! Vous ne pouviez pas faire attention à la route ? Non mais vous avez vu ce que vous avez fait à ma voiture ?! Qui va réparer ça ?? Hein ?   Insistait le petit homme nègre,  d'un mètre 30 au plus.

– Hey monsieur ! Rendez-moi mon foulard s'il-vous-plaît... Demande-je au chauffeur de la Toundra qui vient à peine de le retirer de son visage.

Oh non.

Pharôn !!?

Je vois ses yeux mieux s'ouvrir malgré les kilos de gouttes de pluie qui tombent sur ses paupières. Il me constate lui aussi, moi, les cheveux déjà embués et les lèvres grelottantes de fraîcheur. Il ne s'est même pas changé depuis la conférence de presse. Mais je ne vois pas sa veste sur lui. Je ne comprends pas comment j'arrive à entendre mon cœur battre depuis mes oreilles, sachant que je me tiens devant l'œuvre d'art que je risque de détester pour le restant de ma vie. Néanmoins, foutus yeux ! Ils ne cessent d'être épinglés vers son champ de vision.

Lui aussi semble avoir des choses à me dire. Son regard en dit trop. Nous sommes concentrés dans un regard des plus silencieusement parlant, alors que Diakité ne cesse d'ajouter ses plaintes. Pharôn se déconcentre presque lorsqu'il aperçoit une larme titiller ma joue et se confondre à la masse des gouttes de pluie qui tombent sur mon visage. Mais il a dû reconnaître la différence entre elles.

– Est-ce que vous m'entendez ?! Hurle Diakité de sorte à dessiller nos yeux de cette trance.

– Heum... Monsieur je suis vraiment désolé pour votre véhicule. Je paierai les réparations. Tenez...  S'excuse Pharôn en fouillant quelque chose dans sa voiture. Il semble maintenant écrire quelque chose. Il en sort un chèque déjà signé en son nom. 

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NB :  Les signatures dans cette Égypte se font en nom complet et non en signe désordonné et complexe. 
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– Tenez. C'est un chèque de 100 000 Livres Égyptiens. J'ai déjà signé. Faites réparer votre véhicule et s'il manque quoique ce soit, appelez moi sur ce numéro. En signe d'excuse à mon imprudence, veuillez accepter cet argent s'il-vous-plaît monsieur... Supplie Pharôn au petit homme.

Diakité ne fait pas d'efforts pour attraper ce papier vu que sa tête arrive net sous la main de Pharôn. Sans dire merci, plus émerveillé que jamais on dirait, fixe le chèque avec des yeux ronds, tout en se dirigeant vers la voiture. Il monte, fait une marche arrière et démarre comme c'est pas permis. Lui qui se plaignait de la vitesse !

Wow ! Mais il est sensé me ramener !

Hey ! Diakité ! Où est-ce que vous allez ?! Et moi ? Diakité !! Heyyyy!!  Restai-je à crier, jusqu'à ce que je sente un tissu chaud et velouté recouvrir mon dos et mes épaules, ajouté d'un parfum de lavande près de mon cou.

À peine je tourne la tête vers la droite, mes yeux tamponnent ceux de Pharôn, nez à nez littéralement, nos lèvres presque touchées. C'est lui qui tient sa veste sur mes épaules pour me protéger du froid apparemment. J'ai l'impression que ça a duré une éternité, ce regard que nous avons échangé pendant que mon cœur battait la chamade, juste avant que je décide de ne pas me laisser faire.

Je le repousse et me mets à marcher en direction du retour à la maison, donc dos à lui.

Contrairement à ce que je croyais, je n'étais pas encore bien loin car j'ai senti une main retenir la mienne et me ramener toutes entière, au creux de ses bras forts, emprisonnée à son torse, complètement à lui. L'attraction fût si brusque que quatre centimètres séparèrent nos lèvres, ma courte taille surélevée, emparée par mes reins contre lui. Peu importe mon regard  tueur, cette proximité me déstabilise.

Laisse-moi Pharôn j'te déteste... sors-je d'une voix faiblement ferme.

– Il faut qu'on parle.  Se contente -t-il de dire avant de prendre mon bras contre ma volonté et m'emmener dans sa voiture. Il me fait monter comme si j'étais une prisonnière, sûrement pour que j'arrête de me débattre de lui. Calmée malgré moi, la bouille amarrée, il contourne le véhicule, grimpe et démarre comme si nos vies en dépendaient. Sans dire un mot.

Il m'emmène de force à un endroit que je ne connais pas. Mais où ?? 

Tant pis. Je ne poserai pas la question. Je ne veux pas lui adresser la parole. Et surtout pas en première position.

Et dire qu'en sortant de la maison, j'avais tellement de choses à lui dire. Mais là, qu'il est devant moi, toit m'échappe. J'ai juste envie de le gifler, le gronder, le mordre, le découper, lui tirer une balle, l'enterrer, le déterrer, le défenestrer, lui tirer les cheveux, puis le prendre dans mes bras, lui dire de ne jamais m'abandonner, lui attacher les yeux, l'étrangler, l'insulter de tous les noms, lui dire que je l'aime tellement ! Putain j'ai envie de le tuer !!

Bon sang !! Pourquoi il m'a fait ça ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquooooiiiiii ????

Pourquoi il ne dit rien ?

J'essaie de garder le visage froissé tout en le guettant de temps en temps avant de me replonger à travers la vitre. La sculpture de son visage est si
parfaite ! Ça ne devrait pas exister ça ! Aucune copie ne saurait neutraliser mon esprit comme cet original qui je croyais depuis trois ans, était épris de moi.

– Tu vas bien ? Tu n'as pas été blessée par l'accident j'espère.  Me demande-t-il enfin. Le regard scientifiquement rivé sur le goudron. Mais le fait qu'il ait brisé le silence me torture encore plus l'esprit qu'autre chose.

– Où est-ce qu'on va ?  Interroge-je froidement sans le mirer.

– Je ne sais pas. Répond-il naturellement sans me regarder, comme si tout allait bien.

– Tu ne sais pas !  Demande-je en ramenant mon visage vers lui.

– Non...

– D'accord. Fais-moi descendre. De toutes façons je ne veux pas te parler.

– On va à un endroit bien tranquille la nuit. On y sera seuls.

– Je ne veux pas être seule avec toi. Fais moi descendre !

– Non.

– Tss.

Il se met à rouler encore plus vite.

– Pharôn, fais-moi descendre !! Gronde-je.

– Pas encore. Dit-il en prenant un virage, avant de prendre une ruelle étriquée sur la gauche. Je me sens bouillir de l'intérieur. Qu'est-ce qui se passe dans sa tête ??

– Tu... Laisse-moi descendre sinon je te tue !! 

C'est seulement après ces mots que je me sens presque bousculée, car il a freiné si promptement ! On s'est fixés au moins 30 secondes avant que je ne perde mon sang-froid et sorte de la caisse. Je claque la portière comme si c'était la porte de ma chambre. Et je marche dans le sens inverse pour rentrer chez moi et retourner sous ma couette humide de larmes. Je devrais la faire sécher.

La bouille amarrée et bras croisés, sous la pluie et le vent que fouette mes cheveux vers l'arrière au même rythme que le balancement de mes hanches, je suis bien décidée à m'en aller et le laisser en plan. Si ce petit acte peut lui faire très mal au cœur, tant mieux. Il le mérite. 

J'entends une portière se refermer derrière moi, suite à sa voix qui me crie :

– Où est-ce que tu vas ? On est arrivés...

Je m'arrête sur le champs et me retourne farouchement. Je le toise avant de cligner des yeux. Je le vois, là, debout, l'air de pitié, les mèches de cheveux trempés collant son visage et couvrant son front et le dessus de ses yeux, il a l'air d'un garçon qui a raté l'avion avec ses parents. Il se laisse imprégner par la pluie. Ce qui fait découvrir ce que sa chemise transparente cachait étant sèche et repassée à la conférence ce matin. Chaque structure de son abdomen de boxeur, et les tatouages sur ses bras me sont nus. Mais ce n'est pas ce qui m'attire le plus.

Et merde j'ai envie de mettre ma main dans ses cheveux !!

Après une minute de respiration progressivement accélérée, et de silence turlupinant, comme une folle je me mets à courir depuis les 8 mètres qui nous séparaient déjà.
Je coure jusqu'à lui. Comme s'il s'attendait à cette réaction, il ouvre grand ses bras et m'emprisonne aussitôt que j'y pénètre. Il me serre tel un nounours. Et nous tombons en larme. Nous tombons en chaudes larmes infinies. Comme si nos trois ans de relation devaient tout d'un coup se résumer à ça ! À cause d'un foutu bout de papier.

Nous nous serrons au point où nous ne nous rendons même pas compte que nous manquons d'air. Nous n'avons juste pas envie de nous quitter. La fraîcheur de cette intempérie ne nous empêche pas de nous remémorer cette chaleur de nos trois années d'amour sincère et de tendresse, ni de la ressentir chaque seconde, chaque tierce encore plus forte que notre premier rendez-vous.

Pardonne-moi... Entends-je derrière mon dos tandis que nous n'avons pas encore rompu l'étreinte.

– Non... Grelotte-je d'un ton frêle.

– Je t'en supplie...

– Non. J'te déteste...

– Moi je t'aime tellement fort Kurby... Se désole -t-il avec beaucoup de buée dans la gorge. Mais sa voix  douce et mielleuse est devenue grave et dénotait un degré d'impuissance accru. Mais là puissance de cette phrase fait le train dans mes veines.

– Pourquoi ??! Pourquoi t'as fait ça alors ? Pourquoi une telle  surprise ??  Interroge-je en me retirant juste de son épaule.

– Tu m'en veux...

– Évidemment que j-t'en veux !  Crie-je en me décollant de lui toute entière.

– J'te demande pardon... Pleure -t-il en joignant ses mains au dessus de mon nez. Moi et ma courte taille ! Non. C'est lui qui est trop grand.

Je remarque enfin sa cicatrice sur le côté gauche du front.

– Tu...tu es blessé... !

– Ce n'est rien. Ne regarde pas ça.

– Pourquoi a-t-il fallu que tu conduises si vite ?! Depuis quand es-tu imprudent ?  Le blâme-je sévèrement.

– Je partais te chercher... J'étais en route pour Hamunaptra. Je ne pensais à rien d'autre qu'à venir te voir au plus vite. Pardonne-moi...

– Tu aurais pu faire attention...  Pleure-je en le reprenant dans mes bras. Plutôt je ne peux que serrer son abdomen contre moi. Il me ceint aussi de ses bras forts, son menton au centre sur ma tête.

– Si tu savais comme je suis impuissant... Susurre-t-il.

– C'est pas ta faute. C'est pour ça que j'te déteste...Quelqu'un nous a fait une vilaine blague ...

– Je me quis gravement disputé avec mon père. J'ai essayé de lui faire entendre raison. Mais il n'a rien voulu comprendre. Et il... Il ne m'a pas laissé le choix.

– Ça veut dire quoi "il ne t'a pas laissé le choix " ?  Tu comptes épouser Sonah. C'est ça ?

– ***

– Réponds-moi Pharôn... Je veux une réponse ! Qui vas-tu épouser ?! Réclame-je en le saisissant par le col de sa chemise.

– ***

– Je te le demande une dernière fois, qui vas-tu épouser Pharôn Salih ??  Hurle-je devant son visage tout en le bousculant de ce que j'espère être toute ma force.

Mais pourquoi tu ne dis rien ??

– Sonah.

Ce nom créé un effet de tonnerre dans mon organe, et de dioxyde de carbone dans mes poumons.

– Je suis contraint à épouser Sonah. Kurby...je suis impuissant pour le moment...

– ***

Je lâche son col et recule lentement. La terre m'est légère figurément parlant. J'ignorais même que j'ai fait une minute sans respirer. Mon cerveau refuse d'archiver ce qu'il vient d'entendre, et mon organe refuse de comprendre une telle contrainte.

– Et pourtant tu m'avais promis... Que tu m'épouseras. T'avais promis que tu me feras connaître au monde entier. Et maintenant, c'est ma soeur qui est connue en tant que ta...future...femme... Scande-je, faiblement haletante, avec animosité en dernière position.

– Ça ne veut pas dire que je l'aime. Kurby, la seule que j'aime c'est toi, et tu le sais...

– Mais qu'est-ce que le monde en a à foutre maintenant de ton amour !?? Hein ? Dis-moi... Le monde n'a maintenant dieu que pour toi et Sonah Grays !

– Kurby...

– Non je ne veux rien entendre !! M'effondre-je en reculant encore de deux pas. Je me demande ce qui me fait le plus pleurer : cette putain de situation ou l'instrumental  "Royalty" de Egzod Maestro, sad version.

– Kurby. Ne t'en va pas ...  M'arrête -t-il alors que je suis dos tourné à lui.

– ***

– Les mots me manquent tellement.

– ***

– J'ai fait la promesse à Sonah, que je ne la laisserai pas tomber.

– Et pour ça tu vas aller jusqu'à faire d'elle ta femme !! Elle dormira dans ton lit ! Elle sera la belle-fille du Pharaon ! Comme ça tu pourras mieux la protéger oui... Comme il paraît que tu es le plus gentil...le plus prometteur des hommes de ce monde !! Et elle te donnera un enfant... Pleure-je en fermant lourdement les yeux à cette pensée... Je cache mon visage avec mes mains tout en secouant la tête.

– Non. Ce n'est pas ce que tu crois. Jamais je ne ferai ça.

– C'est ça...

Il me fait me retourner face à lui, ses mains encadrant mes épaules.

– Kurby s'il-te-plaît, quittons sous la pluie. Tu vas finir par attraper un rhume.

– C'est moi qui devrais te dire ça, MONSIEUR LE FUTUR PRINCE !!  Lance-je sarcastiquement en retirant de façon brusque ses mains sur mes épaules.

– Essaie de comprendre je t'en supplie. Elle risque la peine de mort si je ne fais pas tout ce qui est en mon pouvoir pour lui venir en aide.

– Est-ce donc de ton pouvoir, de m'abandonner...pour elle ? Lui demande-je droit dans les yeux.

– ***

– "Tout ce qui est en ton pouvoir" ; tu veux dire qu'il... qu'il est en ton pouvoir de me laisser tomber... ? Demande-je à nouveau, d'une voix très subordonnée.

Je ne te laisse pas tomber. Pourquoi tu modifies mes propos ?

– Je n'ai rien modifié Pharôn ! Que fais-tu de la promesse que tu M'AS faite ?

– Je la tiendrai aussi. Coûte que coûte.

– Et comment ? Ne me dis pas que tu comptes te marier avec Sonah et moi à la fois ! La polygamie est interdite...

– Bien-sûr que non, sois pas bête.

– Que vas-tu faire alors ?

– Ce n'est pas que j'ai envie de faire ça. Mais il faut que je l'épouse pour la protéger. Ma conscience me tortuera s'il lui arrive malheur. Car je lui ai promis. Et une fois que ce sera fait, je la libérerai. La loi autorise l'homme à divorcer après un an de mariage légal. Après  un an, je t' épouserai. Si seulement tu voudras encore de moi Kurby. Cette situation sera plus facile à supporter si tu me fais confiance.

– Ah ouais ? Et si je ne veux plus de toi après ces un an ?

Rien ne changera. Je libérerai Sonah. Tout simplement parce que tu es irremplaçable Kurby Falone.

– ***

– On ne change pas l'équipe qui gagne. Et toi, tu es le commencement et la fin. Si ce n'est pas avec toi, alors je ne veux être avec personne d'autre.

– C'est absurde Pharôn...

– Ce qui est absurde c'est de ne pas t'avoir avec moi mon amour.

– ***

– Comment oses-tu m'imaginer avec une autre femme ?!

– ***

– Kurby...

– Tu me demandes d'attendre un an de plus pour le bien de Sonah.

– Pas pour Sonah. Pour le bien de ma sœur qui est peut-être elle.

– ***

Oh non. Le fait qu'il ait cette l'intuition que Sonah soit sa sœur qu'il recherche depuis longtemps me fait peur.

– Je t'en supplie Kurby. Tu es ma force et ma faiblesse. Si tu m'abandonnes... Je ne trouverai plus aucun intérêt à la vie. À MA vie.

– Ne dis pas ça.

–  Je t'aime.

– Non... Pleure-je en grimaçant comme à mes 5 ans.

– Si. Je t'aime Kurby. Plus que ma propre vie... Je t'aime tant...

– Moi aussi je t'aime Fireawn... Même si j'ai envie de te tuer. Mais c'est ta bonté envers tous ceux que tu croises qui finira par te tuer.

– ***

– Qu'est-ce que je vais ressentir durant ces un an ? Tu seras loin de moi.  Qui va encore m'appeler matin et soir ?  Qui va encore me dire "je t'aime"  comme tu le fais ? Qui va encore prendre soin de moi et me tenir la main lorsque j'aurai besoin de toi et QUE de toi !!?  M'effondre-je.

Alors que je fonds encore en larme sur moi-même, désespérée et désolée, je vois Pharôn se laisser tomber à genoux devant moi. Il joint ses mains.

– Si tu le veux, je peux m'enfuir avec toi n'importe où. Si tu le souhaites, je peux me marier avec toi. Si tu le désires, je serai à toi pour l'éternité. À toi seule. Là tout de suite. Tu n'as qu'un seul mot à dire. Donne l'ordre, et nous partirons d'ici.

– Pharôn relève toi... Halète-je, émue.

Puis, je le vois retirer une des bagues en or jaune fin qu'il portait sur sa main droite. Sur l'auriculaire, il choisit la plus fine, prend ma main gauche, et sans attendre que je réagisse, me l'a glisse sur l'annulaire. Elle me va, comme s'il savait.

Alors que je suis encore perdue, que je commence vraiment à avoir froid et que mes lèvres tremblent de plus en plus, je le vois embrasser longuement le dos de ma main ornée de cette bague de fortune.

Je ne rêve pas. Un futur prince est à genoux devant moi. Courte femme à fortiori de classe inférieure.

– Pharôn...

– Ceci n'est pas une bague de fiançaille. Elle est une promesse solennelle. La garantie que je reviendrai te chercher. Que je serai toujours, toujours, oui toujours là pour toi. Ma chérie.

– ***

–  Cette bague, est le lien qui nous unit. Le gage de notre futur. La promesse que la seule femme que j'épouserai vraiment, que je chérirai, que j' embrasserai tendrement, que je toucherai, et avec qui je vieillirai... Gradait-il en se relevant doucement, sans me lâcher des yeux...  C'est toi. Toi. Toi. Toi. Kurby Salih.

Je dissolve lorsque...sans plus attendre, j'adhère à son baiser sur mes lèvres. Sous l'instrumental romantique "Morning"  de  Kenny G.

Mon petit visage en coupe dans ses grandes mains, ne peuvent et ne veulent d'ailleurs riposter.

C'est mon premier baiser. En 24 ans de vie.

Nous venons d'enfreindre une loi. Mais nous ne nous en soucions pas pour le moment.

Les gouttes de pluie viennent assaisonner de sel nos lèvres intensément emmêlées.

Je ne savais pas que les lèvres étaient si flexibles et douces. Si malléables et élastiques. Je ne savais pas que c'était si bien ! Un mélange "sucré salé" , c'est peut-être ça que Sonah appelle la nicotine. L'impression que le temps s'est arrêté autour de moi, et qu'il est le seul mouvement. La seule entrée et sortie. Ses articulations dans ma bouche, comme un ascenseur entre le monde des vivants et le monde des esprits. Je suis sûre que ma langue sait de quoi je parle. Elle est la victime principale  de son emprise. Et pourtant, je ne peux m'empêcher d'étendre timidement mes mains sur ses biceps durcis sous les manches de sa chemise blanche. Mon corps se demande ce qu'il est en train de faire tandis que mon cerveau lui dit de ne pas trop s'en faire.

Je sens mes joues rougir sous la pluie, au moment où ce kaléidoscope s'arrête, et que son regard bleu mer ploie sur moi une caresse tranchante.

Pharôn... Gémis-je.

– Kurbi Faluni. C Kurby Falone en arabe)  susurre-t-il avec un accent parfaitement arabe et délicieux à mon tympan.

'Uhibuk ( Je t'aime ). Murmure-je en dessous de ses lèvres, mon visage toujours en coupe. Il déploie un sourire tendre.

– ' Uhibuk.  Me glisse-t-il dans l'oreille gauche comme un soupir létal qui traversa le long du système de ma communication hormonale. Juste avant qu'il ne ramène son visage au dessus du mien.

–  Je comprends toutes les raisons qui te contraignent à épouser Sonah. Alors je t'attendrai. L'année prochaine. Mais c'est une faveur Pharôn. Je vais te tuer si elle tombe enceinte de toi.

Je le vois esquisser un sourire qui n'atteint pas ses iris.

– Tu ne vas pas la toucher hein...?  Demande-je, les yeux pointés sur les siens.

– Non.

– Pas de nuit de noces...

– Jamais.

– Même pas un petit bisou...

– Je n'imagine même pas.

– Tu...

– Elle ne dormira même pas dans mon lit.

– Comment tu vas la traîter alors ?

– Je te l'ai dit. Tu es irremplaçable. Elle devra se contenter de ce contrat de mariage.

– Tu promets ?

– Promis.

– Tu es à moi pas vrai ? Rien qu'à moi.

– Pas besoin de le répéter. C'est gravé dans mes yeux Kurby. À chaque fois que je les ouvre ou les ferme, je te vois.

– ***

Ça y est ! Mon cœur chauffe. J'ai envie de l'avoir près de moi. Toute cette nuit.

Mais je n'arrive pas à le dire.

Mes lèvres continuent de trembler alors qu'il tâte mon visage comme s'il le découvrait à peine. La sensation que chaque parcelle de ses doigts pénètre au plus profond de ma dernière couche de peau. Sans savoir pourquoi, je mords son pouce entre mes lèvres.

Quelle est cette sensation qui me domine tout d'un coup ?

Je frissonne dans ma chaire. Son regard est devenu perçant. Une lueur de désir, de gourmandise philosophique s'y témoigne. Ça me fait un coup d'éclair dans l'échine.

Je ne peux m'empêcher de fermer les yeux alors qu'il rapproche son visage du mien. L'impression qu'il scrute ma face rien qu'avec l'ombre de son visage. Le souffle d'une parole murmura contre mes lèvres :

– Tu vas me manquer, trésor...

La pluie tombe sur mes joues, et cette chaleur que me provoque tout d'un coup Pharôn me rend tiède.

Mon souffle se coupe quand je sens ses lèvres randonner jusqu'au creux de mon cou, où elles viennent s'écraser et semblent sans cesse chercher à s'assoupir. Je sens mon sang rentrer en effervescence à cette partie de mon corps, infligeant au reste de mon anatomie une fermentation aiguë...

Comment dit-on déjà ?

Je me cambre de plaisir. Dans ses bras.

Réflexion capturée, capacité de spéculation morne, système neuronal en court circuit, yeux plissés, une buée stimulée par l'ode qui saudade dans mon corps sensible. Un éclat, au sommet de l'empyré. Je suis emprisonnée, mais libre. Vivante.

Son détour du côté droit de mon cou cette fois-ci procure un tourbillon de plus à mes sens. Je n'ai envie d'être autre part, que là. Possédée et frêle. Je ne savais pas non plus que dans mon cou, il y avait une sensation intense annihilée par ce baiser électrique. L'impression de me faire tatouer le cou. Il m'emmène dans un monde que je ne connais pas. Mais comment fait-il pour ne pas faire de bruit, par rapport à moi qui, après maintes vains essais, n'arrive guère à les retenir ?

Je pensais m'écrouler. Le capo de sa voiture a accueilli mon dos. Je pensais mourir. Mais yeux devenant beaucoup trop larmoyants. Mais aucune larme ne tombait.

Là je me sens totalement à lui. Je ressens qu'il n'a dieu que pour moi.

Mon foulard n'a pas survécu à cette nouveauté. Il tomba sur le goudron, laissant mon cou et une partie de mon torse encore plus nue. Ses lèvres firent un tour là-bas aussi, sa main pressant ma hanche. Il n'y a plus d'intimité. Quelque chose d'incroyable se déroule dans mon bas ventre. Je ne peux m'empêcher, au niveau de ses épaules, de presser sa chemise entre mes doigts, comme si je voulais qu'il arrête...et continue en même temps.

Je m'effile au creux de ses bras. Jusqu'à ce que son index fasse relever mon menton, pour qu'il puisse sceller à nouveau mes lèvres aux siennes.

Fin du chapitre 61

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Coucou les amis ! J'espère que ce chapitre vous a plu.

4541 mots 🤧 je m'améliore 💃💃

Je ne suis pas trop douée pour écrire ce genre de scène alors, j'ai préféré couper là😁. Désolée pour les amateurs.

À titre de rappel, cet épisode est centré sur le flashback qui explique ce qu'il s'est passé après que Kurby ait fait l'accident, ce qui a conduit à la présence de Pharôn et elle tous heureux dans l'épisode précédent.

À plus !
























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