Cette fois ce ne fut sans aucune culpabilité que je me mettais à hurler en reprenant connaissance auprès de Léo.
Et pour cause, nous étions en chute libre à travers les nuages et le fils d'Héphaïstos semblait tout autant vouloir hurler de panique que moi.

- Je savais que j'aurais jamais dû me réjouir d'échapper à la mort !!! m'écriais-je alors.

- Ouais bah je t'avoue que la mort ça m'enchante pas non plus !!! rétorqua Léo.

Ce dernier semblait concentré sur la sphère d'Archimède scotché à lui. Je remarquai alors qu'il avait scotché mon propre bras à lui pour se concentrer sur son ouvrage.
Génial... ma vie tenait à un bout de Scotch.
Mais je n'avais définitivement plus le temps de me plaindre.

- Léo mon meilleur ami ! m'exclamais-je alors. Dis que tu as un plan !

- Je vais essayer de nous faire atterrir sur cette île là mais je ne promet rien !!!

Je baissai les yeux et constatai qu'effectivement une grande île s'étendait sous nos pieds à quelques centaines de mètres. Ce n'était qu'une question de minutes avant qu'on aille s'écraser comme des crêpes dessus.

- Essaie de faire marcher ça avec ted pouvoirs ! Me cria t-il en désignant ce qui m'avait tout l'air d'être un mini hélicoptère relié à la sphère.

Effectivement, on continuais de tomber et je soupçonnais sa machinerie de ne pas pouvoir nous soulever tout les deux sans un coup de pouce de ma part. Je me concentrai alors du mieux que je pouvais pour faire tourner les pales et faire fonctionner le moteur.

- Tu peux le faire Eïleen ma meilleure amie super puissante !!! S'écria alors Léo avec désespoir.

Allez, allez, allez !
Soudain le moteur vrombit et on se redressa d'un coup.

- YEEEEEEEEEEEEEEEES !!!!! hurla Léo alors que nous commencions une descente plus ou moins controlés pour effectuer les derniers mètres qui nous séparaient de l'île. EÏLEEN T'ES LA MEILLEURE !!!!!!!!

- HALELUJIA!!!! hurlais-je à mon tour, ON EST VIVANT !!!!!

Évidemment, c'est pile à ce moment que l'hélicoptère explosa. J'eus le temps de pousser un cri de rage avant qu'on soit projeter en l'air.

L'hélico atterrit sur la plage avec un gros BOUM et nous touchâmes le sol dans à peu près autant de fracas.

Je me redressais en poussant un long râle. Je constatai que nous étions dans un énorme trou creusé par notre chute dans le sable. À quelques mètre de nous se tenait une colonne de fumée noir qui montait d'un cratère nettement plus grand que le notre. La plage était parsemé de débris enflammé. Léo poussa à son tour quelques jurons espagnols pour la forme avant de m'aider à me relever.

- Mes dieux Eïleen..., murmura-t-il en me dévisageant. Tu ne pense pas pouvoir te soigner avec ta magie.

Je secouai la tête en faisant de mon mieux pour ne pas remonter sur la plage en titubant.

- J'ai plus aucune énergie magique. J'ai utilisé mes dernières forces pour ça.

Je ponctuai ma phrase en désignant l'énorme cratère fumant. Léo pinça des lèvres.

- C'est vrai que c'était pas ton meilleur tour de magie.

- Ni ton meilleur bricolage je te signale ! rétorquais-je.

- Touchée..., avoua Léo en s'approchant du dit bricolage.

Nous nous plantâmes tout deux au dessus du cratère. Au fond de ce dernier les pales de l'hélicoptère continuaient de faire du bruit. Je remarquai que le cratère était remplie de débris de meuble en bois et de vaisselles coûteuses.

Je me redressai pour observer l'île un instant, elle ne me semblait pas présenter aucun autre signe de vie...
Je m'accroupis cependant au dessus du cratère, à bout de force.

- Sphère ! s'exclama alors Léo en bondissant au bas du cratère. Viens voir papa !

Je roulai des yeux et m'apprêtais à me moquer de lui quand une voix cinglante surgit derrière moi.

- Qu'est-ce que vous fabriquez ? s'exclama-t-elle. Vous avez fait sauter ma table !

Oh non.

Un affreux mal de crâne me saisit d'un coup. Un de ces mals de crâne venu tout droit de l'autre moi. De cette moi qui avait vécu il y a bien longtemps de cela.
Léo semblait lui en pleine forme puisqu'il s'exclama alors avec hargne :

- Excuse-nous ! On viens de tomber du ciel ! J'ai construis un hélicoptère en plein vol qu'Eïleen à réussis à faire marcher de justesse, on a explosé à mi-parcours, atterrie en catastrophe et survécut de justesse une nouvelle fois ! Mais bien sur, parlons-en de ta vaisselle.

Il ressortit alors du cratère et me dépassa pour faire face à la fille. Mon mal de crâne n'en démordait pas.

- Et puis c'est quoi l'idée, reprit-il aloès. De dresser une table d'apparat sur la plage pour que d'innocents demi-dieux s'écrasent dessus ? Franchement, ça rime à quoi ?

Je n'avais pas besoin de me retourner vers la fille pour parfaitement imaginer l'expression furieuse qu'elle affichait alors avant de s'écrier rageusement :

- C'EST UNE PLAISANTERIE ?! Vous voulez aggraver encore ma malédiction ? Zeus ! Héphaïstos ! Hermès ! Vous n'avez pas honte ?

J'avais l'impression que j'allais définitivement tourner de l'œil alors que ma tête se faisait de plus en plus bourdonnante. Des étranges sentiment tout droit venu d'une ancienne vie semblait se faire la guerre en moi.

- Montrez-vous! Continua t-elle. Ça ne vous suffit pas de m'avoir exilée ? Ça ne vous suffit pas de me retirer les rares héros valeureux que j'ai le droit de rencontrer, ce n'est PAS DROLE.

Et alors enfin, la moi de cette vie réussit à faire fonctionner mon cerveau. Pourtant ce n'est pas seulement moi qui me tourna vers la fille avec des yeux ronds. Et alors ce fut moi comme cette autre moi antérieure qui murmura :

- Calypso ?

La plus belle fille que je n'avais jamais vue écarquilla alors des yeux en me dévisageant.

- Edlyn ? fit-elle alors d'une voix tremblante, les yeux embuhées de larmes.

J'esquissais une légère grimace en me relevant enfin.

- Ouais pas exactement...

J'esquissais quelques pas vers la nymphe, ne pouvant m'empêcher de la détailler du regard par la même occasion.
Elle était exactement comme dans ce vague souvenir. Le tain halé et portant son élégante tunique grecque sur laquelle reposait sa longue natte blonde.

Léo semblait le plus perdu d'entre nous, nous observant l'une après l'autre avec incompréhension. Mais pour une fois il se passa de remarque.

Pour ma part mon esprit tout entier semblait continuer à batailler pour se mettre d'accord sur un sentiment à ressentir. Si bien que ce fut pleine d'émotion que j'attrapais alors avec lenteur la main de la jeune fille avant de dire :

- Salut à toi Calypso. Je suis Eïleen, j'imagine que tu m'as connu dans mon ancienne vie.

La nymphe semblait tout aussi perturbée que moi. Ce fut à son tour de déposer avec douceur ses doigts sur mon visage.

- Ainsi donc son plan a marché..., souffla-t-elle.

Ses doigts glissèrent le long de mon visage avant de s'arrêter en dessous de la partie couverte de brûlure. Son contact m'apportait une étrange chaleure des plus familière.

- Les dieux ont obtenus leur vengeance à ce que je vois.

Je poussais un long soupir.

- Si par vengeance tu veux dire me faire vivre mille expériences cauchemardesques pour des choses dont je ne me souviens pas. Oui.

Elle esquissa un sourire et détacha finalement ses doigts un par un.

- Viens. Il n'eut pas une fois où je ne t'accueillai pas avec la plus grande des hospitalité. Cela ne serait changer aujourd'hui, nouvelle incarnation ou pas.

Elle se tourna alors vers Léo avant de le fusiller du regard.

- Toi par contre tu peux toujours rêver.

Léo s'exclama un "pardon ?!" des plus scandalisé avant de se tourner vers moi, cherchant visiblement ma défense.
Si bien que je me tournai alors vers Calypso avec la tête la plus diplomate que je pouvais afficher.

- Léo est mon ami. dis-je alors simplement. Il m'a sauvé la vie plus d'une fois.

Calypso resta silencieuse quelques longs instants, m'observant moi puis Léo avec méfiance. Elle finit par marmonner une insulte en grec ancien avant de pousser un long soupir.

- Bien. abdiqua-t-elle. Mais je ne le fais pas pour toi. termina-t-elle en désignant Léo.

- Ça m'aurait étonné..., marmonna-t-il.

Heureusement Calypso ne sembla pas l'entendre (ou peut-être décida-t-elle simplement de l'ignorer). La nymphe ne tarda ainsi pas à s'enfoncer dans la forêt pour nous guider vers sa caverne.

Qu'aurais-je donné pour lui poser un bon millier de question. Connaître tout ce qu'elle savait sur cette ancienne moi qui semblait si chère à ses yeux.

Pourtant ce fut une autre curiosité tout aussi assoiffée qui ne tarda pas à m'interpeller.

- Tu peux m'expliquer c'est quoi cette histoire d'incarnation ? me murmura Léo dès que Calypso fut quelque peu éloigné de nous.

- Ouais..., j'aurais peut-être dû commencer par ça au lieu de te parler du multivers.

Je lui expliquai alors de la manière la plus brève possible tout ce foutoir. Le foutoir étant que j'avais eu une vie antérieure et que j'avais dû faire des choses assez impressionnantes pour être accordé une seconde vie par les juges des Enfers.

Léo resta inhabituelement silencieux, semblant sérieusement réfléchir à mes dire.

Néanmoins notre attention à tous les deux ne tarda pas être détournée lorsque nous débouchâmes alors sur le jardin le plus beau que j'ai jamais vue. Sur la gauche se dressait un verger et une vigne soigneusement taillée croulant sous le raisin et entourée de tonnelles fleuries. À droite il y avait d'impeccable parterre de légume et de fines herbes disposé en rayon autour d'une grande fontaine étincelante, ornée de satyre de bronze qui crachaient des jets d'eau dans le bassin central.

- Par Héphaïstos ! S'exclama Léo admiratif et je ne pouvais que lui donner raison.

Calypso continua cependant à l'ignorer royalement, continuant de s'avancer au fond du jardin où se terminait le sentier et où se trouvait l'entrée d'une grotte.
Elle était elle aussi magnifique, les murs étaient tapissé de cristaux de toutes les couleurs. Des rideaux séparaient les différentes pièces pleine de tapis tissés, de coussins moelleux et de corbeille de fruit frais.

Je ne tardai cependant pas à remarquer avec curiosité que plusieurs taches comme la vaisselle ou la lessive voir même la cuisine se faisait toute seule, ce qui me rappela beaucoup Harry.

- Assied toi là. me dit-elle alors en me désignant un gros siège en osier. Je vais essayer de soigner ça du mieux que je peux.

Ah oui tiens, j'en aurais presque oublié mon visage carbonisé avec toutes ces histoires.

Elle ordonna alors quelques choses en Grecque anciens et une corbeille remplit de petite bocaux apparut à côté d'elle.

- Je vais essayer d'être la plus délicate possible.

Cela ne suffit pas à m'empêcher de jurer comme un charretier durant les longues minutes qui suivirent où elle m'appliqua je ne sais quoi sur toute mes blessures, nettoyant par la même occasion le sang qui couvrait une bonne partie de mon visage.

Mais je ne pus retenir un long soupir de soulagement lorsqu'elle eut enfin terminée et que je pus ressentir les premiers effets de ses soins.

- Merci... la douleur s'est déjà atténué.

- Ce n'est rien. dit-elle sans pour autant retenir un sourire de fierté.

Elle s'exclama un autre ordre en grec ancien et une table ne tarda pas à être disposée autour de nous. Même Léo eut droit à un couvert, ce malgré le fait que Calypso continuait d'avoir l'air de vouloir l'étranger à chaque fois qu'elle le regardait.

De la nourriture ne tarda pas à s'envoler à son tour sur la table. Ce ne fut que lorsque toute la table fut disposée que Calypso se tourna vers nous d'un air très sérieux.

- Bon, maintenant il va falloir que vous m'expliquiez comment vous êtes arrivé dans cet état sur mon île.

Léo et moi échangeâmes un regard.

- Ça c'est une très longue histoire...

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Et voili voilou le premier chapitre d'après la reprise ! J'espère qu'il vous plaira ! N'hésitez pas à me le dire dans les commentaires !