45. Show me a hero, and I'll write you a tragedy
Je m'agrippai désespérément au palier de la porte, tout bonnement incapable de tenir debout tant la cruelle vérité m'accablait.
- Eïleen..., murmura Léo.
Ce dernier semblait tout aussi désemparé que moi. Le conduit dans lequel il venait de jeter le remède du médecin était encore ouvert devant lui.
- Non. dis-je alors en secouant la tête, sentant déjà les premières larmes dévaler mon visage. Non.
Il se releva alors et esquissa un pas vers moi. Il n'eut pas le temps de faire plus que déjà la première décharge de magie fusa dans sa direction. Elle s'était échappée de mes poings tremblants, ces derniers crépitant de magie.
Les décharges ne l'arrêtèrent pas pour autant. Il continua de s'approcher de moi, réagissant à peine lorsque ma magie le frôlait de peu. Il déposa avec lenteur ses doigts contre mes poings. Le regard qu'il me lança lorsqu'il releva les yeux vers moi m'anéanti un peu plus.
- Je n'ai pas le choix Eïleen. me dit-il dans un souffle.
- Non. répétais-je inlassablement sans cesser de secouer la tête.
Je m'arrachais de sa poigne avant de le repousser avec force. Je tournai les talons et me précipitai alors dans sa chambre, ignorant ses appels.
- Non, non, non, non.
Je m'arrêtais un seul instant en arrivant sur le seuil de sa porte. Un seul instant pour contempler les établis qui m'avaient tant intrigués lors de ma première visite dans cette chambre qui était désormais mienne. Un seul instant pour le lit que nous avions partagé le matin même. Cette chambre avait reçu tant de notre bonheur.
Ce fut sans même réfléchir que je me précipitais alors sur les établis avant d'envoyer valdinguer tout ce qui s'y trouvait. Pas une once de magie ne s'échappa cette fois.
- Non ! Non ! NON !
Ce fut avec mes mains blessées que j'agrippai chaque bibelot qui me passait sous la main avant de les écraser sur le sol, avec un râle plus douloureux à chaque fois. Mais ce n'était pas suffisant. Ignorer les cris de Léo n'était pas suffisant. Briser l'Argo II entier ne serait pas suffisant pour extérioriser tout ce que je ressentais en cet instant.
Il dû y avoir un moment où Léo renvoya les autres demi-dieux. Parce que c'était impossible que je n'ai pas alerté chacun d'entre eux avec le vacarme que je faisais.
Mais rien ne suffisait. J'avais beau arracher les draps, renverser les caisses à outils, hurler, rien ne serait jamais assez suffisant.
Alors enfin je m'abandonnai tout entier. Je me laissai aller à mes sanglots. Je laissai Léo agripper mes poignets avec lenteur avant de retomber dans ses bras. Je m'effondrai au milieu des débris, laissant enfin la magie aller pour exprimer un peu plus le chaos qui se faisait en moi.
- Je suis désolé Eïleen. Je n'ai pas le choix. voilà tout ce que semblait pouvoir dire Léo.
Enfin je m'autorisai à plonger mes yeux dans les siens, contemplant son regard d'habitude si illuminé emplit de larmes, les mêmes que les miennes. Alors je fis tous les efforts du monde pour réussir à articuler plusieurs mots.
- Tu ne peux pas décider de te sacrifier Léo. Pas alors qu'on touche le bonheur du bout des doigts. C'est trop injuste. Tu as juré. C'est trop injuste.
Injuste.
Voilà tout ce que je pouvais penser face à l'idée de perdre le demi-dieu. Face à l'idée qu'il perde la vie alors qu'il l'avait à peine entamé. La vie que nous avions à peine entamé.
- C'est bien beau de me faire des leçons sur mes besoins de thérapies, mais peut-être que c'est pas moi la plus suicidaire de nous deux hein. fis-je cyniquement.
- Ce n'est pas...
Léo s'arrêta en plein milieu de sa phrase, laissant alors retomber son front sur mon épaule, faisant un peu plus trembler celle-ci avec ses propres sanglots. Peut-être parce qu'il savait que j'avais visé juste. Peut-être savait-il simplement que rien ne me convaincrait pour cette fois.
Comment pourrait-on même me convaincre d'une telle ineptie ?
- Ce n'est pas parce que quelqu'un doit se sacrifier que ce doit toujours être toi Léo. murmurais-je en faisant de mon mieux pour taire les tremblements de ma voix. Ce n'est pas juste. Pour personne.
Je passais ma main sur sa nuque. Comme lors de cette nuit où je l'avais rejoins après que Percy et Annabeth soit tombé dans le Tartare. Comment les choses avaient-elles pus devenir encore plus désespérée ?
- Je ne sais pas quoi faire Eïleen. Je suis terrifié. Je ne sais plus quoi faire.
Je passais mon autre bras autour de sa taille et pressai ma tête contre la sienne, l'entourant de tout mon être, enveloppant nos deux corps du pellicule de magie qui n'avait plus rien de menaçant. Cette fois ce fut avec bien plus de douceur que je parvins à parler :
- Alors ne fais rien. On envoie se faire voir la prophétie, on envoie se faire voir les dieux et les Parques. On trouvera une solution. On en trouve toujours. Mais par pitié, ne prévoit pas de te tuer.
Je le sentis secouer la tête, ses gestes toujours saisis de tremblements. Il passa ses bras derrière mes épaules, me serrant un peu plus fort contre lui.
- Tout ce qu'on va faire c'est sauver le monde demain, et rester envie, peu importe de quelle manière. On ne m'appel pas la reine de l'improvisation pour rien.
On ne le laissera pas mourir, quoi qu'il nous en coute.
La voix familière de Edlyn que je n'avais pourtant plus entendu depuis tant de temps m'envahit d'une volonté de fer.
On ne laissera personne mourir.
Mais bien évidemment, les Parques en avait décidé autrement.
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13Selena13 je crois vraiment qu'en fait ce qu'on préfère avec nos couples c'est de les torturer comme ça 😂
Enfin bref, c'est la première fois que je poste autant !
Mais c'est parce qu'on s'approche de la fin dont j'ai enfin une idée clair et net ! (Parce que oui avant je n'avais qu'un projet vague pour la fin même à ce stade la, je me désespère moi même) et la fin va être TROP bien !
Eïleen : Ça va les chevilles ?
Parfaitement, merci de t'en inquiéter. Ah et pour ceux qui se demanderait, ce Tome clôtura TTSOE qui sera donc une trilogie et pas une série en quatre tomes Comme c'était prévue à la base !
Mais ne vous inquiétez pas, je vous réserve une petite surprise 😏
Enfin bref j'espère que ce chapitre qui peut se résumer en "la dispute la plus triste de tout les temps"
Eïleen : Au moins maintenant on sait d'où je sors mon narcissisme...
vous aura plut mes cervelles d'algues préférés
Percy : Parce que c'est pas moi ta préférée 😱
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