55. How am i supposed to die again ?
P.D.V d'Emma :
Assise sur le haut du train, je pouvais apercevoir au loin les immenses murs de la grande ville qui semblait presque sortir de terre. Après plusieurs jours de voyage passés dans ce train, à libérer les prisonniers, à jeter les soldats restant par dessus bord et à tout expliquer pour la centième fois aux petits qui ne comprenaient rien, nous devrions enfin arriver dans quelques heures. Ce serait là que les choses intéressantes commenceraient réellement.
- Emma ! s'écria soudain une voix derrière moi.
Je me retournais avec lenteur en roulant des yeux, sachant parfaitement ce qui allait m'attendre. Je ne fus ainsi pas surprise de voir Thomas, la moitié de son corps sortant de la trappe qui m'avait permis d'atteindre le haut du train.
- Je t'ai déjà dit que c'était dangereux de venir ici, tu pourrais tomber ! s'écria-t-il.
- Ah oui ? rétorquais-je alors en me relevant.
Une nouvelle exclamation sembla mourir avec dépit dans sa gorge tandis que je m'étais mise à faire des tours sur moi-même. Je m'approchais alors de lui en riant. Une secousse traversa alors le train et mon corps pencha dangereusement, le faisant couiner une nouvelle fois, et moi rire encore plus. Pour la simple et bonne raison que l'idée de tomber de ce train était peut-être l'une des choses qui m'enchantaient le plus ces derniers temps.
Je finis par m'asseoir avec amusement sur le haut du train, mes jambes pendant dans l'ouverture et Thomas désormais juste en face de moi. Néanmoins mon amusement retomba bien rapidement en voyant la tête qu'il faisait.
Je poussais alors un long soupir et posait avec lenteur mes bras sur ses épaules.
- J'ai encore agie comme une cinglée n'est-ce pas ?
- Non, ce n'est pas ça, s'empressa de répondre Thomas. Bon peut-être un peu. Mais ce n'est pas ça le problème.
Il attendit encore quelques instants. Je savais ce qu'il allait dire. Il savait que je le savais. Je n'avais pas envie d'avoir cette conversation. Pourtant je le laissais poser son front sur le mien avec douceur et l'intimait du regard à continuer.
- Le problème c'est que tu semble apporter de moins en moins de valeur à ta propre vie.
- Et alors ? rétorquais-je. Je vous ai déjà dit tout ce que je savais. Le plan est parfaitement élaboré. Et au moins, si je meurs cela fera déjà un risque de contamination en moins pour Newt, Winston, Brenda et tous les autres !
- Dis pas ça Emma ! Si tu meurs, je, je sais pas ce que je pourrais faire. T'es littéralement la première personne dont je me souvienne. J'ai l'impression que tu es dans ma vie depuis son commencement. C'est toi qui me pousse à me surpasser, c'est toi qui nous pousse tous à avancer. Sans toi..., je ne suis même pas sûr que j'aurais pu survivre à tout ça.
- Oh ça je peux t'assurer que non.
Thomas ne releva même pas mon français. Il avait finit par s'y habituer à force. À s'habituer au fait que je ne pouvais pas tout lui dire. Parce que toute cette situation était bien, bien trop compliqué. Peut-être qu'un jour il connaîtrait la vérité. Si nous parvenions à régler tout ce foutoir. Si mon plan était efficace. Mais ce jour n'était définitivement pas arrivé.
Thomas finit par pousser un léger soupir et murmura alors quelque chose si bas que je ne fus même pas sûr de vraiment l'entendre.
- En tout cas si tu meurs aujourd'hui moi je ne pourrais définitivement pas y survivre.
Je le repoussais alors brusquement. Il retomba bruyamment sur le sol du train et je bondissais à ses côtés avec fureur.
- Mais t'es complètement idiot ma parole ! m'écriais-je alors en posant mes doigts tremblant sur ma poitrine. Tu te rends compte de ce que je suis devenue ?! Tu te rends compte qu'à tout moment je pourrais faire une crise et ne plus être moi !
Mes jambes se mirent alors à trembler alors que ma migraine incessante était en train de redoubler. Thomas ne dit rien, à moitié avachie sur le sol, le visage fermé.
Je m'accroupissais alors à sa hauteur et le tirai brusquement par le col.
- Si maintenant je décidais de te tuer ! Si je décidais de tous vous tuer, de contaminer tout le monde. Tu me laisserai faire !?!
Mes jointures devinrent blanche à force de serrer sa veste. Thomas posa avec douceur ses doigts dessus pour desserrer les miens l'un après l'autre.
- Tu ne le feras pas. Tu es trop forte pour ça.
- Tu n'en sais rien !!! Ce n'est pas parce que le virus agit différemment sur moi qu'il ne finira pas par m'avoir ! J'ai beau être forte, si on ne retrouve pas Eïleen à temps je finirais par vriller un jour ou un autre ! Je prends du plaisir à tuer des gens Tom, je prends du plaisir à les massacrer, à les faire souffrir. Le virus à déjà plus qu'attaqué mon cerveau. Ce n'est qu'une question de temps avant, avant...
Mes mots se noyèrent soudain dans un sanglot enroué.
Parce que le virus était en train de prendre possession de tout mon corps.
Parce qu'il y a encore quelques mois ma plus grosse préoccupation était de réussir mes examens.
Parce que la dernière personne au monde que je voulais blesser c'était bien lui. Et pourtant, parfois il me prenait l'envie de lui briser la nuque. Une envie si pressante qu'il me fallait toute ma volonté pour ne pas y céder.
Et enfin, parce que c'était bien le seul face à qui j'étais capable de laisser retomber ma garde.
- Oh Emma...
Thomas me prit alors dans ses bras et je me réfugiais presque instinctivement entre ceux-ci. Comme si ces simples bras avaient le pouvoir de me protéger contre toutes les horreurs de ce monde.
C'est du moins le sentiment que je parvenais à avoir lorsqu'il le faisait.
Pendant un court instant, toute la colère, l'angoisse et le chagrin retombaient pour laisser place à une fragile sérénité.
Je me laissais porter par son odeur agréable. Par ses murmures qui me soufflaient de jolis mots à l'oreille. Des paroles pleine d'espoir et d'encouragement.
Je me rendis compte que je m'étais endormie, la première fois depuis bien des jours, lorsque Thomas me secoua lentement l'épaule pour me réveiller.
Je papillonnais difficilement des paupières avant de me rendre compte que Brenda était plantée devant nous.
- La sieste viendra après les amoureux ! s'exclama-t-elle en nous balançant des vêtements, les uniformes du W.I.C.K.E.D. Enfilez ça, on arrive dans la place.
Elle repartit tout aussi tôt et je m'empressais de m'exécuter et d'enfiler les épaisses combinaisons blanches.
Thomas en fit tout autant, réussissant à m'arracher un léger rire lorsque je le vis se débattre avec son uniforme.
Je finis par remonter la fermeture éclair à sa place tandis qu'il remettait maladroitement son col en place. Je le sentais presque aussi nerveux que moi.
- Ça va aller. murmurais-je alors en posant mon menton sur son épaule. C'est notre dernière épreuve à tous, et après ça, je te jure que tout ira mieux.
Il hocha simplement la tête et m'embrassa furtivement le bout des doigts. Je m'éloignais finalement de lui et attrapais mon fusil à pompe avant qu'on ne se dirige dans le wagon où étaient rassemblés Vince et le reste des têtes de l'opération.
- C'est pas trop tôt gamine ! s'exclama Jorge en nous voyant arriver.
- Ce n'est pas ma faute ! rétorquais-je en tapotant l'épaule de Thomas. Ce pauvre enfant n'arrivait pas à s'habiller tout seul.
Le pauvre enfant en question leva les yeux au ciel et m'écrasa gentiment le pied. J'aurais bien été tenté de le plaquer contre le sol mais Vince nous interrompit.
- On y est.
Effectivement le train ralentit alors avant de s'arrêter pour de bon. Vince tapa sur le clavier qui lui faisait face. C'était le moment de vérité.
Il n'y avait plus qu'à savoir si j'avais été assez intimidante pour que les anciens soldats qui s'occupaient du train nous aient donnés les véritables codes d'accès.
L'attente parut interminable. Nous étions tous tendus au possible. Mes doigts étaient resserrés sur mon arme. Prête à défendre chèrement ma peau si les choses ne se déroulaient pas comme prévue.
Mais le train repartit finalement. Un soupir de soulagement sembla emplir la pièce.
Vince pianota de nouveau je ne sais quoi et les portes du train qui avançait dans la ville, désormais bien plus lentement, s'ouvrirent.
Il se tourna alors vers Jorge et posa sa main sur son épaule avec force.
- Je te laisse le contrôle des opérations pour l'infiltration.
- Compte sur moi. approuva le latino. Maintenant allez-y avant qu'on ne se fasse repérer.
Vince hocha la tête et s'exécuta, il passa son sac sur son dos et plongea alors vers l'extérieur. D'autres ne tardèrent pas à la suivre.
Je me dirigeais moi-même vers les portes mais m'arrêtais au dernier moment pour me tourner vers Newt qui m'observait depuis le fond du train.
- Et surtout, n'oubliez pas de m'inviter au mariage lorsque vous vous serez retrouvez !
Je vis sa figure sérieuse se décomposer et l'entendit vaguement me crier dessus tandis que je sautais à mon tour du train en riant.
Je roulais brutalement sur le sol et me relevais d'un bond pour me précipiter vers Vince et le reste du groupe, suivit de près par Thomas.
- Maintenant il n'y a plus qu'à trouver ton fameux Bras-Armés.
- Crois-moi, je pense plutôt que c'est eux qui vont nous trouver !
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