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Mon frère et moi nous excusons et nous partons immédiatement de cette table. Nous savons pertinemment que si nous restons, quelque chose d'irréparable pourrait se produire. Comme par réflexe mon frère me prend la main et y dessine des cercles avec son pouce. Ce geste me calme quasiment immédiatement. John a été une personne importante pour moi par le passé. Nous n'étions que des enfants et j'ai fait une énorme bêtise... Lui accorder ma confiance. Mais je ne comprends pas pourquoi il est ici. En repensant à ces moments, une larme coule le long de ma joue. Mon frère s'arrête, se positionne en face de moi et essuie ma larme. Je le regarde dans les yeux puis lui dit :

« Il n'aurait jamais dû revenir dans ma vie. »

Puis je fonds en larme dans les bras de mon frère. John est le diable en personne. Je voulais rentrer à la maison mais mon frère a dit que si on faisait ça, on lui montrerait que nous avons peur. Alors on est resté.

Je n'ai aucunement écouté les paroles du professeur qui nous donnait les instructions de cette année. J'étais trop préoccupée pour faire l'effort d'écouter ne serait-ce qu'une parole de ce cours. Je n'ai pas non plus pensé à ma proie une seule seconde. La seule chose que j'avais en tête c'était des tas de possibilités horrifiantes. Et si John ne m'avait pas oubliée. S'il voulait encore me torturer. M'avait-il cherché pour me blesser à nouveau ou encore me détruire. J'avais une très grande envie de sortir de ce cours, et tant pis si John me savait faible face à lui.

Tout à coup une chose se produisit. Jamais je n'aurai cru que ça se produirait. Lukas se retourna et me demanda si j'allais bien. Le professeur ne remarqua rien grâce au fait que nous étions au fond de la classe. Je ne pouvais dire un seul mot. Si j'ouvrais la bouche mes larmes allaient couler sur mes joues et tout le monde me verrait comme quelqu'un de faible. Tout ce que moi et mon frère avions construit se détruirait. Alors pour seule réponse je baissai la tête. Il se retourna puis le reste de la journée passa lentement. Très lentement, si lentement que je crus qu'elle n'allait jamais être finit.

Quand la sonnerie retentit, signe que le cours était fini, je pris mes affaires, ce qui consiste en :


-Un carnet de correspondance

-Des tas de papiers à remplir et à faire signer par ma tutrice. Ces papiers seront sûrement rendus en retard, comme d'habitude. Je mis tout ça dans mon sac. Quand je me lève de ma chaise, je découvre un papier sur ma table.

Je le prends et le lit :

"Aria,

Je voulais m'excuser de mon comportement, j'ai réagi comme ça face à toi car j'avais cru que tu étais une de ces filles populaires qui se croient supérieur aux autres. Je déteste ce genre de personnes, et j'évite au maximum de traîner avec eux. Ils apportent que des embrouilles. Mais quand je t'ai vu ce midi...


On peut tous se tromper sur une personne. Si tu as besoin de parler tu peux toujours venir me voir.

Lukas."

D'accord donc cette personne est très étrange... D'un coup il est froid, puis le moment d'après il est super sympa. Ce qu'il a dit est en partie vrai. Oui je suis une fille "populaire" mais je ne me crois pas supérieur, je fais juste en sorte que personne ne me détruise. C'est vrai que les gens populaires apportent avec eux plein d'embrouilles. Mais malgré sa gentillesse je ne pense pas que je raccorderais ma confiance de sitôt. Car 1) c'est un garçon 2) il connait John, et rien que pour ces deux grands arguments, il n'y a pas besoin de petit trois.

Je ne sais pas si c'est une bonne idée de continuer notre jeu pour l'instant. Je pense qu'une pose s'impose. Mon frère s'approche de moi et lit par-dessus mon épaule. Puis me demande si ça va. Il sait déjà ce que je veux répondre, je n'ai pas besoin de formuler une phrase qu'il a déjà compris. Il m'enlace comme pour me réconforter. Puis je lui dis qu'on devrait faire une pause dans notre jeu. Il acquiesce.

Avec mon frère nous sommes très fusionnelles. Vous savez ce qu'on dit sur les jumeaux. Si l'un souffre, l'autre le ressent. Je ne sais pas si ça marche pour tous les jumeaux mais en tout cas ça marche pour nous. Nous allons dans notre bus, et alors que je me dirige vers ma place habituelle, notre place habituelle, je le vois sur la banquette à droite contre la fenêtre. Dès que je suis rentrée je l'ai vu. Ne me dîtes pas qu'il fera partit de mon voisinage ? Mon frère passe devant moi, se place à notre place habituelle, puis me fait signe de venir. Je vais vers lui et m'assois. Au départ, mon frère me tire pour que je vienne sur ses jambes mais, je ne sais pas pourquoi, je me place à côté de lui. Je me place entre ces deux garçons pour une raison que j'ignore.

Connor me regarde, surpris. Le bus démarre et je vois que les stations passent. Et la personne à côté de moi ne bouge pas. Puis vient mon arrêt, mon jumeau et moi nous levons en même temps que mon voisin de gauche. Non, ce n'est pas vrai ! Je fais comme si ça ne m'affectait pas mais intérieurement, je deviens folle. Mais pourquoi il a fallu que cette personne soit dans mon quartier ?! Mon frère me tend la main pour marcher ensemble mais encore une fois je refuse sa proposition. Nous marchons le long des maisons luxueuses et blanches. Une seule question me vient en tête. Quand est-ce qu'il va s'arrêter pour rentrer chez lui ? Nous continuons à marcher et alors que nous tournons pour rentrer chez nous, il nous appelle :

« Connor, Aria ! On est voisin on dirait ! »

A ces paroles, nous nous retournons simultanément et nous découvrons cette triste vérité.

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