24. I'm only human after all

P.D.V d'Eïleen :

J'effectuais une dernière pirouette avant de pousser un cri de victoire lorsque le dernier débris se ficha dans le mur, à à peine un mètre du haut.

- Paaaaarfait !!! m'exclamais-je pas peu fière de moi.

- Bien joué 'leen ! approuva Luke en m'ébouriffant affectueusement les cheveux.

J'esquissais un grand sourire avant de pousser un soupir de soulagement. Je me laissais finalement mollement retomber au sol, tout bonnement épuisée.

L'action magique avait beau être simple, j'avais dû la répéter une bonne dizaine de fois avant d'atteindre le haut du mur...

- Je vais te chercher de l'eau. Tu as besoin d'autre chose ? s'enquit Luke d'un air soucieux.

- D'un bon lit douillet, riais-je, mais je ne pense pas que ce soit dans tes cordes !

- J'essaierai mais je ne te promets rien.

Il reparti en souriant à son tour tandis que j'observais mon œuvre avec attention. Chaque pique était espacé de moins d'un mètre et j'avais fait en sorte qu'il ne soit pas trop compliqué à atteindre. C'était bien la première fois que j'utilisais mes pouvoirs pour faire quelque chose d'aussi.... manuel disons.

- C'est vraiment incroyable. dit alors quelqu'un en s'approchant de moi.

La voix féminine me permit de savoir qu'il s'agissait de Teresa avant même que je ne me tourne vers la jolie brune. Cette dernière contempla quelques instants mon "œuvre" pour finalement s'asseoir à mes côtés.

- Ce que t'as fait hier, et ce que tu continues de faire aujourd'hui..., murmura-t-elle d'un air songeur. J'ai beau avoir perdue la mémoire je suis certaine de ne jamais avoir rien vue de chose aussi merveilleuse.

Je me sentis rougir devant son compliment et baissai instinctivement la tête.

- Oh pardon je voulais pas te gêner ! s'excusa Teresa en rougissant à son tour.

J'esquissais un léger sourire en jouant nerveusement avec une de mes mèches de cheveux.

- C'est juste que..., j'ai pas l'habitude qu'on me félicite pour un truc que j'ai fait, la plupart du temps je me contente de gâcher tout ce que j'entreprends.

- Comment c'est possible ?! S'étonna Teresa en se penchant vers moi d'un air dubitatif.

- Tu ne t'es réveillée qu'hier, alors tu n'as pas pu te rendre compte d'à quel point j'étais une catastrophe ambulante.

Il n'y avait qu'à se remémorer simplement les premiers jours de mon arrivé ici pour savoir à quel point c'était vrai, sans parler de mon premier voyage à la colonie...
La main de Teresa se referma alors sur la mienne et je dû me retenir de ne pas pousser un cri de surprise ou de détourner des yeux tant ce contact me décontenançait. Et plus que son geste, l'étrange picotement brûlant qu'il m'apportait était plus que perturbant.

- Permet-moi d'en douter. affirma-t-elle. J'ai passé des jours dans un semi coma dans le noir le plus totale. Là où la seule chose qui m'empêchait de devenir complètement folle était la voix de Thomas dans ma tête. Ce qui est, soit dit en passant plus qu'ironique. Je te laisse imaginer ma panique en me réveillant pour me rendre compte que j'aurais certainement préféré rester endormie plutôt que d'être ici enfermée dans un labyrinthe entouré de monstre !

Je l'écoutais attentivement, me forçant à ignorer l'étrange chaleur que m'apportait le contact de sa main, en fronçant légèrement des sourcils. Je ne comprenais pas pas ou elle voulait en venir.

- Et puis tu es arrivée, tu as été la première vision de ma mémoire. Mon premier souvenir, avant que la violence ne te tombe dessus avec ce pauvre Alby. Mes bras ont bougé pour t'aider avant même que je ne m'en rende compte. La panique a reprit ses droits juste après, et je suis restée dans une horreur de ma situation, jusqu'à ce que tu arrive. Et que tu changes totalement ma vision des choses. Je n'irais pas jusqu'à dire que tu es une éternelle optimiste, après tout, je ne t'ai rencontrée qu'hier. Mais tu ne cesse jamais de sourire même dans les pires situations, et il faut avouer que je t'admire pour ça.

- Tu m'admire ?! répétais-je estomaquée.

C'était bien la première fois que quelqu'un me disait ça. Et je n'aurais jamais pensée qu'on me le dirait un jour (rapport à ma maladresse légendaire). J'aurais encore moins pensé que quelqu'un m'admirait pour ma capacité à faire des blagues affreusement nulles dans les pires situations.

Teresa, elle, se contenta de hocher fermement la tête avant de se rapprocher encore plus de moi. Elle me regarda longuement d'un air pensif, ne faisant qu'augmenter mon trouble, avant de finalement tourner de nouveau la tête vers la plus ou moins échelle que j'avais fabriqué.

- Et puis il y a ça. déclara-t-elle en s'appuyant sur moi avant de me faire relever la tête du bout des doigts. Déjà de base tu es rayonnante, mais ça, ça te rends carrément incandescente à mes yeux. J'ai passée des jours dans le noir, mes premières heures dans l'angoisses, mais ça, ça m'apporte de la lumière, ça m'apporte de l'espoir.

Je resserrais presque sans m'en rendre compte ma main dans la sienne et ce fut à mon tour de porter sur elle un regard emplie d'émotion. Jamais je n'avais été si touchée par les paroles de quelqu'un, et jamais on ne m'avait dit des choses aussi touchantes.

Emma était ma seule amie avant que cette folle histoire ne commence. Maintenant il y avait Luke évidemment, mais ma relation avec lui restait terriblement complexe. J'avais toujours détesté Teresa jusque là. Mais pourtant, mes sentiments à son égard avait drastiquement changés depuis que je l'avais réellement rencontrée.

Comme si c'était le moment pour ça...

Je reléguais ma conscience au plus profond de mon esprit.

- Tu sais, dis-je finalement en triturant les branches de mes lunettes bien abimées. Tu ne devrais pas me poser ainsi sur un piédestal. Après tout, je n'aurais jamais réussi si tu n'avais pas été là. Ma volonté était en train de se briser et j'ai réussie à ne pas céder grâce à tes encouragements..., et ceux des autres bien sûr, m'empressais-je d'ajouter. Sans parler de ce que tu as fait pour Emma...

Teresa rit à ce souvenir qu'Emma m'avait racontée. La brune avait cramée un griffeur avec de l'huile de friture.

- J'ai dû travailler dans une baraque à frite dans une autre vie ! dit-elle joyeusement.

Elle avait vraiment un jolie rire songeais-je tandis qu'elle s'appuyait de plus en plus sur moi.  J'étais plus que troublée par ce contact et surtout ce qu'il m'apportait. Jamais encore je n'avais ressentie ça.

- On vous dérange ? Demanda alors quelqu'un d'un ton accusateur.

Je m'éloignais de Teresa d'un bond en reconnaissant Luke mais je regrettai instantanément mon geste lorsque je fus prise d'une soudaine envie qu'elle me touche à nouveau.

- On discutait, se contenta de répondre Teresa d'un ton cinglant.

Je me tournais finalement pour découvrir Luke qui se tenait à quelque mètres derrière nous, fixant Teresa avec une expression indéchiffrable, derrière lui se tenait... Emma ? (Qui l'avait autorisée à sortir de son lit ?). L'air réprobateur qu'elle me lança me dissuada cependant de faire la moindre remarque.

- Ah oui ? rétorqua Luke avec agacement.

- Oui. répéta fermement Teresa. Au dernière nouvelle Eïleen a le droit de discuter avec qui elle a envie. elle posa sa main sur mon épaule, comme pour appuyer ses propos, et ma peau s'embrasa de nouveau à ce contact, cette fois j'étais sur de ne pas vouloir que ce contact s'arrête.

Reste concentrée Eïleen, reste concentrée.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandais-je alors avec le peu de contenance qu'il me restait.

- Je t'emmène de l'eau comme tu me l'as demandée, expliqua Luke en s'approchant de moi. Et je pensais que ça te ferait plaisir de voir Emma. Enfin bon, il ne faut pas qu'elle reste debout trop longtemps, raccompagnons là à l'infirmerie.

Sur ces mots, il me tira avec force du sol avant de m'emmener sans plus de ménagements vers l'infirmerie, Emma sur ses talons.
Ça m'étonnait d'ailleurs qu'elle n'ai rien dit durant tout ce temps.
Mais plus que sa réaction, c'était celle de Luke que je ne comprenais pas.
Quelle mouche l'avait donc piqué ?

Je croisais le regard d'Emma qui se contenta de lever les yeux au ciel en poussant un long soupir et me retournais une dernière fois vers Teresa qui, à mon plus grand étonnement, fusillait Luke du regard.

Par Eris, qu'est-ce que j'avais encore fichue ?

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Je vous laisse ça là !

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