37. This is gonna be a long day
Ce fut une douce odeur de guacamole qui réussit à me sortir de ma torpeur. J'avais encore besoin de bonnes heures de sommeil, mais visiblement mon ventre vide était plus quémandeur.
La nuit était tombé et monsieur Hedge était penché au-dessus d'un feu de camp grâce auquel il faisait griller ce qui m'avait l'air d'être de délicieux sandwich au fromage et à l'avocat. Cette simple vue suffit à m'arracher un long gargouillis.
- Sers toi McGuire ! s'exclama Hedge avec amusement.
Je n'en attendais pas plus pour me jeter sur le sandwich avant de mordre dedans avec ferveur.
- Bénis sois l'avocat..., murmurais-je en terminant le sandwich en à peine quelques bouchées.
Je ne pus retenir cependant une légère bouffée de tristesse en me resservant. Qu'aurais-je voulu pouvoir partager un repas avec Calypso et Léo en cet instant... Mais je n'avais guère le temps de m'apitoyer sur mon sort. J'avais juré de toute façon, et les dieux s'acharnaient déjà bien assez sur moi pour que je risque d'en rajouter.
Je remarquais alors en mâchant mon sandwich que des hordes de touriste avaient débarqué. Je me demandais ce qu'il voyait à la place de l'Athéna Parthénos. J'en interrogeais Reyna, qui me répondit qu'ils pensaient voir un échafaudage. Annabeth m'avait dit que l'Athéna Partenos attirait et éloignait les monstres en même temps. Si bien que j'aperçue quelques fantômes à l'air déçus. Je leur adressais un grand sourire amicale, mais ils se contentèrent de me foudroyer du regard avant de disparaître.
- Excusez-moi de ne pas vouloir mourir ! m'exclamais-je.
- A qui est-ce que tu parles ? m'interrogea le satyre.
- Au fantôme. fis-je comme si c'était une évidence.
Il me regarda longuement avec compassion, puis se mit à secouer la tête avant de soupirer longuement, très longuement, je crois même qu'il battit de records de soupir !
Je suis désespérante à ce point ! ?
Nico ne tarda pas à se réveiller à son tour, mettant fin à mes déboires intérieurs. Ce fut presque avec autant de rapidité que moi qu'il avala les sandwichs de Monsieur Hedge, ce qui prouvait bien qu'il manquait tout autant que moi de forces.
- Hum..., dit alors Reyna lorsque nous finîmes de manger. J'ai dormi quelques heure et je... j'ai fait un rêve qui n'annonce rien de bon.
- Laisse moi deviner, dis-je cynique. Gaïa s'est pointée dans ton rêve et t'as annoncé ta fin et celle du monde entier ?
Reyna m'observa avec de gros yeux.
- C'était à peu près ça oui. dit-elle avec lenteur.
- Elle fait ça avec tout le monde en ce moment..., maugréa Nico.
Je n'en fus pas surprise le moins du monde, si bien que je poussais alors un long soupir avant de me laisser retomber sur les jambes du fils d'Hadès. Je sentais déjà les gros ennuis arriver.
- Oui et bien cela ne semblait pas être des paroles en l'air ! reprit Reyna. J'ai cru voir... je ne sais pas trop en fait, mais quelqu'un à nos trousses, un chasseur du nom de Orion.
- Ce chasseur... c'est un géant peut-être ? songea Nico.
- Je préfèrerais pas vérifier. bougonna Hedge. Je préfère qu'on trace.
- Je préfèrerais aussi. admis-je. Gaïa me voue une haine... disons très haineuse, alors j'aimerais éviter de tomber sur un de ses gosses.
- Pour une fois, je suis également d'accord avec M'sieur Hedge. approuva Reyna.
Nico commença à démêler un nœud de mes cheveux d'un air absent.
- Je pourrais demander demander conseil à Thalia Grace... proposa t-il peu convaincu.
- La sœur de Jason, dit Reyna.
- Oh ouais ! approuvais-je. J'ai encore jamais vu Thalia. Et puis les chasseresses d'Artemis seraient les premières à pouvoir nous renseigner sur ce chasseur.
- Je peux essayer de lui envoyer un message, ajouta Nico.
- Et moi je devrais essayer de contacter Hylla, ajouta Reyna. Le camp Jupiter est faiblement défendu. Si Gaïa l'attaque, les Amazones pourraient peut-être venir à la rescousse.
Les chasseuses d'Artémis et les Amazones, c'était encore une bonne journée pour être saphique ça, et puis une bonne raison de rester en vie !
C'est exactement à l'instant où cette pensée me traversait qu'un frisson remonta le long de mon échine. Je me redressai alors d'un coup remarquant enfin la menace.
- Je ne voudrais pas cacher votre emballement et tout ça, tout ça ! fis-je en regardant autour de moi. Mais... c'est moi, où les fantômes se font de plus en plus nombreux depuis que le soleil s'est couché.
Il commençait effectivement à être des dizaines massés autour de nous.
- On reprendra la conversation au prochain vol, décida Reyna. L'urgence maintenant, c'est de partir d'ici. Qui se charge du déplacement ?
- Je.... commençais-je.
- Vais le faire. me devança Nico que je foudroyai du regard. Avec un peu de chance on pourrait rejoindre l'Espagne, cette fois-ci.
Soudain, la foule de fantôme disparut d'un coup.
- Oh, ça ça pue. dis-je.
- Où sont-ils passé ? demanda Reyna en mettant la main sur son poignard.
- Je... je ne sais pas. dit Nico en parcourant les ruines d'un regard qui n'avait rien de rassurant. Mais je crois que c'est mauvais signe. Faites le guet, je vais me harnacher, il n'y en a pour quelques secondes seulement. termina t-il.
- Je vais me harnacher, je vais me harnacher, gnin, gnin, gnin... maugréais-je, tout en guettant le moindre mouvement autour de moi.
Néanmoins je fus vite interrompus dans mes petites remarques des plus matures. Hedge se redressa soudainement et me regarda d'un air meurtrier. qu'est-ce que j'avais encore fait ?!
- Quelque secondes que vous n'avez pas. Fit-il avec une voix que je ne connaissais que trop bien.
Oh ! Tout s'expliquait !
- Gaïa ! m'exclamais-je avec une fausse joie. Vous avez vraiment un problème avec moi !? m'exclamais-je tandis que Reyna tirait son poignard de son fourreau. Je suis sincèrement désolée, mais avec les deux vies à mon actif je crois sincèrement qu'il faille que vous preniez un ticket pour me tuer !
- Tu vas mourir Eïleen McGuire, toi et tes amis, vous allez tous rejoindre les fantômes de Pompéi.
Le sol se mit à gronder. Des panaches de cendres en sortirent avant de se solidifier en formes plus ou moins humaine. Les trois quart se dirigèrent vers moi, tandis que le reste se tournèrent vers Nico et Reyna.
- Pourquoi tant d'injustice ?! m'exclamais-je outrée.
- La terre vas t'avaler, reprit le satyre possédé. Exactement comme elle a anéantis tous ceux-là.
- Ils sont trop nombreux ! s'exclama Reyna avec inquiétude.
J'envoyai une décharge de magie sur l'un des guerriers qui explosa.
- Nombreux, mais pas très résistant. Euh... cela par contre, ajoutais-je en voyant un fantôme en terre en immerger et s'approcher dangereusement de moi, certainement plus.
Le fantôme était si lourd que chacun de ses pas faisait fissurer les dalles.
- Nico ? appelais-je en grimaçant.
- Je ne peux pas les contrôler. dit-il hâtivement en démêlant tout aussi hâtivement son harnais. Ça doit être à cause des coquilles de terre. Il faut que je me concentre quelques secondes pour lancer le vol d'ombres, sinon je risque de nous téléporter sur un autre volcan.
- Eh bah concentre toi vite alors ! criais-je en évitant le coup d'un des monstres de cendres.
- Nico ! s'exclama Reyna. Sers-toi du sceptre ! Donne-moi quelques zombie !
- Ca ne sert à rien, reprit Gaïa. Écarte toi préteur, et laisse mes fantômes détruire cette statue, aucun vrai Romain ne s'y opposerait. Tu...
D'un geste de la main j'assommai alors Mr Hedge avec ma magie avant de m'exclamer.
-Ça tombe bien, je suis Grecque !
Le satyre s'écroula à terre tandis que j'esquissais un sourire triomphant. Je n'avais définitivement pas de temps à perdre en monologue grandiloquant qui allait m'expliquer ma mort en détail.
- Je voudrais pas paraître impatiente Nico, dis-je en bondissant pour éviter une attaque d'un des fantômes, mais vu tout le mal que tu t'es donné pour récupérer le sceptre qui te permet de contrôler les morts, ce ne serait pas temps de l'utiliser ?
Le fils d'Hadès sembla lui même se rappeler l'existence du sceptre que lui avait donné ce saleté de Cupidon. Le sol s'ouvrit alors au centre de la cour. Des dizaines de squelettes en armure se hissèrent à la surface.
- Légion ! cria alors Reyna. Ad aciem !
Les zombies obéirent et bousculèrent les fantômes de terre pour former une ligne de front. Certains tombèrent, écrasé par les poings de pierre. D'autre parvinrent à refermer les rangs et levèrent leur bouclier. Nico poussa un chapelet de juron et je tournai rapidement la tête dans sa direction. Le sceptre Dioclétien fumait entre ses mains.
- Il me résiste ! cria t-il Je crois qu'il ne veut pas réveiller des Romains pour qu'ils se battent contre d'autre Romains !
- Comme si on avait besoin de ç... commençais-je. Eïleen avant de brusquement me stopper.
Je vis la lame ressortir de mon t-shirt avant même de ressentir la douleur.
- C'était un tout nouveau t-shirt... murmurais-je.
La douleur n'eut pas le temps de m'envahir entièrement tandis que la Terre m'ensevelissait brusquement.
Non, non, non !
Je tentais vainement de me débattre alors que je sentais la Terre me tirer plus profondément dans le néant. Je parvenais à peine à esquisser le moindre mouvement, la main désespérément tendue face à moi. La douleur m'empêchait de penser clairement, la magie qu'exerçait la Terre sur moi n'aidant en rien.
Si bien que je crus quelques instants que j'hallucinais lorsque je vis la main luisante se refermer avec force sur la mienne. Jusqu'à ce que je reconnaisse la silhouette qui apparut face à moi, cette silhouette que je reconnaitrais toujours du premier coup d'œil parce qu'elle m'appartenait.
- Ton heure n'est pas encore venue. énonça sentencieusement Edlyn.
Je ne parvenais plus à esquisser ne serait-ce que le moindre mots. Mais cela lui importait peu. Elle me tira avec force vers elle. Puis, comme dans la Maison d'Hadès. Nous ne formâmes plus qu'une.
Je m'arrachai enfin aux griffes de la Terre, jaillissant dans les airs, gorgée de magie. Ma langue se délia enfin, mais ce ne fut pas moi mais Edlyn qui énonça les incantations grecques. Mes remontèrent au dessus de ma tête avant que mes doigts n'esquissent une forme étrangement familière.
Et alors des dizaines et des dizaines de guerriers squelettes sortirent du sol. Il ne me fallut qu'un geste et le guerriers passèrent à l'attaque.
Mais Edlyn ne semblait pas en avoir fini. Elle continua de psalmodier en grec à travers mes lèvres, faisant exploser tous les fantômes qui ne se faisaient pas tuer par les zombies un par un.
La magie m'irradia toute entière avant d'envahir la cour. Et lorsqu'enfin, tous les fantômes disparurent, je sentis les forces d'Edlyn me quitter.
- Reste ! m'exclamais-je brusquement. J'ai besoin de réponses ! Reste !
L'image de la moi d'avant sembla apparaître un instant au dessus de moi, la main d'Edlyn toujours fermement serré autour de la mienne. Elle m'accorda un léger sourire, un dernier avant de disparaître à nouveau.
Cela suffit pour que la magie retombe d'un coup, me faisant retomber par la même occasion. Je n'eus même pas le temps de pousser un cri avant d'atterrir violemment au sol.
Non. Constatais-je alors en me rendant compte que quelque chose avait amorti mon atterrissage.
Pas au sol.
- Eïleen..., croassa la voix tremblante de Nico.
Ce dernier me serrait avec force dans ses bras tout aussi tremblants. J'esquissai alors un sourire en posant mon front contre le sien avec douceur.
- Il en faut plus pour me tuer, tu devrais le savoir Nick...
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