15. Haven't we given enough ?

Le silence. Il n'y avait que le silence alors que je contemplai la nuit depuis le mat, Nico assoupi sur moi. 

La nuit était tellement calme. Tellement tranquille. Je peinais à croire qu'une telle horreur avait pu avoir lieu il y avait à peine quelques heures de cela. 

- Ils ne mourront pas. 

Je ne pus retenir un tressaillement surprise en entendant alors Nico briser le silence. Comme moi ses yeux semblaient perdus dans la vague, peinant à son tour à s'accrocher à cette réalité.

- Ils ne mourront pas mais est-ce qu'ils y survivront ? fis-je alors d'une voix tremblante. 

Nico détacha alors ses yeux de la nuit pour les accrocher sur moi, l'air alors plus vivant que jamais. 

- Ils sont ensemble. dit-il alors. Ils peuvent surmonter cela. 

Il s'arrêta un instant et repris alors, d'un ton bien plus sombre. 

- Toi tu n'y aurais pas survécu. Oui tu es puissante, oui tu aurais peut-être réussi à fermer les portes et ressortir. Mais ton esprit y serait resté. 

- Mon esprit est déjà mort Nico. Mon esprit a été charcuté par des scientifiques et ma propre inconscience. 

Nico secoua la tête et s'appuya alors contre moi. 

- Tu peux toujours le guérir. Tu le peux encore. il s'arrêta quelques instant. Peut-être qu'un jour tu pourras même guérir le mien. 

J'esquissais alors un léger sourire et me tournai vers lui avant de poser lenteur ma main sur le bord de sa mâchoire. 

- Tu n'as pas besoin de moi pour ça. Tu es le garçon le plus fort et le plus courageux que je connaisse. Mais je serais quand même ravie de t'aider. Toujours ravie d'être là pour toi. 

Je terminai ma tirade en lui ébouriffant les cheveux d'un air taquin, le cri de mécontentement qu'il lâcha réussit même à me laisser échapper un léger. 

- Je crois que j'ai gagné le droit d'arrêter d'être traité comme un gamin non ? argua-t-il. 

- Oh, réfutais-je. Ça c'est ce que les Dieux et tous tes malheurs veulent te faire croire. Mais justement, moi je suis là pour te rappeler que as encore le droit d'être un gamin Nick ! 

Et comme pour me donner raison je lui ébouriffai les cheveux de plus belle. Il ne rechigna pas cette fois, se contentant d'afficher à son tour un mince sourire. Un mince sourire qui me donnait l'espoir que tout n'était pas perdu. 

Et alors que Nico s'appuyait de plus belle contre moi je m'autorisai à mon tour à être un peu honnête. 

- Hazel m'a dit que ma magie... bourdonne autour de moi depuis mon aventure sous-marine. 

- Et qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ?

- C'est censé vouloir dire que je vais encore plus attiré de monstres que je ne le faisais déjà. Ça veut dire qu'il faut que je vous quitte définitivement si je veux pas risquer de compliquer la quête. 

Nico pinça des lèvres. 

- Je ne suis pas sur que ce soit l'avis de tout le monde. 

Je haussais des épaules avec lassitude. 

- Peu importe l'avis des autres. Je veux éviter au maximum de vous mettre encore plus en danger. 

Nico n'ajouta rien. Je ne savais trop s'il était d'accord ou non avec moi. Mais peu lui importait son avis, il respecterait ma décision qu'elle quel soit. De la même façon que j'aurais respecté la sienne s'il avait décidé de s'enfuir malgré sa promesse à Percy. 

- Bon, ajouta-t-il cependant. Tu te rends compte qu'on va peut-être pas tous s'en sortir. 

- Me dis pas ça Nico tu vas finir par me convaincre de me jeter du mat. Et j'essaierai quand même de parvenir aux Portes pour vous venir en aide au moment venu. 

- Je ne voulais pas te déprimer, reprit alors Nico. Juste être certain que tu réalisais toute l'ampleur de ta décision. 

Je plissais des yeux vers lui, peinant à comprendre où il voulait en venir. Il roula alors des yeux avec agacement et lâcha alors : 

- Tu ne vas peut-être plus jamais revoir Léo Valdez, Eïleen, c'est ça que j'essaie de te dire. 

Je me sentis brusquement rougir de la tête au pied alors que je me redressais d'un coup. 

Qu'est-ce que ce crétin venait faire dans cette histoire ?! 

C'était bien là la question que je me posais ! 

Néanmoins Nico ne me laissa même pas le temps d'argumenter quoi que ce soit. Il se contenta de m'observer d'un air entendu. Un air qui me disait que ça ne servait à rien que j'essaie de me défendre. Un air qui me disait que je ne serais pas totalement ridicule si peut-être j'allais voir Léo Valdez au beau milieu de la nuit pour simplement le voir et lui parler une dernière fois. 

Un air qui me donnait envie d'étrangler Nico parce qu'il était diablement convaincant. Si bien que je poussais alors un juron avant de me relever. 

- Tu m'énerves. persiflais-je. 

Il ne répondit rien, affichant simplement le visage de celui qui sait qu'il a raison. Et moi le fusillant du regard de celle qui sait qu'elle a tort mais ne le reconnaitra jamais. Si bien que ne lâchai pas son regard lorsque je descendis alors du mat, jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. 

Alors quand ce fut fait, je poussais un bon chapelet de juron non pas contre Nico mais contre moi-même alors que je me dirigeais avec hésitation vers la cabine de Léo après avoir vérifié qu'il n'était pas au pont de commandement. 

Furieuse d'agir comme une collégienne naïve.  

Furieuse qu'après tout ce que j'avais vécu, je peinai à trouver le courage de frapper à la porte de cet imbécile de Léo Valdez. 

Finalement le sort décida d'achever mes problèmes intérieures d'adolescente car la porte s'ouvrit alors face à moi. 

Léo s'arrêta un instant face à moi et nous restâmes tout deux figés l'un en face de l'autre pendant ce qui me parut une éternité. 

- Eïleen. finit-il par dire. J'allais te... Je...

Je ne le laissai pas terminer alors qu'enfin un semblant de courage semblait s'emparer de moi. Je le dépassai alors pour entrer dans sa cabine, ne pouvant m'empêcher d'observer cette dernière avec attention. De nombreux outils et (j'imagine) création gisait sur la majeure partie du sol, s'ils n'étaient pas tous entassés sur le bureau du demi-dieu. 

Je repoussais alors légèrement ces derniers pour me faire une place et m'appuyais avec lenteur sur le bureau. Léo ne cessait de me regarder, se demandant ce que je fichais là. 

C'était une très bonne question, soit dit en passant. 

- Je..., dis-je finalement. Je voulais juste m'assurer que tu ailles bien. La journée était... catastrophique. 

- C'est peu de le dire. fit alors Léo avec un sourire en coin. Mais ne t'en fais pas, il en faut plus pour ébranler le grand Léo Valdez. 

Il ne se dépêtra pas de son sourire, me faisant simplement face, jouant nerveusement avec un de ses outils. 

Ce sourire avait-il été un jour réel ou bien Léo affichait cette façade en permanence. Je ne parvenais pas encore à le savoir.  

J'attrapais alors son bras et le rapprochais quelque peu de moi. 

- Quelque chose s'est passé quand on était piégé par les eidolons. dis-je alors avec douceur. N'est-ce pas ? 

Le sourire de Léo se fit quelque peu hésitant. Et il ouvrit la bouche, mais ses lèvres ne firent que trembler, ne pouvant articuler un seul mot. Et alors il éclata tout bonnement et simplement en sanglot, la tête replié sur mon épaule, incapable de me faire face dans un tel état. 

- Ils sont tombé par ma faut Eïleen. Annabeth et Percy, ils vont devoir traverser le Tartare par ma faute. 

- Comment est-ce que ça pourrait être ta faute exactement ? fis-je en posant une main hésitante sur le haut de sa nuque. 

- Il y a quelques jours, j'ai croisé Némésis. murmura Léo d'une voix secoué de sanglot. Elle m'a donné un biscuit chinois qui pouvait répondre à la question de mon choix, mais elle m'a prévenu qu'il  y aurait un prix à payer. 

Je fronçais des sourcils un instant, et enfin je compris. La sombre expression de Léo lorsque je m'étais réveillée dans l'atelier, la culpabilité avec laquelle il tenait la sphère d'Archimède. 

- Tu l'as utilisé pour déverrouiller la sphère. devinais-je alors.

La tête de Léo s'agita sur mon épaule.

- Les eidolons allaient te tuer Eïleen, je n'avais pas le choix. 

Un sentiment bien familier m'envahit alors. Un sentiment de compassion immense. Parce que je savais exactement ce que ressentais. Pourtant, après m'être torturée l'esprit tous ces mois durant en me rendant responsable de la perte d'Emma, ce fut d'une toute autre façon que j'appréhendais la douleur de Léo. 

- Ce n'est pas ta faute Léo. fis-je alors en passant avec un peu plus de force ma main dans ses cheveux. Tu l'as dit toi-même tu n'avais pas le choix. S'il y en a bien une à blâmer dans cette histoire c'est Gaïa. Et je peux te jurer qu'on va lui botter le cul tous les deux. 

Un léger rire sembla résonner dans le creux de mon épaule. Et enfin, Léo redressa sa tête vers moi, me laissant voir son visage déformé par les larmes et une bonne dose de morve. 

- J'ai l'air de rien..., soupira-t-il en essuyant ses larmes. 

- T'as l'air d'un demi-dieu c'est tout. D'un demi-dieu qu'a dû faire le pire des choix pour sauver son amie. 

Léo sourit, un vrai sourire cette fois. Un sourire qui éclaira son visage d'une manière bien plus belle que je ne l'aurai pensé. 

- Alors t'es vraiment mon amie hein ?

Ce fut mon tour de laisser retomber lourdement ma tête contre son épaule. 

- Ouais, ouais..., soupirais-je. Maintenant ferme la. La journée a été horrible pour moi aussi. Et les derniers mois aussi. C'est bien le moment où j'aurais besoin d'un ami. 

Et alors, grand miracle, Léo Valdez la ferma effectivement. Il se contenta de passer son bras autour de mes épaules sans rien dire. Et nous restâmes ainsi durant une petite éternité.

Une petite éternité qui me faisait dire qu'avoir des amis et les laissez m'approcher ce n'était pas si mal finalement. 

____________________________

Nico     Leo
🤝🏻
Avoir leur meilleur mental breakdown dans les bras de Eïleen

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top