Il ne me fallut guère de temps pour comprendre que je rêvais lorsque je prenais conscience au dessus d'un immeuble qui surplombait Manhattan. 
Sur le toit se tenaient des ados qui, au vue de leur t-shirt pourpre avec marqué S.P.Q.R dessus, étaient certainement des demi-dieux romain. Je ne tardais pas à reconnaître Reyna et Octave à leur centre (bien moins ravie de constater la présence du second).
Je ne cessais de les fixer en tentant de comprendre ce qu'il se passait et ce que je fichais ici.

La porte d'accès au toit s'ouvrit alors d'un coup et je ne pus retenir un hoquet de surprise en découvrant Rachel et Grover en sortir.

- Tu as reçu mon message. dit Rachel, ne semblant pas le moins du monde impressionnée par les romains.

- C'est la seule raison pour laquelle tu est encore en vie Graeca. -Vociféra Octave, vous ais-je déjà parlé de mes violentes envie de frappé cette personne ?- J'espère que tu es venue discuter des conditions de votre reddition.

- Octave... le reprit Reyna.

- Fouillez-les au moins ! Protesta ce dernier.

- Inutile, l'ignora Reyna en balayant sa proposition d'un geste de la main avant de se tourner à nouveau vers Rachel. As tu des armes sur toi ?

- J'ai enfoncé cette brosse dans l'œil de Cronos une fois. Dit Rachel en montrant sa brosse qui était dans sa poche et en haussant des épaules, A part ça, rien.

- Et ton ami ? Insista Reyna, je croyais que tu venais seule.

- C'est Grover Underwood, répondit Rachel. C'est un des chefs du conseil.

- Quel conseil ? fit Octave d'un ton méfiant.

- Le conseil de sabots fendus mon pote, répondit Grover. Sérieux, les Romains, les arbres, la nature, tout ça, il y en a chez-vous ? J'ai des nouvelles que vous ne pouvez pas ignorer d'avantage. En plus, je suis un protecteur certifié. Je suis là pour protéger Rachel, vous voyez ?

- Sans armes ? Demanda Reyna.

- Rien que la flûte de Pan, le visage de Grover devint mélancolique. Percy me disait toujours que mon interprétation de Born to Be Wild devrait être considéré comme une arme mortelle, mais je ne trouve pas qu'elle est si abominable que ça.

- Encore un ami de Percy Jackson ! S'exclama Octave. Manquait plus que ça !

Reyna fit taire Octave d'un geste et regardait deux chiens de bronze qui L'accompagnaient. Ils devaient certaonement pouvoir détecter les mensonges vu l'attention qu'elle leur portait, mais ils n'eurent aucune mauvaise réaction.

- Jusqu'à présent nos invités disent la vérité, déclara t-elle. Soyez prévenus, si vous commencez à nous mentir. Cette conversation prendra une mauvaise tournure pour vous. Dites ce que vous avez à dire.

Rachel sortit quelque chose de sa poche qui ressemblait fortement à une ... serviette de papier ?

- C'est un message, expliqua-t-elle, d'Annabeth.

Un frisson remonta le long de mon échine.
Annabeth. Je n'étais même pas surprise qu'elle ai trouvé un moyen de communiquer avec les campeurs depuis le Tartare.
Je posais alors trois doigts sur mon coeur avant des les relever pour repousser le mauvais oeil. J'étais soulagée de les savoir encore en vie et j'espérais que cela dure ainsi.

Reyna prit le mot et le lut. Ses sourcils étaient de plus en plus froncés au mesure de sa lecture et elle finit par lâcher :

- C'est une plaisanterie ?

- Non, malheureusement, ils sont vraiment dans le Tartare.

- Mais comment...

- Je ne sais pas. avoua Rachel. Ce mot est apparu dans le feu sacrificiel de notre pavillon-réfectoire. C'est l'écriture d'Annabeth. Elle te demande, toi, expressément.

- Le Tartare ? Qu'est-ce que vous voulez dire ? Demanda Octave.

Pour toute réponse, Reyna lui tendit la serviette en papier qu'il lue en marmonnant :

- Rome, Arachné, Athéna, l'Athéna Partenos !?! finit-il d'un ton scandalisé. C'est une ruse grecque ! Les Grecs sont tristement célèbres pour leur ruse !

Je levais des yeux au ciel, pas une seule fois ses paroles ne m'avaient pas donné de violentes envie de l'assassinat. Reyna lui reprit la serviette des mains et se tourna vers Rachel.

- Pourquoi me demander une chose pareille ?

- Parce qu'Annabeth est sage, répondit la rousse en souriant. Elle croit que tu en es capable, Reyna.

- Écoutes, ajouta Grover, nous n'aurions pas pris le risque de venir ici si nous ne faisions pas confiance à l'instinct d'Annabeth. Un chef romain qui rapporte la statue grecque la plus importante qui soit à la colonie des sangs-mêlés, elle sait que cela peut empêcher une guerre.

- Ce n'est pas une ruse, insista Rachel. Nous ne mentons pas, demande à tes chiens ?

Reyna regarda alors les dits chiens qui n'avaient aucune réaction sans même s'étonner que Rachel ai compris leur pouvoir.

- L'Athéna Parthénos..., murmura Reyna, Alors la légende est vraie.

- Reyna ! S'écria alors Octave en me faisant sursauter. Ne me dis pas que tu envisages d'y aller ! Même si la statue existe toujours, tu vois bien ce qu'ils sont en train de faire. Nous sommes sur le point de les attaquer, d'éliminer une fois pour toute ces imbéciles de Grecs et, comme par hasard, ils te concoctent cette petite course pour faire diversion. Ils veulent t'envoyer à ta mort !

Les romains se resserrèrent et marmonnèrent entre eux en reluquant Rachel et Grover.

- Octave, dit Rachel, fils d'Apollon, tu devrais prendre cette histoire plus sérieusement. Même le romains respectaient l'oracle de Delphes de ton père.

- Ha ! Se moqua Octave. Tu es l'oracle de Delphes ? Et moi je suis l'empereur Néron !

J'esquissais un sourire avant même que le vent ne se mette à tourner. Une fumée verte s'enroula autour des romains, les pupilles de Rachel devinrent vertes émeraudes tandis qu'elle irradiait d'une douce lumière verte. Et puis aussi soudainement que c'était arrivé,tout retomba. Le sourire moqueur d'Octave disparue sur le champs.

BAM ! QUOIII !!!   1 à 0 pour Rachel ! Bhou Octave ! Bhouuuuu ! Huons le !

- A vous de décidez, reprit Rachel  comme si de rien n'était. Je n'ai pas de prophétie spécifique à vous donner, mais je vois des bribes de l'avenir. Je vois l'Athéna Partenos sur la colline des sangs-mêlés, je la vois elle l'apporter, finit-elle en pointant Reyna du doigt.

- Rachel Dare, dit finalement Reyna, tu affirme qu'Annabeth est au Tartare mais qu'elle a quand même trouvé le moyen de t'envoyer ce message ? Elle me demande à moi, de transporter cette statue des terres anciennes à ta colonie.

Rachel hocha la tête et dit :

- Seul un romain peut la rapporter et restaurer la paix.

- Et pourquoi les romains voudraient t-il la paix, alors que votre vaisseaux à attaquer notre ville, demanda Reyna.

- Tu le sais, répondit Rachel. Pour éviter la guerre. Pour réconcilier les aspects grecques et romains des dieux. Nous devons nous unir pour vaincre Gaïa.

- D'après Percy Jackson, dit Reyna, le combat contre Gaïa aura lieu dans les terres anciennes. En Grèce.

- C'est la que sont les géants, dit Rachel. Quel que soit les rituels de magie auxquels ils comptent recourir pour réveiller Gaïa, je perçois que cela se passeras en Grèce. Mais... disons que nos problèmes ne se limitent pas aux terres anciennes. C'est pourquoi j'ai amené Grover, qui a des choses à vous dire.

- Ouais... fit celui-ci, vous voyez, ces derniers mois, j'ai parlé avec des satyres et des esprits de la nature aux quatre coins du continent. Tous disent la même chose, Gaïa s'agite. En faite, elle est a deux doigts de la conscience. Elle chuchote à l'oreille des naïade pour les séduire. Elle provoque des tremblements de terre, déracine les arbres des dryades. Rien que la semaine dernière, elle est apparue sous une forme humaine dans une dizaine d'endroit différents. Dans le Colorado, un poing de pierre géant a surgi d'une montagne et écrasé plusieurs poneys fêtards comme des mouches.

- Des poneys fêtards, demanda Reyna septique.

- Trop long a expliquer, se contenta de répondre Rachel. L'important, c'est ceci : Gaïa s'éveille partout à la fois. Elle s'agite déjà. Aucun endroit ne seras épargné par les combats. Et nous savons que ses première cibles seront les camps des demi-dieux. Elle veut nous exterminer.

- Pure spéculation ! S'emporta Octave. Tentative de diversion ! Les Grecs redoutent de notre attaque. Ils essaient de nous embrouiller. Ils refont le coup du cheval de Troie !

Un temps de réflexion se fit pour Reyna, elle semblait sérieusement réfléchir à la proposition de Rachel et à toutes les conséquences que ça engendreraient. J'aurais presque pu voir son cerveau fumé tellement elle semblait concentrée.

- Marcus, finit-elle par dire, qu'on me sorte Scipion des écuries.

- Reyna non ! Protesta Octave.

- J'accepte pour Annabeth et dans l'espoir de la paix entre nos deux camps. Mais ne croyez pas que j'ai oublié les insultes faites au Camp Jupiter. Votre vaisseau a bombardé notre ville. C'est vous qui avez déclaré la guerre. Pas nous. Maintenant, partez.

C'est donc ce que firent Rachel et Grover. Quelque secondes après que la trappe du toit se refermait Octave explosa :

- Mais tu es folle ou quoi !?!

- Je suis la préteur de la légion, dit Reyna. J'estime que cela est dans l'intérêt de Rome.

- De te faire tuer ? D'enfreindre nos lois fondamentales en te rendant dans les terres anciennes ? Et comment trouveras-tu leur navire, en admettant que tu survive au voyage ?

- Je les trouverais. S'ils voguent vers la Grèce, je sais où Jason fera halte. Il aura besoin d'une armée pour affronter les fantômes de la Maison d'Hadès. Or il n'existe qu'un seul endroit où il peut trouver ce type de soutien.

- C'est de la folie, marmonna Octave. Ils nous ont déjà attaqué. Nous devons passer à l'offensive ! Ces nains poilus n'arrêtent pas de voler nos équipements et nos subsistances, de saboter nos expéditions de reconnaissance.

Oh.

Au moins nous avions la confirmation que les Cercopès avaient bien tenu parole. Peut-être avais-je bien fait de ne pas les tuer finalement.

- Peut-être, répliqua Reyna. Mais je t'interdit de lever l'assaut en mon absence. Continue les missions de reconnaissance du camps ennemi. Verrouille tes positions. Rassemble tous les alliés que tu pourras et si tu capture ses nains, tu as ma bénédiction pour les réexpédier au Tartare. Mais n'attaque pas la Colonie avant mon retour.

- En ton absence, dit Octave en plissant les yeux, l'augure devient l'officier de commandement. Je serais responsable du Camp Jupiter.

- Je sais, avoua Reyna, elle n'avait pas l'air très enchanté à le faire. Mais vous avez mes ordres. Vous les avez tous entendu. Je partirais à l'aube, ce qui ne devrait pas tarder.

Elle regarda ses soldats un à un, se retourna et siffla. Quelque secondes plus tard, un aigle géant se tenait devant elle, elle l'enfourcha et disparut dans la nuit.

- Prévenez tout les officier supérieur, dit Octave. Je veux une réunion dès que Reyna seras partit pour sa quête stupide. Il vas y avoir des changements stratégiques, dans cette légion.

Pardon ?!

On lui offrent la paix sur un plateau et il la refusait ?!
Il ne se rendait pas compte de ce qu'une guerre signifiait.
Les demi-dieux étaient redoutables dans les deux camps, jamais aucune bataille ne pourrait se faire sans de trop nombreuses pertes.

Je repensais alors à Clarisse qui m'attendait au camp, Clarisse qui m'avait volé mon ambroisie simplement pour que j'aille mieux. Clarisse qui n'hésiterai pas à être la première en ligne.
Et puis je repensais à tous les gamins du camp, tout ces gamins qui n'étaient certainement pas prêt pour une guerre.

Et alors enfin je pensais aux romains eux-mêmes. Je n'étais pas stupides pour penser qu'on tienne une chance face à leur organisation sans faille. Mais je connaissais assez les Grecs pour savoir qu'ils étaient capables de nombreux dommages eux aussi.

N'y avait-il pas eu assez de morts comme ça l'été dernier avec Cronos ?!
Octave n'avait-il rien appris !

Je bouillonai littéralement de rage contre le romain, attendant impatiemment mon réveil pour que je puisse cracher mon venin avec les autres.

Malheureusement le réveil n'arriva jamais. Pour la simple et bonne raison qu'un romain se tourna alors vers moi avant de s'exclamer avec incompréhension :

-  Hey ! Qui es tu ?