The not so freaky end of the world : III

- Eïleen ! s'écria Percy sans pouvoir s'empêcher de secouer ma main.

Il savait que c'était finit mais ne pouvait se raccrocher au mince espoir que je sois encore en vie.

- Eïleen je t'en prie ne meurs pas ! sanglotai Hazel dans les bras de Frank.

Jason et Piper étaient en train de s'occuper de Léo qui revenait peu à peu à la vie grâce au remède du médecin que lui avait administré Festus comme Edlyn le supposait. Piper ne cessait d'observer Léo puis moi, les joues maculées de larme, sans savoir quoi faire.

Les demi-dieux se rassemblèrent autour de moi, trop de gens pleuraient, même Clarisse s'autorisait quelques larmes.

Les Romains se tenaient dans un silence respectueux envers celle qui leur avait sauvée la vie. Reyna tentait d'afficher la même attitude qu'eux mais elle était à deux doigts de fondre en larme elle aussi.

Nico... mon pauvre Nico se tenait comme toujours à l'écart, le plus loin possible de mon corps sans vie. Il ne semblait même pas remarqué qu'il pleurait, ce que je remarquai moi parfaitement cependant fut la main réconfortante de Will qui serrait désormais la sienne, il n'essaya même pas de la repousser.

Le silence n'était brisé que par des sanglots. Reyna leva son épée vers le ciel et le reste de romains en fit autant, bien vite rattrapé par les grecques.

- Pour Eïleen, annonça Annabeth en ravalant un sanglot. Une des plus grandes magicienne que notre monde ai connue et l'une des plus incroyable fille qu'il m'ai été donné de rencontrer. Notre sauveuse à tous.

- POUR EÏLEEN !!! répéta la foule d'une même voix.

Edlyn applaudit avec joie, me ramenant brusquement à la réalité. Je l'observais, les yeux écarquillés de surprise. J'étais morte, ça il n'y avait pas de doute. Pourtant je ne pouvais non plus détacher mes yeux de la scène qui se tenait sous mes pieds. Des tous ces demi-dieux qui pleuraient ma mort.

- Je n'ai pas eu le droit à tant d'honneur de la part du monde mythologique. dit alors Edlyn, en me prenant avec douceur le bras. Mais j'ai quand même eu le droit à quelques autels de la part des mortels qui me vénéraient.

Un cri retentit alors au milieu de la foule. Léo venait enfin de se réveiller, et il découvrait avec horreur le sort qui était désormais le mien. Celui que j'avais dû choisir pour que lui survive. Edlyn passa ses doigts autour de mon visage pour me faire détourner la tête.

- Il est temps de partir maintenant. Tu es morte en héros. Cette fois je n'aurais besoin d'aucun tour de passe-passe pour qu'on puisse renaitre.

Je la laissais me tirer avec douceur, ne pouvant m'empêcher de jeter un dernier coup d'œil malgré tout vers la réalité. Les traits toujours si rieurs de Léo étaient déformés par le chagrin. Je sentis la pierre qui ornait mon coup me peser, me rappelant à mon serment à Calypso que je ne pourrais jamais tenir.

Avais-je vraiment fait le bon choix ?

- Bien évidemment que tu as fais le bon choix Eïleen. répondit Edlyn de sa voix enjôleuse. Tu as encore marqué l'histoire, les dieux seront forcés de se rappeler de toi comme celle qui a sauvé leur monde et ton nom sera crains par de nombreux monstres. C'est une bonne revanche sur ceux qui ont voulu nous supprimer non ?

Je pinçais des lèvres et ralenti quelque peu. Je tentais de me tourner une nouvelle fois vers la réalité, vers la vie. Mais la poigne d'Edlyn se resserra brusquement autour de mon bras, et elle me tira avec bien plus d'empressement. La réalité commençait à s'effacer autour de nous, nous nous dirigions désormais mais une lumière blanche éclatante.

J'avais tellement pensé à en finir ces six derniers mois. Pourtant en cet instant, je ne souhaitais rien de plus que continuer à vivre.

- Ce n'est pas la fin. susurra Edlyn, sentant bien l'appréhension qui était en train de m'envahir. On va revenir dans une nouvelle vie je te l'ai dis. Tu es morte en tant que héros pour protéger ceux que tu aimais. Comme Luke.

Je ne ressentais plus rien de physique en cet instant, pourtant, j'aurais juré que mon sang se glaça d'un coup. Je me figeais sur place, et même la poigne toujours plus forte d'Edlyn ne put me faire esquisser le moindre geste. Les dernières paroles de Circé me revinrent brusquement à l'esprit.

"Ne la laisse pas décider à ta place"

Et alors tout pris sens. Enfin. Toutes ces choses contradictoires que j'avais pu entendre sur Edlyn. Toutes ces mises en garde. Tout ce chagrin qui n'avais pas voulu me quitter ces derniers mois. Tout pris sens. Même les parties les plus douloureuses.

- Non.

Je m'arrachais brusquement à la poigne d'Edlyn. Cette dernière esquissa une moue agacée et commença à esquisser un nouveau pas vers moi. Mon épée apparut alors entre mes doigts, pointée contre elle.

- Qu'est-ce qui te prends Eïleen. murmura-t-elle innocemment.

- Je ne te laisserai pas nous tuer pour le retrouver.

Le masque de douceur de ma précédente incarnation disparut en un instant. La lumière éclatante qui l'entourait derrière elle s'assombrit tout aussi soudainement pour devenir noire d'encre.

- Tu oses me menacer avec ma propre épée. persiffla-t-elle.

Je secouai la tête avec force et raffermissais ma prise sur ma lame.

- Non. Avec mon épée. Parce que tout cela c'est à moi. C'est ma vie.

Un ricanement terrifiant emplit alors Edlyn toute entière. Elle agrippa le bout de la lame et le serra avec force entre ses doigts. Du sang noir d'encre ne tarda pas à dégouliner dessus.

- Non Eïleen. C'est ma vie. Depuis le début. Tu n'étais qu'un moyen pour moi de retrouver Luka après sa mort. Le retrouver dans une toute autre vie. Mais même ça tu n'as pas été capable de le garder. Alors maintenant tu vas disparaitre, et on va tout reprendre à zéro. Dans une nouvelle vie où encore une fois on retrouvera Luke. Parce que c'est notre destin.

Oui, tout prenait enfin sens. Ce deuil que je n'avais pas réussi à surmonter tout simplement parce qu'il n'était pas mien. Ce n'étais pas seulement ma douleur que j'avais porté tous ces mois, c'était aussi la sienne. Il y eut aussi cette fois où Edlyn m'avait déjà poussé à me sacrifier pour Léo auprès des portes de la mort. Rien n'avait été sous mon contrôle, jamais.

- Calypso avait raison. T'es qu'une sale excentrique mégalomane. Ton arrogance t'empêche de voir que ton plan est voué à l'échec.

Le sourire d'Edlyn émit un tremblement alors que la poigne qu'elle avait sur ma lame se fit plus hésitante.

- Contrairement à ce que tu pense on est pas parfaite Edlyn. On a pardonné à Luke. Mais c'est parce qu'on est des imbéciles dominées par nos bons sentiments. Crois-moi, je ne suis pas certaine que son sacrifice puisse effacer toutes les morts et les horreurs qu'il a provoqué. Il doit certainement être dans un des champs du châtiment à l'heure qu'il est.

- Tu te trompes ! hurla Edlyn. Il y avait du bon en lui ! Tout ce qu'il a fait c'est pour le bien des demi-dieux !

- Je pense pas que les enfers en ai quelque chose à faire du bien ma vieille.

Je balançais mon bras sur le côté, arrachant enfin ses doigts à ma lame. Edlyn contempla ses mains tremblantes couverte de sang un long moment. Elle les referma alors d'un coup, relevant vers moi des yeux brillants de folie.

- Peu importe. Je causerai les pires horreurs dans notre prochaine vie pour le retrouver aux enfers s'il le faut. Mais je le retrouverai. Je le retrouverai toujours.

- Tu ne vas rien faire ! m'écriais-je. Tu vas me laisser vivre. Parce que ce n'est pas un pauvre pantin que tu as créé en te tuant pour renaître. C'est moi, Eïleen McGuire ! L'Enchanteresse à l'humour douteux et à la capacité sans faille pour ressortir vivante des pires situations.

Le coin de la lèvre d'Edlyn fut pris d'un nouveau soubresaut. Elle tendit alors la main vers moi et mon corps s'approcha d'elle d'un coup, apportant ma gorge au creux de sa paume.

- Tu crois vraiment pouvoir résister à ma volonté ? Tu n'es qu'une pauvre copie de moi que les Parques ont utilisés pour causer le chaos au sain de l'Olympe.

Ses doigts se resserrèrent sur ma gorge, brûlant cette dernière sous sa magie. Mais bientôt ce fut ma magie à moi qui irradia de chaque parcelle de ma peau. Elle me lâcha dans un cri de douleur et retomba d'un coup sous l'onde de magie que je lui envoyai.

Toute sa splendeur semblait avoir disparu alors qu'elle gisait au sol, les yeux écarquillés de terreur. Mais ce n'était plus le moment de faire de bon sentiments.

- Et toi..., murmurais-je alors en tendant mon épée vers elle. Tu n'es qu'une pauvre mortelle qui n'a même pas su profiter de la bénédiction d'une déesse.

Je ne sus si ce fut ma remarque ou ma lame qui transperça alors sa poitrine de part en part qui la laissèrent bouche-bée. Je me penchais finalement vers elle et passai avec la même douceur qu'elle plus tôt mes doigts derrière sa nuque tout en enfonçant un peu plus mon épée à travers tout son être.

- C'est ma vie. lui murmurais-je à l'oreille. Et j'ai décidé de la vivre. Quoi qu'il nous en coute.

Je n'attendis pas qu'elle disparaisse complètement entre mes bras pour arracher mon épée et la quitter. La noirceur commença à l'envahir, à nous envahir toutes les deux. Mais ce n'était pas aujourd'hui que je laisserai les forces des Enfers gagner contre Eïleen McGuire.

Je m'élançai à toute jambe dans l'autre sens. Là où je pouvais encore apercevoir mes amis qui pleuraient ma mort. Là où Léo serrait désormais avec force mon corps sans vie dans ses bras.

Comment donc avais-je pu sérieusement envisager de tous les quitter ?

La noirceur n'abandonnait pas sa poursuite. Mais je n'abandonnai pas non plus. Je continuai de courir, toujours plus rapidement, toujours plus proche de la vie. Je passai face à Nico dont j'effleurai la joue du bout de doigts, et alors, la noirceur sembla se heurter à une puissante résistance de la part du fils d'Hadès. Cela me suffit pour terminer mon ascension.

Mon ascension vers la moi de la vraie vie. Vers cette vie que je n'avais jamais tant voulu vivre qu'en cet instant.

Et alors, je me jetai dans les bras de Léo.

Ce fut dans une dramatique inspiration que je reprenais d'un coup mes esprits. J'eus à peine le temps d'apercevoir les yeux écarquillés de surprise de Léo au dessus de moi avant de sombrer sous une montagne d'accolades et de soulagement.

Un terrifiant vide se faisait désormais à mon esprit, témoin d'une ancienne présence que je venais d'assassiner.

Mais je la pleurerais plus tard. Tout pourrait venir plus tard. J'étais là, avec mes amis et c'était le plus important. C'est ainsi pleine de joie et de vie que je m'écriais d'un coup :

- TOUJOURS VIVANTE !!!!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top