41. You are what you eat
- Hmm... commençais-je en me motivant mentalement pour parler. Tu... veux, qu'on en parle, de tu sais quoi.
Reyna me regarda fixement pendant un instant qui me parut interminable et plus que malaisant.
Elle finit par détourner les yeux avant de soupirer.
Est-ce que ça voulait dire oui ?
Nous avions atterri dans le creux d'une clairière dans un espèce de camping bordé d'arbre au côté d'un panneau indiquant "Lieux historique, le massacre de Buford". Un endroit remplie d'onde positive en clair... qui avait en plus le défaut de me rappeler Léo !
Nico et Hedge étaient partis nous acheter quelque chose dans une minuscule supérette à une centaines de mètres de là.
Je n'avais pas reparlé à Reyna de ce que j'avais vue dans ma vision. Sachant qu'elle serait plus réticente à le faire devant les autres, j'avais saisie l'occasion pour lui parler maintenant.
- Ça dépends... finit-elle par lâcher, qu'est-ce que tu as vue exactement ?
- Heu... le passé plus ou moins glorieux de certain de tes ancêtres qui étaient combattants, j'ai finis par conclure qu'ils m'ont possédés l'espace de quelques instants, ajoutais-je. Et... toi... qui... après avoir vue ton père balancer une dalle sur Hylla..., j'inspirai un grand coup avant de lâcher rapidement, le tue.
Reyna se pinça l'arrête du nez et pencha la tête en arrière avec un nouveau soupir.
- Je vois, dit-elle platement, ils ne t'ont montré que ce qu'ils voulaient que tu vois. Je me demande bien pourquoi est-ce que tu ne m'as pas neutralisé avant !
Je la regardai sans comprendre pendant plusieurs secondes avant que mon cerveau ne se mettent enfin en marche.
- Tu, tu penses vraiment que j'aurais pu t'attaquer ou te considérer différemment pour un truc que t'as fait quand t'étais toute gosse ! Un truc que je considère on ne peut plus justifié de plus !
- Je..., bredouilla t-elle, je pensais que..., oui.
Je reculai ma tête en tapant ma main sur ma poitrine. Oh mes dieux ! Reyna désemparée, je ne pensais même pas que c'était possible !
- Mais, commença t-elle en se calmant. J'imagine que maintenant tu veux quand même une explication ?
- Seulement si tu veux m'en donner. m'empressais-je de répondre.
Elle esquissa un sourire dépourvu de toute joie et attendit encore quelques instants avant d'enfin prendre la parole.
- Mon père s'est toujours voué corps et âme à ma mère, Bellone. Je ne sais pas comment est-ce qu'il a fait, mais il est parvenu à la séduire, deux fois qui plus est... Ma sœur est née juste avant qu'il ne parte en Irak pour sa dernière période de service. Il a été renvoyé à la vie civile avec les honneur. Si... s'il avait pu s'adapter, peut-être que tout se serait bien passé.
- Mais il n'y est pas arrivé, devinais-je.
Reyna fit non de la tête avec un air triste.
- Peu après son retour, il a revu la déesse, ce qui, euh, me vaut d'être née. Bellone l'a laissé entrapercevoir l'avenir. Elle lui a expliqué pourquoi notre famille avait une telle importance pour elle. L'héritage de Rome, lui dit-elle, serait préservé tant qu'il y aurait au moins un descendant de notre lignée. Je crois qu'elle a dit ça pour le rassurer, mais mon père a fait une fixation là-dessus.
Malgré la chaleur qui régnait, Reyna resserra sa cape autour d'elle dans un geste étrangement protecteur.
- Une partie de son problème, poursuivit-elle, c'était le stress post-traumatique. C'était plus fort que lui, il pensait tout le temps à la guerre. Mais ça allait plus loin encore, d'année en année, quand j'étais petite, il a changé. Il est devenu complètement paranoïaque. Il s'était mit en tête que les paroles de Bellone signifiaient que notre lignée risquait d'être exterminé et l'héritage de Rome de s'éteindre. Il voyait des ennemis partout. La nuit il nous enfermait Hylla et moi dans notre chambre. Si on s'échappait il se mettait à nous hurler dessus, il nous jetait des meubles à la tête, enfin, il..., il nous terrifiait. Il a finit par se convaincre que c'était nous les ennemies. Alors les fantômes sont apparus. Ils lui chuchotaient des trucs à l'oreilles et le rendait encore plus parano. Jusqu'au jour où je ne sais comment, je me suis rendu compte qu'il avait cessé d'être mon père, c'était devenu un des fantômes.
Je dégluti en repensant aux voix qui m'avaient vriller le crane la veille. Elles m'avaient terrifiée, moi Eïleen l'enchanteresse de seize ans qui avaient pourtant connu toutes les horreurs du monde. Je ne pouvais imaginer ce que cela devait être que d'en être menacée en étant enfant.
- Je ne sais pas ce qu'il était devenu, continua Reyna qui ne semblait à ce stade, plus pouvoir s'arrêter. Il faisait des énormes crises de rage pour un rien, la dernière fois, il irradiait, je te jure, il dégageait carrément de la lumière physique. Il ne pouvait pas attraper de chose physiquement, mais il pouvaient toujours les faire bouger. Ce qui a suivit est la scène que tu as vue dans ta vision, lorsque Hylla s'est évanouie j'ai vraiment crue qu'elle était morte. Elle qui me protégeait depuis toute ces années... j'ai vue rouge. Et, et..., Reyna avait les yeux plein de larmes, j'ai tué mon propre père.
- Non, Reyna, non. la résonnais-je. Ce n'était plus lui, c'était un fantôme. Et honnêtement, même si c'était le cas, tu protégeais ta sœur !
- Tu ne comprend pas. Le parricide est le pire crime qu'un Romain puisse commettre c'est impardonnable !
- Ce n'était même pas ton père ! insistais-je. Il était déjà mort ! Tu as juste chassé les fantômes !
- Il n'empêche ! sanglota Reyna. Si jamais ça ce savait au Camp Jupiter...
- Tu serais exécuté. Termina une nouvelle voix.
Je sursautai et me relevait d'un bond. À la lisière des bois se tenaient un romain, un romain qui avait une terrifiante lueur de folie dans le regard.
- Merci de ta confession ex-préteur. Tu me simplifies énormément la tache.
Ce fut ce moment que choisirent Mr Hedge et Nico pour débarquer dans la clairière.
- Hey les gars ! héla le satyre en balançant une lettre au bout de son bras. J'ai de bonnes nouvelles !
Il aperçut le Romain et se figea sur place.
- Euh, laissez tomber.
Sur ce, il froissa la lettre et s'empressa de la manger.
Reyna se releva d'un bond. Aurum et Argentum accoururent à ses pieds.
- Bryce Lawrence, dit Reyna qui avait déjà retrouvé son rôle de guerrière. Le nouveau chien d'attaque d'Octave.
Ce dernier inclina la tête en arquant un sourcil.
- L'augure à de nombreux chien d'attaque, dit Bryce. Je suis juste celui qui a eu la chance de te retrouver. Ton ami le graecus ainsi que la sorcière, dit-il en nous regardant avec dégoût, sont plus que faciles à pister. Il puent la magie et les enfers à plein nez !
Nico dégaina son épée, prêt au combat.
- Tu connais les Enfers ? lança t-il. Ou tu voudrais que j'organise une visite.
Bryce éclata d'un rire malfaisant.
- Tu crois que tu me fais peur ? Je descends d'Orcus, le dieu des parjures et du châtiment éternel. J'ai toujours été aux premières loges pour entendre les hurlement du champs du châtiment. Ils sont doux à mes oreilles, et...
- Woua ! m'exclamais-je d'un air faussement admiratif. Tu es si génial et badass Bryce ho la la ! Je suis vraiment impressionné là ! C'est juste dommage que malgré tout tu restes humain. J'ai largement récupéré de ma magie pour...
Ce fut à moi de m'arrêter, Bryce venait de m'envoyer je ne savais quoi en plein dans la nuque avec une rapidité stupéfiante. J'arrachai l'arme pour constater avec horreur une fléchette semblable à celle dans lesquelles ont mettait des sédatifs. Je compris ce qu'elle contenait avant même que le poison ne fasse effet. Je m'écroulai au sol, mes jambes n'ayant plus la force de me soutenir.
- Espèce de sale sac de patate périmée...! T'as vraiment aucune originalité ! l'insultais-je.
- Eïleen ! s'exclamèrent Reyna et Nico en même temps tout en se précipitant vers moi.
Mais ils ne firent guère de chemin jusqu'à moi. D'un coup, des guerriers-squelettes surgirent de la terre.
- J'ai oublié de vous préciser que je ne suis pas seule pour cette mission, ajouta Bryce en s'avançant vers moi tandis que je tentais de rassembler mes forces pour dégainer mon épée. Comme vous le voyez j'ai des renforts.
Il poursuivit sa réplique dans ce qui me semblait être un long discours sur l'histoire des guerriers. Mais la vérité c'était que je faisais de mon mieux pour ne pas complètement péter un plomb. Le visage de Bryce se mêlait à celui d'Octave. Mon visage semblait s'enflammer de nouveau. Cette angoisse pure m'empêchait à nouveau de respirer, cette perspective que c'était fini me tuait déjà rien qu'à sa pensée.
- Ne t'inquiète pas Sorcière, fit alors Bryce avec un sourire malsain tout en me relevant le visage du bout des doigts, je ne te tuerai pas, Octave m'en voudrait trop, il sera si fier que je te lui ramène qu'il me fera forcément légionnaire.
Il me souleva de terre comme si je ne pesais rien avant de commencer à remonter la pente. Qu'aurais-je donné pour balancer une réplique cinglante en cet instant. Mais j'étais à peine capable de respirer correctement. Je commençais même à douter que je parvienne à survivre les prochaines minutes tant l'angoisse me transperçait.
Je ne pus que relever les yeux pour observer la bataille qui faisait désormais rage derrière nous. J'avais déjà l'impression que nous étions bien trop loin d'eux. Que tout était déjà perdu.
Et alors je croisai enfin le regard de Nico. Ce dernier luttait comme jamais avec les guerriers squelettes. S'approchant un peu plus de moi à chaque guerrier vaincu. Son angoisse semblait rivaliser la mienne tandis qu'il ne décrochait pas son regard de moi, malgré les attaques.
- Eïleen !!! s'écria-t-il alors tandis que Bryce ne cessait de monter la colline.
Je vis plus que je ne sentis mon bras se tendre désespérément vers lui. Et alors je le vis articuler ces deux mots, ces deux mots dont je pouvais sentir tout le désespoir sans même l'entendre.
"Pas toi."
Et alors mon corps réagit sans même que j'ai le temps de songer à quoi que ce soit. Je poussais un long cri de rage avant de rassembler toute mes forces pour me plier en deux au dessus des épaules de Bryce. Et alors je mordis dans sa nuque à pleine dent.
Ce fut son tour d'hurler de douleur avant de basculer en arrière.
Nous roulâmes sur toute la pente qu'il avait monté, nous prenant divers morceau d'arbre ou de roche ce qui fut tout aussi douloureux.
Lorsque nous nous arrêtâmes enfin, je recrachai un truc blanc et rouge avec dégoût, je ne préférais pas savoir ce que c'était. Je restais allongée contre le sol, de côté, n'ayant pas la force de ne serait-ce que me redresser. Mais ayant encore bien assez de volonté pour envoyer un regard meurtrier à Bryce, son sang s'écoulant avec lenteur de ma bouche.
- Sale garce ! s'exclama alors Bryce assenant son pied dans mon abdomen.
Je le voyais vaguement s'apprêter à me donner une autre coup, des points blancs ne cessaient de me distraire en dansant la macarena devant mes yeux.
Mais des doigts blêmes se refermèrent sur son poignet. La température baissa de dizaine de degrés d'un coups et le vent qui soufflait un peu depuis notre arrivé s'arrêta tout aussi brusquement.
- Ne la touche pas, ne la touche plus jamais. fit Nico d'une voix glacial diablement terrifiante.
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Lol. Diable, Nico, Hadès, tout ça... breeeef, vous avez compris !
Eïleen : Ton humour est vraiment plus que désespérant Lydia...
Wow ! Depuis quand tu apparais dans mes NDA toi !
Eïleen : Je sais pas, 13Selena13 le fait sur son histoire et je trouvais ça marrant alors on a décidé de s'incruster dans tes NDA les autres persos et moi.
Ah d'accord, ça ce passe comme ça !
Mais sinon, Woooooow ! Je sais pas ce qui m'a pris, j'ai totalement pêté un cablon, ce chapitre fait plus de deux mille mots alors que c'est limite si les derniers en faisaient plus de mille !
Anyway, j'espère qu'il vous aura plut !
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