The Witch
Connaissez-vous l'histoire d'Hansel et Gretel? Ou pensez-vous la connaître? Je suppose que oui, tout le monde a déjà entendu parler de la célèbre maison en pain d'épice et des deux enfants gourmands. Aujourd'hui, je vais vous conter une nouvelle histoire, une nouvelle vérité sur un conte que vous croyez connaître. Je vous parlerais plus sur la sorcière mangeuse d'enfants, chaque personne a un passé, sombre ou rayonnant et l'horrible propriétaire de l'appétissante maison ne fait pas exception. J'aimerais commencer dès maintenant à vous raconter cette histoire mais peut-être dois-je d'abord vous dévoiler la vérité sur la conte "Hansel et Gretel"...
Ces deux petits bambins sont nés dans un village au milieu d'une vaste forêt. Gretel est la fille du chef du village et Hansel est le fils du bûcheron. Ils ne sont pas frères et n'ont aucun lien parenté comme le raconte le conte. Le petit village vit dans la prospérité, la forêt est accueillante et la terre y est facilement cultivable. Le père de la jeune fille aux longs cheveux blonds s'occupe bien de son village et rien ne semble pouvoir gâcher le bonheur dans lequel le village baigne. Une ombre plane secrètement au-dessus de celui-ci, dormant dans la forêt sans encore sembler se préoccuper du sort des villageois. Un jour, un parchemin arrive au village, apporté par un chevalier du roi de ces terres et en quelques mots d'un ancêtre de l'allemand, l'atmosphère paisible des chaumières est bouleversée. Des chasses ont été ouvertes suite à la découverte de la première sorcière dans le royaume et il est dit que l'une d'entre elles vit dans leur bois paisible. La lettre et son porteur sont accompagnés d'une garnison d'armures plus brillantes les unes que les autres. Bientôt, celles-ci sont partout, fouillant maisons et chaumières comme si la sorcière pouvait se cacher dans l'une des vieilles armoires en bois d'un bras agriculteur. Les yeux méfiants sous chaque casque en argent fouillent tout sans rater le moindre détail ou indice même s'il est vite évident qu'il n'y a rien dans ce village prouvant une présence maléfique. Le chef, bien que contre cette fouille injustifiée, laisse les chevaliers du roi pénétrer dans son village et dans ses chaumières. Les fermiers, agriculteurs, forgerons et bûcherons se remettent rapidement à leurs occupations en essayant d'oublier les armures bruyantes entrant dans leurs intimités. Le petit garçon aux cheveux blonds décoiffés et sales regarde avec incompréhension les géants de fer se balader dans son village mais n'a pas le temps de plus s'y attarder que son père le rappelle pour qu'il continue d'apprendre son futur métier, salissant déjà ses petites mains de sang et de cendre et rougissant ses petites joues d'enfant de 8 ans. La fille du chef n'a pas besoin de faire d'aussi ingrates tâches et souvent, Hansel aimerait être à sa place et passer ses journées à se promener... Quand l'inspection de chaque petite maison de bois est terminée, le soleil se couche déjà sur le village, les femmes rentrent des rivières avec leur linge propre et vont s'occuper du repas tandis que les hommes arrêtent leurs activités pour allumer un feu et se reposer sur leurs fauteuils. Les enfants se retrouvent et profitent des dernières clartés du jour pour jouer à l'extérieur à tous les jeux que leurs esprits peuvent imaginer. Un événement les attire cependant, les faisant oublier un instant leurs petites pierres rondes ou leurs parties de cache-cache. Les armures de fer se font entendre, se rassemblant dans des cliquetis métalliques bruyant, les petites jambes courent, curieuses, pour s'approcher des monstres gris et voir ce qu'ils s'apprêtent à faire. Les grands yeux innocents s'écarquillent en voyant les torches s'allumer à l'orée de la forêt. Certains reconnaissent leurs papas tenant les torches pour les chevaliers de métal montés sur leurs chevaux noirs. Le petit garçon aux tâches de rousseur, fils du boulanger, tire la chemise de son père aux traits tirés par l'anxiété.
-Où tu vas papa?
Celui-ci à la carrure large et les joues aussi grosses que celles de son fils se retourne et, souriant d'un air rassurant, s'accroupit près du rouquinet et tapote sa tête ronde.
-Ne t'inquiète pas, fiston. Papa va juste montrer les bois aux messieurs. Va jouer avec tes amis!
L'enfant sourit et revient vers la petite troupe de bambins en leurs répétant les mots de son papa. Les petits, soulagés de cette simple excursion, s'en retournent à leurs jeux avec une curiosité satisfaite. Les pères de famille ne savent pas à quoi s'attendre et les mots de leur chef étaient gravés dans chaque esprit. Les torches chauffent dans leurs mains blessées par le travail fourni chaque jour et le bois rentre déjà ses échardes dans leurs gros doigts. Ils espèrent revenir vivants et les promesses faites par le chef les informant qu'il n'y avait de toute façon aucune sorcière dans ce bois et que cette prétendue chasse n'amènera rien les rassurent maintenant. Le chevalier semblant mener les armures lance le début de l'exposition mais les villageois attendent que leur chef ayant décidé de les accompagner se mettent en route pour l'imiter.
Qui sait ce qui se passa cette nuit-là? Même moi je ne le sais pas... Des cris d'hommes arrivèrent jusqu'au village au milieu de la nuit alors que les enfants et leurs mères dormaient dans les chaumières plongées dans le noir. Les femmes eurent à peine le temps de sortir entourées de châles et leurs enfants accrochées à leurs robes pour voir un énorme feu s'élever au loin parmi les arbres. Aucun homme ne revint jamais de cette nuit, laissant le village abandonné aux mains des femmes et des enfants bouleversés par ce que la forêt leur avait fait. L'ombre se déploie depuis ce jour mais les villageoises n'ont pas le temps d'y prêter attention, elle est trop subtile pour qu'elles prennent la peine de la remarquer. Elle est réveillée à présent et son réveil s'est fait ravageur et empli de colère. Les enfants sont les seuls à remarquer les changements de la forêt et du ciel mais n'osent pas en parler à leurs mères tourmentées par la perte de tous leurs maris. La petite fille aux cheveux de plus en plus blonds est la plus intriguée par le changement de la forêt dans laquelle elle s'est si longtemps promenée. Maintenant, sa mère refuse qu'elle s'y rende et elle ne comprends pas du tout cette interdiction. Un jour alors, alors qu'elle se promène dans son village, une idée germe dans son esprit et elle se met à observer les autres enfants de son âge pour faire son choix. Elle est déçue de voir que les plus grands et les plus forts sont aussi les moins courageux et ils refusent tous de la suivre avec une lueur de crainte dans leurs yeux. Elle finit par repérer le fils discret de l'ancien forgeron, elle ne lui avait jamais parlé auparavant mais il semble très appliqué dans son travail. En effet, comme cela fait déjà un an que son père a disparu dans la forêt, il a décidé de reprendre son travail du haut de ses 9 ans. Sa mère, touchée par la volonté de l'enfant, n'a pas eu le coeur de lui refuser cette demande et le laisse donc travailler dans la forge à présent beaucoup moins bruyante. Un sifflement plus timide et moins mélodieux que celui de l'ancien forgeron parvient aux oreilles de la petite fille alors qu'elle s'approche de la cabane aux murs ouverts pour laisser la fumée des braises s'échapper. La petite fille de 10 ans se cache derrière un des piquets en bois qui soutiennent le toit en paille de la gorge et regarde discrètement le petit garçon. Il porte le tablier en cuir lourd de son père que sa mère a retouché pour qu'il soit à sa taille et les larges gants que son père lui avait offert quand il avait commencé à travailler avec lui. Il tape maladroitement sur une large épée à l'aide d'un marteau à sa taille et la détermination dans ses yeux où se reflètent les braises stupéfient la petite fille. Elle s'approche alors lentement, intimidée par le garçon si fétiche mais plein de détermination. C'est lui qu'il lui faut et contrairement aux autres, il se laisse facilement convaincre, l'idée de retrouver son père disparu semble lui plaire malgré le possible danger. Elle lui explique rapidement son plan, restant malgré elle dans la petite forge sale, et décide qu'ils quitteront le village ce soir-même. Hansel n'est pas sûr que c'est une bonne idée mais il a une autre certitude: Son père doit être encore en vie et il est quelque part dans la forêt à attendre que l'on vienne le sauver. Personne ne semble vouloir retourner dans les bois et aller voir ce qu'il s'est passé, Hansel lui veut être curieux et courageux. Il serait celui qui aurait ramené les hommes au village! L'idée lui fait briller les yeux alors qu'il se remet à frapper le fer avec son petit marteau. Ce soir, avec la petite fille du village, il ira sauver leurs papas. Il attend avec impatience qu'enfin, la nuit tombe et que l'heure du repas et du couvre-feu instauré par les femmes du village soit passée. Des gardes des femmes les plus courageuses et robustes sont faites pendant la nuit et elles inquiètent un peu le petit garçon. Sa volonté se perd petit à petit alors que, couché sous ses draps de laines chaudes, il attend que sa maman se couche et s'endorme pour s'extirper de ses couettes. Il regarde par la petite fenêtre juste à côté de son lit, elle est mal isolée et un léger courant d'air de cette nuit chaude de printemps vient lui caresser les joues. Il sourit en regardant les étoiles et la pleine lune éclairant sa petite chambre, il est plus serein à présent et se réjouit de retrouver son père depuis trop longtemps absent. Un ronflement le tire de sa contemplation du ciel nocturne, sa mère s'est endormie et il peut à présent aller rejoindre la petite fille aux cheveux d'or. Quittant ses couettes confortables, il se glisse dans des vêtements chauds pour leur balade en forêt et prend un petit sac dans lequel il place ses petites pierres rondes et le petit couteau qu'il utilise pour manger sa viande. Il se glisse hors de la maison et se déplace discrètement parmi les rues terreuses du village pour rejoindre la petite fille derrière la maison la plus proche de la forêt. Gretel a attaché ses longs cheveux en un chignon qui vieillit son visage d'enfant, elle porte une longue cape noire et Hansel remarque que ses vêtements sont beaucoup plus beaux que les siens.
-Nous allons pouvoir rentrer dans les bois dès que la femme du boulanger sera passée! J'ai surveillé et elle passe toutes les 10 minutes...
-D'accord..., répond le petit garçon dans un murmure.
-Qu'est-ce que tu as mis dans ton sac?, demande-t-elle en pointant du doigt la sacoche en cuir.
-Des petits cailloux pour retrouver notre chemin quand on rentrera!, explique-t-il, fier de sa ruse.
-Nous n'en aurons pas besoin!, réplique-t-elle directement, Je connais tous les chemins de la forêt, je m'y suis toujours promenée.
Hansel hausse les épaules, déçu de ne pas avoir épaté la petite fille avec son idée, il oublie cependant sa déception quand des bruits de pas se font entendre. Les deux enfants se cachent alors derrière les murs de pierre et attendent que la large femme soit passée et que sa torche ait disparu derrière les maisons plus loin. Gretel lui fait un signe et ils se mettent à courir pour traverser l'allée qui les séparait de l'orée de la forêt. Ils s'engouffrent dans la pénombre des arbres pour partir à la recherche de leurs pères disparus...
Le jour se lève déjà sans que les enfants ne se soient arrêtés de marcher. Hansel trottine derrière Gretel infatigable alors que le petit garçon a de plus en plus de mal à suivre. Ils ne savent même pas où ils vont et il commence à manquer de petits cailloux, bientôt il n'en aura plus! Le soleil baigne les arbres et une petite brise fait balancer les hautes branches. Gretel s'arrête alors et se tournant un peu sur elle-même, elle semble chercher quelque chose.
-Tu ne sens rien?, demande-t-elle alors.
L'enfant dresse le nez et tente de percevoir des odeurs différentes de celles des fleurs et des sapins. Un relent d'une odeur particulièrement forte vient alors chatouiller le nez du petit garçon. Il se lèche les babines et les deux bambins se dirigent en même temps vers l'odeur forte qui les attire et le spectacle qui s'ouvre devant eux en même temps qu'une clairière les fige sur place. Une clairière d'herbe rose dont chaque brin dégage une douce odeur sucrée s'étend devant eux et une allée de pavés en biscuits et en cookies les mènent à une maison de pain d'épice, de chocolat et de toutes autres douceurs agréables autant à la vue qu'à l'odeur et probablement au goût! Les enfants ont envie de vérifier ce dernier sens et courent vers la maison pour y goûter quelques morceaux. Après s'être plus rempli la panse qu'ils ne l'ont jamais fait, ils s'appuient contre les murs chocolatés pour se remettre d'autant de gourmandises.
-Cette maison est parfaite!, s'exclame Gretel dans un soupire.
-Oui..., sourit le garçon, Un peu trop même!, finit-il par s'exclamer.
-Pourquoi?
-Et si c'était ici que la sorcière vivait?, demande le petit garçon avec de l'inquiétude dans le regard.
-Oh c'est vrai!, s'écrie alors la blondinette, Il faut aller vérifier!
Hansel n'a pas le temps de la retenir ou même de l'empêcher de pousser la porte en biscuit que la petite entêtée est entrée dans la maison. Le fils du forgeron sent son courage de la veille s'envoler et jette en coup d'œil à l'intérieur mais il y fait sombre comme à l'intérieur d'une caverne...
-Hansel!, finit par crier Gretel au plus grand soulagement du garçon, Viens voir!!
Rassuré de la savoir en vie, il se dépêche de la rejoindre pour ne pas rester seul à l'extérieur. A peine a-t-il passé la porte que celle-ci se referme subitement derrière lui et il pousse un petit cri de surprise alors que la panique le gagne.
-Gretel? Gretel réponds!!, gémit-il.
Une main froide agrippe le petit bras frêle du petit garçon qui pousse un nouveau cri.
-Ne t'inquiète pas Hansel... Je suis là..., susurre alors une voix près de son oreille, Tu ne crains plus rien avec moi...
La main autour de son bras, d'abord aussi petite et douce que celle de son amie, s'allonge et des ongles tranchant commencent à lui lacérer le bras.
-On va bien s'amuser ici..., continue la petite voix dans la pénombre, Nous pourrons manger des friandises tout le temps!
Il ne veut pas rester dans cette maison en sucre, il sait qu'elle n'est pas une bonne demeure et qu'elle est habitée par la sorcière qui est sûrement en train de lui lacérer le poignet. Il plonge sa main dans son petit sac de cuivre et attrape son petit couteau de cuisine mais une seconde main attrape son poignet tenant le couteau avec une telle poigne qu'il lâche son arme de fortune.
-Qu'est-ce que tu fais Hansel? Ce n'est que moi... Gretel...
En prononçant ce nom, la lumière éclaire subitement la pièce, des bougies s'allumant une à une autour d'eux mais ce n'est pas ce qui intéresse l'enfant. Un visage inconnu lui fait face à présent, un visage d'une jeune femme lui souriant doucement, il baisse ses yeux sur ses poignets et observe les deux mains douces et délicates posées doucement sur ses avant-bras. Ses yeux brillent de plusieurs couleurs différentes, comme illuminés par des arc-en-ciel, et il éprouve un étrange sentiment quand il replonge ses yeux dans les siens. Ses longs cheveux blonds ondulent autour de son visage rond et souriant. Il garde un sentiment de méfiance enfantine en essayant de discrètement retirer ses poignets de ses mains dépourvues d'ongles coupants sans résultats.
-Qui... Qui êtes-vous?
-Une amie de Gretel!
-Gretel!!, il regarde autour de lui pour chercher son amie.
-Elle est allée dans ma cuisine!, elle lâche son poignet pour montrer une porte rose au fond de la pièce, Elle va nous cuisiner ses délicieuses pâtisseries!
-Je veux rentrer chez moi...
-Pas tout de suite! Nous allons déjeuner ensemble!
-Je veux rentrer chez moi!
Elle fait semblant de ne pas l'entendre et s'éloigne en lâchant le deuxième poignet de l'enfant.
-Mets-toi à l'aise, je vais chercher du chocolat chaud!
Elle lui montre un fauteuil qui semble fait de coussins moelleux et se dirige vers le petite porte rose qu'elle a montré quelques secondes avant. Hansel regarde autour de lui et observe la pièce relativement vide où quelques sièges comme celui qu'elle lui a montré sont installés en plus d'une table entourée de chaises, toutes en rose, et d'une cheminée où brûlent en feu ardent. Comment a-t-elle pu allumer des bougies aussi vite en plus d'un feu! L'enfant est convaincu d'être dans le repère de la sorcière et qu'il est en grand danger malgré l'ambiance sucrée et chaude de la maison. Il ramasse son couteau et se précipite vers la porte en biscuit pour s'échapper mais une fumée rose pétillante apparaît devant lui avec au centre, la jeune femme.
-Je veux partir!!, pleurniche l'enfant.
-Tu. Ne. Pars. Pas. D'ICI!
Les cheveux tirants d'un coup vers le blanc entourant le visage rond de la femme s'envolent et ses traits se font effrayant alors qu'elle s'approche de lui avec une expression menaçante. Les pleurs du garçon augmentent mais la sorcière ne peut plus cacher son identité, ses traits se rident et ses cheveux deviennent gris alors qu'elle continue de s'approcher. L'enfant ne veut pas mourir et se répète cela avant de brandir son petit couteau à viande vers la femme aux traits ridés. L'effet de surprise joue en sa faveur et la lame s'enfonce dans la sorcière comme dans une mousse au chocolat mais il ne veut pas voir s'il lui a fait du mal, il veut rentrer chez lui! Il court vers la porte mais voyant que celle-ci ne veut pas s'ouvrir, il grimpe sur une table pour s'échapper par la fenêtre négligemment ouverte. Il glisse sur la table en sucre glacé et s'accroche à la fenêtre pour l'ouvrir en grand et se glisser au travers. Il s'écroule sur les dalles de sucre mais se relève tout de suite et part en courant malgré les cris retentissant dans son dos...
Il est dit que les sorcières savent alterner la mémoire par toutes sortes de sorts et que l'une d'entre elle aurait réussi à charmer tout un village pour qu'ils la considèrent comme l'une d'entre eux... Qui sait si cette rumeur est vraie? Moi, je sais tout mais il faut toujours laissée une part de mystère aux histoires... L'heure est maintenant venue au dévoilement de la vie de la jeune femme aux cheveux blancs, êtes-vous impatients? Je n'en doute pas une seconde...
Les sorcières naissent-elles réellement un jour? Vous pouvez en douter sérieusement puisque la réponse est non. Les sorcières ne naissent jamais, elles ont toujours été là, depuis la nuit des temps, attendant simplement que leur tour d'entrer dans l'histoire arrive... Elles sont arrivées sur notre Terre avant même la naissance des dinosaures, des centaines de milliers d'âmes magiques réunies en un seul lieu: le centre de notre monde. Elles n'avaient pas de noms et leurs différences ne consistaient qu'en une seule chose: leurs couleurs. Elles n'étaient que des petites lumières brillants à l'infini dans le noyau de notre monde, formant une explosion de couleurs continue. Chacune, bien que se ressemblant, avait sa propre couleur même sensiblement différente à celle de sa voisine, ce n'était jamais la même. Comment en sont-elles venues à sortir de ce gigantesque noyau à des kilomètres de la surface de la terre? Certaines parvenaient à se faufiler, trop impatientes, entre les pierres noires qui les entouraient, impassibles à leurs multiples couleurs. Personne ne sait vraiment ce qu'il est advenu de ces premières sorcières, elles ne savaient probablement pas comment utiliser leurs pouvoirs et leurs capacités et leur impatience les a punie. Il fallait attendre que le noyau les libère et étant de simples âmes, elles ne voyaient pas vraiment le temps passer. Enfin le noyau les libéra de leur prison et le premier jour de leurs existences commença alors que les hommes vivaient déjà sur Terre. Ce que nos appelons maintenant le Moyen Âge allait bientôt commencer et l'Antiquité vivait ses dernières heures. Personne ne put voir l'apparition des sorcières, elles sortirent par un trou que l'océan forma pour elles et les milliers de petites lumières explosèrent à l'extérieur pour enfin respirer l'air que le ciel leur offrait. Les boules de couleurs se séparèrent pour prendre possession de corps et vivre enfin parmi les hommes. Nous pouvons nous concentrer sur l'une d'entre elles, celle qui nous intéresse pour notre conte. Elle était l'une des dernières à s'échapper du ventre de l'océan avant que celui-ci ne se referma. Elle était un peu déboussolée, sa douce lumière rose bonbon tremblotant doucement. Comme les autres avant elle, elle s'éloigna de l'endroit d'où elle s'était échappée pour trouver son premier hôte et commencer l'histoire des sorcières de notre monde. Elle se rendit en Allemagne actuelle, le pays était à cette époque constituer principalement de gigantesques forêts s'étendant sur des kilomètres. Des châteaux et villages étaient éparpillés partout à travers le pays et le plus grand de tous était au centre, là habitait le roi dirigeant d'une main tendre la terre forestière. La petite lumière rose fut très attirée par ce grand château pour une raison particulière: les pleurs d'un enfant s'en échappaient. Elle savait au fond d'elle, ayant reçu ce savoir comme une évidence lors de sa sortie du noyau de la terre, qu'elle aurait plus de facilités d'entrer dans l'âme d'un nouveau né. Entrant dans le grand château de pierre par une meurtrière étroite, les cris de l'enfant résonnaient dans les couloirs froids et sombres et la lumière clignotante suivait ces cris. Elle n'eut pas de difficultés à arriver dans la petite pièce d'où les cris plus intenses provenaient. L'enfant venait tout juste de naître et la mère était encore couchée, blanche comme les draps sur lesquels elle était étendue. L'enfant était dans les bras d'un médecin semblant plutôt âgé, ses cheveux étaient longs et déjà blancs. La petite lumière rose n'hésita pas plus longtemps: elle devait rentrer dans son premier hôte et était trop excitée pour attendre plus longtemps et trouver une autre victime: cet enfant serait parfaite. Sa lumière s'intensifia et le médecin leva des yeux étonnés vers celle-ci. Il n'eut pas le temps de réagir ni de protéger l'enfant que la pièce fut illuminée d'une couleur rose bonbon et l'enfant se tut. La lumière rose disparut et l'âme avait quitté la pièce, non en réalité, elle était toujours présente, endormie au fond de l'âme de l'enfant calmée au creux des bras du médecin. La mère fut inquiète de ce qu'il s'était passé mais le médecin expliqua cela par le soleil extérieur, elle fut trop fatiguée pour y réfléchir davantage.
La petite fille grandit dans le château et était une princesse aimée et appréciée de tout son pays. Elle resta la seule fille du roi qui n'arriva plus à avoir d'enfants avec sa reine. La petite blonde s'ennuyait, du haut des ses 10 ans, chaque jour était d'un ennui plus cruel et douloureux sans qu'elle n'en parla à personne, de toute manière elle n'avait personne à qui parler... C'est alors que l'âme endormie tout au fond d'elle se réveilla, provoquant au creux de son coeur une présence qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant. Des connaissances et souvenirs n'étant pas les siens émergèrent dans ses pensées, elle se revoyait lumière rose volant au-dessus de l'océan. Elle ne comprenais pas d'où venaient ses connaissances sur une magie inconnue encore dans le monde. Curieuse, elle l'était devenue depuis le temps qu'elle passait seule et ne put s'empêcher de vouloir en apprendre encore et encore sur tout cela. Elle apprit alors, comme si cela était une évidence au fond d'elle-même, qu'elle possédait en plus de ces connaissances, des pouvoirs permettant d'utiliser ce qu'elle savait à présent pour faire des choses qu'elle pensait incapable. L'âme de la sorcière au fond d'elle était heureuse d'avoir choisi ce corps naïf et curieux. Elle allait pouvoir prendre possession très facilement de la petite fille en lui inculquant son savoir et ses pouvoirs, elle ferait d'elle ce qu'elle voudrait! S'enfermant dans sa chambre avec le sentiment qu'elle ne devait pas le faire devant tout le monde, elle essaya immédiatement d'utiliser ses pouvoirs avec une âme d'enfant recherchant l'amusement. Elle fut étonnée de faire sortir du feu de ses petites mains rondelettes et ensuite de l'eau qu'elle s'amusa à jeter par sa fenêtre. Au fil du temps, elle restait toutes ses journées dans sa chambre à essayer tout ce qu'elle pensait savoir faire. Elle imagina que ce qui lui venait à l'esprit en lui apprenant de nouvelles capacités, elle savait le faire. La sorcière donna à l'enfant un sentiment de toute puissance mais eût peut-être et probablement tort de lui donner de quoi penser qu'elle savait tout réaliser mais elle ne s'en rendit compte que 7 ans plus tard. Durant les sept années avant le drame, elle s'exila loin de son peuple tout en haut de sa tour. Elle apprenait de plus en plus chaque jour malgré son très jeune âge et cette précarité ne fit que réjouir l'âme vivant au fond de son coeur.
Ses parents ne le remarquèrent pas vraiment, trop occupés à gouverner le peuple que pour s'occuper de leur fille unique. La mère mourut sans avoir vu sa fille depuis presque un an et c'est ainsi que de grandes funérailles furent organisées. La princesse dut évidemment y participer et quitter sa tour pendant trois longs jours pour les différents rituels pour célébrer sa mort. Elle était très appréciée mais cela n'avait aucune importance pour la jeune femme de 17 ans, elle avait de grands projets à présent et savait qu'avec sa beauté et ses pouvoirs, elle pourrait les réaliser. Le soir final était une véritable libération aux yeux de la princesse, elle n'aurait plus à porter ses habits noirs qu'elle détestait tant et parler avec compassion à tous les habitants du village proche du château. Elle ressentait à présent un présence sombre dans son coeur et ne sachant pas comment la vaincre et l'en chasser, elle la laissait grandir et prendre possession de son âme. Comment vouliez-vous qu'une fille aussi faible psychologiquement puisse vaincre une sorcière aussi puissante vivant depuis sa naissance au plus profond d'elle. Le bûcher permettant à la reine de quitter son enveloppe charnelle et rejoindre les dieux de l'ancienne Allemagne. La jeune fille fut permise d'allumer le bûcher mais lorsqu'on lui tendit la torche brûlante, elle la refusa. Son coeur criait en écho avec l'âme sorcière de ne pas faire ce qu'elle s'apprêtait à entreprendre mais son être et sa personnalité démesurée avait décidé que le moment était venu de montrer au monde entier qui elle était. Reprenant ses incantations qu'elle connaissait par cœur, elle leva ses paumes vers le gigantesque bûcher et y fit naître une des plus grandes flammes que personne n'avait jamais vue. Elle s'éleva aussi haut que toutes les sorcières du monde la vit à cette instant et leur annonça indirectement que les pires heures de l'histoire des sorcières allaient commencer. Revenons cependant sur la jeune blonde qui avait embrasé et consumé en quelques secondes le corps de sa mère. Le mot de sorcellerie sortit pour la première fois des bouches des habitants et les regards autant effrayés que méprisants se posaient à présent sur la princesse. Son père ne la protégea pas, dès sa naissance, il avait attendu un garçon et avoir cette fille en plus sorcière à la place d'un héritier avait été l'une des plus grandes déceptions de son règne. La jeune fille fut donc chassée et fuit son château où elle avait toujours vécu pour aller dans la forêt. Montant sur une butte assez élevée après avoir couru dans la forêt de longues heures, elle se tourna vers son ancien chez soi et regarda avec mépris l'agitation qu'ils étaient en train d'y vivre.
-Préparez-vous, ce n'est que le début!, cracha-t-elle, La vengeance de Gretel sera terrible!
Son cri fut apparemment entendu partout dans les terres allemandes jusqu'au plus petit village au fond des forêts profondes. Elle disparut de la butte et le pays connu le premier les dégâts des premières sorcières. Seule, elle parcourra d'abord les terres lointaines aux extrémités du pays, y faisant brûler terres, villages et surtout les grandes forêts touchées par l'hiver venant de Russie. Elle n'avait cure des vies dont elle se débarrassait et des cris qui résonnait derrière elle après son passage, elle devint connue dans toutes les régions et le roi entendant parler des dégâts d'une sorcière ne douta pas de son identité. Son coeur s'assombrit à son tour, les sorcières ne laissaient rien sur leurs passages et touchaient toute la population, de loin ou de près. Elle revint finalement dans sa région natale pour se venger de son père et des habitants de son village d'enfance. Celui-ci l'attendait cependant et la piégea alors qu'elle arrivait par la route principale l'amenant au château. Elle perdit toute fierté en craignant le jugement auquel elle allait faire face. Des fanatiques de l'Eglise se proclamèrent juges en se disant envoyés de Dieu pour punir les démonnes de leurs méfaits. Suppliant durant tout le procès dont l'issue était déjà évidente, la jeune femme blonde maudît finalement son peuple et l'Allemagne en leur promettant qu'ils payeront ce qu'ils vont fait. Criantes injures, elle fut mise sur un bûcher pour lui rappeler ce qu'elle a fait à celui de sa mère. Les fanatiques s'étant déjà renommé Inquisiteurs déclarèrent que le feu était le seul moyen de tuer les sorcières et détruire les âmes possédées dans leurs corps. Ils se trompaient, brûlant sur son bûcher en continuant de crier ses incantations maléfiques, l'âme sous forme de petite lumière rose quitta son enveloppe pour s'éloigner du château lorsque la jeune femme rendit son dernier souffle. Le bûcher sur lequel elle était attaché pris trop d'ampleur et comme une vengeance post-mortem, le feu prit tout le village et son château avec lui...
L'âme rose ne voulait pas quitter le pays dans lequel elle avait découvert ses pouvoirs et se rendit dans une des seules forêts n'ayant pas été consumées par son ancien corps à la personnalité démesurée. Son pouvoir ayant été utilisé pour la première fois, elle regorgeait de puissance et sa lumière rose parfois entrevue dans les forêts profondes était plus rose et claire que jamais. Son errance fut longue avant qu'elle n'atteigne la forêt que vous connaissez déjà. Là, elle trouva une vieille maison dans laquelle habitait une vieille femme aux traits ridées et à la force fort ancienne. Ne voulant pas errer plus longtemps, elle se contentant de ce corps qu'au fil du temps, elle parvint à rajeunir. Le sucre magique qu'elle fabriqua marcha sur elle tel un élixir de jeunesse de jeunesse. Elle s'en entoura donc pour permettre sa survie, restant entourée de cette aura magique et sucrée durant de nombreuses années. L'ennui qu'elle avait vécu durant dix années réapparut mais elle tenta d'endormir ses envies de découvertes pour ne pas subir le même sort que son premier corps. Elle n'était pas idiote et attendit durant de centaines d'années que la vie passe. Elle sentait chaque mort de sorcières provoquée par l'inquisition mais se sentant impuissante elle n'y faisait rien. Un beau jour elle abandonna son corps dans un sommeil profond dans sa maison de sucre rose et partit en balade. La naissance d'une petite fille fut trop désirante et elle ne pouvait plus vivre au fond de sa maison de sucre, elle voulait redécouvrir la vie et la jeunesse... Elle fut attirée par les enfants qui était appétissants à ses yeux et les piéger pouvait être si simple n'est-ce pas? Surtout dans la peau d'un adorable petite blondinette!
Voila comment le conte que vous connaissiez arriva, la sorcière n'était qu'une parmi tant d'autres et qui sait ce qui a pu lui arriver par la suite...
Certains disent qu'elle vit toujours dans sa forêt en se nourrissant de sucre et d'enfants mais si j'étais vous, je n'y croirais pas...
La maison de sucre fut brûlée quelques années plus tard avec une vieille dame bloquée à l'intérieur. L'inquisition elle-même même est venue pour ce bûcher de sucre, commandée par le célèbre et pieux Hansel... pourtant, le feu n'est pas une solution et à part avoir embrasé la forêt et ses occupants avec la petite maison pour laisser sur les terres une âpre odeur sucrée, le feu est loin d'avoir consommé la sorcière...
Les sorcières tuées encore et encore par l'inquisition ne sont jamais mortes et ne sont jamais retournées dans le noyau de la Terre. Elles vivent parmi nous, cachant leurs pouvoirs au reste du monde pour ne pas vivre le même sort que leurs anciennes hôtes. Certaines âmes sont évidemment masculines, les garçons ont peut-être échappés au bûcher puisque nos ancêtres étaient sexistes mais ils sont toujours parmi nous. Peut-être une sorcière sommeille-t-elle en vous pour le moment? Prenez garde, leur heure a été gâchée par une âme trop ambitieuse mais elles attendent leur seconde chance avec une patience redoutable...
The end
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