Journée du samedi 2 [ Cogitations ]
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# Au manoir Salih #
Ce gigantesque manoir fourmille de connaisseurs, stylistes et experts en décoration intérieure, les plus réputés de la ville. Les serviteurs font leurs devoirs tandis que les décorateurs mêlent forces et inspirations pour rendre cet édifice digne de Rome, sacrément modernisé par les matériaux de qualités supérieures qui le constituent.
Paraissant comme un parallèle entre Palace, château, Hôtel de ville et Villa de luxe, rien que la cour exhaustivement abusée vous fait transcender dans une partie du jardin d'Éden avant notre ère. Une vaste fontaine d'eau créée en carrefour spiralé et habillé de pavés.
Tout le sol de la grande salle de bienvenue, marbré au blanc pur, donne envie d'y poser nu son pied. Des géantes colonnades pouvant dépasser la taille d'un néfilime, soutenaient une pyramide ennéagone en dur. Les murs peints en rouge, blanc et jaune sablé, de part et d'autres, enluminent amènement la place.
Les baies vitrées coulissantes dans chaque couloirs opposés et en collision, donnaient chemin sur les différentes pièces rationnelles de ce sois étage, comme la grande cuisine, le coin du bar, une antichambre spécialement tapissée de murs noir et rouge de betterave ; sans compter le bibelot de grande valeur représentant le Prince Himotep Premier avant notre ère, sculpté au centre même de cette antichambre revêtue de rideaux en strass de cristal, tout en prenant en compte les escaliers en forme spiroïdale ; et dans un coin de la salle, une table basse opaque faite d'opales, des pierres fines à reflet irisé, constituées de silice hydraté.
Le premier étage où se déroulera la cérémonie tant attendue est bondé de décorateurs par ci et là. Encore plus grande, plus vaste et plus volumineuse que la salle de bienvenue, ce premier étage accueillera très bientôt la future nouvelle maîtresse du manoir du Pharaon : SONAH GRAYS.
Jacob Salaan est assoupie dans l'un des canapés à eau de sa chambre imposante. Yeux levés au ciel, le regard sérieux, les sourcils front, bras et jambes croisés. En peignoir d'or jaune, ce tissu soyeux met en valeur le façonnage nostalgique de ses bras forts, son abdomen plat, sa jeunesse endurcie. La photocopie de son fils. Ou plutôt l'inverse, mais en déjà plus mature, tandis que sa virilité n'a pas disparu d'un poil, ce beau pharaon.
- À quoi penses-tu mon seigneur ? Lui demande son épouse dévouée, Reine Marion, en venant le rejoindre avec un long peignoir en or jaune également. Ses cheveux longs et défrisés chutent sur chacune de ses larges épaules, et son dos très féminin. Son teint foncé propre et ses formes généreuses évoquent le Sénégal.
- Que se passe-t-il dans ma vie ? Murmure-t-il d'un ton presque rauque, lent et calme, dans sa même posture.
- ***
- Quand est-ce que tout a basculé ?
- ***
- Qu'ai-je bien pu faire de si mal dans ma vie, pour qu'aujourd'hui ma pire ennemie devienne ma belle-fille ?
Marion pousse un soupir en levant ses yeux noirs au ciel.
- J'ai tant voulu la tuer cette Sonah. La fille de l'homme avec qui ma première épouse a osé me tromper.
- ***
- Mais elle a continué à me filer entre les doigts. Et aujourd'hui, elle fera la fête dans mon manoir. Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.
- Je ne sais pas quoi dire à propos de tout celà mon seigneur.
- Nulle crainte. Je n'attendais pas grand chose de ta part.
- Heum... Les... Les décorateurs ont terminé de sublimer la salle de bienvenue et le premier étage. Ils progressent déjà au deuxième étage. Il en restera 6 étages à décorer et ce sera terminé. C'est tout ce que Marina m'a dit. Informe -t-elle timidement Marion pour tenter le saper me moral du Pharaon.
- Et si par hasard Sonah Gray savait que c'était moi ? Et si par hasard elle a fini par deviner que c'est moi l'assassin de ses parents ? Peut-être qu'elle s'est basée sur cette hypothèse pour trafiquer une annonce de mariage, mais en réalité, elle fait ça seulement par connivence ! C'est un moyen pour elle de se rapprocher de moi. Pour me tuer !!
Marion soupire en elle-même. Elle déduit qu'elle ne pourra pas lui faire penser à autre chose qu'à Sonah.
- Et si par hasard elle utilisait juste mon fils Pharôn dans tout ça, dans le but de m'atteindre...?! Continue-t-il.
– ***
– Elle a peut-être l'intention de faire un énorme scandale ce soir !
– Jacob. S'il-te-plaît, bois un peu d'eau. Dit-elle en lui servant un verre d'eau. Elle le lui tend.
– Je n'ai pas envie de boire de l'eau. Tu ne vois pas que je conspire ?
– ***
– Tellement de choses risquent de se produire ce soir dans cette maison et toi tu penses à boire de l'eau !
– Pardonne-moi.
Jacob soupire avant de reprendre :
– Sonah Grays s'est vraiment montrée maligne sur ce coup là si jamais c'est son intention. Mais non! Il est aussi possible qu'elle ne sache pas toute la vérité.
– ***
– Il est possible qu'elle soit au courant que tous les membres de la communauté des sept, ainsi que le seigneur Azrôn seront présents à cette vêpres. Elle se dit que son ennemi sera l'un de nous.
– Elle sait que son ennemi est un membre de la communauté des sept ?
– Elle sait que son ennemi est l'un des plus puissants de ce pays. Alors ça ne m'étonnerait pas qu'elle arrive à moi comme conclusion.
– ***
– Tout de même, je ne la laisserai pas s'en sortir sans égratignure. Après tout, c'est elle qui aura commencé avec tout ça.
– Qu'est-ce que ça veut dire ?
– Je vais lui rappeler qu'elle est encore novice par rapport à moi. Elle a commencé un jeu si dangereux. Je compte bien m'amuser de le terminer selon ses désirs. Elle croira qu'elle a toutes ses cartes en main. Or, c'est moi qui mènerai la danse. Et seulement moi. Je ne permettrai jamais à cette orpheline de gâcher tous les efforts et toutes les sueurs que j'ai souffert pour en arriver à ce poste de Tout-puissant. Je vais lui montrer comment joue un expérimenté.
– Je ne comprends pas. Que comptes-tu lui faire ? La kidnapper durant la cérémonie ?
– Non. Bien-sûr que non. Je laisserai cette cérémonie se faire. Tu sais quoi, chérie ? Je souhaite maintenant que cette union ait lieu. Après tout, elle mourra d'ici jeudi prochain alors je ferai tout pour qu'elle souffre dans tous les sens du terme en attendant.
– Attend. Je sais. Tu comptes monter Pharôn contre elle, c'est ça ?!
– Oui. Mais ce n'est pas tout. Très bientôt, elle se fera expulsée de cette maison, par mon propre fils. Mais il y a plus drôle encore.
– ***
– En ce qui concerne son ennemi, je vais la mener à une piste qu'elle trouvera elle-même tellement logique qu'elle ne me soupçonnera même pas d'une once.
– Et qui...est cette piste ?
– Toi, ma chère et tendre épouse.
– Quoi !?! Je refuse d'être mêlée à tout ça ! Sursaute Marion en se relevant du canapé.
Jacob se moque un instant avant de l'inviter à se rasseoir.
– C'était une plaisanterie mon amour.
– Je m'en doutais.
– Hm. Cette piste est l'un des secrets dont les seuls au courant sont le maître Zedh-Ali, son frère le maître Rajra Singh, et moi.
* FLASHBACK *
– Mais il vaudrait mieux que les affaires de mafias n'entrent pas en profondeur durant l'audience.
– Pour quelle raison ? Ça profitera encore plus à l' atomiser une bonne fois pour toute !
– Le problème, c'est qu'en l'atomisant de cette façon, nous aussi allons écoper, très gravement. Parce que, la vérité c'est que... C'est ma faute si Mohammed est mort. Je comptais utiliser Sonah Grays et Mohammed, pour que JE, puisse prendre la place au trône, du vivant de Sahid mon frère.
– ***
– J'ai essayé de tuer le roi. Et prendre sa place. Parce qu'il m'énerve.
– ***
– Notre père l'a toujours préféré par rapport à moi. C'est moi l'aîné. C'est moi qui aurait dû récupérer le trône après sa mort. Aujourd'hui, j'ai tout fait pour qu'il soit aussi inutile qu'il l'est aujourd'hui. Grâce à la déesse Moroné son épouse, ses injections empoisonnées lui font perdre la mémoire de temps en temps et le rendent faible.
– La déesse Moroné, est de mèche avec toi !?!
– Ça tu l'ignorais. Mais c'est le cas. La deuxième nouvelle, c'est que Mohammed n'était pas mon seul fils.
– ***
– Sonah Grays est toujours sous l'emprise d'une mafia qui appartient à mon second fils. Je l'avais adopté depuis des années avant de devenir un seigneur de la communauté des sept.
– Mais les adoptions sont interdites !! Tous les orphelins doivent impérativement être gardés dans des orphelinats, pour qu'à leurs 12 ans ils soient envoyés en Israël pour acquérir une formation de guerre !
– Je n'avais pas encore le cœur assez rocailleux pour ne pas désobéir à cette loi d'adoption ! Mais aujourd'hui il me déteste. Cependant, si nous trahissons le fait que Sonah Grays est de sa mafia, les autorités remonteront jusqu'à El Caijo et je ne veux surtout pas perdre le seul fils qu'il me reste. Il pourrait lui aussi, m'aider à monter jusqu'au trône. Après toi bien évidemment, mon seigneur Jacob Salaan.
* RETOUR À LA RÉALITÉ *
– Dieu du ciel ! Autant de choses !! Qu'arrivera-t-il au royaume du Scorpion ?! Tant de corruption !!
– Tu vois que ton mari souffre beaucoup...
– Zedh-Ali avait pour projet de tuer le roi Sahid ! La déesse Moroné est aussi de mèche, et le seigneur Azrôn n'en sait rien !!
– Tout ce qu'il veut c'est absolument monter au trône. Alors qu'en tant que Pharaon, ce droit me revient à coup sûr.
– C'est à cause de lui que le roi est si malade !
– Ce qui veut dire que s'il est prêt à tuer son propre frère pour gagner ce trône, c'est qu'il ne tient pas non plus mon statut à cœur. Il peut me tuer quand il veut. Il se confie à moi pour que je l'aie en estime. Il ignore que je ne suis pas dupe.
– Nom d'Horus !
– Je garderai bien son secret concernant son deuxième fils dont il ne m'a pas dit le nom. Mais c'est sûr et certain, si Sonah apprend ça, elle aura inéluctablement des soupçons sur Zedh-Ali et non moi.
– Donc Zedh-Ali est la piste sur laquelle tu veux mener Sonah !
– Tu comprends de plus en plus vite.
– J'ai plus pitié pour cette Sonah Grays. Pourquoi ne parles-tu pas en Inbox avec elle ? Tu peux lui expliquer ce qu'il s'est vraiment passé il y a 24 ans ! Je suis sûre qu'elle comprendra les raisons pour lesquelles tu as ôté la vie à ses parents ! Même si aucune raison n'est vraiment valable pour un meurtre...
– Tu crois que ce sera facile ! Tu crois qu'après lui avoir tout expliqué, elle me prendra dans ses bras, et me pardonnera pour toutes les autres fois où j'ai essayé de la tuer ! On deviendra de bons amis! C'est ça ?
– ***
– Elle a amassé trop de haine à mon égard. Il est bien trop tard pour des excuses. De toutes façons je ne m'excuserai jamais.
– Au moins tu devrais déjà dire toute la vérité à Pharôn concernant l'identité de sa sœur. Il faut qu'on en parle.
Jacob se frustre aussitôt et se lève subitement. Il prend un ton plus sévère.
– Comment oses-tu ?!!
– Je...je... Tâtonne -t-elle à présent.
– Combien de fois t'ai-je déjà dit de ne plus mentionner ce sujet ici ?! Elle est morte !
– Non. Tu sais très bien qu'elle est vivante !!
– Mais je n'en ai rien à faire de qui est-elle !!!
– Pharôn souffre de cela depuis son adolescence. Il est sur le point de se marier. Tu ne penses pas que tu devrais quand même, ne serait-ce que lui parler d'elle ? Si tu remets les choses en ordre, elle sera certainement ravie d'assister au mariage de son frère.
– Ferme-la !!
– ***
– La sœur de Pharôn fait partie de mon passé. N'ose pas le ramener ! Est-ce bien clair ?? Je ne veux plus me répéter. Je me fiche bien de l'endroit où elle peut être. Compris ?!! Grondait Jacob en tenant brusquement et durement Marion par le cou, étant assise et lui debout.
Un écho résonnant dans toute la pièce l'interrompt en parole. C'est Marina qui fait une annonce par le microphone intégré de l'extérieur de la porte.
– Mon seigneur ! Bien le bonjour. Le petit déjeuner est servi. Et les décorateurs progressent déjà au troisième étage.
– Bien. Nous descendrons plus tard. Dit Jacob sans lâcher le cou de sa femme, qui manquait déjà assez d'air pour avoir les yeux au ciel.
– Bien mon seigneur. Finit Marina et s'en va.
Jacob laisse enfin le cou de Marion en le balançant brusquement par l'arrière. À peine elle s'était mise à tousser pour reprendre respiration, celui-ci la saisi de nouveau en serrant bien sa mâchoire inférieure avec une main, ce qui la contraint à le regarder dans les yeux.
– Tu as de la chance que je suis de bonne humeur. Je t'aurais déjà porté correction.
– ***
– Si tu as encore le culot de ramener ce sujet dans cette maison, je te battrai. C'est clair ?
Serre-t-il entre les dents, très furieux alors qu'elle répond à l'affirmative en essayant d'hocher la tête malgré son emprise.
Il lâche sa mâchoire inférieure sauvagement vers la gauche, si bien que son front a failli heurter l'accoudoir gauche du canapé. Elle recommence à trembler, le regard baissé. Elle cache son visage de Pharaon tandis que celui-ci s'accroupit jusqu'à ses genoux et arbore une expression faciale plus tendre subitement.
Marion esquive s regard tête baissée alors qu'il range quelques mèches de cheveux derrière les oreilles de sa femme. Une fois que son visage est nu devant lui, il sourit gracieusement.
– Pardonne-moi je me suis encore mis en colère. Je t'ai brutalisée sans réfléchir. Je suis désolé. Tu as peur ? Parle-t-il étonnement gentiment.
* PDV DE MARION *
Je te déteste Jacob Salaan. Je te hais. Si seulement je n'étais pas captive dans ce grand manoir, si je pouvais fuir et retourner dans mon village, je l'aurais fait depuis longtemps.
Mais parce que je tiens à mon fils Pharôn. Il a besoin de moi pendant que tu le torture. Il a besoin d'une mère. Et toi tu es si cruel avec moi. Je ne peux même pas te trahir auprès de Pharôn. Sinon pleins de choses tourneront encore mal d'ici-là.
– Ma chérie. Tu me pardonnes ? Je ne vais plus m'emporter de la sorte. Tu es si douce.
– Je te...par ...pardonne. Tremble-je encore, sachant que ses excuses ne sont que temporaires.
– Allez. Lève-toi. On va se changer les idées avant de prendre le petit déjeuner. Me demande-t-il en m'invitant à me lever.
J'opine en me levant aussi. Ce n'est pas trop comme si j'avais le choix non plus. Il me colle à lui en posant ses mains autour de ma taille. Il fixe le col V de mon peignoir. Qu'est-ce qu'il m'énerve ! Je sais déjà à quoi il pense.
– Je t'aime Marion.
Il m'écoeure.
– Si tu n'étais pas stérile, on aurait déjà plein de petits moi en train de courir partout dans le manoir.
Il ne sait pas que je ne suis pas stérile. Je prends des médicaments car je ne veux surtout pas porter un autre enfant de cet HORRIBLE humain.
– J'aimerais qu'on s'abreuve d'amour, avant de prendre le petit déjeuner. Tu veux bien ? Me dit-il en prenant mon visage en coupe.
Je déteste quand il me donne l'impression qu'il me demande mon avis alors qu'il sait que je n'ai pas le droit de lui dire non, peu importe le sujet. D'ailleurs, sans attendre que je réagisse, il me soulève comme une princesse et m'emmène ainsi jusqu'au lit conjugal, avant qu'il ne me fasse allongée. Il ne tarde pas à coller ses lèvres sur les miennes, pour que nous consommons une fois de plus notre mariage.
# Pendant ce temps, dans la chambre de Pharôn, au troisième étage #
Pharôn Salih est allongé sur son lit, avec son peignoir en peau de panthère noire d'Afrique. Le regard perché vers le lustre, une main derrière la tête et l'autre sur son ventre. Il ne cesse de se remémorer la longue journée d'hier.
Les mille questions des journalistes, son annonce devant la famille de Kurby, sa promesse envers Sonah et ses adieux sous la pluie avec Kurby ; moment qu'il aurait voulu prolonger, mais dont l'endroit et la météo n'étaient pas dignes de la déesse qu'il voyait en Kurby. Pour lui, ce n'est pas dans ces conditions qu'il fallait lui faire passer une nuit romantique, profonde et sensuellement intense, sachant notamment que ça aurait été la "première fois" de sa bien aimée.
Il savait bien que la "première fois", devait toujours être magique, du moins dans un lit aux pétales de roses. Ce qui n'a tout de même pas sursis le plaisir qu'il a eu à caresser et embrasser ses lèvres ainsi que beaucoup d'autres parcelles de son corps cette nuit là, dans la voiture.
Mais à chaque fois que ses pensées reviennent sur SONAH, il ne sait plus où mettre la tête. Là, il se demande encore s'il a vraiment pris la bonne décision. Les vibrations de son ordinateur le sort de sa réflexion. Il se redresse, le pose sur ses cuisses et décroche l'appel vidéo. Il s'agit de Shébouel Prem Amaad, le fils du roi Sahid Prem Amaad.
– La vache. Tu dormais encore ou quoi ?! S'étonne Shébouel, mignon garçon aux yeux noirs de jais, le teint rosé ainsi que ses lèvres, des cheveux noirs mi-longs, style Jack de Titanic. Il revêt un T-shirt ajusté noir sur lequel passe trois chaînes en argent massif par son cou. Au bas, un jean et des baskets de même couleur.
– Bien le bonjour. Dit le futur prince en passant une main dans ses cheveux.
– Évidemment que c'est un bon jour. Toi tu vas te fiancer ce soir, mais tu n'as même pas pris le temps de m'en parler ? T'as beaucoup changé on dirait.
– Non. Ce n'est pas ce que tu crois. Je suis désolé. Tant de choses se sont passées et...
– Tu n'es même pas venu assister à la crémation de mon cousin Mohammed. Bon je peux comprendre que tu sortais à peine de l'hôpital mais tu aurais quand-même pu m'envoyer un petit message comme ... Allahou Akbar mon frère ! Ne cesse -t-il de glapir.
– C'est bon mon frère. C'est bon. je suis désolé. Vraiment. Encore une fois, toutes mes condoléances pour ton cousin. Ça a dû être un choc pour toi.
– Ouais bon... c'est fini maintenant. Il est parti. Y a plus rien à faire.
– Hm.
– Je t'ai appelé pour te demander, si
tu allais vraiment épouser cette Sonah Grays. Tu sais, personne ne la connait ! Elle est arrivée de nulle part au Sheikh Zaied, elle a fait l'obligation de l'embuscade qui a causé ton accident, elle fera l'objet d'un procès verbal jeudi prochain, et toi tu l'épouses aujourd'hui ! J'ai mis du temps à comprendre ce qui s'passe subitement dans ta vie mon cher. Et sans te mentir, je n'ai toujours rien compris de tes goûts en matière de fille...
– Ah ! Que vais-je bien pouvoir te dire ? Moi même je n'en croient ni mes yeux, ni mes oreilles Shébouel.
– Alors là je n'ai qu'une question à te poser.
– J-t'écoute...
– T'es amoureux de cette nana ?
– Non. Pas à ce stade. Mais je l'affectionne beaucoup.
– T'es vraiment bizarre toi. Tu pouvais au moins te contenter de tes prostituées ! Elles sont beaucoup là-bas à t'attendre depuis tes 7 ans en Allemagne, au manoir des jeunes maîtresses.
– Arrête. J'ai changé moi. Quand tu grandiras, tu comprendras.
– C'est ça. Moi je ne me marierai jamais heureusement !
– Comment ça ? Si tu veux devenir roi à la place de mon père, il va falloir te marier et offrir un fils héritier. C'est une des lois. Tu dois avoir une maîtresse à tes côtés et un fils héritier absolument.
– Justement je m'en tape. Je suis encore jeune. J'ai pas envie de devenir roi maintenant. C'est des choses de vieux tout ça ! Et c'est trop de responsabilités.
– Bahaha ! Lol.
– Moque toi. Moi je dois aller m'amuser avec mes prostituées. Je te souhaite bon courage. Et...un petit conseil au cas où ce mariage n'est qu'une mascarade préméditée par une salope...
– Hm ?
– Écoute. Peut-être que quelqu'un a divulgué cette information pour jouer et profiter de toi. C'est pas la première fois qu'autant de blagues circulent sur toi mon pote.
– Et donc ?
– Donc...joue aussi avec cette personne ! Fais lui la même blague.
– Je comprends pas.
– Tout être humain doit être libre. Tu n'es pas tellement obligé de faire ce que quelqu'un a écrit sur un bout de papier. Joue aussi avec cette personne ! Si elle a publié qu'il y aura un mariage à 18 hier, toi, publies que le mariage est annulé !
– Tu réfléchis avant de parler ? Tu as pensé aux conséquences ? Ce n'est pas si facile que ça.
– Tu veux parler de ton père grincheux. Je vois... Mais quand même...
– Pas seulement mon père. Il y a beaucoup de choses en jeu. Tellement que notre mariage serait peut-être la seule solution. Elle n'est pas n'importe qui pour moi. Elle est ma s...
– Ça c'est parce que tu es encore perturbé. Tu n'as pas encore les idées claires. Mais il sera peut-être trop tard. Fais comme bon te semble. Je tenais aussi à t'informer...que t'as intérêt à être le plus beau ce soir. Sinon je te volerai la vedette. Ta tenue est déjà prête j'espère.
– Marina va me l'apporter tout à l'heure.
– Yeah yeah ! Trop hâte ! Et change ta coupe de cheveux. Tu devrais... les tailler et faire une coupe carrée. Ça t'irait bien je trouve.
– Plouf.
– Allez je te laisse. À ce soir.
– Meshi ( d'accord). Chukran ( merci).
– Allahou Akbar... Finit Shébouel.
# PDV de Pharôn #
Et si Shébouel avait raison !? Et si je n'étais pas tellement obligé ?
* FLASHBACK *
– Bien alors écoute. Fils. Tu n'épouseras pas Sonah Grays, à une condition.
– Laquelle Père ? Je donnerais tout pour que plus juste se doive. Dit Pharôn, le regard éperdu vers son père.
– Que tu changes de camp durant l'audience. Tu dois me promettre ta loyauté; tu ne laisseras pas Sonah espérer gagner cette satanée audience. Tu dois me promettre, qu'elle pourrira en prison. Dit Jacob en posant la main droite de Pharôn sur sa tête, signe de la tradition signifiant l'importance de la promesse.
* RETOUR À LA RÉALITÉ *
Qu'est-ce que je raconte ? Je n'ai pas le choix...
Allahou Akbar...
La voix de Marina se fait entendre dans toute ma chambre. Je lui dit d'entrer. Elle pénètre accompagnée d'une femme de trentaine, blonde et longiligne, vêtue en tailleur complet de trois pièces rouges foncé, rouge à lèvre et talons aiguilles de même couleur, la totale, avec un supplément de chignon à queue de cheval avec des touches très professionnelles !
Je me rapproche d'elle jusqu'à ce que nous soyons au centre, entre mon lit et la porte.
– Maître Pharôn, le petit déjeuner est servi.
– Merci bien.
– Laissez-moi moi vous présenter cette assistante. Comme vous l'avez demandé, elle sera envoyée à Hamunaptra aujourd'hui pour accompagner la future maîtresse du manoir et ses amies au magasin su Fashion show Made In Egypte. Elle se nomme Guenièvre Aprï.
– Salam malik Oum Seigneur Pharôn Salih. Me salut-elle. Dans sa voix, elle a un accent arabe très appétissant. J'adore !
– Malik Oum Salam. Lui répond-je en joignant mes mains. Marina me rapporte quelques détails sur les possibles coûts monétaires pour les dépenses qu'elles feront au Fashion show. Elle me précise aussi que les décorations du manoir progressent déjà au cinquième étage. Je déglutis.
Elles s'en vont quelques minutes plus tard. Moi... Il faut que je prenne d'abord un bon bain à la vanille.
Je me demande si ma Kurby a dormi mieux que moi. Elle me manque déjà beaucoup. J'ai encore envie de l'avoir près de moi. Une dernière fois. Dans cette chambre. Avec moi.
# Pendant ce temps, dans la demeure de Widelman #
Érika et Francis prennent le petit déjeuner depuis déjà 30 minutes mais Johnny est toujours dans sa chambre. Érika est très pensive sur sa discussion d'hier avec Sonah. Francis le remarque.
– Quelque chose te perturbe, Érika ? Demande-t-il en posant sa main droite sur la main gauche d'Érika. Elle revient aussitôt sur terre.
– Non rien ...je... Je pense à tout ce qui nous arrive en ce moment. Je ne sais pas où mettre la tête.
– Tu sais, il a fallu beaucoup de courage à Pharôn et Kurby pour prendre cette décision. Laissons-leur du temps.
– Je m'inquiète surtout pour Sonah. Mais il y a aussi...mon...mon ex-mari. Finis-je par baisser le nez, honte de le prononcer comme ça à l'entente de Francis.
– Tu as peur de lui à ce point ?
– Il est très dangereux. J'ai peur de le croiser à la cérémonie. Depuis que j'ai appris, qu'il... Aaah laisse tomber...
– Hm. J'ai une idée pour que tu n'aies plus froid au yeux.
– Ah bon ? Laquelle ?
Je le vois se lever, après avoir pris une gorgée d'eau. Il s'approche de ma chaise et s'accroupit en posant un genou au sol, et l'autre fléchi, me regarde éperdument et dit :
– Ton ex-mari ne te regardera pas dans les yeux, si tu portes sur ton doigt, une marque d'appartenance.
– Qu'est-ce que...tu veux...dire ?
– Si tu acceptes de porter cette bague pour moi, j'en serai très heureux. Explique-t-il en retirant une des deux bagues qu'il gardait toujours sur sa mains gauche, celle à l'auriculaire pour sa défunte femme, et celle à son annulaire pour lui-même. Il retire cette de sa défunte épouse et me sourit.
– Érika Falone. Veux-tu m'épouser, moi pauvre Francis Widelman, et être la femme de ma vie pour l'éternité qui nous attend ?
Oh non. Une vague de sensations me traversent. Je suis émue. J'ai envie de pleurer.
– T'es pas sérieux...
– Je suis plus que sérieux.
– Oh mon Dieu... Gémis-je. Bien-sûr que je veux t'épouser Francis ! Finis-je par pleurer. Il me tend sa mains, m'invitant à installer la mienne. Il glisse cette bague et enclore mon majeur. Elle me va très bien, cette bague habillant une touche de cristale en forme de cœur. J'arrive pas à y croire. Je n'aurais jamais cru que je ressentirais encore ça un jour. Un beau jour.
Je ne tarde pas à me lever et à le serrer dans mes bras. Très fort.
– Je t'aime Francis... Oui je t'aime !
– Je t'aime aussi Érika. Je t'aime. Entends-je derrière mon dos suite à un bisous dans mes cheveux.
Retirée de son épaule, il essuie mes larmes et me susurre que notre mariage sera pour très bientôt. J'en suis si heureuse.
Mon cœur frémit de joie. Une joie immense. J'ai envie de l'embrasser. Je ne me gène pas. Je fais le premier pas et... après une brève seconde d'étonnement, il me serre contre lui et partage mon baiser. Notre baiser, qui devint très vite assez profond pour que je m'engourdisse contre le mur, mes bras autour de son cou, ses bras autour de ma taille.
Je me retire du baiser, toute souriante. Et ivre de ce goût qui m'a beaucoup manqué, je susurre à nouveau contre ses lèvres :
– 'Uhibuk ( Je t'aime ).
– Dans mon pays on dit : « I love you, darling »...
Je ris doucement.
– Où en étions-nous ?
# Pendant ce temps, dans la chambre de Johnny #
Johnny est toujours en pyjama satiné jaune moutarde avec chaussons. Debout près de la fenêtre de sa chambre, il profite au loin de la vue sur la ville, les gratte-ciels, les passants, les véhicules, etc...
Puis il prend son téléphone sur le chevet du lit, va dans la galerie et regarde de nouveau les photos qu'il avait faites avec Kuhu, Sonah et Kurby lors de la balade en ville. Mais à chaque reprise, il zoome sur le visage de Sonah et se perd dans ses grands yeux gris clairs, son petit nez, sa belle ligne de mâchoire et sa bouche attirante. Il se met à parler à la photo de Sonah.
# PDV de Johnny #
De toute ma vie je n'ai eu qu'une seule chance : avoir un père comme le mien. J'ai toujours vécu enfermé dans cette chambre que je connais déjà tellement par cœur, que ça ne me dérangerait pas de devenir aveugle.
Ma mère est partie en me laissant la vie. Elle a choisi de me laisser vivre au lieu d'elle. J'ai toujours eu ce sentiment en moi que tout est de ma faute si maman est partie. Papa m'a beaucoup aidé en me présentant ce psychologue. Sinon je n'aurais pas changé d'état d'esprit et ne serait-ce que ce comportement enfantin qui m'habite et ces légères pertes de mémoire.
Mais toi je ne t'oublie pas depuis de que je t'ai rencontrée. Pourquoi ? Pourquoi j'ai la sensation que tu me rends différent jour après jour, sans pourtant faire d'efforts ?
En fait Sonah, y a pas trente-six solutions. Je suis tombé amoureux de toi, c'est certain. C'est pour celà que je suis fou. Tu as créé un autre disfonctionnement dans mon cerveau né malade. Mon cœur bat tellement vite quand je te vois et je n'ai qu'une envie, c'est d'être près de toi, toucher à ta peau. Tu es toute jolie et grincheuse à la fois. Tu es si forte et... impressionnante et... délirante ! C'est quand tu me déteste que je te trouve encore plus mignonne, plus séduisante.
Mais c'est ça le problème. Tu l'as dit. Je ne suis certainement pas le genre de garçon avec qui tu sortirais. On est si différents et... Tu dis tout le temps que je suis bizarre. Et c'est ma nature!
Au début je ne te connaissais pas. Mais très vite, tu t'es ajoutée à mes raisons de vivre. Et parmi tous les mensonges que je peux me créer à moi-même, toi Sonah Grays, tu es mon unique vérité. Je t'aime tellement fort.
Mais comment te l'avouer ? Tu es maintenant si intouchable. Si inaccessible.
Alors je pleure car ce soir,
tu seras la fiancée de quelqu'un d'autre...
Fin du chapitre 63
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Coucou les amis 🤧
Alors ? 😏Les choses avancent vers le pire ou vers le meilleur selon vous ?
Dans tous les cas, j'ai le plaisir immense de vous annoncer que le dernier épisode du Tome 1 de la série The Unstoppable, sera publié bientôt. J'ai divisé ce dernier chapitre en plusieurs parties pour diminuer la longueur.
Je vous souhaite déjà une bonne lecture d'avance pour le dernier épisode,
" Samedi Soir " divisé en 9 parties, à compté du chapitre suivant ✨
J'ai hâte de vos retours. D'ici-là, portez vous bien ❤️
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