25. Spiritually cutting the toxic ex from our life
Cette fois-ci il me fallut un certain temps avant de réaliser que j'étais en train de rêver alors qu'une vision floue de Calypso semblant remonter à des décennies se tenait face à moi.
Cette dernière pleurait à chaude larme tandis que je me contentais de l'observer avec froideur.
- C'en est trop ! s'exclama-t-elle d'une voix tremblante. Je suis peut-être maudite à être une adepte des relations malsaines mais cette fois je tire le trait !
Pour la première fois depuis bien longtemps je sentis mon cœur se secouer quelque peu. Je relevais alors mes doigts face à moi avec lenteur avant de déposer un à un ces derniers sur la nuque de Calypso.
- Tu dis ça à chaque fois ma Lypso..., soupirais-je avec lassitude. Mais au fond toi et moi on sait bien qu'on ne peut pas se passer l'une de l'autre non ?
La nymphe sembla sur le point de flancher alors que je raffermissais doucement mes doigts autour de sa nuque. Et puis alors elle releva des yeux glaciales sur moi avant de repousser ma main d'un coup sec.
- Ne me confonds pas avec toi Edlyn. persiffla-t-elle. J'ai fais le deuil de mes amours des siècles durant. Je ne t'ai pas attendu pour apprendre à vivre avec ma solitude.
Je pinçais des lèvres avec agacement, touchée au plus profond de mon être. Cet être que plus jamais personne ne verrait. Pas même cette chère Lypso. Si bien que j'esquissais alors un grand sourire plein de mépris.
- J'imagine qu'on ne se reverra jamais qu'en rêve alors. fis-je. Lorsque je me glisserai dans ton esprit pour constater à quel point je t'ai laissé misérable. J'étais ton dernier espoir, la seule assez puissante pour lutter contre ta malédiction.
- Oh crois moi Edlyn tu n'y as pas échapper à ma malédiction. Ce n'est pas parce que tu peux revenir ici comme bon te semble avec tes pouvoirs que tu ne m'as pas brisé le cœur à ton tour.
J'accusai le coup, sans cesser de lui sourire, sans frémir. Sans jamais la laisser m'atteindre.
- Eh bien alors adieu ma Lypso. Que j'ai hâte de t'imaginer essayer de m'oublier avec toutes tes prochaines victimes qui s'échoueront sur cette île de malheur.
Et alors ce ne fut sans même lui accorder un dernier regard que je disparaissais de l'île.
Je me réveillai dans un sursaut, un amer sentiment semblant flotter en moi. Je restai longuement allongée dans mon lit, tentant vainement de comprendre ce que je venais de voir. S'agissait-il d'un souvenir ou simplement d'un rêve terriblement tordu ?
Connaissant ton imagination justement des plus tordue je pencherais plutôt pour la seconde option.
- Tout va bien ?
Je relevais la tête pour découvrir Calypso, penchée à l'entrée de la caverne qui m'avait servie de chambre ces derniers jours.
La vision de son visage couvert de larmes me revint à l'esprit. Ce visage qui semblait en tout opposé avec l'expression pleine de douceur et de calme qu'elle affichait à cette instant. Je n'arrivai pas à croire que ce que je venais de voir pouvait vraiment être un souvenir de mon ancienne vie. Comment aurais-je été capable de briser ainsi un tel visage ?
Quelque chose me soufflait pourtant que ce rêve n'en était pas simplement un, qu'il était tristement bien plus réel que je l'aurai voulu.
- Oui, oui..., soufflais-je alors, encore pas tout à fait réveillée.
J'hésitais quelques instants à poursuivre, ne cessant de l'observer. Calypso n'avait été que pure bonté et gentillesse avec moi depuis que nous avions atterrie sur Ogygie il y a quelques jours de cela. Rien dans son comportement aurait pu me faire douter de sa relation avec l'ancienne moi.
Oh et puis zut ! Ça ne servait à rien de ressasser tout ça toute seule comme un personnage principale mystérieux et terriblement agaçant !
- En fait, repris-je donc. J'ai fait un rêve. Un rêve vraiment pas agréable.
Le sourire de Calypso fondit comme neige au soleil. Elle s'approcha de moi et déposa ses doigts sur ma tempe. Avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit ses yeux se mirent à émettre une douce lumière dorée alors que je sentais sa magie interférer avec la mienne.
Son expression ne devint qu'un peu plus grave lorsque ses yeux redevinrent normaux et qu'elle se détacha de moi.
- Ça c'est un souvenir que je n'aurai pas forcément voulu revoir..., soupira-t-elle en s'asseyant à mes côtés.
- Alors c'est vraiment un souvenir ? Tout ça, c'est vraiment comme ça que s'est déroulée notre dernière rencontre ?
Calypso ramena une jambe contre sa poitrine avant de se déposer dessus avec lassitude. Elle finit par tourner la tête vers moi, m'esquissant un sourire amer.
- Ce n'est pas tout à fait sa faute Eïleen. Je suis maudite voilà tout. Edlyn pensait pouvoir braver ma malédiction avec sa magie en revenant sur Ogygie quand bon lui semblait. Mais que pouvait-elle faire contre la volonté des dieux de me laisser malheureuse jusqu'à la fin des temps ?
Je ne savais que répondre à la nymphe tant ses paroles m'apportaient des sentiments conflictuels.
- Tu n'es pas responsable du comportement cruel et injuste que les gens peuvent avoir avec toi. dis-je alors sans réfléchir. Jamais.
Enfin, un réel sourire s'esquissa sur la visage de la nymphe alors que je posais mes doigts contre les siens. Nous restâmes ainsi dans un confortable silence durant je ne sais combien de temps.
Jusqu'à ce que ce silence si agréable ne viennent être brisé par un cruel rappel à la réalité.
- Bon Calypso, j'ai réparé ta fontaine. assena alors la voix de Léo en entrant dans la caverne. Ça me paraissait être la moindre des choses avant qu'on parte...
Il s'arrêta cependant bien rapidement en nous découvrant toutes les deux. Je commençais enfin à réaliser pourquoi ce rêve était venu me hanter.
- Oh..., bredouilla alors Léo. J'espère que j'interromps pas quelque chose.
Calypso poussa un long soupir avant de se relever.
- J'ai toujours l'impression que tu interromps quelque chose quand tu débarques Valdez. déclara-t-elle alors en passant devant lui.
Le Valdez en question afficha un air scandalisé avant de se tourner vers moi, attendant que je prenne sa défense pour la (au moins) centième fois de ces derniers jours. Si Calypso n'avait plus l'air d'avoir envie d'avoir écharper Léo après qu'on ai passé quelques jours sur son île, cela n'avait pas rendu leur relation moins conflictuelle pour autant.
- Elle est juste grognon parce qu'on part. dis-je alors en me relevant à mon tour.
- Oui bien sûr, marmonna Léo. Et hier elle était grognon parce qu'il ne faisait pas beau, et avant hier...
Je le laissai pester tout seul, ne tardant pas à retrouver l'extérieur de la caverne où nous attendait Calypso. Cette dernière resta silencieuse lorsque j'arrivai à ses côtés, ne tardant pas à être rejointe par Léo.
Les remèdes de Calypso et mes pouvoirs avaient réussi à me remettre plus ou moins sur pied après quelques jours de convalescence. Même si la moitié de mon visage était désormais marqué par le feu à jamais.
Mais nous avions fini par décider avec Léo que notre temps sur Ogygie était venu. Qu'aurais-je donné pour rester encore quelques jours avec cette nymphe qui semblait détenir une clef si importante de mon incarnation passée.
Mais comme me l'avait si bien rappelé Léo "le devoir nous attendait". Nous avions donc décidé de repartir aujourd'hui.
Et je soupçonnai mon subconscient d'avoir fait exprès de me laisser entrevoir un tel souvenir. Me rappelant bien que j'abandonnai Calypso de nouveau avant même de réellement apprendre à la connaitre dans cette nouvelle vie.
Malgré tout, nous ne tardâmes pas à tous nous retrouver sur la plage, une ambiance pesante régnant entre chacun d'entre nous.
- Allez y. fit Calypso d'un air sombre. Vous n'avez qu'à dire je veux quitter Ogygie.
Je ne pus me résigner à le faire. Je serais donc la main de la nymphe avant de me tourner vers Léo d'un air entendu.
- Nous voulons quitter Ogygie. Fit ce dernier.
- Bien, murmura Calypso, d'une seconde à l'autre le radeau arrivera.
Mais aucun radeau magique n'apparut. On eux beau attendre plusieurs minutes, il ne vint pas.
- Il est peut-être coincée dans des embouteillage, suggéra Léo.
- Ce n'est pas normale. fit platement Calypso.
- Pourquoi ? demandais-je.
- Parce que si le radeau ne vient ça veut dire... commença celle-ci.
- Qu'on ne pourra jamais rentrer chez nous. termina Léo avec gravité.
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