14. give me a minute to hold my boy
J'avais toujours eu des plans un peu barré je l'avouais. Mais, mes dieux, mon cerveau de stratège n'avait rien à envier à celui d'un certain fils d'Héphaïstos encore plus frappé.
Léo usa de la sphère d'Archimède et des pouvoirs de Hazel pour percer une cavité dans l'un des murs. Une cavité juste assez grande pour que Frank, transformé en fouine puisse y passer, pour aller par la suite alerter Monsieur Hedge et qu'il les sorte de là.
Le satyre fut tout aussi appliqué que pour chaque mission. C'est à dire qu'il défonça tout simplement et bonnement la porte de l'atelier. Il dû sérieusement retenir sa déception lorsqu'il constata que, comme Frank lui avait pourtant indiqué, il n'y avait plus d'ennemis à atomiser.
Nous n'avions cependant guère de temps à perdre en atomisage inutile d'ennemis inexistants. Littéralement tous les demi-dieux que nous connaissions à Rome étaient en danger imminent de mort.
Quand est-ce que les Parques me laisseront souffler me direz vous ?
Eh bien certainement pas dans cette vie ci, constatais-je quelques minutes plus tôt lorsque nous embarquâmes sur l'Argo II.
Ce ne fut guère compliqué de retrouver le reste du groupe alors que le Colisée en personne semblait être soudain pris d'assaut par des dizaines d'esprit débarqués pour assister au combat de nos amis contre les géants.
- Bon sang faites qu'ils aillent tous bien. murmura Léo avec inquiétude alors que nous mettions enfin pied au Colisée, après ce qui me semblait être la fin du combat.
Cette fois j'en étais certaine, quelque chose clochait bien. Je voyais bien qu'il faisait semblant d'être toujours plein de cette arrogance. Pourtant, par cours instant, une ombre pleine de terreur pure et de regret semblait passer sur son visage. Une ombre qui ne me disait rien de bon.
Quelque chose avait dû se passer lorsque j'étais inconsciente, et ne j'étais pas certaine de vouloir savoir quoi.
Néanmoins, toutes mes tergiversions ne tardèrent pas à disparaître lorsque nous arrivâmes dans le Colisée au centre duquel se tenait bien nos amis sain et sauf, ces derniers semblant avoir réussi à se débarrasser des géants.
À vrai dire, toutes pensées sembla disparaître de mon être lorsqu'enfin je vis le garçon que Jason soutenait. Le garçon qui peinait à peine à marcher mais qui était en vie malgré tout.
- Nico !
Je m'élançais alors vers ce dernier du plus rapidement que je pouvais. Ce dernier releva avec lenteur les yeux vers moi. Lorsque nos regards se croisèrent un mince sourire sembla faire craqueler tout son visage et il lâcha Jason.
Son corps pencha un instant vers le sol, n'ayant pas la force de tenir debout. Un instant avant qu'enfin je ne le recueille dans mes bras, le serrant plus fort que je ne l'avais jamais.
- Désolée de t'avoir appelé. souffla-t-il à voix basse.
- Nico..., murmurais-je d'une voix étranglée. Mes dieux Nico... J'irai te chercher jusqu'au Tartare s'il le fallait.
Et alors la chose la plus inattendue arriva. La chose qui me donna envie de soudain réduire la Terre entière en poussière. Alors les épaules de Nico DiAngelo se mirent à trembler et il éclata en sanglot dans mes bras.
- Tu es en sécurité... Je te le jure Nico. Il ne t'arrivera plus rien. Tu es sauf avec moi. Tu es sauf.
Je ne sus trop qui pleura le plus de nous deux. Je me détachai de lui un seul instant pour l'embrasser longuement sur le front. Et alors je laissai partir toute la magie qui semblait me rester pour la diriger sur chaque blessure, chaque faiblesse, chaque éraflure du fils d'Hadès. Soignant avec application chacune d'entre elles.
- Tu es en sécurité. répétais-je une ultime fois en posant mon front contre le sien, essuyant ses larmes de mes pouces.
Il ne dit rien, et m'assurant une dernière fois que toutes ses blessures étaient bien soignées, je me détachai enfin complètement de lui. Il avait déjà meilleure mine mais je dû quand même l'aider à grimper dans l'Argo II.
Hazel pleura à peu près autant que moi. Il fallut un certain moment avant que nous puissions lâcher un peu Nico et arrêter de le forcer à manger de l'ambroisie afin que ce dernier n'aille retrouver les autres.
- Merci, dit-il alors à Percy. J'avais perdu espoir.
Il me fallut tous les efforts du monde pour ne pas me remettre à pleurer tandis que Percy observait Nico, ne sachant trop quoi répondre.
- Tu as toujours su pour les deux camps, dit-il finalement. Tu aurais pu me dire qui j'étais dès le premier jour de mon arrivée au Camp Jupiter, mais tu ne l'as pas fait.
Nico s'affaissa contre la barre.
- Percy, je suis désolée. J'ai découvert le Camp Jupiter l'année dernière. C'est mon père qui m'a emmené, je savais pas trop pourquoi. Il m'a expliqué que les dieux tenaient les camps séparés depuis des siècles et que je n'avais pas le droit d'en parler à qui que ce soit. Il a dit que c'était important que moi, je sois au courant.
Une quinte de toux le plia en deux. Je ne tardai pas à l'entourer jusqu'à ce qu'il soit capable de se redresser.
- Je... j'ai cru que papa voulait dire à cause d'Hazel. Que j'aurais besoin d'un endroit sûr pour l'emmener. Mais maintenant, je crois qu'il voulait que je connaisse l'existence des deux camps pour que je comprenne l'importance de votre quête et que je cherche les portes de la mort.
Il y eut de l'électricité dans l'air, littéralement. Mais je ne sus si elle provenait de Jason ou de moi. Certainement de nous deux.
- Est-ce que tu as trouvé les Portes ? demanda Percy.
Nico hocha la tête.
- Contre mon gré. Je suis tombé droit dans le piège de Gaïa. Autant essayer de sortir d'un trou noir.
- Euh..., hésita Frank. De quel genre de trou noir tu parle ?
Nico voulut continuer mais il ne parvint pas à ajouter quoi que ce soit, se contentant de se tourner vers Hazel. Mes cheveux se soulevèrent de leur échine, alors que de nouveau, une fureur pure m'envahissait.
- Nico m'a dit que les Portes de la Mort avaient deux côtés, un dans le monde mortel, l'autre aux Enfers. Le côté mortel se trouve en Grèce, gardé par les forces de Gaïa. C'est pas là qu'ils ont remonté Nico dans le monde supérieur pour l'emmené ici.
- Où en Grèce exactement ? demanda Piper.
Nico dû prendre une longue respiration avant de reprendre.
- À la Maison d'Hadès. Je peux vous le montrer sur une carte, mais le côté mortel du portail n'est pas le problème. Aux Enfers, les Portes de la Mort sont... sont dans...
Mes cheveux ne semblaient pas décider à redescendre. Encore moins lorsque l'horreur pure ne tarda pas à rejoindre la colère. J'en connaissais assez sur cet univers pour savoir exactement de quoi Nico parlais.
- Le Tartare. murmurais-je, horrifiée. Ils t'ont jeté dans le Tartare.
Nico fit oui de la tête.
- Ils m'ont enfoncé dans la fosse, Percy. Les choses que j'ai vues là-dedans...
La voix de Nico se brisa. Cette fois je n'y tins plus. J'essuyais rageusement les larmes traitresses qui s'échappèrent sur mes joues. Ce n'était pas à moi de pleurer mes dieux non. Mais je ne pouvais tout simplement pas m'en empêcher. Chaque fois que j'imaginai ce qui avait pu lui arriver, les larmes revenaient.
- Aucun mortel n'est jamais allé dans le Tartare. C'est l'endroit où sont enfermé les anciens Titans et les autres ennemis des dieux. C'est là que vont tous les monstres quand ils meurent sur terre. C'est... enfin, personne ne sait ce que c'est exactement.
Ses yeux se portèrent alors sur Nico. Personne ne savait sauf Nico. Nico qui avait à peine 14 ans. Nico qui semblait être encore plus maudit par les Parques que moi.
- Maintenant je comprends pourquoi Hadès n'a pas pu refermer les Portes, dit-il. Même les Dieux n'entrent pas dans le Tartare.
Léo pointa le nez par-dessus le gouvernail.
- Alors laisse-moi deviner, dit-il. On va devoir y aller.
La main de Nico se referma avec force sur mon bras, comme si j'allais me téléporter aux Enfers pour me jeter dans le Tartare à mon tour.
Par tous les dieux, si seulement cet imbécile m'avait appelé plus tôt ! Bien évidemment que je me serais téléporter aux Enfers pour me jeter dans le Tartare pour lui !
- C'est impossible. répondit-il. Même moi qui suis le fils d'Hadès, j'y ai survécu de justesse. Aucun demi-dieu n'aurait sa chance. J'ai failli perdre la raison.
Une pensée terrifiante me vint alors à l'esprit. Une pensée qui me faisait dire que j'aurais beau essayer de le soigner avec ma magie tant que je le voulais, jamais je ne pourrais le soigner complètement.
- Alors on ira en Epire, déclara Percy. Et on fermera seulement ce côté du portail.
- Si seulement c'était si simple, dit Nico. Il faut actionner les Portes des deux côtés en même temps pour les fermer. C'est comme un double verrouillage.
- Il doit bien y avoir un moyen...
Personne ne trouva de suggestions brillantes à faire. Mais moi je savais.
Et au vu de la force avec laquelle Nico continuait d'agripper mon bras, de m'agripper comme s'il ne voulait jamais me voir partir, il savait aussi.
J'esquissais alors un mince sourire au fils d'Hadès. Un sourire qui était sans appel. Un sourire qui lui signifiait qu'il ne pourrait rien faire pour m'empêcher d'aller me téléporter aux Enfers et me jeter dans le Tartare pour sauver le monde.
Parce que s'il fallait que quelqu'un y aille c'était bien moi. J'étais déjà brisée, à moitié cinglée et on ne pouvait pas dire que j'en avais grand chose à faire de mourir...
Nico ouvrit alors la bouche, une expression cinglante au visage. Mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, le bateau venait d'entamer une descente sur la ville, nous rappelant alors à tous que nous n'étions pas encore tous sauf.
- On s'attaquera à la question du Tartare plus tard, dit-il. On va d'abord sauver Annabeth.
Nous nous penchâmes tous vers la ville pour voir le grand parking sous lequel, selon Léo devait se trouver Annabeth.
- Mr Hedge. dit alors Percy. Il vous reste des munitions pour les balistes.
Le visage du satyre sembla rayonner alors qu'il répondait avec entrain :
- J'ai bien cru que tu ne me demanderai jamais.
Nico ne me lâcha pas, ni quand tout le monde s'activa pour armer les balistes. Ni quand les explosions retentirent dans toute la ville. Ni lorsque nous découvrîmes l'immense cave dans laquelle se trouvait l'Athéna Parthénos au bas de laquelle Annabeth semblait s'être recroquevillé.
Il ne dit rien pour autant.
Mais il ne me lâcha pas.
Ce ne fut que lorsque l'Argo II se stabilisa enfin qu'il se mit à parler.
- N'y vas pas Eïleen. murmura-t-il d'une voix rauque.
Les autres commençaient déjà à descendre du bateau pour aller aider Annabeth. J'enlevai alors un à un les doigts de Nico qui entouraient mon bras.
- Ils ont besoin de moi Nico. dis-je simplement sans me dépêtrer de ce sourire sans appel.
Et sans plus attendre je descendais du bateau à la suite des autres, Nico ne tardant pas à me suivre à son tour.
Je me précipitais sur Annabeth tandis que cette dernière racontait comment elle avait réussi à ruser pour vaincre la terrible Arachné. Néanmoins, lorsque je me penchais vers elle pour la soigner elle m'arrêta d'un geste.
- Utilise plutôt ce qu'il te reste comme magie pour rapatrier ça dans l'Argo II.
Je pinçais des lèvres en observant la statue qu'elle désignait. Elle était vraiment imposante. Mais d'après Léo elle pouvait rentrer dans le bateau par l'ouverture de l'écurie. Si bien que je ne tardai pas à me diriger vers ce dernier.
Je m'apprêtais à lui demander qu'elle était la suite de son plan farfelu mais la terre se mit alors à trembler. L'Athéna Parthénos manqua de m'écraser. Je bondissais d'un coup tandis qu'elle basculait violemment sur le côté me séparant de mes amis.
- Attachez la ! s'écria alors Annabeth.
- Zhang ! lança Léo. Emmène moi au gouvernail, vite ! Eïleen ! Je te laisse superviser depuis le sol !
Frank se transforma en aigle géant et tout deux partirent en flèche vers le vaisseau. Je vis Jason du coin de l'œil s'envoler à son tour avec Piper.
- Le sol ne va pas tenir ! avertit Hazel. Venez, il faut qu'on aille à l'échelle !
Je me précipitais vers cette dernière mais m'arrêtais un instant à son pied alors que Léo me balançait des cordages et des grapins depuis le bateau. De nouveau, je laissai la magie irradier la pièce et s'emparer des cordages, ordonnant à ses derniers de s'entourer autour de la statue.
La pièce ne cessait de trembler, si bien que je peinais à maintenir les cordages en place alors que Léo faisait aussi de son mieux pour remonter la statue.
Et alors le pire de toutes les situations arriva.
Je m'étais résolue à aller au Tartare, mais je réalisai soudain que les Parques en avaient décider autrement.
Un hurlement ce fut brusquement entendre. J'eus à peine le temps de tourner la tête pour voir Annabeth se faire tirer dans le vide, Percy la maintenant désespérément, lui-même à moitié dans le vide.
Je m'apprêtais à lâcher ma magie de la statue mais un autre cri retentit alors au dessus de moi au même instant, mon simple relâchement suffisant à faire chavirer le bateau.
Non.
Pas encore.
Non !
J'étais impuissante. Une partie de ma concentration sur la statue. Une autre sur Nico qui essayait désespérément de redresser Percy et Annabeth.
J'étais impuissante lorsque j'entendis Nico pousser un cri d'horreur. Impuissante lorsque je vis Percy et Annabeth disparaître dans le vide. Impuissante lorsque Nico revint en courant vers moi, l'air plus dévasté que jamais et que Hazel me tira alors avec force sur l'échelle de corde.
Et alors ce fut avec tout autant d'impuissance que l'Argo II décolla enfin, tout ce qui nous entourait semblant sombrer à jamais dans un néant sans fin. Un néant sans fin dans lequel venait de tomber Percy et Annabeth.
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