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Cette voix je la reconnais, je la reconnaîtrais entre toutes.
« Qu'est-ce que tu veux John ? Tu ne t'es pas assez joué de moi ?
-C'est bien ce qui me semblait, je te connais... Ma condition est très simple... Dis-moi seulement d'où on se connait.
-Tu rigoles, c'est un de tes nouveaux trucs tordus ?! Non, parce que si c'est ça trouve toi une autre victime.
John a baissé la tête, toujours les yeux rivé sur la route, j'ai remarqué qu'il à serrer ça mâchoire à plusieurs reprise puis à enfin repris.
-Je déteste en parler, parce que les gens après change à mon égard...
Je le coupe et rétorque.
-Ne t'inquiète pas pour ça, rien ne pourra changer ma vision de toi.
Il me lance un regard que je dois avouer, très touchant. On aurait dit que ce que je venais de lui dire l'avait blessé au plus profond de lui... Il est devenu un sacré bon acteur, je me demande combien de fille il a dû blesser, pour devenir aussi bon à ce jeu.
-Très bien... Il se racle la gorge puis reprend. Il y a un an à présent, je ne sais pas comment... J'ai reçu un énorme choc sur l'arrière de mon crâne. Je me suis réveillé à l'hôpital, je ne pensais pas que le karma existait... Bon eh bien, j'en ais la preuve sous mes yeux, sans aucun souvenir, sans savoir qui j'étais, d'où je venais, rien, le vide. J'ai essayé de vivre sans savoir quoi que ce soit de mon passé, sauf mon nom, mon prénom et tout ce qui se trouvait sur ma carte d'identité, mais je n'ai pas réussi. Je me suis alors lancée dans une quête, pour retrouver tout ce que je pouvais sur mon ancien moi. J'ai parcourus des kilomètres sans rien trouvé, et dans ma ville natale, personne ne me connaissait. En même temps, vu l'ordure que tu étais, je me demande qui allais te dire qu'étais ton ancien toi. J'ai alors abandonné et j'ai choisis à travers la main du destin là où j'irais, je me suis retrouvé en Californie. Là-bas j'y ai rencontré Alice, et je suis tombé amoureux d'elle. L'amour est à portée de tous, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. Puis elle a déménagé ici, elle est sa famille, il faut croire que le destin voulait que je te rencontre.
-Quel beau récit, bon écoute on fait un truc, tu me dépose, peu importe où, tu continu ta route, moi la mienne et tout ira pour le mieux. Je lui tends ma main, pour qu'il me la serre et que le marché soit conclu, mais au lieu de ça, il se concentre de nouveau sur la route. Je souffle un long coup, et m'affale dans le siège. Il continu sa route ainsi pendant plusieurs kilomètres, j'ai fini par enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles, et j'ai branché se derniers dans mon portable, avec ses 7% de batterie restant, j'ai de nouveau soufflé, puis je suis allée dans ma playlist et j'ai opté pour la musique "Pocketful Of Sunshine" de Natasha Bedingfield, je sais que cette musique est vieille mais les paroles me convenait. Après quelques minutes, mon portable c'est éteint. J'ai enlevé mes écouteur et pour combler le silence, j'ai allumé la radio et alors la musique I Want Love de Elton John, c'est mise à passer, j'ai immédiatement essayé de changer de radio, en vain. En voyant mon acharnement sur ce pauvre poste radio, John m'a dit « Vu l'endroit où on est, ça m'étonnerais qu'il y ait une autre radio. » J'ai regardais autour de nous, rien à part des champs autour de nous. Bon génial, je suis dans la voiture de mon ex qui est, pardon était puisque il est amnésique, un pervers narcissique qui a anéantit ma vie, au milieu de nulle part, en train d'écouter une musique qu'il parle d'un homme qui recherche l'amour, quoi de mieux. Et dire qu'il y a peu de temps, je pensais que cette voiture allait stopper mes problèmes, que le sort avait décidé d'arrêter de me torturer.
La route a continué ainsi, je vous passe le silence de tout le trajet, rien d'intéressant je vous le jure. Je suis en ce moment en train de dormir d'un œil, j'ai à la fois envie de fermer l'autre œil pour dormir paisiblement, à la fois envie d'ouvrir mon œil, de peur que John tente quelque chose et que par la faute de cet œil fermé, je n'arrive pas à riposter. Je me suis regardée dans le rétroviseur, j'ai failli sursauter en me voyant, le maquillage qui avait coulé, des cernes énormes, les cheveux en pétards et j'avais besoin d'une douche à tout prix. Bref, le ronronnement de la voiture, la musique douce – qui passait à l'instant à la radio, et le fait que John jusqu'à-là n'avait montré aucun signe de violence mon autre œil c'est fermé.
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Le ronronnement de la voiture, m'avait endormit, je me suis réveillé et alors j'aperçois John à ses 16ans au volant. Immédiatement, je comprends que je suis, dans un de mes cauchemars. John tourne la tête et voit que je suis réveillée. À cette époque, je ne m'attendais mais pas à un pauvre "ça va ? Je suis désolé..."de sa part, alors quand il a commencé à parler, je savais déjà ce qu'il allait me dire.
«Alors ? Tu n'as rien dis ? Tu sais ce qui t'attends si tu en parles à quelqu'un... Avant, à cet instant, je commençais à répondre à sa question, mais je savais à ce moment précis, qu'il s'en fichait de ma réponse et même du fait que je réponde. De toute manière qui te croirais ? Qui croirais une moins que rien comme toi ? Il me regarde un instant, se concentre de nouveau sur la route, et reprend. Mais ça, je te l'ai déjà appris. Tu sais, il y a des jours où je me dis que, tu es vraiment ingrate... Tu devrais me remercier de t'avoir appris ça. » À ces mots, je n'ai aucune réponse, j'ai tellement l'habitude qu'il me répète ça que, le faite qu'il le dise, ne me choque pas, ni ne me révolte, on peut dire que je suis en quelque sorte vide. J'étais vide de vie, vide d'esprit critique, vide d'avis personnel. Ma seule réaction fut, l'inclination de ma tête en avant. Dans ses moment-là, je regardais mes poignets, où trônait sur chacun une longue et fine marque, que je cachais généralement. C'est dans ces seuls moments que je ressentais quelque chose, de la douleur. J'avais commencé un an au paravent, pour me punir d'avoir des mauvaises pensées, à propos de John, j'étais encore sous son emprise. À présent, si je le faisais c'était uniquement pour me sentir vivante, être sûre que je faisais encore partie de ce monde. En regardant ces cicatrices, je me sentais vivante. Généralement, quasiment chaque soir, comme un rituel, je plantais la lame de mon compas, dans la même cicatrice, réveillant la douleur du jour précédent, mélangée à celle du jour même.
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