2o. The end is coming
Ce fut sans même m'en rendre compte que je m'installais dans une confortable routine avec les demi-dieux. Léo ne tarda pas à me forcer à partager leur repas et Jason était devenu mon indéfectible compagnon de garde.
Honnêtement, les choses de déroulaient même trop bien pour que ça n'en soit pas suspect. Cela faisait deux jours que nous avions amarré sur la mer et pour l'instant aucun monstre n'avait tenté de nous dévorer.
Je devais certainement avoir accumulé un trop bon karma à force. Du moins c'est ce qui, selon moi, expliqua que lorsque la tortue géante nous attaqua, je fus la seule à passer par dessus bord.
Bon d'accord, je sais ce que vous allez dire. Tu tombes encore à l'eau Eïleen ! Oui et bien cela faisait aussi deux jours que je ne dormais presque pas parce que je passais mes nuits à combattre des monstres. Sans parler de ma maladresse habituelle. Vous combinez tout ça au fait que j'étais en train de nourrir Festus de boulons à l'instant où quelque chose d'énorme avait percuté le bateau... eh bien oui cela résultait en Eïleen qui tombait encore à l'eau.
Mr Hedge ne tarda pas à accourir sur le pont juste au dessus de moi suivit de tout le reste de l'équipage, tandis que je poussai un chapelet de juron en remontant à la surface .
- Arg ! Elle dévore mes rames ! s'éria Léo.
Elle ?
Je me tournai du mieux que je pouvais et ne pus retenir un "ah !" de surprise et d'effroi en découvrant la tortue gigantesque responsable du choc qui m'avait fait valser.
- Les rames refuse de se rétracter ! cria Jason.
Ils semblèrent enfin m'apercevoir alors que Léo s'écriait :
- Eïleen ! Qu'est-ce que tu fiche à l'eau !?
- Oh, bah.. je sais pas trop, j'avais envie de faire une petite trempette avec cette tortue géante. ironisais-je. Je suis tombé crétin !!! m'exclamais-je. Alors maintenant si tu pouvais...
Mais alors que je m'apprêtais à menacer de mort le fils d'Héphaïstos pour qu'il me jette au plus vite une échelle de corde une ombre passa au dessus de ma tête. J'eus tout juste le temps d'apercevoir la patte de la tortue avant que celle-ci ne s'abatte violemment sur moi.
Je m'enfonçai profondément dans l'eau tandis qu'une douleur fulgurante semblait me frapper de part en part sous le coup du monstre. La panique ne tarda pas à s'emparer de moi alors que je gesticulai vainement au fond de l'eau, à moitié sonnée. Je ne savais même plus où était le haut et le bas, je ne parvenais plus à voir quoi que ce soit.
Je n'avais jamais été particulièrement bonne à l'apnée. Mais je l'étais encore moins en de telles circonstances plus qu'angoissantes. J'étais complètement déboussolée, et le manque d'oxygène n'arrangeait rien. J'avais l'impression que cela faisait des heures que je sombrai dans l'océan tant l'air me manquait.
Un horrible pressentiment s'empara de moi. Un horrible pressentiment qui me faisait dire que les Parques avaient des ciseaux à la main et se tenait juste au dessus de mon fil, prêt à le trancher d'un instant à l'autre. J'avais dis à Nico que je me fichais de mourir mais alors que la mort semblait m'ouvrir les bras, j'étais soudain bien moins sereine face à cette perspective.
Bon sang Eïleen ! Tu es la fille d'Eris et Circé ! Les Dieux même te craignent ! Tu ne vas pas te faire tuer par un peu de flotte !
Si.
Ah. D'accord.
Je ne parvenais même plus à avoir un fil de pensée clair tandis que je me sentais perdre conscience. Qu'est-ce qui serait moins douloureux ? Mourir asphyxiée où les poumons remplis d'eau ?
Mon corps décida pour moi puisque que moins d'un instant plus tard j'ouvris mécaniquement la bouche pour prendre de l'air. Mais étrangement, ce ne fut pas de l'eau, mais de l'air, qui s'infiltra dans mes poumons. Ça y est, le manque oxygène me faisait délirer.
Ou peut-être pas, constatais-je en reprenant lentement mes esprits tandis que je me sentais tirée vers le haut. Je ressortis enfin ma tête de l'eau en suffoquant, recrachant un bon litre d'eau de mer par la même occasion. Je pris un certain temps pour comprendre de la situation.
Finalement, encore une fois, je n'étais pas morte, mais j'avais quand même réussie à respirer, ou du moins, à recevoir de l'oxygène, sous l'eau. Puis quelqu'un m'avait traîné jusqu'ici et...
OH HORREUR !!!
Léo se trouvait à mes côtés, battant avec force des pieds pour nous maintenir tous les deux à la surface, l'air plus inquiet que jamais. Pourtant, alors que la gratitude aurait dû m'emporter, je fus saisie d'un autre sentiment bien plus désagréable.
- C'est beaucoup trop gênant. fis-je en lui enfonçant la tête dans l'eau.
Eris ! Il m'a embrassé !
C'était plus du bouche à bouche et un cas d'extrême urgence à bien y réfléchir.
C'était du pareil au même pour moi !!
- Ils sont là ! s'écria alors Nico en se penchant sur le rebord au dessus de nous.
J'entendis les demi-dieux se ruer vers lui et bientôt cinq tête se mirent à nous fixer dans un étrange mélange de surprise et de soulagement.
- Pourquoi est-ce qu'il n'y a que le crane de Léo qui dépasse ? osa finalement demander Jason.
Ah oui c'est vrai, je l'avais oublié.
- Oh mes dieux ! m'exclamais-je en le remontant à la surface. Je ne l'avais même pas remarqué ! mentis-je d'une voix très peu convaincante.
La tortue était encore là, en train de manger le bateau, on avait pas le temps à perdre en niaiserie (et je n'avais surtout pas envie de prendre ce temps). Je nageai donc vers le bateau avant de remonter difficilement sur ce dernier. J'aurais bien voulu me laisser retomber de tout mon poids contre le pont mais Piper attrapa alors mes deux épaules avant de m'observer avec attention.
- Par Zeus ! Tu nous a fait une de ses peur ! s'exclama-t-elle d'une voix tremblante.
La fille d'Aphrodite semblait la plus atteinte de toute par la disparition de Percy et Annabeth, et elle ne m'avait définitivement l'air pas prête à risquer de perdre un autre compagnon. Si bien que plutôt que de la repousser je posais alors ma main sur son bras avant de simplement murmurer, à bout de souffle :
- À moi aussi je te le garantis.
- Moi aussi je vais bien merci... soupira Léo.
Je ne pus m'empêcher de me tourner vers lui, esquissant une grimace d'excuse. Il me regardait avec une drôle d'expression, un mélange de colère et de soulagement. Finalement, le soulagement sembla l'emporter.
- Désolée, j'ai paniqué. dis-je avec un mince sourire qui se voulait innocent.
Il semblait prêt à partir dans une longue joute verbale avec moi (à laquelle j'aurais pris part avec ravissement), mais la réalité ne tarda pas à se rappeler à nous. La réalité étant une tortue géante qui continuait d'attaquer le bateau et une bande de demi-dieu esseulé.
- Léo qu'est-ce qu'on fait !? s'exclama alors Hazel.
Après un nouveau soupir, il dit d'un air solennel.
- Il n'y a qu'une seule chose à faire. Feu sur la tortue !!!
Comme s'il était vivant, et je pense que d'une certaine manière, c'était la cas, l'Argo II fit donc feu sur la tête de la tortue. Le bateau recula d'un bond et je faillis être projetée dans l'eau une nouvelle fois mais Léo me rattrapa par le bras in-extremis.
- Je n'ai pas envie de devoir te sauver pour me faire couler une nouvelle fois ! fit-il avec un sourire en coin sans me lâcher pour autant.
- J'ai dit que j'étais désolée ! répliquais-je.
Le bateau sautait sur les vagues a une vitesse incroyable vers une espèce de baie qui allait nous laissé passé tout juste. La tortue était maintenant à une centaine de mètre de nous, elle poussa un cri rageur et se lança à nos trace. Bigre ! Elle allait rudement vite !
- Une diversion, fit Léo. On n'y arrivera jamais si on ne fait pas une diversion.
- Une diversion, répéta Hazel.
Elle sembla se concentrer et quelques secondes plus tard un éclair de lumière vaporeuse apparu à l'horizon. Un instant plus tard un cheval au pelage doré était sur le pont. Il allait falloir qu'on m'explique après ça comment Hazel pouvait invoquer un cheval terrifiant comme bon lui semblait et pourquoi est-ce qu'elle ne l'avait pas fait avant !
Mais pour le moment je la laissais bondir dessus avant de faire monter Piper avec tout autant hâte pour finalement se précipiter sur la tortue. Les deux demi-déesses exécutèrent leur tâche à la perfection, tournoyant autour et distrayant au mieux la tortue avec l'enjôlement de Piper et la hargne du cheval.
Dès qu'on pénétra dans la baie elles revinrent et l'Argo II s'arrêta petit à petit. Hazel sauta d'Arion et Frank n'attendit pas un seul instant de plus pour la prendre dans ses bras.
- T'a assuré là-bas !
- Merci. répondit-elle en rougissant.
Ils étaient vraiment trop mignon...
- Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demandais-je cependant (il n'était malheureusement pas temps de fangirler).
- On la tue quelle question ! S'écria Mr Hedge. On lui enfonce un boulet dans la gorge ! Comme on avait fait avec l'espèce de crevette géante dans l'Atlantique. On l'a fait exploser de l'intérieur.
- Ça pourrait marché, avouaFrank en se grattant la tête. En même temps vous vous retrouverez avec un carapace de tortue de 5 millions de kilos qui barre l'entrée du détroit (ainsi ce n'était pas une baie mais un détroit) . Si vous ne pouvez pas voler parce que les rames sont cassé, comment vous faites ?
- Tu attend et tu répares les rame, espèce d'andouille ! Ou tu sors à la voile de l'autre côté !
- Les gars, les coupa Nico du haut de son poste de vigie. Pour sortir par l'autre coté, je crois que c'est mort.
Il tendit le bras vers l'avant. De l'eau s'étendait sur à peu près cinq cent mètres et après des montagnes s'installaient.
Ah ah ! Je savais que c'était une baie.
- C'est un cul-de-sac, résuma Jason.
- Non, c'est un piège, dit Hazel.
Tout le monde, moi y comprit, se tourna vers elle.
- Mais nan, fit Léo. Au pire, on fait les réparations. Ça prendra peut-être toute la nuit, mais je peux remettre le navire en état de vol...
Il ne parvint pas à terminer sa phrase. Un sifflement retentit alors et une flèche alla se ficher sous le nez de Piper.
Tous les demi-dieux coururent se mettre aux abris alors que je tirais Piper avec force derrière moi, prête à dévier avec ma magie toute autre potentielle menace.
- C'était un tir de sommation. me dit cependant Piper.
Je me tournai vers elle sans comprendre, cette dernière ne cessait de fixer la flèche qui se trouvait à à peine quelques centimètres de son visage quelques instants plus tôt. Elle n'avait certainement pas tort, un mauvais tireur ne l'aurait pas manqué de si près.
Comme elle le supposai, aucune autre flèche ne s'abattit. Les autres demi-dieux ne tardèrent pas à nous rejoindre de nouveau, tentant de comprendre l'origine de la menace. Frank regarda vers la montagne en plissant des yeux.
- Là-haut. Dit-il alors en pointant la montagne du doigt. Un archer isolé. Vous le voyez ?
Je réussis après maints effort à voir une minuscule silhouette sur le haut de la falaise. Je le repérai grâce à son armure de bronze qui étincelait au soleil. Eris ! Il était quand même vachement loin, il devait vraiment être un très, très bonne archer.
Je me tournais alors de nouveau vers la flèche pour l'inspecter avec attention.
- Mais c'est qui se type ? S'exclama Léo. Pourquoi il nous attaque ?
- Il y a une lettre. Dis-je platement.
- Hein ?
Il y avait effectivement un papier enroulé autour de la flèche. Je le pris et lue à haute voix.
- La bourse ou la vie ! Comme c'est originale..., commentais-je, Cela est une attaque à main armé, nan sérieux, on avait pas remarqué ! Envoyez deux émissaires au sommet de la falaise avec tout vos objets de valeurs. Pas plus de deux. Laissez le cheval magique, hou qu'il est difficile ! Pas d'entourloupe et interdit de voler. Grimpez c'est tout. Je dis bien TOUT vos objets de valeur. Sinon ma tortue et moi, nous vous massacrerons. Vous avez cinq minutes. Fin.
- Grimper comment ? Demanda Piper en fronçant des sourcils.
- Par là, répondit Nico en pointant un escalier étroit taillé dans la montagne à flanc de la falaise.
- Ce n'est pas une bonne trajectoire. analysa Léo. Même si je pouvais charger les catapultes sans que ce gusse nous transforme en hérisson avec ses flèche, je crois pas que je pourrais le toucher. Il est à plus de cinquante mètres et c'est presque à la verticale.
- Ouais, grommela Frank. Je ferais pas d'avantage avec mon arc. Il a un gros avantage en étant au dessus de nous comme ça. Je ne peux pas l'atteindre moi non plus.
- Je vais y aller, finis par dire Hazel, ne tardant pas à poursuivre avec fermeté. Ce bandit veut des objets de valeur. Je peux monter sur la falaise et faire sortir de l'or, des pierres précieuse, tout ce qu'il voudras.
- Vous pensez vraiment qu'il nous laissera partir si on le paie ? ne pus-je m'empêcher de faire remarquer, sceptique.
- On n'a pas d'autre choix, dit Nico. Entre ce type et la tortue....
Jason leva la main et on se tourna tous vers lui.
- Je vais y aller, moi aussi. Dit-il. La lettre dit deux personnes. Je vais accompagner Hazel là-haut et je vais la couvrir. En plus, cet escalier ne me plaît pas trop. Si jamais Hazel tombait, je pourrais me servir des vents pour nous éviter de nous écraser.
Arion poussa un hennissement qui devait certainement être un signe de mécontentement.
- Je suis obligé Arion, dit Hazel. Jason, c'est d'accord.
C'est ainsi après avoir emmené le bateau un peu plus près de la cote qu'ils commencèrent leur dur ascension. La tension semblait palpable sur le bateau alors que nous fixions tous nos deux courageux compagnon avec inquiétude. Celle-ci ne fit que s'augmenter lorsque nous les perdîmes de vue de longues minutes.
Piper murmura une prière à je ne sais quels dieux et je n'étais pas loin d'en faire autant lorsqu'enfin quelque chose apparut de nouveau. Ce quelque chose étant le brigand qui poussa un long hurlement avant de tomber de la falaise.
- Super glauque. marmonnais-je à Nico tandis que Frank, Léo et Piper ne pouvaient retenir un cri de joie.
- Mais au moins ils ne sont pas mort. nota cependant le fils d'Hadès.
- Ah, vivement le monde doux et plein de paix où on parvient à régler nos conflits sans avoir à systématiquement tuer nos adversaires...
- Je crois qu'il faudrait que tu changes encore de réalité pour vivre une telle situation 'leen. nota Nico.
- Pas faux.
Jason et Hazel ne tardèrent pas à redescendre de la falaise et nous racontèrent leur périple. C'est à dire que Sciron, le voleur, tendait souvent se genre de piège au demi-dieux et qu'ils avaient réussis à s'en sortir grâce au contrôle de la brume dont avait fait preuve Hazel.
Finalement la journée se termina plus calmement que je ne l'aurais cru tandis que nous passâmes une bonne partie de la nuit à réparer les dégâts causés par la tortue. Je laissai Piper prendre mon tour de garde lorsqu'enfin nous redécollâmes et ne tardais pas à aller m'effondrer dans mon lit.
Combien aurais-je souhaité dormir d'une traite et avoir un long sommeil sans rêve. Mais comme toujours, les Parques semblaient en avoir décidé autrement.
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