26. Living my best saphic cottage core life

- Tu n'en as pas marre de tes vieilles frusques ? Me demanda Calypso en ramassant une pêche.

Je la regardai en fronçant des sourcils avant de me regarder à mon tour. Mes vêtements n'étaient pas si mal que ça, un simple t-shirt et un pantalon, en plus c'était elle qui a les avait fait.

- Hmm.., dis-je finalement. Non pourquoi.

Je me tendis en me mettant sur la pointe des pieds pour essayer d'attraper à mon tour une pomme.

- Je ne sais pas.., fit Calypso tout en passant ses mains sur ma taille pour me soulever de terre. Tu ne voudrais pas essayer une de mes tuniques, je suis sur que ça t'irait à merveille !

- Houla très peu pour moi ! M'exclamais-je tout en profitant de ma nouvelle grandeur pour cueillir d'autre pomme.  Je n'ai pas mis de robe depuis belle lurette et j'étais terriblement ridicule la dernière fois que je l'ai fait.

- Permet moi d'en douter. Répliqua Calypso en me reposant finalement.

Je me tournai vers elle en plaçant les fruits que j'avais cueillie dans son panier. Calypso posa sa main sur ma joue pour relever mon visage.

- Tu sais que ça ne va rien enlever à ta valeur d'aimer des choses féminines Eïleen ? 

J'ouvrai la bouche plusieurs fois avant de la refermer, peinant à trouver des arguments valides face à ses paroles. 

- Bon, j'imagine que c'est facile de faire disparaître sa misogynie intériorisée quand on est toute seule sur une île durant une éternité. 

- Oh, ça m'a quand même pris quelques bons millénaires ! rit Calypso. 

Sa remarque m'arracha un sourire tandis que sa main descendait avec lenteur de mon visage pour se poser l'air de rien sur ma taille. 

Elle savait déjà comment m'avoir...

- Bon, abdiquais-je finalement. J'avoue que j'ai toujours voulu savoir à quoi je ressemblerai en déesse grecque. 

- Yes !!! S'écria la blonde en laissant tout bonnement tomber son panier à terre avant de me tirer vers sa grotte.

Pourquoi est-ce que je sentais la mauvaise idée ?

****

- Bon, reconnu-je quelques heures plus tard. T'avais pas tort. Je me sens super puissante là-dedans.

Je tournoyai sur moi-même, faisant tournoyer avec moi les quelques couches de toges que je portais et claquer les bijoux dorées qui m'ornaient. 

- C'est plus efficace qu'une armure hein. approuva Calypso.

- Pour la résistance je ne sais pas. Mais pour la confiance ça oui !

Et pour faire bonne figure je tournoyai une nouvelle fois sous le regard amusé de Calypso. J'avais longtemps voulu cacher toutes mes cicatrices sous une bonne épaisseur de vêtements. Pourtant alors qu'à cet instant elles étaient pour la plupart laissée à la vue de tous, je ne me sentais pas vulnérable le moins du monde. 

- Allons te montrer à Léo alors ! fit Calypso avec empressement. Qu'il comprenne lui aussi qu'il faut qu'il te respecte un peu plus !

Je levais les yeux au ciel mais ne cessait pas de sourire pour autant. Si mes joutes verbales avec le fils d'Héphaïstos étaient moins violentes que celles avec la nymphe, celle-ci n'avaient pas manqué de les remarquer. Et elle n'avait pas non plus manqué de me soutenir dans chacune d'entre elle, créant ainsi une drôle de dynamique explosive entre nous trois qui ne me déplaisait pas et me faisait bien sourire. 

Si bien que je la laissai me trainer avec amusement vers l'atelier que Léo s'était installé sur la plage. Mon sourire ne manqua pas de redoubler lorsqu'elle s'exclama alors d'un air grandiloquent :

- Mon cher Léo Valdez, j'espère que tu te rends de l'honneur auquel tu as le droit en étant en la présence de la grande magicienne et divinité Eïleen McGuire !!!

Et pour faire bonne mesure je fis même apparaitre quelques étincelles de magie lorsque Léo ressortit de sa tente. Calypso fut ravie d'avoir la réaction escomptée lorsque Léo me vit enfin et resta bouche-bée face à mon élégant accoutrement. 

- Oh mes dieux Eïleen. bredouilla-t-il. T'es magnifique. 

Je relevais les doigts sur mon visage avant de déclarer un arrogant "je sais" tandis que le demi-dieu semblait de me détailler du regard. 

- Tu pourrais demander à Calypso de te faire une tunique aussi. fis-je alors. Je suis sûr qu'à nous trois on intimiderait même le plus effrayant des monstres avec notre charisme. 

- Je ne sais pas d'où tu sors l'idée que j'ai du charisme Eïleen, rétorqua Léo. Mais j'apprécie l'effort. 

- Léo, l'arrêta alors Calypso. Tu m'insupporte mais même moi je peux reconnaitre que tu ne manque pas de charme. 

Le brun se tut en esquissant un léger sourire, le rouge au joue. Je me tournai alors vers Calypso avec entrain avant d'attraper sa main. 

- Alors, qu'est-ce que t'en dis Cal. On devient tous aussi beaux que toi ?

- Personne est plus beau que toi Leen. fit-elle alors avec un sourire nostalgique. Tu lui ressembles tellement...

J'eus l'impression qu'une pierre me traversait la gorge pour retomber lourdement dans mon ventre, écrasant ce qui restait de mon cœur au passage. 

Je détachai bien rapidement ma main de la sienne, esquissant quelques pas en arrière pour m'éloigner de la nymphe. 

- Alors c'est de ça dont il s'agit ? murmurais-je en me désignant. De faire comme si j'était vraiment elle, de faire comme si Edlyn était encore là et que je n'avais jamais existé ?!

Le visage de Calypso sembla se décomposer. J'entendis vaguement Léo m'appeler alors que ce dernier posait ses doigts sur mon bras, mais j'étais bien trop rempli d'émotion pour raisonner quoi que ce soit. 

- Je ne suis pas elle Calypso ! m'exclamais-je alors en arrachant rageusement ma ceinture dorée. Je ne serais jamais à sa hauteur de mon ancienne incarnation et je le sais très bien ! Ça ne sert à rien de faire semblant !

Le menton de la nymphe se mit à trembler. 

- Je ne voulais pas..., murmura-t-elle. Je suis désolée je ne voulais pas. Tu ne comprends pas Eïleen. Elle me manque tellement. Ils me manquent tous tellement. 

Elle s'effondra sur le sable, les genoux ramenés contre elle dans une veine tentative de protection. 

- J'en ai tellement marre d'être seule. J'en ai tellement marre de tous les perdre à chaque fois. 

Ses larmes suffirent à faire s'envoler toute trace de colère en moi tandis que Léo s'agenouillait aux côtés de la nymphe. 

- T'es pas seule Calypso. dit alors Léo. Crois-moi tu as été assez bonne pour laisser une impression plus que marquante sur moi. Je ne suis pas prêt d'oublier la nymphe qui m'a hurlé dessus deux secondes après que je manque de mourir sur son île. 

Elle esquissa un mince sourire au milieu de ses larmes, c'était bien la première fois qu'elle accordait à Léo une telle expression. Et alors elle redressa enfin les yeux vers moi tandis que je m'asseyais à mon tour dans le sable pour lui faire face. 

- Je suis désolée. répéta-t-elle en tendant ses doigts vers moi avec hésitation. 

- Non. C'est moi qui suis désolée. l'arrêtais-je alors en attrapant sa main. Tu es la seule personne à me comparer à elle... Mais moi je ne peux m'empêcher le faire depuis que je suis au courant de son existence. Je ne peux m'empêcher de penser au fait que je fais les mêmes erreurs, que je la décevrai tellement... 

- Eïleen. dit alors Calypso. Edlyn était folle. Elle n'a jamais complètement survécu à la mort de Luka. C'est pour ça qu'elle venait me voir, simplement pour combler sa perte... Tu la décevrai oui, mais parce que rien ne pouvait la satisfaire. 

Oh.

Une sensation bien inverse à quelques instants sembla alors m'emparer tandis que j'avais l'impression qu'on m'enlevait un lourd poids de mes épaules. Certes je n'avais vu que des bribes de souvenirs de ma précédente incarnation. Mais jusqu'à quelques jours jamais je n'avais douté d'elle.  

- On peut dire que vous vous êtes vraiment fourrées dans une situation compliqué. fit alors Léo. C'est encore plus dramatique qu'une télénovela tout ça. 

Je fus alors partagée entre l'envie de décapiter ce cher Léo Valdez et de le prendre dans mes bras tant ses capacités à dédramatiser de telles situations étaient grandes. 

Pourtant ce fut finalement d'un commun accord que nous échangeâmes un regard avec Calypso avant de toutes deux nous exclamer :

- La ferme Léo ! 

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