Ceinture

Attention :   coup de feu.

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- Mesdemoiselles Sonah Grays, Kurby Falone, Kuhu Patel et monsieur Johnny Widelman, vous êtes en état d'arrestation.

Et merde...

PDV DE SONAH

Vous vous demandez sûrement ce qu'il s'est passé. Je vais vous faire un Flashback rapide.

- Mais putain, y a rien à comprendre ! Éloigne-toi d'moi ! Ai-je prévenu avant de déguerpir en courant.

- Hey ! Sonah, t'en va pas s'il-te-plaît. Sonah ! Attend !

- Arrête de me suivre Johnny !

- Je ne veux pas !

- Va-t-en je t'ai dit !! Me suis-je retournée en dévoilant à Johnny mes yeux devenus contaminés, un marron périmé. Je voyais à l'occasion ses yeux devenir vert-noir. Mais je n'y prêtais pas attention. Je me sentais faible. J'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Je voyais tellement flou.

- Pourquoi tes yeux ont changé de couleur ? Qu'est-ce que... pourquoi tu...tu as des vertiges ? Sonah ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Posait-il rapidement. Je n'avais pas de réponse pour lui tout de suite. Un mal de tête énorme m' assouvissait à sortir des étincelles de mots, de phrases qu'il ne pouvait pas comprendre. Des souvenirs qu'il ne pouvait pas voir. À travers mes propres yeux, je revoyais cette maison qui brûlait, sans que je ne puisse faire un moins que rien. À cause d'Antonio, qui m'avait achetée comme sa propriété ensuite. Ma peau était devenue si rouge et j'étais devenue folle à pleurer, mais mains sur mes oreilles pour ne plus entendre les explosions et les coups de feu qu'il y avait eu ce jour là. Mes parents adoptifs criant à l'aide dans la maison en flamme.

- Sonah, répond moi s'il-te-plaît ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Je t'ai fait quelque chose de mal ? Pourquoi dis-tu toutes ces choses étranges ? Je ne vois aucune maison brûler... où ça ?

- Ils ont tué mes parents Johnny ! Ils ont tué mes parents... Ils ont tué mes parents !! Me suis-je acharnée avec larme, et tensions, alors que nous sommes devant la porte de sortie, la lumière externe diminuant la pénombre du seuil intérieur.

- Qui ? Qui a fait ça ?

- Mohammed... Mohammed Amane a tué mes parents adoptifs... Il les a tué Johnny... Ai-je finis en sanglots, me laissant adossée sur un mur, les mains sur les oreilles toujours. Le visage renfermé. Je ne peux pas décrire ce que pensait Johnny car je ne le voyais pas. Mais je me suis sentie pour la première fois en paix lorsqu'aussitôt il m'avait prise dans ses bras. Je bougeais, je hurlais pour qu'il me laisse tranquille. Il ne me laissait pas. Je ne sais pas comment, mon cœur avait peu à peu commencé à s'apaiser. Je le serrais aussi dans mes bras en versant des larmes. Tout ce que je savais néanmoins, c'est qu'il me fallait absolument mâcher une feuille de tabac pour que la nicotine prenne le dessus sur les effets de la cocaïne. Du moins, c'est ce que je pensais.

Certainement ayant senti que je m'étais calmée, il m'a redressée sur le mur et sa saisi mes mains tendrement et s'est mis à les caresser comme pour me réconforter. Chose étrange, elles ont arrêté de trembler après quelques secondes !

Mon envie de meurtre avait disparu pendant que Johnny me gardait près de lui. Tel un poisson qui regagne l'eau, le milieu où il se sent vivant, où il n'ettoufe pas. Ça ne m'était jamais arrivée que cette allergie s'estompe aussi vite. Moins un, il n'aurait plus manqué que je le tue une fois au paroxysme de mon traumatise que réveille mon allergie. Johnny serait-il un sorcier ?

- Sonah. Je suis très triste pour moi. Je suis désolée. Et quand tu pleures comme ça, j'ai mal aussi. Ça me rappelle ma maman. Écoute disait-il en portant mon visage en coupe, tu devrais quand même essuyer tes larmes. Tu sais pourquoi ? Parce qu'il y a encore des gens qui t'aiment dans cette vie Sonah et j'en fais partie. Tu as encore une famille qui sera toujours là pour toi. Et tes parents sont sûrement fiers de la femme forte que tu es devenue Sonah. Tu m'entends ? Me disait-il alors que je me perdais en parallèle entre ce qu'il me consolait, et les effets de l'allergie qui disparaissaient.

- Johnny... Ai-je sorti d'une voix frêle qui suppliait de ne pas me laisser.

- Sonah, je... Je suis là. T'entends ? Je vais pas t'abandonner. En aucune façon. Parce que je me suis rendu compte que tu es très importante pour moi Souki.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi tu dis toutes ces choses ?

- Parce qu'elles sont vraies. Sonah j'ai... j'ai besoin d' toi.

- Tu devrais t'éloigner de moi. Et...oublie ce qu'il s'est passé. Je t'en pris. Il ne s'est rien passé. C'est pour ton bien. D'accord ? Ai-je dis en reculant. Je voulais qu'il voit la réalité, comme moi.

- Non Sonah. S'il-te-plaît. Tu ne peux pas me demander d'oublier ce qu'il s'est passé. Tu peux me parler. Dis-moi ce qui ne va pas.

- Je ne comprends pas qui tu es. Depuis ma naissance, tu es le seul homme qui ait réussi à me libérer de mon allergie sans que je ... Tu... Qui es-tu dis-moi ?!? Et pourquoi je sens que je tombe amoureuse de toi Johnny ? Ça me perturbe et tu ne sais pas à quel point. Je ne devrais pas être là, à te parler. J'étais sensée te tuer, mais tu m'as encore soignée !! Me suis-je plainte en ressentant que mes yeux étaient redevenus gris clairs.

- Je ne suis pas sûr de comprendre.
Tu...tu as essayé de me tuer ! ?

- Oui ! Figure toi qu'au musée, tu n'étais pas tombé dans les pommes par hasard. Je voulais te jeter par la fenêtre !! Oui moi !

- ***

- Et là encore, je ne voulais pas te tuer, mais j'ai failli le faire parce que je suis allergique à la cocaïne. La cocaïne me rend folle !! Oui j'ai failli te tuer de mes propres mains Johnny !!

- ***

Et là, je n'arrivais pas à comprendre si c'était de la confusion dans son cœur, ou dans son esprit. Peut-être les deux. Mais je venais à peine de me rendre compte que j'avais sorti de ma bouche, quelque chose qu'il ne fallait peut-être pas.

Il a juste baissé un regard inquiétant en un instant, semblant chercher un point sur le plancher.

- John... N'avais-je pas terminé en tendant ma main vers lui car il l'a évitée et s'est écarté doucement en arrière, sans me regarder.

J'ai eu un lourd pincement au cœur à ce moment là, un remord intense. Ça a fait un bruit que moi seule j'ai entendu. Serait-il blessé d'apprendre ça ? Il ne devrait pas car il ne sait encore rien de moi ! Juste ça !

Et c'est là que j'ai tourné la tête un moment pour empêcher une larme de trébucher à nouveau.

Je n'aurais jamais pensé en levant les yeux, à ma droite, que je verrais Xénon, le bras droit d'Antonio Ferreras, assis sur un fauteuil rouge près des cocktails, et qu'il me regardait depuis un moment. Ses cheveux rouge et noir assemblés jusqu'à sa nuque avec du gel, avec deux ou trois mèches délibérément rebelles traçant les contours de ses yeux bleus clairs. Son tatouage de scorpion noir qui depuis son coup ne détaille que la queue venimeuse, car le reste était certainement invisible sous son costume trois pièces rouge sang comme il l'adore. Je ne parle même pas de ses chaussures en or, et son sourire sauvage qui ne laissait pour autant pas toujours deviner ses pressentiments.

Vous l'aurez deviné. J'ai une fois de plus perdu la tête. J'ai su, que AF aussi saura dans pas longtemps, que moi sa propriété, je suis toujours vivante. Non. Il fallait absolument que je m'enfuis.

- Johnny... Tu m'écoutes ?

- Tu...tu as vraiment essayé de me tuer ? Avait-il demandé en me regardant avec des yeux larmoyants.

- Non. Non Johnny. C'était une blague. Je voulais te taquiner. Même cette histoire de cocaïne. C'était une feinte ! Une blague ! Allez! C'est moi, Souki ! C'était une blague, je le jure.

- T'es sûre !?! Avait-il demandé d'un air dubitatif.

- Mais oui ! Regarde, je vais bien. T'es pas le seul à faire des blagues. J'ai fais une crise à propos de mes parents. Mais tu m'as consolée et je vais mieux.

- Je ne suis pas convaincu.

- Je suis ta Souki Johnny.

- Mais tu... N'avait-il pas fini car, j'ai sauté sur lui pour l'embrasser à nouveau, passionnément. Surpris au début, il m'avait finalement prise dans ses bras aussi, pour que nous partagions mieux le baiser à nouveau. Je savais bien que je l'avais fait sous le regard de Xénon, et lui aussi. Ce qui voulait dire, qu'Antonio me punira pour celà.

Mais je m'en fichais. Johnny était avec moi. Et c'est tout ce que j'aimais vraiment ressentir. Je me suis séparée du baiser un instant pour lui dire :

- Je crois que je suis tombée folle de toi Johnny.

Il a sourit sincèrement avant de demander, l'air amoureux :

- C'est vrai ?

J'ai affirmé en hochant la tête.

- Hey vous deux là ! Qu'est-ce que vous faites toujours dans ce genre de positions , on peut savoir à la fin ?!

Nous nous étions retournés, surpris des bras croisés qu'affichaient Kuhu et Kurby. Soudain gênée, je baisse la tête en me retirant des bras de Johnny.

- Ne vous en faites pas, on ne faisait rien de mal. A dit simplement Johnny avant que je n' aperçoive enfin Xénon descendre de son fauteuil et marcher vers nous. Oh non. Non non non non non non non non non !!

- En tous cas, devinez quoi ? Je me suis faite draguée par un type qui veut absolument mon numéro. On juste danser et il en veut plus ! Si vous aviez vu comme il insistait ! Alors je lui ai dit que j'allais me rafraîchir au toilette. Il m'attend pour deux minutes. Mais c'est une tactique pour fuir alors... est-ce qu'on peut rentrer maintenant ? S'il-vous-plaît...? Raconte Kuhu alors que Kurby arbore un sourire moqueur.

- Heum...j'crois qu-c'est une super idée ! Allons-y ! Et... c'est moi qui conduit ! Volubile-je en voyant maintenant Xénon jouer des coudes entre la foule jusqu'à nous. J'ai fouillé dans les poches de Johnny.

- Hey, mais...je crois que je ferais mieux de conduire, tu ne te sens pas bien Sonah... S'inquiétait Johnny alors que j'avais trouvé la clé.

- C'est bon. On y va.

Sans perdre plus de temps, j'ai couru jusqu'à la voiture à l'extérieur. Ils m'avaient suivie apparemment. Mais nous n'avions plus les même objectifs. Ils voulaient rentrer à la maison, moi je voulais fuir Xénon. Johnny s'est assis devant avec moi, les filles derrière.

- Pourquoi es-tu si pressée de conduire Sonah ? Demande Kurby.

Moi, ayant fixé l'entrée du Cairo Festival City pour voir Xénon me sourire sereinement, je lui ais répondu :

- Accrochez vos ceintures. Sonah Grays est au volant. Ça va barder. Ais-je susurré d'une voix rauque d'alcool, avant de démarrer et mettre le champignon, les faisant crier tout le long du trajet car, ma vitesse était sans limite. Ils avaient si peur. Ils étaient tous scotchés sur leur sièges. Je crois que l'adrénaline n'est pas fait pour eux.

- Waaououououououououhhhhhh trop cooooooooooool !!!!!!!!!

Ah ! Sauf Johnny apparemment. Ça m'fait rougir et accélérer encore plus.

Je regarde dans le rétroviseur externe à ma gauche, et la voiture de Xénon nous suit à la trace. Une Lamborghini Gallardo rouge sang, signée sur la plaque : AF. Encore une voiture d'Antonio.

Et merde. Comment je vais faire ? Je ne peux pas aller directement à la maison. S'il découvre où je passe mes nuits, les autres seront tous en danger. Je crois que pour les protéger, je vais devoir les emmener soit chez Jazeera, soit au boomkurs où on garde quelques armes clandestines, vers Memphis. Mais... Il vaut mieux qu'ils n'en savent rien, me suis-je dis. Trop de pensées me taraudent l'esprit.

- Sonah ! Pourquoi tu vas si vite ????! Entends-je se plaindre Kurby derrière mon dos.

- Je crois que le dragueur de Kuhu nous suit. C'est peut-être un psychopathe. Il faut qu'on mette la gomme. Mens-je en criant de même. Les rugissements des pneus combinés au crissement du frein que j'ai activé pil poil avant de violer un feu rouge ne s'est pas ignoré des autres caisses autour.

Mais Xénon est juste derrière nous. Mon téléphone vibre. Mais je ne le prend pas. Il est dans ma poche. J'ai peur que ce soit lui. Ça ne m' étonnera pas si c'est Xénon. Ces vampires ont une technique pour connaître les numéros téléphoniques des gens.

Je fais une crise lorsque je vois par le rétroviseur, ses fars qui sont braqués sur notre voiture. J'ai fait exprès de klaxonner deux fois, et il a confirmé en éteignant ses fars. Et merde. Il m'a confirmé qu'il est là pour moi.

C'est la langue des signes de nos bagnoles. Enfin...les disciples d'Antonio.

- Sonah, est-ce que ça va ? Demanda Johnny.

Soudain, j'ai entendu le moteur de la Lamborghini gronder. Oh non. Xénon compte se mettre à côté de nous. Je ne peux pas laisser ça arriver. La sécurité de Johnny, Kurby et Kuhu est entre mes mains maintenant. Alors je m'en tape du feu rouge. Je l'entrave et multiplie la vitesse. Xénon a fait de même.

Oh non non non non non non !!!!

Comme si ça ne suffisait pas, les Sirènes de police se font entendre derrière moi. Derrière Xénon. Oh, mais non. Ils sont derrière nous! Xénon leur a échappé. Mais comment ? Il était juste derrière moi !!

- Oh non la police !!! Crie Kurby. Sonah, arrête tout de suite cette voiture !! Vite !

- Sonah, tu devrais t'arrêter. Si tu t'arrêtes, ils ne seront pas sévères avec nous. M'explique l'avocate.

- Ma voituuuuuuuuuuure !!! Hurla Johnny en désignant devant du doigt. Dès que j'ai tourné les yeux, j'ai pressé le pied sur le frein, et oui, nous avons heurté quand même la Land cruiser blanche devant nous. Mais il était hors de question que je laisse le volant. Nos fars ont été touchés mais notre véhicule a violemment tourné sur elle même tandis que je la soutenais dans ce champ magnétique, les pneus laissant des traces noires sur le goudron pendant qu'on tournait sur nous même au moins cinq fois , jusqu'à ce que les fesses de la caisse aient choqué un poteau électrique posté sur un passage piéton. Les cris de mes amis accompagnaient cet accident assourdissant tandis que la Land cruiser se demandait encore comment payer les réparations. Ni une ni deux, j'actionne une foulé, puis une marche arrière avant de faire retourner la voiture et mettre la gomme comme jamais. Nous roulons maintenant à la direction opposée, les voitures de police derrière nous s'entrechoquant les unes aux autres.

Je sais. C'est dément.

L'adrénaline est à son comble. Pour moi.

- Trop coooooooooooooooool !!!!!!! S'amuse Johnny en hurlant. Je revois un ados qui n'a jamais fait ce genre de trucs.  Mais cette fois-ci, ça m'excite encore plus et me donne envie de l'embrasser.

- Tu as pété les voitures de police. Tu auras des problèmes Sonah. Arrête moi cette bagnole !!! M'ordonne Kurby en constatant qu'une autre vague de voitures de police sont à nos trousses.

- Kurby a raison. Tu devrais arrêter la voiture Sonah. S'il-te-plaît... Réitère Kuhu.

Mais j'ai pas envie d'aller en prison ! Hors de question Kurby. Je vous ai mis en danger. Xénon me retrouvera. Je ne peux pas m'arrêter.

Je continue sans m'arrêter. Je vois un couloir. C'est peut-être un raccourci. M' étais-je dite. Mais non, ce coin est vide de monde. Il y a juste une station service offrant une lumière verte à l'ensemble de la route, et brimant la lumière blanche d'un magasin fermé.

- Sonah, arrête toi. Les filles ont raison. Les conditions seront plus graves si tu vas plus loin et que nous continuons à fuir.

- Johnny...

- S'il-te-plaît, tu devrais t'arrêter.

- Je ne veux pas aller en tôle.

- Hahaha ! Mais qu'est-ce que tu racontes ? Personne n'ira en tôle.

- Mais pourquoi tu ris ? Je suis sérieuse ! Je ne...

- Tu en as assez fait. Ce qu'on va faire maintenant, c'est juste les laisser nous menotter. On  sera en tôle pendant quelques minutes et après, mon père viendra nous sortir de là. Sans soucis.

- Mais...

- Les agents vont penser qu'on est juste des ados dégénérés qui ont trop bu et ont pris le volant ! C'est tout !

Je ne suis pas convaincue. J'ai surtout peur pour mon visage. Je ne veux pas qu'ils me reconnaissent. Mais la façon dont Johnny le dit me fait freiner la voiture. Il est si confiant. Il n'a pas peur de faire quelques minutes en prison. Alors pourquoi j'aurais peur ?

J'arrête le moteur. Ma respiration est forte. Je stresse pour tout. Les policiers garent leurs voitures. Mais le regard tendre de Johnny avant qu'on ne descende m'a rassurée un peu.

Et voilà. Là, nous sommes en cellule au commissariat de Downtown Cairo. On nous a d'abord pris en photo et on s'est fait enregistrés, et nous voilà. Je suis juste heureuse que la police ne me dévisage pas. Ce qui m'étonne un peu vu que je suis sensée être célèbre après avoir sauvé le Sheikh Zaied aux côtés du maître Pharôn. Mais bon.

À part ça, tout beigne. Kuhu et Johnny sont en train de discuter avec moi sur l'effet de l'adrénaline de tout à l'heure. Ils disent avec enthousiasme que c'était trop la bombe et qu'on devrait le refaire un jour mais sans griller un feu. Kuhu pensait vraiment que c'était pour fuir le psychopathe qui l'avait draguée. Tant mieux si ils ne soupçonnent rien d'autre. Et pour une fois, Kurby était d'accord. Mais je crois qu'elle a plutôt l'esprit ailleurs. Quelque chose ne va pas. Elle est adossée dans un coin sur les barres de fer, bras croisés et le regard terne vers le sol rempli de lestes foins comme si les prisonniers étaient des chevaux. Nous remarquons vraiment qu'elle n'est pas avec nous.

- Je vais voir ce qu'elle a. Chuchote Kuhu avant de partir.

Johnny et moi nous nous regardons. Avant de rire doucement. J'ai failli bousiller sa voiture.

Je croise les bras pour retenir toute mes émotions après cette longue journée. C'est fou ! On est en prison mais on est relaxes. Sans savoir pourquoi, je rougis. Je me sens différente. Je crois que cette bande a une influence bizarre sur moi. Je ne devrais pas être en train de rougir mais d'assassiner des ennemis qu'Antonio m'enverrait tuer. Et coucher avec lui après chaque gala avec ses amis, ou chaque mission de la plus haute importance réussie, ou après des séances d'entrainement en salle de sport avec lui.

Là j'ai l'impression d'avoir une vie plus simple, plus convertie, et honnête. C'est une transition tellement étrange ! Le plus étrange, c'est que mon chez moi ne me manque pas. J'espère que Johnny ne découvrira jamais, qui je suis vraiment. Et eux tous d'ailleurs.

PDV de Kurby

- Kurby ? Qu'est-ce que tu as ? On s'est bien amusés pourtant ? Vient me demander Kuhu en adoptant la même position que moi.

- Je vais bien ne t'inquiètes pas. C'est juste que, l'adrénaline... j'ai encore un peu de vertiges, à part ça ça va très bien. C'est cool...t'en fais pas pour moi... Réponds-je d'une voix ivre et fatiguée, tête baissée comme si je dormais. Je sais pas trop ce qui m'arrive. C'est dingue. Il y a eu trop de folies, trop d'émotions pour aujourd'hui. Je me préparais tranquillement pour aller à mon entretien d'embauche que j'ai raté en me faisant kidnappée. Et ainsi de suite. Toutes ces choses étranges sont arrivées depuis que Sonah est apparue dans ma vie. Je me demande, si elle a un lien. Après, je finis par m'ennuyer à la soupçonner.

- Humm, toi, tu as pris un verre de trop...hein ? Glousse ma fofolle en me poussant gentiment l'épaule.

- Toi, tu dis n'importe quoi... Dis-je en pouffant de rire avant de lever la tête et voir...Maman !?!? Et Francis ?!

- Ils sont là. Oh Dieu soit loué vous allez bien... Soufflait maman avant de se diriger vers moi en trombe. Elle a essayé de me prendre dans ses bras à travers la cellule, mais... impossible.

- Maman ?!?

- Maman !?! S'ajoute Sonah en se rapprochant.

- Papa !?! Vient s'ajouter Johnny également.

- Tante Érika !! S'exclame Kuhu.

- Vous quatre. J'ai deux mots à vous dire.

- Maman... c'est pas ce que tu crois ! Je peux tout t'expliquer...

- Non, tout ça c'est ma faute maman. Ne blâme pas Kurby, elle n'a rien fait. Se lance Sonah. Waouh ! Elle reconnait ses erreurs maintenant ? Incroyable cette Sonah.

- Vous pouvez me dire ce qui vous a pris de griller un feu rouge ? Ça va pas ? Vous vous croyez vraiment une bande d'adultes avec ce genre de casiers judiciaires ?! Ma parole ! Non mais, j'ai quatre enfants adultes qui n'ont même pas pensé à ce que je ressentirais en recevant cet appel ? Pas un pour raisonner l'autre ? Et toi Kuhu ? Toi aussi tu as laissé faire !! Et toi Kurby qui est sensée être la plus droite ici, qu'est-ce qui s'est passé ? Et puis, qui était au volant d'abord ? Balance maman, très en colère apparemment, pendant que Francis règle notre caution.

- C'est moi tante Érika.

Whaou ? Elle est devenue honnête en plus !? Non, elle est pas normale cette Sonah.

- Non. C'est moi, maman. Défend Johnny. Wow ! Pourquoi prend-il la place de Sonah ? Protecteur ?
C'est moi qui était au volant. Je suis désolée maman.

- Mais...

- Si c'est moi. Interrompt Johnny à Sonah. Pardonne moi maman, j'ai fait une crise aujourd'hui. J'ai failli avoir un trou de mémoire au volant et je n'ai pas fait attention au feu rouge à ce moment.

- Mais pourquoi Sonah a dit que...

- Elle a menti pour me protéger maman. Elle a été très gentille avec moi depuis ce matin. La vérité, c'est que j'étais au volant. Voilà tout.

- Orh Johnny... S'adoucit maman. Eh ben dis-donc !!? Johnny a plus d'effet sur elle que moi ! Je crois que je suis jalouse... Bon allez...ça va. Le psychologue t'attends déjà alors tu vas rentrer avec ton père. Moi je vais ramener toutes ces filles là. D'accord ?

Johnny et Sonah se partagent un regard. Humm... Ces deux là se disputent sans cesse. Et maintenant...

En tous cas...

Deux minutes plus tard...

Nous voilà dehors. Dans une pénombre qui ne l'est pas tellement grâce à la lumière périmée que nous octroie ce lampadaire.  La Land cruiser marron foncé de Francis est garée. Et derrière elle, la voiture de Johnny revenue de la fourrière.

– Vous êtes privés de pizzas pendant une semaine les enfants, pour la peine. Dit gravement maman. Nous voilà qui marmonnons en chœur des Ooooh noooonn.... !!!!!! Y avait pas pire comme punition 😭et elle le savait parfaitement cette femme !

– Papa, dis quelque chose, pitié ! Tu peux pas me faire ça ! Elle parle d'UNE SEMAINE ENTIÈRE !!  Se plaint Johnny avec des gestes digitaux de désolation.

– Votre mère a parlé. Ça vous apprendra à frimer la nuit en violant des feu rouges.  Enchérit Francis, la voix semblant neutre mais dont l'expression faciale dénote bien l'accord. Quel homme calme !

– Pas la pizza quand même !! Pitié tante Érika. On vous demande pardon. Ça ne se reproduira plus.. supplie Kuhu en joignant ses mains dans une étreinte oppressante.

– Non c'est hors de question. Allez. Dites-vous au-revoir. On rentre. 

Oh non. Pas la pizza quand même ! Tout ça à cause de ma chère "nouvelle sœur "  Sonah Grays. Merci beaucoup 🙏

Bon les filles. C'était une journée incroyablement fantastique. Je ne l'oublierai jamais. Merci beaucoup. Je peux vous faire des câlins ?  Clame Johnny en écartant déjà ses longs bras  sculptés tels que sa taille de basketteur. Je suis si petite devant lui que je lui arrive presque aux pecs. Sonah, maman, et Kuhu lui arrivent au torse au moins. Francis lui arrive presque aux épaules.

Et voilà Kuhu qui se porte volontaire. Ils se serrent très fort en même temps qu'elle le remercie intensément pour cette journée, toute ces découvertes sur l'Égypte antique, la statuette de Néfertiti, les armoiries des âges baroques, et tous ces endroits fabuleux visités, ces quartiers différents et surtout, le spectacle ancestral de la danse du ventre au Cairo Festival City.

Puis vient mon tour d'embrasser Johnny. Je reconnais, cette journée, c'était la bombe. Même si j'ai raté mon entretien d'embauche, je n'ai certainement pas passé une si horrible journée à part, mon kidnapping, et lorsque je suis tombée dans les pommes au musée Gayer-Farukhân.

En parlant de ça. Est-ce que Nzogho a finalement lâché l'affaire ? Tout ça est si étrange ! J'ai tant de pensées à gérer depuis que Sonah est arrivée dans ma vie.  Au final, je ne saurai peut-être jamais si elle est El Caijo que j'ai vu dans le téléphone du tyran, ou pas.

Je suis saine et sauve pour mon Pharôn Salih.  Je veux que seule cette pensée puisse compter ce soir.

Chose étrange, c'est au tour de Sonah d'embrasser Johnny. Mais... Ils se lancent plutôt un regard intense. Un regard qui en dit certainement long. Qu'est-ce que j'ai raté entre ces deux là ? Humm suspect. Finalement, Johnny la serre dans ses bras et après hésitation, elle le serre aussi.

C'est moi ou elle rougit ?

Peu importe.

Johnny monte dans la voiture, en route avec son père pour sa séance à domicile avec son psychologue, monsieur  Martin Standers.

C'est à notre tour de monter dans la voiture de Johnny, que Maman ramènera chez eux après nous avoir déposées. Je penses que Johnny la fera réparer d'ici demain. Il tient assez fort à sa caisse. En même temps, qui ne tiendrait pas à sa caisse. S'il faut ne serait-ce que parler des millions dépensés pour une merveille !

Maman n'a plus trop l'air fâchée. J'ai choisi de m'asseoir derrière avec Kuhu. Elle s'écrit sur Instagram avec Kénol. Moi je regarde à travers la vitre. Maman est concentrée sur la route. Et Sonah aussi apparemment, assise devant avec maman. Je ne peux m'empêcher de me demander à quoi elle peut bien songer. Elle m'a si l'air mystérieuse.

– Les filles, excusez-moi, nous allons passer par Talaat Hard.

– Pourquoi s'arrêter au restaurant ? Demande-je.

– J'ai un colis à récupérer.

– Pas de problèmes.

Oh ! Je me souviens que Talaat Hard est le lieu où je suis sensée être au soi-disant restaurant avec Pharôn. L'histoire d'un dîner romantique juste pour berner Nzogho. Est-ce qu'il s'y rendra tout de même ? Oh, je recommence à stresser. Putain. Et si... Et si Nzogho vient quand-même sur les lieux ? Qu'est-ce que je vais faire ? Je n'ai encore parlé à personne de ce qu'il s'est passé. Est-ce qu'il va me tuer ? ...

🔔🔔🔔🔔🔔

Ce bruit me sort de mon imagination. Mon téléphone sonne et... Pharôn ?!?

Je ne sais pas pourquoi mais, j'hésite un peu avant de finalement décrocher. Mais ramener cet appareil près de mon oreille me demande un effort colossal. Je réussis finalement. Dès qu'il dit :

– Bien le bonsoir mon amour. Avec sa voix mielleuse et presque rauque, je sens mon cœur recommencer à battre. Comme s'il avait fait une pause et que je ne m'en étais pas rendue compte d'à quel point j'étais stressée.

– B...b..b.. bonsoir... Sors-je avec rougissement et timidité.

En seulement trente secondes, je me suis sentie mieux. Je ne pensais plus à toutes ces choses étranges. La conversation a tournée au racontage de cette longue journée. Bien-sûr, je... Je lui cache la partie entre Nzogho et moi. Je crois que c'était juste un mauvais rêve. Je ne veux pas l'inquiéter pour rien. Je n'imagine pas sa réaction. Lui aussi me raconte sa journée.

Je suis choquée d'apprendre qu'il a levé la main sur un avocat, pour défendre l'honneur de Sonah !! Ça me fait peur de savoir que Pharôn soit capable de se mettre si en colère, et facilement explosible au point de lever la main sur quelqu'un !! Je ne l'ai pas connu comme ça en Allemagne. Ça veut tout simplement dire qu'il tient déjà énormément à Sonah.  Mais pourquoi ?  Je...je ne sais pas si je suis dans le déni ou si je commence à être jalouse de cette fille !!  Pharôn a giflé un avocat pour ELLE ! Je me demande jusqu'où il serait alors capable d'aller pour elle.  Jusqu'à  "Tuer" ,   n'est certainement pas la réponse que je veux entendre.

Mais je ne lui pose pas la question. Je déglutis et essaie de ne pas imaginer plus qu'il ne faut. Ce n'est pas le moment. Il dit qu'il ne sait pas comment cette colère a pu monter à ce point alors que l'avocat insultait le nom de Sonah.  Je l'écoute, mais mon cœur me signale une alerte.

Je le sens...s'éloigner...de moi.

PDV de Sonah

Nous faisons halte à Talaat Hard. Sans cesse , je repense à ce qu'il s'est passé avec Johnny dans ce vestiaire des hommes. Dans le monde des humains, il est logique qu'une certaine relation sérieuse et fidèle commence de manière officielle après ce genre de sentiments avoués, jusqu'à ce qu'arrive ce qu'ils appellent  " le mariage".  Mais je ne connais pas tout ça ! J'ai certe la peau humaine, mais je ne suis pas du monde des humains. J'espère que ça n'arrivera jamais. Je dois garder à l'esprit que Johnny serait en danger avec moi. Ce qu'il attendra de moi pour la suite est impossible. Et oui, j'appartiens déjà à Antonio Ferreras. Et il est déjà au courant via Xénon que je suis vivante et saine. Ce qui veut dire qu'il me retrouvera très bientôt, si je ne quitte pas le Caire. Si je ne quitte pas Hamunaptra. Si je ne fugue pas ce soir. Je crois que j'irai chez Jazeera pour un p'tit moment. Avant de trouver un moyen pour quitter l'Égypte.

Maman descend de la voiture et prend une clé dans son sac à main noir et s'en va. J'ai observé ses gestes et ses expressions durant tout le trajet, et je vois bien qu'elle cache quelque chose. Un truc ne va pas. A-t-elle des problèmes ? A-t-elle reçu une mauvaise nouvelle ? Tous ses gestes sont spontanés et brusque. Elle tremblait même un peu pour choisir la bonne clé. Et elle regardait deux fois toutes les 30 secondes sur le rétroviseur externe à sa gauche, comme si elle avait peur d'être suivie.

Hmm. Je vais lui demander ce qu'il ne va pas plus tard. Peut être qu'elle est juste encore en train de se remettre du stresse énorme qu'elle a dû ressentir, en recevant l'appel du commissariat concernant ses 4 enfants derrière les barreaux 😂. Ça me fait quand même marer.

Mais un klaxon longiligne et assourdissant me fait arrêter de rire dans ma tête. Nous toutes, nous nous retournons sur nos sièges et... Oh non. Non. Non non non non non non non non non non non non non non non non non !!! Comme si ça ne suffisait pas ! Qu'est-ce que la voiture de Nzogho fait ici ??!

Il est là, derrière nous, à 5 mètres de notre position. Si jamais Kurby le voit ici, alors elle va penser que son plan a fonctionné !! Mercredi !!!

PDV de Kurby

Mais... qu'est-ce que...

– Hey ! Pourquoi cette bagnole fait du bruit ? On...on dirait qu'elle nous vise !  Se plaint Kuhu en retirant ses écouteurs.

Je crois que ... Non. Ne me dis pas que c'est Nzogho ! Sans réfléchir je regarde vers Sonah et...son téléphone sonne. Sur le reflet que renvoit sa vitre je peux constater que c'est un numéro inconnu. Elle met du temps à répondre comme si elle hésitait ou avait peur. Qu'est-ce qui se passe ? Ne me dis pas que...

– Allo ? Qui est-ce ?  Répond-elle finalement.

Mais la personne à l'autre bout du fil ne fait aucun retour apparemment car elle ne cesse de demander de qui s'agit-il. Mes sourcils se froissent. Non. Je ne veux pas conclure ce à quoi je pense. Sonah n'a pas pu faire ça. C'est impossible.  Je refuse de croire que Sonah est El Caijo, que c'est elle qui a envoyé Nzogho me tuer, et qu'il est là, au faux rendez-vous que j'ai menti, pour récupérer son argent.  C'est forcément lui qui appelle car, je lui avait dit qu'une fois au rendez-vous, il devait appelée sur un numéro, et j'avais fait exprès de lui remettre le numéro de Sonah pour vérifier. C'est forcément lui !

Je sens de la buée dans mes yeux. Je raccroche à Pharôn au nez. Je n'aurais pas pensé que Sonah me détesterait au point d'engager quelqu'un pour me tuer, et d'avoir le courage de passer toute une journée avec moi en ville, et me regarder droit dans les yeux comme une innocente !! Comment peut-elle prétendre être ma sœur ?! Comment a-t-elle osé essayer de me tuer !?

Non. Elle est dangereuse. Elle est pire que ce que je crois.

– Heum... Kurby ? Il...il faut qu'on parle.  Me lance-t-elle d'un air tressé en se retournant légèrement de son siège.

– Qu'on parle ?!

– Il faut que je t'avoue quelque sorte.

– Que tu as essayé de me tuer ?! Ouais j'suis au courant figure toi. Balance avec un ton brutale. Je m'étonne de la tonalité de ma voix, mais je reconnais le goût amère dans ma bouche.

– Hey ! De quoi tu parles Kurby ? Pourquoi tu lui parles comme ça ? Me demande Kuhu.

– Pourquoi tu dis ça Kurby ? Je n'ai jamais essayé de te tuer. J'te jure.

– Tu l'avais déjà tenté au Sheikh Zaied en me remettant un revolver vide !!

– C'était pour respecter un pacte avec Césaire. C'était pour te sauver la vie !

– Ah ouais ? Donc tu vas me dire que là, c'était pour respecter ton pacte avec Peter !?  Pour me pourrir la vie !!

– Mais qui est Peter ?!?

– Le connard que t'as envoyé pour le tuer espèce de sale menteuse !!!

– Hey ! C'est quoi toutes ces insultes, Kurby ? Et pour qui est cette voiture qui ne fait que klaxonner là-bas ?  Vient s'ajouter maman après avoir déposé une petite enveloppe dans la boîte à gants.

– Descends de la voiture Sonah.

– Hein ?!?

– Hein ?!?

– Quoi ?!?

– J'ai dit de descendre de cette voiture Sonah !!!  Hausse-je encore plus fort.  Maman, appelle la police. Il y a deux personnes à renvoyer en prison ce soir.

PDV de Sonah

– Quoi ?!?  Semble s'indigner maman plus que moi.

La situation commence à déraper. Je ne veux pas retourner en prison. Non! NON !

Il faut que je joue un grand jeu pour me sortir de là. Je ne veux pas que la vérité sur moi éclate maintenant. C'est beaucoup trop tôt. J'ai fait une énorme erreur en essayant de tuer Kurby ce matin. Ça me rattrape. Mais il est hors de question que je récolte la monnaie de la pièce.

Je descends de la caisse et elles font toutes pareil. Maman contourne le véhicule par devant et vient me retrouver. C'est une bonne chose qu'elle aussi ne veuille pas me voir derrière les barreaux. C'est aussi ma mère après tout.

– Kurby ! Je t'ordonne de me dire ce qu'il se passe. Pourquoi me demandes-tu d'appeler la police ? Et comment oses-tu prétendre que Sonah a essayé de te tuer ? Tu la traites de meurtrière !!?

– Oui maman parce qu'elle est une meurtrière !!

– Non c'est faux !

– Si c'est vrai !

– Kurby, je ne comprends pas. D'où tu sors tout ça ? Nous avons passé une belle journée ensemble et maintenant tu la traite de... N'achève pas Kuhu car nous tremblons toutes de voir Kurby fouiller quelque chose derrière la poche de son pantalon cowboy d'un vieux marron qui fait tout son style.
Elle en sort son téléphone et semble pianoter un numéro.

Je ne sais pas si maman a deviné qu'elle appelait la police, mais elle lui arrache ce téléphone.

– Maman ! Qu'est-ce que tu fais !?!

– C'est à toi que je demande, qu'est-ce que tu fabriques ? Je veux des explications Kurby. Je n'accepte pas ce comportement. Je ne reconnais pas ! Qu'est-ce que tu as ?

– Bon très bien maman. Tu veux la vérité ? Okay. Aujourd'hui, mon téléphone ne passait pas ce matin, pas parce que j'étais à l'entretien d'embauche, mais parce que cet homme à qui vous voyez la bagnole derrière nous , a été envoyé par SONAH GRAYS, pour me tuer !!

Et merde. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Elle a tout compris. Mais je regrette déjà ! Ne pouvait-elle pas tout simplement oublier ce qu'il s'est passé ?

– Comment est-ce possible ? Quand tu es rentrée à la maison, tu n'avais pas l'air affolée, ni traumatisée ! On a passé toute la journée ensemble et ...pas même une fois tu as mentionné un quelconque kidnapping. Extrait Kuhu.

– Oui et c'était un fait exprès parce que j'avais un plan ! Je vous explique mais s'il-te-plaît Kuhu, tu es ma meilleure amie. Tu dois me fait confiance ! Alors s'il-te-plaît, note au moins le plaque d'immatriculation de cette bagnole, nous en aurons besoin.

– D'accord... D'accord. Dit Kuhu, paniquée en cherchant son téléphone dans ses poches, et se retourner pour noter les donnes de cette voiture, qui nom de Dieu est toujours là !! Bon sang quel idiot ce Nzogho. Il ne descend même pas de la voiture.

Maman me regarde avec effroi, comme si au fond, elle savait qu'entre ses deux filles, Kurby est celle qui ne mentirait jamais. Autant qu'elle me connait parfaitement. Sauf que je lis très bien dans son regard, que bien qu'elle n'arrive pas à y croire, que j'aille en prison est son inconcevable  volonté sur cette terre.

– Tu n'as pas osé... essayer de tuer Kurby. Hein ? Pas vrai Sonah ? Me demande-t-elle d'un ton faible et rauque. Je sens le givre me traverser le sang à cette interrogation.

– Elle ne te dira jamais la vérité car elle n'a fait que mentir depuis qu'elle est arrivée dans notre maison. Tu as été si gentille de lui proposer de dormir chez nous. Et elle t'as remercié en essayant de m'ôter la vie !!  Ce n'est qu'une meurtrière !! Une menteuse !! 

Ça y est je me sens pénétrée par ces mots à l'extrémité de mes pores. Comme s'il faisait si froid, je me mets à trembloter. Je secoue la tête en regardant maman qui m'observe me scrute en ce moment même.

Non. J'ai l'impression que tout tourne à l'envers et que c'est terminé pour moi. Mais Maman, Maman ne peut pas laisser ça arriver! J'ai juste essayé de la tuer ! Elle n'est pas morte alors rien ne prouve que c'est moi !

Ma bouche entrouverte, je réfléchis à une subterfuge. Tandis que les klaxons persistants de Nzogho ne laissent pas mon esprit réfléchir en paix.

Kurby leur raconte pourquoi elle faisait semblant depuis tout ce temps, et quel était son plan. Maman n'en croit toujours pas ses oreilles. Pire quand elle leur raconte pour la montre, et l'appel que j'ai reçu. J'arrive pas à croire non plus qu'elle me soupçonnait depuis le début et qu'elle avait fait exprès de donner mon numéro de téléphone à Nzogho !!

Bon... ça suffit. Elle se croit intelligente. Il est temps de faire en sorte qu'elle ne doute plus jamais de moi.

– Tu me croire vraiment si...vile ? Kurby, tu... Tu as remis à Nzogho min numéro de téléphone !  Dis-je d'une voix étranglée par l'émotion que je créais dans gorge, comme si les  larmes remontaient par la gorge avant d'atteindre le seuil des iris.

– Oh non Sonah je ne te crois pas vile. Tu es une diablesse !!!

– Kurby ! Ça suffit !! Donne lui aussi une chance de s'expliquer.

– Il n'y a rien à expliquer Maman. Tu ignores tout ce qu'il s'est vraiment passé.

– Kurby, écoute moi s'il-te-plaît. S'il-te... Ne finis-je pas en me m'approchant d'elle car, elle m'a repoussée si violemment que j'ai trébuché.

– Sonah !!  M'appelle maman, avant de m'aider à me relever.

– Hey mais pourquoi t'as fait ça Kurby ?!  Crie à son tour Kuhu. Il est clair qu'elle n'est au courant rien celle là. Encore moins pour les pancakes.

– Je te déteste Sonah.

– ***

– J'ai toujours su que quelque chose clochait chez toi. Tes regards, tes paroles qui étaient parfois sans sens. Ton mensonge sur la soi-disante cicatrice que tu t'étais faite à la douche. Tu as oublié qu'en tant que médecin je sais quel genre de blessure se font à la douche. Et oui, j'allais oublier. Ma montre. Tu me croyais vraiment assez bête pour croire que Peter serait ton ami du collège et qu'il t'a remis cette montre qui serait tombée parterre !!?

– Arrête !!  Hurle-je à mon tour. Laisse moi parler !! Je ne t'ai pas menti.

– Si !

– Non ! Écoute moi. Toi. Toi. C'est donc toi qui m'as mise en danger. C'est à cause de toi qu'il m'a retrouvée ! C'est toi qui lui a donné mon numéro de téléphone !

– De quoi tu parles !?!

– Cet homme que tu appelles Peter. Son vrai nom est Nzogho ! Il... Il faisait partie des tyrans qui me pourchassaient au Sheikh Zaied ! Il est le cousin d' Aziza !!

Elles sont toutes outrées. Surtout Kurby.

– Je te le jure. Il est revenu pour moi.

– ***

– Je comprends tout maintenant ! Il t'a kidnappée aujourd'hui, pas pour te faire du mal. Mais pour m' atteidre. Tu sais pourquoi ? Parce que je suis sûre qu'il sait maintenant où je vis ! Il m'a poursuivie depuis Assouan ! Et maintenant que tu lui as donné mon numéro, il peut suivre ma trace . Tout ça c'est à cause de toi Kurby !!

– Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que...

– Oui ! Cet homme est un psychopathe! Il me veut dans son lit Kurby. Il me harcèle depuis Assouan. Sûrement par le journal d'après l'attentat au Sheikh Zaied, il a finit par découvrir que j'étais au Caire. Et aujourd'hui, il s'en est pris à toi. Je suis tellement désolée. Si j'avais su ce qu'il t'étais arrivée, j'aurais porté plainte ! Mais pourquoi tu ne m'as rien dit Kurby ? Tu as préféré me soupçonner en silence !! Tu lui as donné mon numéro ! Est-ce que tu te rends compte ?!?

Ça y est. Elle semble relativiser. J'aime bien cette expression sur son visage. Elle a maintenant peur d'avoir eu tort.

– Kurby je ne te veux aucun mal. Et concernant la cicatrise, oui tu as raison sur toute la ligne. Ce jour là, lorsque j'avais disparue, je m'étais bel et bien faite kidnappée. Par lui ! Par Nzogho. J'ai réussi à m'échapper par une ruse. Mais il m'avait déjà infligé cette cicatrice, avec un couteau. Il avait fait cette cicatrice expressément, en disant que je l'avais manqué, et que cette cicatrice, était la marque que j'étais sienne !! J'avais si peur que ce soir là, je n'avais osé rien dire à personne.  J'ai appelé tante Érika après m'être cachée chez Jazeera ma meilleure amie. Vous pouvez l'appeler. Je peux vous donner son numéro.  Termine-je en lui tendant mon téléphone pour qu'elle ait confiance. Mais elle regarde mon téléphone comme s'il cachait une bombe. Elle n'ose même pas tendre la main pour le prendre.

– ***

– Oh Tout-puissant... 🥺 S'adoucit Kuhu, en couvrant sa bouche de sa main.

– Il n'a pas lâché l'affaire Kurby. Il a sûrement voulu me donner un avertissement en te kidnappant toi. Certainement pour me dire que si je ne me rendais pas, il ferait du mal à un membre de ma famille ! Ou était-ce simplement pour me prévenir, qu'il sait où je me trouve et qu'il finira par m'attraper !!

– Non...non arrête Sonah. Tu mens. Tu mens encore...  Se met-elle à paniquer, les larmes déchirant  l'innocence de ses iris.

– Son nom est Rivan Nzogho. Il est là pour moi. Pas pour toi. Je te pardonne car, mon attitude n'était pas très normale chez vous. Mais je te jure que c'était juste parce que j'avais peur tout le temps ! Ce matin par exemple. Les pancakes étaient une excuse. Je m'étais réveillée plus tôt parce que je ne voulais plus dormir. J'avais fait un cauchemar. Kurby tu dois me croire. Je ne te voulais aucun mal. Ce taré ne me laissera pas en paix. Il pense que je suis sa propriété !

– Non ! Je n'te crois pas ! Insiste -t-elle d'un ton mêlé à la confusion. Mais elle reste têtue.

– Tu dois me croire ! Gronde-je en saisissant ses épaules de mes mains.  Tu crois vraiment qu'un tueur comme lui, te laisserait partir parce que tu lui aurais donné ta montre comme avance !? Bien-sûr que non ! Il savait très bien que ta montre était capable de se connecter à un GPS. Il a sûrement deviné que ta montre était une feinte juste pour le suivre à la trace sans que tu ailles dans un commissariat ! Et devine quoi. Depuis tout ce temps, tu pensais que tu l'avais à l'oeil ! Mais non. C'est lui qui t'avait à l'oeil ! Il nous suivait partout ! Et dès qu'il a dû comprendre que j'étais avec toi effectivement, il s'est dit qu'il n'avait plus besoin de ta montre. Alors il l'a abandonnée quelque part au musée, où un homme étrange me l'a donnée. Tu t'es cru plus intelligente, mais tout le plaisir était pour lui Kurby. Et maintenant, il est là. Mais pas pour toi. Uniquement pour moi. C'est un effroyable psychopathe Kurby !!

– Je pense que Sonah a raison sur un point. Devance l'avocate. S'il voulait vraiment te tuer ce matin, il l'aurait fait. Tu lui a proposé 10 000 livres égyptiens, or l'argent n'est pas du tout son problème ! Sinon il n'aurait pas accepté que son envoyeur ne lui verse que 300 livres ! Pourquoi accepterait-il un salaire si faible !? Il est clair que tu n'étais pas sa véritable cible Kurby.

Exactement Kuhu, je suis tellement d'accord avec toi. 😂 ça fait du bien de berner les gens. Là je reconnais la vraie Sonah que je suis.

Pas la Souki qui s'est laissée distraire tout le long de cette journée.

– Regarde derrière toi. Il est fou ! Il reste juste là à nous klaxonner et nous pointer ces fars ! Putain, qu'est-ce que je nique sa race !!! Crie-je en pleurant. Je suis tellement désolée. Je suis une femme à problème. Je n'aurais jamais voulu que mes problèmes vous atteignent. Je vous demande pardon tante Érika ! Finis-je par joindre mes mains  devant ma mère, qui semble encore légèrement confuse.

Elle me connait si bien qu'elle doit être en train de reconnaître mon jeu de cinéma. Mais ça marche sur Kurby alors... Je lui expliquerai tout en Inbox.

– Kuhu, appelle tout de suite la police et envoie-leur la plaque d'immatriculation de ce type. Aujourd'hui il a essayé de faire du mal à mes deux filles. Je ne le pardonnerai pas.

– Tout de suite tante Érika. Obtempère Kuhu en parole et en  action. Kurby verse des larmes encore, ses yeux trahissant une confusion de toute son âme. Elle fixe attentivement la Pajero noire de Nzogho.

Il n'y a qu'une seule façon pour moi de découvrir si derrière sa confusion , il y a de l'entêtement, ou des remords pour toutes ses insultes.

Je m'avance vers un caillou que j'ai aperçu à ma gauche, à 2 mètres. Je le ramasse et, à toute allure, je subséquente la caisse de 3 mètres, laissant les femmes derrière moi crier mon nom en hurlant de m'arrêter, ou me demandant ce que je compte faire.

Puisque je suis assez loin d'elles, je m'occupe de faire un clin d'œil à Nzogho, suite à un signe discret qui voulait dire " Tue moi".  Il a répondu en réfléchissant ses fars brutaux sur moi. Je suis devenue une illumination entre la voiture, et les filles derrière moi, mortes d'inquiétude.

Je balance mon cailloux avec fougue. Ce dernier traverse sa vitre et j'ai fait exprès de viser vers le siège d'assistant chauffeur. J'ai entendu derrière moi des    " Noooonnnnnnnnn !! Arrête ! Fais pas ça !!  "  Alors que moi je continuais à m'acharner avec rage.

– Espèce de salaud !!!! Sale fils de p*t !!!! Quand est-ce que tu vas me laisser tranquille !!!? Quand ??! Laisse moi tranquille !!! Je ne t'appartient pas ! Avec des flo de larmes.

– Sonah ! Sonah arrête !! Viens enfin m'arrêter Kurby. Je vois sur son visage, une grande sœur énormément souciante et bienveillante, qui regrette ses jugements, et voudrait sincèrement me protéger. Elle me tiens par les bras cette petite femme, ses vêtements et sa peau s'illuminant aussi comme le mien, avant que les fars ne s'éteingnent soudain.

– C'est un psychopathe ! Oui tu avais raison. Je suis tellement désolée ! Je suis qu'une idiote ! À cause de mes doutes stupides, je t'ai mise en danger. C'est ma faute, je te demande pardon. Tu as déjà eu à affronter assez de problème comme ça au Sheikh Zaied. Tu ne m'as jamais voulu du mal. Et je ne douterai plus jamais de toi. Promis. Je te demande pardon. Mais il faut qu'on s'en aille d'ici. Allez viens. Viens avec moi. La police s'occupera de ce connard. Allez, on y va.  Volubile-t-elle en essuyant mes larmes, suite à prendre ma main et m'emmener en trombe jusqu'à la voiture où je me lâchai sur l'épaule de maman pour pleurer des larmes de crocodile. Cette dernière me serre fort et en verse aussi des larmes.

Je suis convaincue que Kurby a des remords. Elle ne doutera plus jamais de moi après mes plaintes et mon acharnement de tout à l'heure. Alors, je peux la manipuler comme je veux, elle s'efforcera elle-même de ne plus jamais douter de sa sœur chérie. Après tout, la dignité d'une femme concernant un psychopathe est un sujet de hauts égards ! Et encore plus pour l'avocate Kuhu à mon avis.

– Ça y est. La police est sur le coup. Affirme Kuhu, une larme glissant sur sa jolie joue droite. Sûrement par l'émotion de la scène.

Mais qu'est-ce que Nzogho attend pour me tuer ?? Il n'a pas compris le signe !?

Ah ! Nous entendons toute son moteur gronder. Il est prêt à exécuter la dernière phase de mon plan intitulé " la confiance se gagne " .

– Oh non. Nous ne devons plus rester ici. Vite! Montez dans la voiture allez ! Kuhu, prends le volant !

– D'accord.

Alors que nous nous dépêchons, Nzogho actionne enfin une vitesse sans nom pour nous assouvir. Kuhu et maman sont déjà installées alors que Kurby constate que j'ai l'air traumatisée face à la caisse fast and furious devant nous. Elle ignore que je fais semblant pour la touche finale.

– Qu'est-ce que t'attends ? Allez monte ! Sonah !?

La Pajero est déjà à un mètre de nous et nous pouvons voir, elle et moi, une arme noire tenue par cinq doigts gantés de cuire, sortir de la vitre du chauffeur lui-même. Alors que nos yeux se sont égarés dans cette vision stupéfiante, je me sens bousculée sur la portière arrière et un poids chaud m'étreindre, tandis qu'un coup de feu surgit jusqu'au creux tympanique, de la même façon qu'il écrasa tel un tonnerre, l'atmosphère sacré que fournissait l'onctueuse pleine lune. Le véhicule n'a pas daigné s'arrêter après ce coup. Dès que j'ai ouvert les yeux, j'ai découvert que Kurby était ce poids que j'ai ressenti. Ce poids qui faiblit sur moi de plus en plus, avant de vouloir s'écrouler. Heureusement, je l'ai tenue en oblique dans, mes bras, son regard vert larmoyant et perçant, témoignant une sorte d'adieu de malgré, sans parler de ses lèvres tremblantes de syllabes. Elle est là, dans mes bras. C'est moi qui aurait dû être à sa place ! Nzogho a mal visé.

Mon regard essaie de comprendre son expression apeurée de la mort, alors que je sais déjà ce qu'il lui arrive. Je semble me réveiller en entendant près de moi :

–  Kurbyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy!!!!!!

Suite au bruissement d'une portière qui claque. La voiture n'est plus là. Elle a filé comme si sa vie en dépendait.

– Ma...ma...maman... Est le seul mot qui réussit à sortir de ses lèvres, avant qu'elle ne ferme les yeux subrepticement.

– Kurby ! Ma p'tite fille ! Non !!! Noooonnnnnnnnn !!  

Elle est toujours dans mes bras. Et je constate qu'elle a quelque chose de rouge sur le côté droit de son coup.

– Elle n'est pas morte ! Tante Érika, calmez-vous ! Regardez ! La vitre ! Il a tiré sur la vitre !  Intervient Kuhu, apparemment plus aguerrie que maman sur le côté de la peur.

Ma respiration est saccadée face au cops de Kurby dans mes bras. Elle n'allait pas déjà bien après la soirée. Je l'avais constaté au commissariat. Et là, je fixe le trou que la balle a laissé sur la vitre. Celle balle a violemment effleuré le coup de Kurby qui a sauté sur moi pour me protéger, ce qui a marqué un bleu rouge sur son coup. Ajouté au bruit de la balle tirée, elle a dû être pleine d'émotions angoissantes. Elle est juste dans les pommes. Encore !!? Elle est si fragile que ça ma sœur !!?

Je la soulève comme une mariée. Kuhu m'ouvre la portière et je la fais s'allonger sur le siège arrière. Kuhu contourne pour aller poser la tête de Kurby sur ses cuisses.

– Kurby ! Kurby ouvre les yeux !! Kurby ??  Panique maman en la secouant ses jambes de toute ses forces, le corps de la dernière ne restant pas indifférent à cette bougeotte malgré l'inconscience. Kuhu, Kuhu vas-y devant.  Je vais rester avec elle.  Sonah,  prends le volant !

– Oui tante Érika.

Nous nous activons comme dans un camp militaire. Je démarre des plus belles. Oui. Nzogho devait faire semblant de me tuer. Mais ce n'était pas prévu que la balle effleure Kurby. Il va me le payer cet idiot de Nzogho. Kurby aurait pu mourir. Maman, sous le choc, pleuvait des larmes sur ses joues. La pauvre. Ça fait trop d'informations pour aujourd'hui. Même moi, je crois que j'ai besoin de sommeil.

À présent, nous sommes à la maison. Maman est retournée porter plainte au commissariat. Monsieur Francis est avec elle. À leur retour, Kurby était déjà réveillée. Elle va très bien, à part cette tâche rouge restée sur son coup. Vaut mieux pas que le maître Pharôn voit ça. Ou ce sera une toute autre histoire. Il s'agit de sa chérie préférée quand même 😒

Elle est assise sur le lit, recroquevillée alors que je lui apporte une tasse de chocolat chaud. Elle me remercie sincèrement. Et après une gorgée, elle me demande à nouveau pardon pour ce qu'il s'est passé.

Quelle ironie ! J'ai fait en sorte qu'au final, ce soit elle qui s'excuse. Soudain, je ressens de la pitié pour elle. Ce moment tendre s'évanouit au son de la porte qui s'ouvre. Maman est soulagée de la revoir sauve. Elle me demande de lui appliquer une pommade sur sa tâche. Francis aussi a profité pour la voir et la serrer dans ses bras, la rassurer comme une fille qu'il n'a jamais eu. Je vois là une gentille petite famille. Et j'avoue me sentir jalouse de ne pas être née dans cet environnement, avec ce genre de personnes.

Mais... Je ne regrette rien !

Menteuse !  Me dit une petite voix dans ma tête.

Tout se passa bien pour la soirée, après que maman m'ait demandé de prendre soin d'elle, et deuxième, me prévenir qu'il y a des policiers devant la maison et qu'ils passeront la nuit pour surveiller que Nzogho ne fasse pas un tour ici. J' obtempère le cœur serré, car à cause de ces poulets, comment vais-je me rendre chez Jazeera à 00h pour ce dont on a prévu elle et moi ? Zut !

Là, tout le monde est dans sa chambre et il est 21 heures 00. Je me sens stressée sans savoir pourquoi. Kurby est profondément endormie. Je lui ai donné un somnifère sans qu'elle ne sache, pour qu'à mon réveil à minuit, elle ne se rende compte de rien. J'en ai donné à Kuhu aussi, qui n'en sait rien de la profondeur de son sommeil. Maman et Francis ne sont pas là. Je fais les cent pas dans la chambre, tout en regardant de temps en temps Kurby dormir. Je me demande à quel moment Nzogho viendra me chercher avec sa moto.

Tout d'un coup, le téléphone de Kurby sonne. C'est...le maître Pharôn !?! Oh mince, elle lui avait raccroché au nez tout à l'heure. Je ne peux pas lui répondre ! Sinon il se doutera d'un truc ! Comme si ça ne suffisait pas, j'entends comme une voiture de luxe se garer devant chez nous. Je vois 5 gars voluptueux vêtus sombrement, discuter avec les policiers. À peine je me demande qui ça peut être, j'entends sonner à la porte.

J'hésite mais, ça me gratte de savoir qui c'est. Je descends l'escalier, aucun bruit sauf moi dans toute la maison, les lumières éteintes. Je suis enveloppée dans un peignoir violet, mes cheveux encore ondulés et humides au sortir de la douche. J'ouvre la porte après un souffle et, une silhouette parfaite s'illumine devant moi. Le souffle court, je gémis :

– Maître Pharôn Salih ?!!  Les joues rougeoyantes et le regard gris valorisé par la lumière kaki de l'ampoule externe. Il se tient là, sur le marbre marron foncé de la terrasse, vêtu en jogging homme mauve, dénotant sa sculpture masculine très sexy, surtout les tatouages le long de son bras droit.

Moi non plus je ne savais pas qu'il avait des tatouages ! Calmos.

– Sonah.  Susurre-t-il avec une expression inquiète. Oh non.

– Je...vous... pourquoi...Heum... Qu'est-ce que vous faites ici ? Perds-je la boule.

– Je voulais vérifier qu'il n'y a pas d problèmes. Ça fait un moment que Kurby ne prends pas le téléphone.

– Ah ! Oh ! Heum... Elle, oh zut ! Kurby m'a fait promettre de ne pas dire ce qu'il s'est passé. Sinon il s'inquièterait.  Elle se repose. Elle s'était des maux de tête alors, elle a pris un somnifère pour bien dormir.

– Ah ! Je vois. Désolé d'arriver ici à cette heure, c'est juste que Kurby ne dors jamais à 21 heures. Mais bon, après la discussion qu'on a eu aujourd'hui, elle a peut-être besoin de repos. Dit-il d'un air subordonné à l'enthousiasme qui devrait être. Ou pas.

– Heum...eh bien...

– Kuhu aussi dort déjà ?

– Oui. Tout le monde. Il n'y a que moi et... j'allais justement me coucher aussi. Comme vous pouvez le voir, je sors de ma toilette alors...

– Tu te sens bien Sonah ? T'es sûre que ça va ?

Oh non. Quoi ? J'ai l'air de pas aller ? Oui bien-sûr ! Moi, la princesse du djihad, je suis là, et la police me protège d'un des miens. J'arrive à y croire mais je stresse sans raison. Ah oui ! Sûrement parce que Xénon, donc Antonio Ferreras sait déjà que je suis vivante et que j'ai prévu de fuguer ce soir pour fuir loin d'ici ! Et que le maître Pharôn est certainement la dernière personne que j'airais envie de voir pour la dernière fois.

– Hey oh ! Tu m'entends ?

– Hein ?  Me surprends-je.  Ah ! Oui je vous entends maître Pharôn. Qu'est-ce qu'il y a ? Je...je vais très bien.

Il lève un sourcil face à mon expression faciale. J'ai l'air d'une fille qui perd la boule devant son petit ami. C'est sûrement affreux.

– D'accord alors. Ce n'est pas grave si tout le monde dort. Je voulais bien te parler. En ... tête à tête. Dit-il avec un regard qui doute un peu de ma réaction.

Mes grands yeux s'élargissent et je sens quelque chose palpiter entre mes cuisses, et mon cœur battre à fond les manivelles.

– Je...je...vous ...vous et...et moi !? En tête... tête à tête ?

– Oui ! Pourquoi tu fais cette tête ?

– Heum... Non rien ! Faites pas attention à ma tête... Elle est folle celle-là de temps en temps...

– Hahaha ! Très drôle. Tu permets ?  Demande-t-il en me tendant sa main droite. Je disjoncte avant de réaliser que ce n'est pas un rêve. N'aie pas peur. On va juste discuter. Dans ma voiture si tu préfères pour ne pas réveiller Kuhu et Kurby. Dit-il si tendrement que...je crois que...je... Aaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhh j'ai envie d'obéir à tout ce qu'il me dit !

– Permettez-moi de... Mettre quelque chose de plus confortable. Je reviens.

Je m'échappe et m'habille simplement. Un Jean simplement bleu foncé et tout ce qu'il y a de plus banale qu'un haut tricoté de couleur maure. Je sors avec des babouches noires présentables. Il me sourit et rougis un instant, avant de ranger une mèche  humide derrière mon oreille. Je crois qu'il n'aurait pas dû faire ce geste là. Maintenant j'ai envie de plus. De bien plus. Je veux qu'il me touche. Je veux qu'il me fasse prisonnière de...

– Hey ! À quoi tu penses ? On y va ?

– Oh ! Heum... Bien-sûr.  Dis-je en acceptant de glisser ma main dans la sienne.

Il m'emmène avec lui, sous les regards des policiers. Il m'emmène dans sa Toundra rouge sang. Nous la contournons et il m'aide à monter du côté assistant chauffeur. Il referme la portière délicatement. Je le sens Reine comme ça, à ses côtés, après qu'il soit monté du côté chauffeur. Le cuir beige imbibe les sièges de cette caisse. Tandis que le filtre noir des vitres lui donnent un aspect stylé. La climatisation me fait jouir silencieusement, à cause de la chaleur que procure le maître Pharôn Salih sur le dos de ma main. Il m'a fait un baisemain avant de me demander comment j'ai passé la journée.

J'ai répondu...

– Bien. Et toi ?

– Mal. Très mal Sonah. J'ai porté la main sur un avocat aujourd'hui. Pour toi.

Mon cœur a manqué un bond. L'air semble avoir fait une pause dans mes poumons. Je vois en diplopie jusqu'à ce qu'il allume la petite ampoule discrète de la voiture. Une lumière orangée, qui rend romantique ce moment tragique, et incongruement , me fait penser à cette même lumière sous laquelle Johnny et moi avons fait exprimé nos lèvres.  Je baisse le regard, dépourvue de quoi dire.

– Heum...

– Tu dois te dire que c'est affreux. Mais j'ai réfléchi à ça toute la journée et...

– Et ?  Lève-je le regard vers ses cheveux blonds soignés et mi-longs, ne semblant pas déranger ses joues, avant de le poser sur ses yeux bleus mer abyssaux.

– Tu fais constamment l'objet de mes pensées depuis qu'on s'est rencontré Sonah et... Ça me perturbe.

Oh non. Ne me dis pas que... Non !!

– Je...ne suis pas sûre de bien comprendre, maître Pharôn.

– Je crois que... Il n'y a qu'une seule explication. Celle selon laquelle je t'aime Sonah. Plus que tu ne peux l'imaginer.

– ***

Fin du chapitre 56


















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