Chapitre | 13 |
* Réécrit et publié le 04/12/2024
Note de l'auteur: Let's go, j'ai pu finir avant Noël, c'est bien mdrr-
Ce chapitre est de nouveau un peu "chill", "soft", après tout, c'est important pour moi de développer plus sur les relations: amitiés/rivalités ect! Plus des secrets qui s'ajoutent! Ici, on va un peu approfondir sur Lily (et enfin, pour ceux qui attendaient; la discussion entre All Might et Lily!! :D).
Y a aussi Anastasia, je t'ai teasé hein. Voilà, t'attendais avec ton personnage, tu vas bien m'amuser avec des agitations et tes hypothèses. (En vrai, je travaille dur dur sur son développement, j'espère que tu n'es pas déçue!).
Dans le chapitre on découvre ENFIN les costumes de nos héroïnes: Lily et Anastasia! C'est important.
Prochain chapitre, au rendez-vous avec l'examen du permis provisoire version modifié, bien évidemment! (Pour les anciens, vous vous rappelez de Inasa Yoarashi? Ben figurez vous qu'il y aura plus de échange entre lui et Lily vu qu'ils ont presque le même alter ahah. :') Et j'ai prévu pleins d'autres trucs qui vont surprendre!)
J'avais trop envie d'ajouter des personnages sur la fin, vous allez vite comprendre lesquels! J'ai bien aimé décrire leur échange, héhé.
Allez bref, je vais aller me relaxer avant d'écrire de nouveau, bye-bye, bonne soirée! (Ah oui, et le dessin de Lily, je l'avais fait version papier de base, j'ai retouché sur ordi, il n'est pas parfait mais j'ai fait de mon mieux!)
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Chapitre 13:
Raconte moi un beau mensonge
教えて 美しい 嘘
Oshiete utsukushī uso
« — C'est à cause de moi qu'on part? »
Avec une petite mine désorientée, âgée de huit ans, Lily regardait sa mère placer des livres dans un des cartons non juxtaposées qui occupaient une bonne partie de la chambre de la fillette. Cela faisait à présent trois jours que la petite-fille n'était pas retournée à l'école, suite à l'accident qu'elle avait provoqué avec son alter.
Qui avait conduit à exploser des fenêtres, à retourner une salle de classe entière, à blesser des camarades de classe. Sa mère ayant été convoqué en urgence, elle avait défendu sa fille devant la directrice qui accusait et demandait dédommagement.
— Et papa, il est où? Continuait la petite bleutée en restant dans l'encadrement de la porte qui séparait sa chambre du couloir.
Elsa soupirait. Elle pivotait sa tête, ses courtes mèches ondulés bleus suivaient le mouvement. De ses orbes turquoises, elle considérait son enfant qui ne comprenait toujours pas les raisons pour lesquelles ils devaient au plus vite déménager.
— Papa nous rejoindras plus tard. Informa t-elle simplement avec un petit sourire. Il est au travail jusqu'à tard, apparemment.
— ...Tu... Lui a dit... pour ce que j'ai fait ? C'est pour ça qu'il m'a proposé de changer d'école ?
Nerveuse et mal à l'aise, les yeux baissés sur ses chaussettes blanches, Lily maintenait son bras gauche de sa main droite. Sa voix était légèrement chevrotante, craignant d'être sévèrement réprimandée pour avoir commis une grosse bêtise. Bien que sa mère et son père lui avaient assuré qu'elle n'avait rien de anormal, qu'elle n'avait aucun gène de vilain, la bleutée ne pouvait s'empêcher de se blâmer.
Sa colère avait conduit à une perte contrôle de son alter. Tout s'était passé tellement vite. Et ses émotions l'avaient entraîné à brutaliser une de ses camarades de classe. Maintenant que la fillette avait prit du recul, elle devait bien avouer que cette facette l'effrayait.
Aucun héro n'aurait réagit comme ça. Non, un vrai aurait gardé son sang-froid. Ou aurait rit gentiment en laissant couler. All Might n'aurait pas été comme elle. Et de toute façon, tellement qu'il était du genre populaire et fort, il ne devait pas connaître la solitude et la différence. Même son propre père qui est un héro, était toujours entouré.
Depuis trop longtemps, Lily se sentait différente et ça la rongeait de l'intérieur. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait du mal à se sociabiliser facilement. Son père était pourtant certain depuis toute petite qu'elle suivrait ses pas. Or, c'était tout le contraire. Et ça avait bien eu l'air de l'agacer, à l'opposé de sa femme.
Et pourtant, il s'était montré... Incroyablement serein, posé et indiquait même que l'alter de sa fille pouvait être contrôlé, avec de l'entraînement. Et le jour suivant, il avait changé ses méthodes, son programme pour elle. Ce qui était nouveau.
— Eh, trésor...
D'une voix douce et maternelle, la femme cessa toute activité pour regarder sa propre fille être torturée par ses propres actions passés. Sachant plus que n'importe qui comment lui retirer les sombres pensées qu'elle gardait au fond de son âme déchiré, Elsa tendit ses bras vers elle, sans se déplacer. Ce geste traduisant tout son amour et soutien, réussissait à faire bouger son enfant, qui vint rejoindre ses bras chauds et rassurant. Les larmes montèrent vite aux yeux de la petite fille qui hoquetait, ses épaules remontaient et redescendaient à un rythme irrégulier puis, elle se mit à sangloter, à lâcher prise.
Toujours dans la bienveillance et la douceur, Elsa caressa le dos fragile de sa fille qui pleurait dans ses bras. Progressivement, elle remonta sa main jusqu'au cuir chevelue de son enfant.
— Shhh... Tout va bien. Tu n'es pas seule. Je serais toujours là pour toi. Tu n'es pas méchante. Et ton alter n'est pas terrifiant. Il a simplement voulu te défendre. Ton père te l'a dit, c'est un mécanisme.
— J'ai...blessé des gens...
— Tu apprendras à le maîtriser Lily. Ce n'était que un accident.
Plus que sérieuse et convaincue, la femme embrassa le front de la petite bleutée qui continuait de sangloter. Protectrice, la mère de Lily berça sa fille dans ses bras, en attendant patiemment qu'elle termine de pleurnicher.
— On va autre part, en plus ce sera une maison ! On a suffisamment économisé pour s'offrir une belle maison plus grande. Et l'école où tu seras seras bien mieux !
La petite acquiesçait doucement tout en hoquetant. Néanmoins, elle ne répondit de rien.
— Je sais que je ne suis pas un héro comme ton père, mais sache que je serais toujours là pour te protéger et te croire Lily. Lui promit sa mère toujours en la berçant dans ses bras.
— Mais maman, tu es mon héro aussi... Souffla la fillette en reniflant.
Surprise et émue, les yeux de Elsa eurent un éclat d'émerveillement. Touchée, elle resserra de plus belle son étreinte sur sa propre fille. Elle faisait un effort incroyable pour surmonter son envie de pleurer à son tour. Elle nicha le bout de son nez sur le crâne de son enfant et esquissa un sourire remplit d'amour.
— Merci mon trésor.
Elle se rappela d'un petit détail qui la troublait. En essayant de ne pas brusquer son unique enfant, la bleutée redressa sa tête pour considérer la petite et frêle personne qu'elle gardait dans ses bras.
— Pourquoi as-tu peur que papa sache pour cet accident ?
La fillette se détachait des bras de sa mère pour essuyer ses larmes. Ses petits yeux étaient encore rouges et humides. Gênée par la petite morve qui avait coulé de son nez, elle cherchait des yeux un mouchoir, sans répondre. Elsa fronça des sourcils, attrapa un paquet qui était au-dessus d'une commode de bois naturel et laissa Lily se moucher.
Une fois qu'elle avait terminé de faire son affaire, Lily fuyait le regard insistant et inquiet de sa mère.
— Lily ?...
— ...J'avais juste peur de sa réaction. Prononça t-elle d'une petite voix avec une bouille triste. J'ai peur... qu'il me déteste...
La femme baissa ses yeux et considéra son ombre sous ses pieds. Peut-être que sa fille était juste anxieuse qu'il serait en colère contre elle – ou déçu. Et ça se comprenait. Elle les aimaient tellement, lui et elle. Ils étaient une famille, après tout. Avec un sourire plus rassurant, la bleutée se redressa et se mit en position de tailleur en tendant son petit doigt vers Lily qui la regardait, confuse.
— Il ne te déteste pas du tout. Au contraire, il t'aime énormément. Beaucoup plus que tu ne peux le croire !
— Vraiment ?...
— Tu sais avec grand-mère, elle est dure. Elle n'est pas toujours sympa avec moi ou toi. Je peux te jurer qu'il a bien fait comprendre qu'elle n'avait pas à être comme ça avec nous.
Un petit sourire rassuré apparaissait sur les lèvres de Lily.
— Et après mon échange avec ce directeur incompétent de ton école, il a même voulu aller lui causer, mais ça, je l'ai retenu !
— O-Oh...
— Mais j'avoue que ton père est du genre tellement impatient, à foncer dans le tas, à faire des boulettes, il s'emporte facilement et c'est un gros têtu... Je me souviens encore de ton premier jour pour aller à l'école, comment il a pleurer, t'a câliné en te traitant de petite princesse qui va éblouir les autres et qu'il voulait que tu sois aimé par tous...
Avec une moue embarrassée de cette période là, plus de son retour où son père voulait l'embrasser partout sur son visage, qu'il était ultra-collant, Lily leva ses yeux au ciel. Il était vrai qu'il était un peu lourd, tout comme il cachait des parties sombres et sérieuses. Et la fillette arrivait parfois à savoir quand il mentait à sa femme et à elle, derrière un faux-sourire.
— S'il y a d'autres problèmes, concernant ton alter ou autres petits tracas, on ne lui racontera rien. Comme ça, il ne sera pas inquiet.
Mitigée, Lily penchait sa tête sur le coté, voulait une explication plus détaillée.
— Je sais que mentir c'est mal. Lui glissa Elsa. Mais parfois, un mensonge peut aider à protéger les autres, à réduire tout stress ! Et parfois ça peut nous aider dans quelques situations.
— Quoi comme situation ? Demanda Lily tout en venant s'installer en face de sa mère, aussi en tailleur.
— Hmm.. Tiens, je vais te donner un vieux exemple ! À ton âge, j'ai fait une bêtise. Et alors que j'allais être punie, j'ai préféré balancer que c'était mon frère qui a cassé un vase et pas moi !
Une prise de conscience la frappa et très vite, Elsa bafouilla en remuant ses mains, avec des gros yeux, les joues en feux.
— Euh non non ! Mauvais exemple ! Attend, euh, y a euh_...
— Pourquoi tu as cassé un vase maman ?
— Ben, il ne me plaisait pas et...
— Mais du coup tu n'as pas réduit de stress chez les autres, tu as menti pour te sauver la peau et au final tu as accusé à tord ton frère alors qu'il était innocent ? Ce n'est pas un truc de vilain, ça ? All Might a dit une fois à la télé que mentir était mal.
La vérité sortait de la bouche d'un enfant. Encaissant ces flèches invisibles partout sur son corps, Elsa gardait un sourire figé collé à ses lèvres. Bien sûr, Lily écoutait très sérieusement les conseils et remarques de ce héro à la télévision quand elle le pouvait. De plus, cette enfant était maligne, avait une mentalité plus mature comparé à d'autres enfants de son âge.
Toutefois, la petite bleutée gardait un coté candide et fragile plus souvent à la maison que à l'extérieur. Un peu comme si elle cherchait à s'adapter à toutes situations et sociabilités.
— Euhm, c'est mal sans être mal ! Rebondissait sa mère, un peu rouge d'embarras.
— ...Je suis perdue.
— Par exemple, imagine que tu es blessé. Au genou. Désigna sa mère du doigt. Eh bien pour éviter de inquiéter les autres, tu dis « ça va ! ».
Attentive, Lily opinait doucement. Elsa leva ensuite son index, très sérieuse, les sourcils froncés. Elle exigea néanmoins que si sa fille était tracassée, mal, blessée elle devait être honnête avec elle. Encore une fois de plus, la petite bleutée acquiesça ce qui rassura sa mère.
— Là, on va faire le même système. Avec papa. On va dire que tout va bien à l'école. Que tu vas bien ! Et que tu as des amis !
Une voix différente, irritable et interne venait faire écho dans la petite tête de Lily, qui se rappelait des paroles d'une de ses camarades de classe, contre laquelle elle s'était énervée et avait déclenché son alter.
« — Mes parents savent une chose, c'est que ton père a épousé... une menteuse. Tu l'es aussi, hein? »
Devoir entendre sa propre mère lui suggérer de mentir noua l'estomac de l'enfant, qui grimaçait automatiquement. La femme aux courts cheveux le nota et l'interrogea.
— Lily ?
— ...Si on lui ment, c'est que tu ne l'aimes plus ? Demanda t-elle naïvement.
Surprise, Elsa secoua sa tête en fermant ses yeux. Puis les rouvrit doucement avec un sourire sincère.
— Très souvent, ton père me cache beaucoup de choses, qu'il ne me dit jamais. Et je sais que quelques fois il me ment aussi.
— Pourquoi ?
— Parce qu'il ne veut pas m'inquiéter. Ou peut-être autre chose. Mais je respecte ses choix. Comme il le fait avec moi.
— Je ne comprend pas. Pourquoi vous mentir alors que vous vous aimez ?
La bleutée posa sa main sur la tête de sa fille qui abordait une moue confuse. Dehors, le soleil venait d'être voilé par des épais nuages, qui venaient à faire disparaître le seul vaisseau de lumière qui apportait un peu de chaleur dans la chambre de l'enfant qui était envahi de cartons de déménagement.
— Un jour, tu comprendras pourquoi.
— D'accord...
— Mais entre nous deux, jamais on ne se mentira ou cachera quoique ce soit.
Gentiment, la mère de Lily lui fit signe d'aller sortir et profiter de la télévision pendant qu'elle s'occupait de terminer les cartons. La fillette exécuta et se leva du sol pour sortir de sa chambre. Une fois dans les couloirs, la petite-fille posa ses orbes bleus clairs en direction de la porte du bureau de son père, sur lequel, un petit panneau affichait un « défense d'entrée ! » écrit en majuscules. Il y a quelques jours, après avoir osé entrer à l'intérieur, c'était le trou noir. Elle avait commencé à faire beaucoup de cauchemars, à percevoir et entendre des monstres dans la nuit.
Et son père avait bricolé, de sorte à rajouter une serrure. Il n'y avait rien de plus perturbant. Mais maintenant qu'ils allaient déménager, elles pourraient rentrer à l'intérieur, non ? Voir ce que cachait Ace. Curieuse, la fillette abaissa la poignée de porte. Celle-ci s'interrogeait déjà si la porte allait s'ouvrir ou s'il y avait besoin d'une clé. À sa plus grande surprise, il n'y avait pas besoin. Dans un grincement un peu audible, Lily poussa la porte et effectua un pas.
Le coeur battant comme la première fois, elle allait pouvoir découvrir ce que contenait cette pièce interdite.
Elle était vide.
— Je n'avais pas souvenir qu'elle était vide...
Intriguée, la bleutée s'avança au centre de la pièce. Elle avait été soigneusement été nettoyée de fond en comble, était vidée de tout ce qu'il y avait l'autre fois. Vaguement, Lily se rappelait qu'il y avait beaucoup de bibliothèques. Un bureau au fond.
Une voix surgissait derrière elle, ce qui la fit pousser un cri de surprise et bondir tel un lapin apeuré. Dès qu'elle se retournait, la fillette reconnaissait entre milles la silhouette musclée de son père, se tenant à l'encadrement de la pièce, le bras gauche plié et appuyé contre la structure. Avec un sourire amusé, ses yeux bleus avaient un éclat fourbe.
— Que fait donc ma petite enquêtrice ici ? Alors que c'est interdit ?
— Euh, je_... Commença t-elle à bredouiller.
— Tu as ça de mon sang, petite aventurière ! Rit doucement Ace.
Vêtu de sa tenue de héro, le noiraud pénétra dans la pièce, s'accroupissait pour se mettre à la hauteur de sa fille avec un sourire chaleureux.
— J'ai déjà tout vidé d'ici. Tu ne trouveras rien. Sauf si tu tiens à taper une danse style déjantée ici !
— Nan. Répondit aussitôt Lily en plissant ses yeux, le regard vide après avoir entendu cette suggestion complètement stupide.
Ace riait et eut un regard plus doux et à la fois mélancolique. De sa grande main, il vint ébouriffer les cheveux de sa fille.
— Allez sortons de cette pièce. J'ai des mauvais souvenirs ici.
— Quels mauvais souvenirs ? L'interrogea curieusement Lily en le fixant droit dans les yeux, qu'elle put apercevoir son propre reflet dans ses iris bleus.
La mâchoire de Ace se contracta. Il s'efforça d'avoir un sourire naturel et changea aussitôt de conversation.
— Hého ! Tu as les yeux gonflés ! Tu as pleuré ?
Il prit un air très sérieux et concerné. Ses sourcils se froncèrent automatiquement.
— Qui t'as fait pleuré, Lily ? Répéta t-il.
À travers ses yeux bleus, on pouvait y trouver un éclat d'anxiété et de colère. Son coté protecteur reprenait le dessus et cet homme se faisait violence pour ne pas céder à l'excès. La fillette entrouvrit ses lèvres et se rappela d'une conversation qu'elle avait raconté à une camarade de classe. Qu'elle n'aurait jamais dû partager, d'ailleurs.
« — J'ai peur de mon père, parfois.
— Pourquoi ? Il est gentil et est un super-héro, non ?
— Ben je ne sais pas trop... Depuis que j'ai des drôles de cauchemars, il est plus souvent derrière moi, me demande si je vais bien, si j'ai des problèmes de santé. Et... lui à coté, n'est pas en forme. À la télévision, je suis tombé sur une drôle de émission qui disait que les personnes malades pouvaient avoir leur santé se détériorer. Et qu'il fallait éviter de les rendre inquiets ou en colère... »
Lily se mordit les lèvres, se ravisa de lui dire la vérité. Elle et sa mère s'étaient mises d'accord pour lui mentir sur certains points, de sorte à ne pas qu'il soit impacté par des choses graves. Évidemment, purement coupable pour la santé de son père, d'autant plus qu'elle culpabilisait de les obliger à partir à cause d'une erreur de sa part, il était préférable de ne pas s'aventurer plus loin.
Alors pour la première fois, Lily mentait.
Mentir conduisait à réduire le stress, l'inquiétude. À se protéger soi-même comme son entourage, pas vrai ? Sa mère lui avait affirmé ces propos. Par conséquent, ce n'était pas un mal, contrairement à ce qu'avait énoncé All Might à la télévision, l'autre jour.
— A la télé, il y avait un personnage qui quittait l'équipage pirate !
Cette improvisation était sortie de nulle part et intérieurement, la petite bleutée était impressionnée d'avoir pu dénicher ceci. Elle écartait cette fierté, de sorte à ne pas paraître étrange aux yeux de son père qui avait l'air stupéfait.
Un mensonge peu buvable.
Car elle avait détourné ses yeux bleus des siens. Elle fuyait pitoyablement la réaction en avance.
— Ah oui ? Ma pauvre puce...
— Mais maman m'a fait un câlin, alors ça va mieux ! Sourit Lily en fermant ses yeux.
Le mensonge avait un drôle de goût dans son palais, alors qu'elle n'avait pas encore goûté. Ace vint prendre doucement son enfant dans ses bras, lui caressa les cheveux et plissa ses paupières. Perdu dans ses songes, le noiraud finissait par relâcher sa fille. Avec un doux sourire, il se redressa.
— Tu m'avais parlé d'un jeu que tu voulais. C'était quoi le nom, déjà ? Cross... ?
— Animal Crossing ! S'emballa vivement Lily avec des yeux brillant.
— Et si je te l'offrais une fois s'être installé dans notre nouvelle maison ? Promis, je ne me gourerais pas pour ce cadeau là ! Lui affirma Ace en levant son pouce en l'air, le sourire jusqu'aux dents.
Toute enthousiaste à l'idée de tenir entre ses mains son nouveau jeu vidéo, la bleutée se mit à sautiller sur place, impatiente et heureuse. À la demande de son père, elle sortit de son ancien bureau, en lui expliquant à quoi consistait l'histoire du jeu. Avec un sourire attendrissant et à la fois triste, il l'écoutait.
Ace n'était pas stupide et savait très bien que sa propre fille venait de lui cacher quelque chose. Toutefois, il ne voulait pas relever ce détail et espérait sincèrement que les prochains jours seront tout aussi calme que celui-ci.
Mentir était si facile. Manier ceci était astucieux comme cruel parfois.
Assise sur le canapé de soie en kaki, aux côtés de Izuku, les deux adolescents faisaient désormais face à un tout autre problème : All Might. Ce dernier, les avaient convoqués dans une salle privée, là, où il invitait depuis la rentrée scolaire, son jeune disciple. Entre ces quatre murs, rien ne pouvait sortir de là. Toute conversation était secrète et ne serait pas dévoilée à l'extérieur. Un délicieux arôme flottait dans l'air, du thé vert et du café pour l'unique adulte ici présent.
Après ce petit footing matinal, s'être douché au plus vite possible, en évitant les questionnements des autres camarades de classe, le duo n'avait pas traîné pour venir jusqu'ici. Cette fois-ci, le soleil s'était définitivement levé, le ciel était dégagé et doucement mais sûrement, les rayons UV venaient instaurer un peu de chaleur dans cette salle privée, en repoussant au minimum toute cette tension palpable.
— Tu sais, tu peux te servir de ce thé, jeune Sawaka. Lui souligna Toshinori, se voulant être doux avec elle.
Depuis que Lily avait mit les pieds ici, elle était plus que jamais tendue. Et Izuku l'avait bien remarqué. Tout le long de leur marche, elle n'avait pas ouvert la bouche. Elle abordait cette grimace ennuyée et refusait de lui répondre à quelques questions. Il avait également relevé qu'elle tressautait nerveusement sa jambe droite alors qu'elle avait son bras gauche replié, son menton posé sur la paume de sa main.
Elle évitait tout type de contact visuel.
Les deux garçons étaient mal à l'aise. Et All Might avait bien vu le regard inquiet que lui lançait son disciple, qui espérait qu'il trouve une alternative pour la débloquer.
— Il y a aussi des biscuits locaux ! Ils sont excellent !
Le blond désigna sur la table basse qui séparait les deux canapés avec un sourire forcé. Il avait l'impression que quoi qu'il tentait avec elle, était voué à l'échec et ça le stressait. Une sueur perlait sur sa joue creuse.
— J'ai vu que tu t'amusais bien avec le jeune Midoriya plus tôt ! Tu lui apprenais à faire de l'exercice de ton ancien école ?
— Mhm.
— Alors ? Selon toi il se débrouille bien ? Il s'entraîne dur ! He is very good !
Aucune réponse. Cette fois-ci, l'ex-numéro un des héros leva son doigt, avec un sourire plus nerveux que jamais. Il rebondissait.
— J'ai vu aux annonces qu'un jeu vidéo cartonne ! C'est quoi son nom déjà ? Fighter... Ball ?
— Fighter 4 Dragon Ball. Lui corrigea Lily, d'un ton placide.
— Yes ! C'est ça ! Il t'intéresse ?
— Nan.
Un vent glacial venait s'abattre dans la pièce. Izuku baissait immédiatement ses yeux verts vers son thé et sirotait lentement. Finalement, avec un peu de courage, l'adolescent se disait qu'il était peut-être temps qu'il vienne donner un coup de main à son mentor. Parce que là, rien n'avançait. Au contraire, le détenteur du One For All pouvait parfaitement lire sur son visage un « Help me please my son ! ».
Ce n'était pas vraiment à lui de faire les démarches, cependant, le vert ne pouvait pas laisser la personne qu'il admirait dans ce pétrin. De plus, Izuku se sentait aussi désolé que Lily reste dans sa bulle. Honnêtement, il préférait largement la voir souriante, s'amuser, profiter de la vie. Cette facette d'elle, renfermée, distante, froide était triste à observer.
— Alors... Si j'ai bien comprit... All Might, vous connaissiez la famille de Lily ?
— Oui... Son père était mon meilleur ami.
Ahuri, Izuku sortit de son gros sac jaune un cahier et un stylo. Avec des étoiles aux yeux, il clama haut et fort :
— Dîtes-moi tout !!! Comment ça se fait que je n'étais pas au courant ?! Même dans de vos interviews, vous ne l'aviez jamais proclamé ! Et je ne vous ais vus que très rarement à la télévision ensemble ou en coopération !
Son coté fanboy refaisait surface et prit au dépourvu les autres personnes. Gêné, Toshinori passa une main sur sa nuque, cherchait ses mots tandis que Lily ne put empêcher de pouffer, ce qui étonnait ensuite Izuku.
— Tu viens de rire, là ?
— Non, mentit-elle en détournant ses yeux de lui. C'était peut-être un oiseau qui s'est cogné contre une vitre.
— Je ne te crois pas du tout ! Se vexa son ami en scandalisant.
Rassuré que l'atmosphère s'était adoucit, All Might se racla la gorge et caressa du bout de ses doigts sa tasse en porcelaine, le regard perdu et mélancolique.
— Je l'ai connu au milieu du collège. Nous sommes devenus très amis rapidement. Nous avons été tous deux admis à UA... Et on a été diplômés ensemble. Après, la suite, on a eu quelques différents.
— Des différents ? Répéta Izuku, hébété, alors qu'il ouvrait à peine son cahier pour noter ces choses qu'il n'avait su apprendre via internet.
— J'avais beau essayé de le joindre par SMS, par e-mail, par courrier... il faut croire qu'il a voulu couper les ponts avec moi. Dit doucement et tristement All Might.
Confus, Deku lança un regard en direction de Lily, pour connaître sa version des faits. La bleutée haussa ses épaules, neutre. Elle prit enfin parole, après qu'elle ait comprit que son ami voulait l'entendre.
— Mon père évitait de parler sur All Might. Désolé. En plus il n'était pas fan que je le regarde à la télévision.
— Hein ? Il t'interdisait ? S'étonna le vert.
— P-Pourquoi ? Beugla le blond en relevant vivement sa tête, choqué.
L'apprentie héroïne soupira, massa ses sinus.
— Qu'est-ce que j'en sais ? Il ne voulait pas, n'était pas fan. J'obéissais, c'est tout.
All Might se mordit les lèvres, hésita un moment avant de se lancer :
— Il ne vous a rien dit, à toi et à ta mère ?...
Lily rouvrit doucement ses paupières, se rappelait vaguement des propos de son père.
— En dehors du fait que vous êtes très occupé en tant que héro... Que vous ne trouviez pas le temps de le voir ... Non, c'est tout.
Izuku écarquilla ses yeux et aussitôt, il considéra son mentor. Ce dernier, était tétanisé et ses yeux bleus étaient larmoyant. En encaissant cette terrible vérité, il se replia, amena sa main sur son visage.
— Pourquoi ?... J'ai essayé de le joindre !
— ...All Might, je ne vois pas la raison pour laquelle vous m'avez demandé à vous voir.
D'une petite voix, Lily venait à froncer des sourcils. Elle se redressait, serrait ses poings sur la jupe de son uniforme. De ses orbes bleus clair, elle cherchait à percer à jour l'adulte qui avait tout l'air de puiser en elle, des secrets qu'elle n'avait elle-même pas connaissance. Dès que l'ex-numéro un des héros leva sa tête pour l'affronter, il eut un frisson.
Même posture. Même intensité du regard. Le fantôme de Ace était assit à coté de sa propre fille, à le sonder.
— Si c'est pour faire disparaître votre culpabilité de n'avoir pas su sauver ma famille, inutile de vous en faire. Je ne vous en veux pas. Vous n'êtes en aucun cas responsable de leur mort.
— Je_...
— Vraiment, ne vous en faîtes pas ! Vous étiez occupé à sauver d'autres vies, pas vrai ? Ce n'est pas possible de se dédoubler pour sauver d'autres gens à l'autre bout du Japon !
Elle disait ceci avec une telle légèreté et avec un sourire se voulant rassurant que cela rendait nauséeux Toshinori Yagi. Cette pauvre enfant avait vécu une terrible tragédie. Alors que lui-même avait promit à son père de protéger sa famille ? Où était-il tout ce temps ? Il n'avait pas été capable d'être présent pour les défendre.
Il était arrivé trop tard.
Comment pouvait-elle sourire et avoir ces pensées-là ? Une personne censée aurait crié, pleuré, l'aurait accusé, aurait exigé des excuses ou l'aurait détesté. Ce n'était pas le cas de Lily. Non, elle était tellement mature, responsable. Et elle souriait, trouvait des justifications.
Depuis combien de temps avait-elle prit sa défense ? Pourquoi ne lui en voulait-elle pas pour la mort de ses parents ? All Might avait reçu l'appel de sa mère en lui demandant de venir en urgence les sauver, que Ace était en danger, que des vilains avaient débarqué chez eux. L'idée même que Elsa ait sortit à sa fille « Ne t'en fais pas, All Might va venir à notre secours ! » le rendait encore plus horrible, malade.
Il serrait ses poings. Respirer devenait de plus en plus compliqué, son œsophage était brûlant et était complètement détruit.
— Jeune Sawaka... Tu as tord.
— Sur quoi ? Demanda t-elle en haussant un sourcil.
— Je suis responsable. J'avais fait la promesse à ton père que je devrais vous protéger. Toi et ta mère... Et... aujourd'hui...
Izuku grimaçait, assistait à cette scène complètement douloureuse. Il ne pouvait s'empêcher de compatir ce que pouvait ressentir son idole : déception, frustration, culpabilité. L'aspirant héro zieuta ensuite vers sa camarade de classe qui fronçait des sourcils, serrait ses poings, ses doigts s'agrippaient à sa jupe, jusqu'à ses jointures deviennent blanches sous l'effort.
Honnêtement, il ne savait pas quoi dire ni faire. Il était simplement témoin d'une tragédie. Le jeune garçon oscillait entre ces deux personnes.
— J'étais venu te chercher à l'hôpital où tu as été mise pour t'examiner. Révéla All Might.
— Ah...oui ? S'étonna Lily, elle se raidit.
— Oui, je comptais te prendre avec moi, après ce qui t'es arrivé mais... Les infirmières m'avaient assuré qu'un membre de ta famille était venu te récupérer.
Instantanément, le visage de Lily pâlissait. Ses pupilles rétrécissaient, choquée d'apprendre ceci.
— Pardon ? Lâcha t-elle d'une voix blanche.
— Oui, ton oncle était venu te prendre. Savoir que tu avais de la famille, m'a tellement soulagé. Et je me suis dit que comme ça, tu étais en sécurité..._
— Qui vous as dit que j'étais en sécurité avec cet homme ? Lâcha t-elle d'une voix étranglée.
Ahuri, All Might écarquilla ses yeux en même temps que son disciple. Tous deux jaugeaient l'expression de la jeune fille. Elle était complètement indignée, heurtée. À partir de là, des morceaux puzzles venaient enfin se rajouter à la collection manquante.
— J'ai apprit que tu as été adopté... tu...
— Vous avez sacrément l'air d'en savoir sur mon dossier, trancha sèchement Lily, sur la défensive.
L'adulte ferma ses yeux. Il appréhendait la suite, comme Izuku qui grimaçait.
— Il s'est passé quoi avec ton oncle ?
— Rien.
— Jeune Sawaka, enfin..._
— C'est pour avoir la conscience tranquille de savoir tout sur moi ? Je vous ais dit que je ne vous en voulais pas pour la mort de mes parents. Qu'avez-vous besoin de plus ?
Le plongeon dans ce lac noir débutait tout juste. La jeune fille à l'alter du vent avait instauré un mur entre eux, refusant de dévoiler d'avantage sur son passé. Elle estimait que cette conversation n'avait pour but de satisfaire un égo. Et bien têtue, elle ne comptait pas aller plus loin.
Lily restait sur ses positions. Quitte à se montrer arrogante et irrespectueuse.
Face à ce problème majeur, Izuku ne se fit pas prier, dans la douceur et la bienveillance, il voulait de suite calmer ce jeu tendu. Il pouvait comprendre que son amie ne souhaitait pas divulguer des informations sensibles tout comme All Might voulait savoir les raisons de son adoption tardive.
— Il s'inquiète pour toi...
— On n'est pas proche, il n'a aucun compte à me rendre ! S'emporta la bleutée en dévisageant son ami.
— Au contraire, je veux tenir ma promesse. Intervint All Might, très sérieux.
Confus, les deux adolescents le regardait.
— Ton père m'avait demandé de veiller sur toi. Je sais que c'est tard. Je sais que c'est absurde, que j'ai fait fausse route depuis très longtemps... Que aujourd'hui tu as une nouvelle famille et je l'espère, que tout va bien. Mais je veux tenir ma promesse que j'ai faite à Ace. Je suis certain que même mort, il me gueulerait de te laisser filer comme ça alors que tu es sous mes yeux. Dans ce lycée.
— Je n'ai pas besoin d'être surveillé, merci. Répliqua Lily.
— C'est la seule chose qui me reste de lui. Même si on avait nos différents, je veux maintenir cette promesse. S'il te plaît.
À cette supplication, Lily eut une moue. La sincérité de ses paroles la toucha et elle dû se canaliser. La jeune fille passa une main dans ses cheveux et ferma très brièvement ses yeux. Elle soupira, remua sa main tout en rouvrant ses paupières, répondit calmement.
— Vous savez, je ne sais pas du tout ce qu'il y a eu entre vous deux, mais je pense que oui, il serait très content de savoir que vous respectiez votre promesse...
— Vraiment ?
— Ouais.. Mais attention, ce n'est pas pour autant que je vais vous considérer comme une famille proche ou quelque chose du genre !
Avec un sourire rayonnant, All Might ouvrit grand ses bras. La bonne humeur était au rendez-vous.
— Super ! Tu vas pouvoir m'appeler uncle Might !
— Ahhhhh ????!!! Mais vous avez fumé ou quoi ?! Pas question ! C'est gênant ! Niais ! S'exclama Lily, qui rougissait violemment à cette demande. Dans vos rêves !
Un rire amusé traversa les lèvres de Izuku. Il trouvait ceci drôlement amusant et attendrissant. Son coeur était plus allégé de les savoir enfin réconciliés. Satisfait, le détenteur du One For All se pencha vers l'avant et attrapa dans l'assiette un des biscuits et le mit sous sa dent. Pendant qu'il mâchait tranquillement, il entendit son téléphone vibrer dans sa poche, signalant qu'il avait reçu un SMS. Discrètement, il vint soulever son appareil numérique, appuya sur le bouton et survola vite fait sa notification.
Katchan.
Il lui demandait où était l'imbécile de All Might, lui et Lily. Car il était hors de question qu'il soit laissé de coté. Embarrassé, Izuku dû interrompre la dispute presque familiale entre son idole et son amie.
— Dîtes... Est-ce que Katchan peut nous rejoindre ?
— Bakugo ? Lâchèrent en parfaite synchro les deux autres, ahuris.
Izuku acquiesça.
— Eh bien, pourquoi pas. Sourit gentiment Toshinori. Même si je doute que cette conversation soit... intéressante pour lui.
— Vous êtes proches, vous trois ? Questionna Lily.
Un silence gênant s'abattit dans la pièce, une énième fois. Rapide comme l'éclair, Izuku eut le temps de donner leur position à son ami d'enfance et rangea son téléphone, avec un sourire embarrassé. Il devait trouver une excuse.
— Oh euh, on peut formuler ça comme ça... En fait..
— Je les obliges à renforcer leur amitié ! Rebondissait aussitôt All Might en levant son doigt. Tous deux se sont battus l'autre soir, et je suis chargé de m'occuper de leur... punition, après Eraserhead.
Évidemment, un mensonge de plus fusait dans l'air. Afin de préserver le secret du One For All, du lien qui unissait principalement Toshinori et Izuku, que seuls une petite poignée étaient au courant, il fallait éviter que cela s'ébruite. Et moins de personnes le seront, mieux ce sera.
L'adolescente aux yeux bleus plissa ses paupières. Évidemment pas bête, elle avait tilté qu'ils lui cachaient quelque chose à travers d'un mensonge bien camouflé. Les deux garçons avaient ce sourire identique, similaire ; nerveux. Lily se leva du canapé, attrapa son sac qui était posé sur le carrelage.
— Tu t'en vas ? Tu n'as pas touché à ton thé ni à un biscuit ! You can rest here !
— Je serais de trop avec vous. Surtout si vous avez des choses importantes à dire entre garçons. Sourit la lycéenne en mettant une bretelle de son sac à son épaule. À plus.
Alors qu'elle tournait les talons, elle fut subitement prise par le poignet. Étonnée, la bleutée considéra Izuku qui venait de la retenir sans prévenir. Il s'était levé, pour l'empêcher de partir. Aussi surprit par son geste, il calculait dans sa tête les raisons pour lesquelles il avait fait ça.
— Tu... N'es pas de trop. Articula Deku, alors qu'il essayait de se justifier.
— ...Okay ?
— Et euh...
Incapable de poursuivre, Izuku relâcha le poignet de sa camarade de classe. Son corps avait bougé de lui-même et sincèrement, devoir coordonner des paroles à ses gestes n'étaient pas une mince affaire. Le coeur battant, il fronçait des sourcils et releva légèrement son menton.
— Si tu as des soucis, désormais tu peux aussi en parler à All Might ! On sera là pour toi !
Lily écarquilla ses yeux et plongea ses orbes bleus vers leurs mains qui se séparaient. Son ami partait d'une bonne intention en employant ces termes, toutefois, d'une autre part, la jeune fille ne pouvait se permettre d'être entièrement d'accord avec lui. Faire confiance et être dans la confidence avec All Might ?
Si son père avait prit ses distances avec lui, n'y avait-il pas une raison derrière cela ? De plus, toute cette histoire était vague. D'autant plus qu'une autre question la taraudait. Le blond avait avoué venir la chercher à l'hôpital, après l'accident.
Pourquoi n'avait-il jamais essayé de prendre contact avec elle, dans ce cas ? Était-ce juste parce qu'elle était en sécurité ? Cette justification n'était pas claire et sonnait faux pour l'aspirante héroïne.
— Merci, c'est gentil Midoriya. Sourit Lily.
Cette fois-ci, elle mentait. Elle s'entreprit à sortir de la pièce lorsque soudain, la porte coulissante s'ouvrit avec violence. Ahuri, Katsuki était là – et bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru. Le cendré haletait, avait les sourcils froncés. Il ne lui fallut que quelques courtes secondes pour qu'il grommelle, irrité.
— T'fous quoi ici, toi ?
— Oh bah... On parlait de théorie du complot et_ BWAH ???
Brutalement, Katsuki plaqua sa main sur le visage de la bleutée et ignora ses couinements en remuant ses bras, alors qu'elle exigeait qu'il lui retire sa main crasseuse d'elle. Aveuglée, elle fut de force guidée vers l'arrière. Le jeune garçon referma derrière lui la porte, en se servant de son pied, comme si ceci était naturel chez lui.
— Vous causiez de quoi ? Et surtout ne me cachez rien ! Commanda t-il.
— Lâche-moiiiiiiiiiii !!!
— Katchan, laisse Sawaka-san !
Avec un soupir, All Might voulut appuyer sur l'avis de son disciple lorsque soudain, Katsuki poussa la jeune fille. Ses pieds heurtèrent le canapé et son corps fut basculé vers l'arrière. Elle poussa un petit cri de surprise et fut rattrapée, réceptionnée par un bras légèrement musclé. Izuku souffla, la garda contre lui et dévisagea son ami d'enfance et rival.
— Katchan, tu aurais pu lui faire mal ! Lui gronda t-il.
— Cesse de geindre, c'est bon, tu l'as ta copine.
Choqué, les joues du vert s'empourprèrent quand il la nominait ainsi. Sans voix, il fut encore plus scandalisé lorsque le cendré vint poser son postérieur sur les jambes de son amie, alors qu'elle était encore couchée horizontalement sur le canapé de soie.
Elle poussa un gémissement plaintif et s'emporta, hissa tel un chat furieux.
— Dégageeeeeeee !!!
— Pas tant que j'ai entendu les versions. Dicta t-il dans un grognement sourd.
Lily tiqua sa langue sur son palais et leva son majeur. Katsuki la foudroya du regard, se pencha vers elle, en faisant crépiter des étincelles dans sa paume de main, intimidant. Protecteur, Izuku tenta de tirer sa camarade plus contre lui, en se penchant à son tour. La tête en partie enfoncé contre son torse, la bleutée cligna des yeux plusieurs fois, en s'interrogeant si la position devenait pas un peu tordue.
Interrompant leur confrontation, All Might eut une toux forcée et indiqua, avec amusement :
— J'ai bien vu que vous vous entendez tous très bien, mais ce serait plus correct de s'asseoir convenablement, non ?
— Uh ?
Le pouce dirigé vers la lycéenne, Katsuki plissa ses yeux, agacé.
— J'ai l'air d'apprécier cette idiote ?!
— J'ai l'air d'aimer qu'il écrase mes jambes ?!
— Ils se chamaillent ! Et il l'embête !
Une généralité plus que divertissante aux yeux de l'ex-numéro un des héros. Forcément, il avait comprit que tous ici présent avaient différentes personnalités, et pourtant, c'était enrichissant et dynamique entre eux. Et pour faire perdurer dans le temps cet instant de solidarité, le blond voulait taquiner.
Après ce contretemps, cette fois-ci, tous assis plus respectueusement – à l'exception de Katsuki qui avait enfouit ses mains dans les poches de son uniforme, les jambes écartées, bien adossé contre le dossier du canapé, il leva ses yeux au ciel, après avoir apprit toute l'histoire, bien que Lily aurait aimé qu'il n'apprenne de rien.
— J'ai bien pigé votre histoire, mais perso', je trouve ça louche. Commenta t-il.
Izuku l'écouta attentivement.
— Ce que je veux dire par là, c'est que pourquoi vous n'avez pas bougé votre cul pour voir la fille de votre ami. Plus tôt.
Il avait raison sur ce point. Le vert jongla ensuite vers Lily qui croisa son regard et elle détournait aussitôt ses yeux. Même s'ils avaient discuté plus tôt, on aurait bien deviné que ça la travaillait mais qu'elle n'avait pas osé le demander directement.
— Katchan a raison. Confirma Izuku, très sérieux. Vous n'avez pas essayé de la joindre une fois ? Ou de demander des nouvelles à partir de son oncle ?
— A moins que l'oncle de cette idiote l'a renvoyé bouler. Vint glisser Katsuki qui zieutait vers la bleutée qui se crispa à cette éventualité. Vu qu'elle ne veut pas en parler. Vos cachotteries me font bien chier, alors soyez plus francs, merde !
— J'ai mes raisons si je ne veux pas en parler. Lui rétorqua sèchement Lily sans le regarder en face.
La mâchoire contractée, avec une expression blessée, elle reprit.
— ...Je ne veux pas me rappeler de tout ça.
— Sawaka-san... Murmura Izuku, inquiet.
— Putain, alors tu mens ! Encore !? Lui intimida Katsuki, agacé par ce cercle vicieux qu'elle se mettait.
Avec une mine suppliante et vexée, Lily parvint à faire stopper l'aspirant héro à l'alter explosif. Il se rétracta et la laissa s'expliquer.
— Est-ce que tu as des souvenirs que tu aimerais effacer de ta mémoire ? Pour ne pas souffrir ?
— ...
— Si tu n'es pas prête pour parler de ça, on le respectera. Lui assura Izuku qui déposa une main rassurante sur l'épaule de son amie. Il fixa plus durement son camarade. N'est-ce pas Katchan ?
Réduit dans un silence qui surprenait son ami d'enfance et rival, Katsuki était perdu dans ses songes. Il semblait comprendre l'opinion de Lily. Izuku était confus. Est-ce que le cendré avait vécu un quelque chose dont il ne voudrait pas se remémorer ? Maintenant qu'il y réfléchissait, le détenteur du One For All devait lui aussi admettre qu'il avait des choses qu'il voudrait pas se rappeler.
Son harcèlement, en faisait partie, par exemple. De la trahison de Katsuki, qui se donnait un coeur joie de le torturer quotidiennement. À lui pourrir son existence. À tout ceux qui se moquaient de ses rêves en riant au nez qu'il n'avait pas de alter. Du fait que sa mère se rendait malade pour subvenir à ses besoins. À son père qui n'était jamais revenu ni donné signe de vie même à travers une lettre ou e-mail...
Il serrait ses poings.
— La vérité est que... Je n'ai jamais essayé de la contacter, je l'admets. Avoua All Might avec un triste sourire, ce qui surprit le trio devant lui.
— Hein ? Pourquoi ? L'interrogea Izuku, sidéré.
— Je me suis dit qu'elle était bien mieux avec sa famille... Qu'elle n'avait pas besoin de me voir, vu que j'étais responsable de la mort de ses parents. Que je suis un héro raté, qui n'a pas pu secourir des amis à lui...
D'un rire amer, il porta sa main en coupe sur son visage, plié vers l'avant.
— Je suis pathétique, pas vrai ? J'étais un lâche. Je me suis dit qu'il n'y aurait aucune chance qu'elle veuille devenir une héroïne. Que je lui rappellerais des mauvais souvenirs... Qu'elle me détesterait.
— Ouais ben si elle vous en voudrais, elle vous aurais sans doute craché sur la gueule.
— Ta vision de moi me vexe. Je ne suis pas si barge. Lui balança Lily d'un regard vide.
— J'y peux rien que tu ressembles à un matou ingérable.
— Le matou t'emmerde royalement ! Grommela la concernée.
Katsuki haussa ses épaules, parfaitement calme.
— Ben, c'est déjà un début si vous voulez rectifier vos conneries, All Might.
Il plissa ses yeux en oscillant ensuite vers Izuku.
— On a tous le droit à une seconde chance... pas vrai, Deku ? On peut recommencer à zéro tout le mal qu'on a causé.
Son ami d'enfance et rival soutint son regard, en captant en partie son sous-entendu. Il esquissa un sourire se voulant être aimable ce qui embarrassa très vite Katsuki. Il s'emporta, se mit à l'engueuler et le traiter d'imbécile, sous les regards confus des deux autres.
L'attention de la lycéenne se reporta sur l'assiette de porcelaine au milieu de la table. Garnie de plusieurs types de biscuits fabriqués par des artisans locaux de Musutafu, elle hésitait à s'en sortir. Après quelques courtes secondes sur lesquelles elle pesait le pour contre le contre, elle en attrapa un et le mit sous sa dent, n'en prenant qu'une petite quantité, pour tester le goût. Avec un sourire se voulant attendrissant et bienveillant, All Might la considérait, attendait le verdict avec une patience olympique.
— Alors ? It's good ?
— C'est très sec. Détailla Lily, qui le grignotait doucement, tel un petit rongeur qui découvrait une nouvelle saveur.
— C'est pour ça que j'ai servi du thé. Gloussa doucement l'ex-numéro un des héros.
Avec un sourire au coin, la bleutée leva ses yeux bleus clairs dans sa direction. Un brin de malice se traduisait à travers ses iris.
— Je ne suis pas une fan de thé. Mais plutôt cappuccino en boisson chaude.
— Ah ! Alors la prochaine fois j'en ramènerai !
— La prochaine fois ? Releva Lily en haussant un sourcil, étonnée.
— Ce serait un véritable plaisir d'apprendre plus sur toi, de rattraper le temps perdu, you know !
Le masticage terminé, l'aspirante héroïne avala son biscuit. Avec un sourire au coin, elle passa sa jambe droite par dessus sa cuisse gauche et croisa ses bras.
— Contrairement à mon père, mon niveau de sociabilité n'est pas très élevé.
— Je l'ai bien remarqué.
Katsuki ricanait légèrement à la réponse de son idole, toujours placé entre elle et son rival.
— Les nerds sont souvent des introvertis. Pathétique.
— Je préfère être seule que mal accompagnée. Par exemple comme avec un type lourd dans ton genre.
— Moi ? Lourd ? Répéta le cendré avec un rictus au coin de ses lèvres. Alors que l'autre jour tu m'as appelé le génie et que j't'ai filé un coup de main contre la prof' cinglée de Kurayami ?
— C'était un compromis.
— Mais bien sûr.
Lily leva les yeux au ciel, irritée.
— Toi tu as tout sauf une personnalité extravertie !
— Je choisis simplement ceux qui valent la peine de traîner avec moi. Se vanta t-il en fermant ses yeux.
— Ah ouais ? Et tu aimes ta bande de comique qui tourne autour de toi ? Glissa sournoisement la bleutée.
Une corde sensible de touchée. Katsuki se crispa et Izuku se figea automatiquement, impressionné par la témérité de son amie. Elle ne mâchait pas ses mots, sa franchise était sans limite et c'était bluffant. Le visage presque rouge, le garçon à l'alter explosif s'emporta, furibond.
— Ils sont juste en manque d'attention de ma part !!!
— Ehhhhh ? Sourit mesquinement Lily, de suite satisfaite d'avoir percé à jour son embarras. Ils sont en manque de ton attention ? Et pour ça, tu les laisses faire les foufous ? Tu as bon coeur Bakugo. Ou alors tu n'aimes pas trop la solitude peut-être ?
— Mais ferme ta gueule !!!
— Moh, tu es vexé Bakugo ? Tu sais, ce n'est pas si terrible de s'isoler un peu, on a plus de temps pour soi !
— Arrête ! À t'entendre t'fais pitié ! Comme Deku !
Izuku fronça des sourcils, contrarié.
— Personne n'aime être seul quotidiennement... C'est dur.
Son opinion personnel venait de son vécu. Il baissait ses yeux verts émeraudes et fixait ses baskets rouges et serra ses poings le long de ses genoux. Tout tendu, il sut faire clôturer le débat qu'il y avait entre son ami d'enfance et sa nouvelle camarade de classe.
— Tu étais souvent seule, Sawaka ? L'interrogea All Might, concerné et inquiet.
— Pas spécialement.
Lily se positionna correctement, son sourire étant effacé depuis l'intervention du garçon aux cheveux ébouriffés.
— ...Disons simplement que j'ai prit pour habitude de ne pas m'attacher à quelqu'un. Comme ça je n'ai pas la vie dure.
— Qu'est-ce qui te fait croire ça ? S'étonna le blond.
— Croyez-moi, c'est facile pour beaucoup de se dire on est « ami » pour ensuite disparaître sans donner de nouvelle, être hypocrite et rire derrière le dos ou bien blesser directement en face avec des paroles crues.
Izuku la regardait et acquiesçait doucement, approuvait son avis sur ceci. Toutefois, bien observateur, il s'élança alors.
— Malgré tout, tu ne restes pas entièrement fermée aux invitations. Pas vrai ? Tu as tendue ta main à Skywalker-san. Ito-san aussi, vous avez l'air de bien vous entendre. Et avec Jiro-san, vous avez bien ris ensemble quand vous étiez en train de peindre dans ta chambre. Et... On s'entend bien, nous aussi.
Directement atteinte, l'adolescente à l'alter du vent jaugea Izuku. Elle vint esquisser un doux sourire sincère.
— Comme l'a mentionné quelqu'un de pas idiot, je choisis mes amis.
— Evidemment que je ne suis pas con, rouspéta Katsuki, agacé.
— Katchan ne le montre pas spécialement, mais il t'apprécie aussi. Rit niaisement Izuku.
— Non.
Un petit rire amusé échappa les lèvres de la jeune fille. L'honnêteté de l'ami d'enfance de Izuku était impressionnant et elle devait bien avouer qu'elle appréciait ça chez lui. Bien qu'ils avaient plutôt tendance à avoir plus de différents que autre chose.
Le sourire de All Might s'effaça en peu de temps. Des questions revenaient à la charge et ça le travaillait énormément. En dépit que Lily n'était pas entièrement au courant des affaires de son père, elle ne semblait également pas être prête à lui fournir d'autres informations importantes. Plus sérieux, avec de l'incertitude bien palpable dans sa voix, il se lança :
— Tu ne veux pas te souvenir de ton oncle ? Tu sais, j'avais entendu par ton père une fois, que sa famille était tordue. Il ne m'a jamais donné de détails. Et tes grands-parents ? Ils sont encore en vie, non ?
Étonné que son mentor veuille pousser plus loin son interrogatoire, Izuku oscilla entre l'inquiétude que Lily ne se braque de nouveau et la détermination de All Might.
Son héro voulait mettre à jour de ce qui était laissé dans le vague, le noir depuis des années. Il avait enfin cette possibilité de résoudre tout ça. Compréhensif sur l'idée qu'il veuille trouver le coupable – le vilain – qui a tué son meilleur ami et son épouse, qu'il veuille à sa manière, venger la bleutée était touchant.
Toutefois, le détenteur du One For All n'avait pas oublié un détail que son amie avait négligé. L'autre jour, suite à un échange téléphonique, elle lui avait avoué avoir rencontré et fait face à l'assassin de ses parents. Qu'elle voulait obtenir ses yeux. Un frisson terrible et glacial venait le surprendre. Le coeur serré, la gorge noué, mal à l'aise, le vert ne pouvait s'empêcher de se demander si elle comptait le révéler à All Might.
Ce vilain a tué sa famille. Et ensuite, l'avait suivi jusqu'au tournois Kukonaka pour lui adresser la parole à la sortie. Et ensuite a tenté de s'infiltrer à Hanran-Gun. Pas de doute là-dessus ; cette vilain était en train de pister Lily.
— S'il te plaît. Ne sois pas silencieuse...
L'aspirante héroïne fronça des sourcils. Elle se rappelait également de son alternative avec Viola. Qui lui avait glissé « Et si tu demandais à All Might pourquoi je reviens vers toi ? ». Elle se mordit les lèvres et détourna ses yeux du regard insistant et anxieux du héro désormais en retraite.
— Pourquoi vous voulez savoir sur ma famille, au juste ? Ça avancerait à quoi ?
— J'ai un ami qui travaille dans la police et qui est aussi détective, lui confia All Might. Et il connaissait aussi ton père. Ça peut te surprendre, mais il n'avait pas eu le droit d'enquêter sur ta famille, ordre de son supérieur. Si aujourd'hui, on peut mettre les choses au clair et..._
— Vous obtiendrez rien de mes grands-parents, du coté de mon père.
Toshinori plissa ses paupières, attentif avec les autres garçons.
— Comment ça ?
— Mon père était pour eux leur plus grande fierté. Expliqua Lily qui enfonçait un peu plus son dos contre le dossier, soucieuse. Depuis toute petite, ils n'arrêtaient pas de me dire que je devais être comme lui. Parfaite. Ils détestaient ma mère. Et étaient constamment en train de critiquer sur ce qu'elle faisait, du comment elle et mon père m'éduquait. Toujours à reprocher et à avoir le dernier mot. Leur fortune et mon père était tout ce qui leur importait.
Sous le choc, le blond écarquilla ses iris bleus.
Jamais Ace ne lui avait avoué ça. Il esquivait toujours les questions sur sa vie privé, sur ses parents. Et entendre ça, lui retournait l'estomac. Des vagues souvenirs remontaient. Sur le fait que son ami riait nerveusement car il n'avait aucun sou pour s'offrir à manger à la cantine. Ou bien avait des bento bien trop léger que à la norme. Et il détestait encore plus les rencontres parents-professeurs.
— Alors c'est facile d'accuser que je suis une source de leur malheur, que c'est pas normal que j'ai survécu à l'attaque, que c'est pas logique que le corps de mon père n'a pas été retrouvé. Que tout est de la faute de ma mère et que moi je ressemble plus à ma mère. Donc je suis un enfant maudit. Et qu'avec leur argent, ils comptaient écarter toute suspicion contre eux.
— ....On ne t'a pas sortit ça ? Questionna d'une voix étranglée All Might.
— Après que mon oncle m'a récupéré ? Si. Le plus beau jour de ma vie.
Elle souriait de son sarcasme, avec un air attristé. Pour rester forte, elle croisa ses bras, poursuivait tout en essayant de s'éclaircir la voix qui déraillait.
— Coté de ma mère, je ne les ais jamais rencontré. Apparemment, ils résident en France. Mais elle m'a avoué depuis toute petite qu'elle a coupé lien avec eux.
— Et son frère ? C'est ton oncle ? Il habite au Japon non ?
— C'est plus compliqué que ça, mais disons qu'il a suivi ma mère au Japon après avoir coupé les liens avec mes grands-parents. Il a changé d'identité.
— Pourquoi ?
Le visage de la jeune fille s'assombrissait.
— C'est louche ces conneries. Se manifesta Katsuki en fixant Lily.
— Ils avaient des problèmes là-bas ? Se risqua de demander Izuku, beaucoup trop curieux.
Lily soupira, passa une main dans ses cheveux et souleva légèrement l'une de ses mèches aux pointes frisées.
— Personne ne m'a expliqué plus. Parce que j'étais qu'une enfant.
— Je ne connaissais peu ta mère, mais elle s'entendait bien avec son frère ? Reprit All Might.
— Au contraire. Elle refusait catégoriquement qu'il s'approche de moi. Car elle me le décrivait comme dangereux.
Un frisson d'horreur traversa l'échine de All Might et de Izuku. Le malaise était palpable dans toute la pièce. Lily avait la tête baissée, serrait sa jupe de couleur verte foncé – ou plutôt verte bouteille. Son teint avait pâli et elle tremblait légèrement, sa respiration s'accélérait alors qu'elle avait voulu jusqu'ici ignorer ces souvenirs les plus sombres.
All Might méritait bien d'avoir des réponses. Cependant il n'avait pas besoin de savoir plus sur les années qu'elle avait passé avec son oncle. La bleutée commençait à avoir mal à la tête et la nervosité la poussait à conduire à amener son pouce sur ses lèvres. Avec son tic des plus naturels, elle rongea son ongle déjà bien entamé. Sa peau rougissait au fur et à mesure.
— Dangereux à quel point ? Sawaka, tu sais qu'il existe des services sociaux qui peuvent venir en aide et...
— All Might. Arrêtez-vous là. S'il vous plaît.
Brusquement, Izuku venait de lui faire cette réclamation assez sèchement. Sa main était venue attraper celle de son amie qui fut interrompue alors qu'elle rongeait son ongle. Avec beaucoup de douceur, il venait poser leur main enlacé entre eux, où était situé Katsuki. Ce dernier, n'en faisait rien. Au contraire, ses orbes rubis ne s'étaient pas détachés de l'adulte présent dans la pièce.
Avec beaucoup d'empathie, le vert adressa un sourire rassurant à Lily qui était surprise.
— Tu veux peut-être prendre l'air ? Tu es toute pâle, Sawaka-san.
Cette aide était la seule corde qui pouvait la faire sortir de cette impasse. Reconnaissante, Lily hochait la tête, attrapa immédiatement son sac après avoir été relâché par Izuku. Elle remercia ce bref échange et se congédia, contourna aussitôt le canapé et sortit sans même lancer un dernier regard derrière elle. La porte refermée, All Might grimaçait.
Très vite, Katsuki soupira, commenta avec un calme surprenant.
— Je ne veux pas jouer l'avocat du diable, mais vous n'auriez dû pas pousser plus loin, All Might.
— Je... Je le sais. J'aurai dû m'arrêter. Concéda l'ancien numéro un des héros avec un sourire regretté.
Izuku serra ses poings. Il cessait enfin de fixer la porte, où Lily s'était dirigée. De ses orbes verts émeraudes, il sonda intensément son mentor. Avec tout le respect qu'il avait pour lui, il ne pouvait de s'empêcher de ressentir cette petite pique à son coeur.
Une déception passagère. Rien de plus.
— Je dois vous faire part de quelque chose d'important.
— Oui mon garçon ?
— Sawaka-san... L'autre jour, elle m'a dit que le vilain qui s'est infiltré dans son ancien école... ils ont discuté. Et... C'est l'assassin de ses parents.
À l'unisson, son mentor et son ami d'enfance se crispèrent et eurent des yeux ronds. Toshinori contracta sa mâchoire, hésita, mais quémanda de savoir plus sur cette information cruciale. Izuku révéla que cette femme était aussi venue la saluer à la fin du tournois, qu'elle désirait avoir les yeux de la bleutée.
Le corps de Ace Sawaka n'ayant pas été retrouvé, il était même impossible de reconnaître l'identité de l'assassin. Avec le peu de caméra de surveillances dans les quartiers, cette affaire avait été plutôt été mise aux oubliettes. Dans un nouveau silence bien pesant, Izuku ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter encore plus sur cette affaire.
Pourquoi la vilain reviendrait pour Lily ? Pourquoi maintenant en dépit de toutes ces années ?
Avec regret, le blond finissait par souffler :
— Sawaka ne risquera rien tant qu'elle est ici, à UA. Et je doute que ce vilain sache où elle se trouve, désormais... Et son ancien lycée a redoublé de vigilance.
— Je douterais qu'un vilain abandonne sa cible si facilement. Répliqua Katsuki, en croisant ses bras.
— Je suis d'accord avec toi Katchan.
Pensif, All Might sortit son téléphone de la poche de son pantalon. Il composa un numéro sur son écran.
— Quoi qu'il en soit, même si elle ne veut pas coopérer, je vais demander à Tsukauchi d'enquêter sur l'oncle de Sawaka. Il faut creuser. Avec ou sans accord...
— Oï, l'interrompit Katsuki en fronçant des sourcils, vous n'êtes tout de même pas en train de suspecter son oncle d'être à l'origine de cette attaque ?
— Bakugo, mon garçon, souffla l'ancien numéro un des héros en levant ses yeux bleus vers lui. Laisse-moi te donner un conseil : n'importe qui peut être coupable. Et s'il faut creuser sous terre pour faire remonter des informations à la surface, on le fera.
Le lycéen à l'alter explosif zieuta très brièvement vers Izuku.
— Pour moi, je ne pense pas qu'il soit l'auteur de ces faits.
— Pourquoi ? L'interrogea All Might, ahuri. Elle a bien dit qu'il était dangereux et elle évite de parler sur lui !
— Katchan ?
« — Est-ce que tu as des souvenirs que tu aimerais effacer de ta mémoire ? Pour ne pas souffrir ? » Lui avait sortit Lily, avec un regard attristé.
Elle faisait de son mieux pour ne pas en dire plus. Elle était dans tout ses états. Ce type de réaction ne ressemblerait pas à celui de quelqu'un qui serait qui est le coupable. Non. Là, c'était du pur traumatisme. La bleutée confrontait des fantômes intérieurement, luttait comme elle le pouvait.
Ses yeux parlaient pour elle. Et Katsuki l'avait bien comprit. Il avait suffisamment capté. Parce que quelque part, lui aussi pouvait comprendre.
« — Bon sang ! Pourquoi tu ne peux pas être plus parfait ?! Soit un fils exemplaire, Katsuki! Tu me fais honte ! »
« — Ecoute ta mère... elle a toujours raison. »
« — Ce n'est pas suffisant ! Fais plus ! »
« — D-Désolé mon fils... je ne peux pas t'aider, ta mère, c'est celle qui décide tout dans cette maison, tu le sais toi-même, n-non ? »
« — Je t'ai dit maintes fois de ne pas porter cette tenue ! Je peux t'offrir beaucoup avec des marques de luxe et toi tu oses porter ça ?! »
Depuis petit, chaque jour, chez lui, c'était étouffant. Il ne pouvait pas être lui-même. Constamment, Katsuki était reprit par sa mère. Son père fuyait ses responsabilités et restait petit, aux ordres de son épouse. Et au fil du temps, le cendré avait décidé de répliquer, de se rebeller, de pester contre sa mère. À un point où chez eux, c'était toujours bruyant, invivable.
Vivre en internat à UA était aussi bruyant. Toutefois, le jeune garçon avait apprit à vivre en communauté. Avec ses camarades de classe. Et très sincèrement, - quelque fois – ce n'était pas si terrible, ici. Au mois, personne ne le critiquait méchamment ou venait à le pointer du doigt toutes ses erreurs, qu'il n'avait pas besoin de faire plus pour être la perfection réincarné.
Parce que aujourd'hui, avec du recul, Katsuki savait qu'il n'était pas parfait. Cependant, il s'entraînait dur pour réaliser son rêve. Et il était bien entouré. C'est tout ce qu'il comptait.
— J'étudierais quand même. Procéda All Might, très sérieux.
— Ca existe, des familles pas soudées qui ne cherchent qu'à tirer profit.
— Je sais.
Conscient que c'était futile de le retenir, Katsuki se leva du siège, vint enfouir ses mains dans les poches de son uniforme. Étonné, Izuku l'imita. Avant de sortir avec lui, le vert se tourna une dernière fois vers son mentor, qui était en train de préparer son appel téléphonique. Avant même que ça ne décroche, Deku lui lança :
— Vous savez. Vous devriez plutôt prévenir Sawaka-san que vous allez enquêter sur elle... Que de le faire derrière son dos sans avertir.
D'un sourire désolé, le blond répondit :
— C'est la meilleure solution. Je suis désolé.
Avec une grimace, Izuku sortit à son tour, tout aussi perplexe.
Dans les toilettes les plus proches, appuyée contre le lavabo céramique blanc, tout propre sans aucun défaut, Lily reprenait son souffle. L'eau du robinet continuait de se déverser dans un bruit sourd, qui contribuait au silence dans la pièce claire. On pouvait entendre toutefois, l'arrivé des étudiants dans les couloirs. Tremblante, les épaules montantes et descendantes, la bleutée tenta du mieux qu'elle le pouvait de reprendre contenance.
Son reflet à travers le miroir alimentait son mal être. Dès qu'elle relevait légèrement sa tête pour s'observer à travers le verre, hésitante, elle grimaçait, détournait ses yeux. Rapidement, la lycéenne conduisit ses mains sous l'eau et s'aspergea son visage avec une éclaboussure maladroite et brusque. Des gouttelettes s'imprégnèrent sur son uniforme qu'elle ignorait totalement. Quelques unes de ses mèches vinrent se coller à son visage.
Elle se sentait horrible. Pathétique. Lily coupa l'eau du robinet et resta debout en se maintenant bien contre le lavabo. Ses jambes étaient si lourdes, la sensation que un marteau piqueur jouait dans son crâne la rendait tellement malade et chaque battement de son coeur lui était douloureux.
Dieu qu'elle haïssait ces sensations. Si tourner la page et passer à autre chose était facile, la bleutée donnerait tout pour avoir cette faculté.
— Putain... Allez, je dois me reprendre.
Les cours allaient débuter dans pas longtemps. Et avec cette petite mine imprimé sur son visage, les autres se poseront des tas de questions et cette idée-là l'appréhendait d'avance. Lily passa ses paumes sur ses yeux. Elle soupira, désorientée.
Au même moment, la porte des toilettes réservés aux filles s'ouvrit. Surprise et inquiète de savoir de qui il s'agissait, l'apprentie héroïne eut un léger mouvement de recul et considéra la venue de la personne. Anastasia était là, l'air stupéfaite. Son chignon était mal fait, des mèches ayant été emmêlés.
Toutes deux s'échangèrent un regard et sans oser prendre parole, le simple jeu des regards suffisait l'une pour l'autre quoi faire.
— ...T'as écouté le nouveau single de Taylor Swift ?
Dans l'incompréhension la plus totale, Lily resta figée sur place. Anastasia s'avança jusqu'à elle, posa son sac sur le sol, à coté du sien et sortit une brosse à cheveux et lisseur qu'elle vint brancher sur une prise électrique à sa hauteur. La blonde retira son élastique à cheveux et ses longues mèches ondulés tombèrent en cascade sur son dos.
Sans avoir de réponse, de ses orbes oranges, elle jaugea sa camarade de classe qui eut un léger train de retard pour comprendre la raison pour laquelle Anastasia tenait à discuter de musique.
Elle avait parfaitement comprit que Lily ne voulait pas parler de ce qui n'allait pas. Et par conséquent, dans la sympathie, elle était d'accord de passer à autre chose. Sur un sujet plus léger. Plus doux. Touchée par son attention, l'adolescente à l'alter du vent lui adressa un sourire jusqu'aux dents en fermant ses yeux.
— Nan ?
— Je te la fait écouter, attend.
D'un geste vif et immédiat, l'adolescente à l'alter mi-lumière et mi-ombre pianota sur son téléphone qu'elle avait sortit de sa jupe. Une application activée, elle tapota le nom de l'idole et mit à fond la vidéo qui se déroula pendant que la blonde se brossait soigneusement les cheveux.
Dans un silence complice, bercé par une chanson dynamique, les deux adolescentes se détendirent ensemble. L'une ne voulait pas trop s'attacher de peur d'être blessée tandis que l'autre ne voulait pas s'attacher de peur de blesser.
Un point en commun qui solidifiait petit à petit leur amitié.
Une fois avoir terminé leur affaire dans les toilettes, toutes deux sortaient ensemble.
— Tu sais, tu es plus jolie les cheveux lisses, lui fit remarquer Lily en souriant.
— Ah ouais ? Je ne sais pas, je voulais changer un peu de style aujourd'hui. Lui répondit Anastasia qui réajustait sa frange.
— Je n'ai jamais essayé de lisseur sur moi.
La blonde zieuta vers sa camarade. Elle réfléchissait, imaginait le rendu.
— Ouais, nan, absolument pas. Avec ta frange courbée, ça rendrait dégueulasse.
— Ahahah ! Rit la bleutée, amusée. Ouais, t'as pas faux !
— Par contre, on peut tenter de boucler tes mèches. Je pense que ça pourrait t'y aller.
— Ah bon ?
En glissant ses doigts sur quelques unes de ses mèches, Lily cligna plusieurs fois des cils.
— Tu crois vraiment ?
— Tu serais très belle. Vint lancer une voix féminine.
Tsuki apparaissait sur leur champ de vision, tenant contre elle, une pile de livres. Avec un sourire bienveillant, elle ne se sentait pas du tout gênée de s'être incrustée dans leur conversation.
— Bonjour professeur Tori. La salua Anastasia en inclinant la tête.
— Bonjour, comment allez-vous ?
— Nous allions rejoindre notre salle de classe. Répondit placidement la blonde en fermant ses yeux.
Toujours sérieuse et droite, elle restait polie et courtoise. L'héroïne aux ailes grises ferma doucement ses paupières, acquiesçait avant de rouvrir ses yeux bleus-gris.
— Je suis contente de voir que vous vous entendiez bien, toutes les deux.
— Ouaip' ! Skywalker est une chic amie ! S'exclama vivement Lily avec un sourire jusqu'aux dents.
Flattée, les joues de Anastasia rougissaient. Ses sourcils se courbèrent et fuyant son embarras passager, elle se contenta de répliquer, en attrapant le bras de sa camarade.
— Qu'importe, on a cours, on y va idiote.
— Meeh ! Je veux encore discuter avec Tori !
— On a mathématiques, grouille-toi !
— Non ! J'aime pas les maths' ! Pitiééééé !!!
Toutes deux disparaissaient du champ de vision de Tsuki qui gloussait gentiment. Leur interaction était plus proche depuis hier, elle l'avait bien remarqué. Et pour elle, c'était un grand pas vers l'avant. Le directeur Nezu avait fortement conseillé à elle ainsi que aux autres enseignants de garder un œil sur Anastasia.
Après tout, le lycée Kurayami était trop étrange. De ce fait, cette élève était à surveiller. Le rat craignait que cette jeune fille tourne mal, comme il y avait des suspicions de drogues dans son ancien établissement. Voir cette adolescente plus ouverte, avoir une amie était rassurant et plus que positif.
Même si cela signifiait qu'il ne fallait pas arrêter d'être méfiant.
Une fois que Ectoplasm acheva son cours et quitta la salle, une partie des élèves de la seconde A pouvait souffler et décompresser. Parmi eux, la plus expressive et dynamique, Mina étendit ses bras vers l'arrière, laissa les deux pieds de se chaise maintenir le reste de son poids. Son dossier heurta la table de sa camarade de classe qui soupira.
— Doucement, Ashido, kero. Lui souffla la fille grenouille.
— Mais c'était long ! Geint la rose avec une moue enfantine.
Elle bascula sa tête, la confronta du regard.
— Tu as compris à son charabia ?
— Bien sûr, ce n'était pas trop compliqué.
— Pas... QUOII ????
Scandalisée, d'un mouvement brusque, sa chaise grinça et Pinky se redressa vivement, vint plaquer ses mains à plat sur le bureau de Tsuyu qui la laissait faire, gardant son calme olympien.
— Mais c'est pas possible ! Tu fais comment ?!
— J'ai écouté.
Mina roula des yeux. Elle considéra ensuite ses autres camarades, dans l'espoir d'obtenir un minimum de soutien pour rallier à sa cause désespérée.
— Allez ! Y a d'autres qui son avec moi ?
— T'inquiète, je suis avec toi ! Lui lança spontanément Denki en levant son pouce.
— Je suis de la partie... Ricana nerveusement Sero, qui grattait ses cheveux noirs.
— On avait déjà suivi ce cours la semaine dernière ? Demanda Eijiro, perdu.
Dans la rangée du devant, Katsuki passa une main sur son visage, grommelait silencieusement. Ce dernier, était celui qui avait dû lui faire passer des révisions. À croire que c'était vain. Ce rouquin était un cas désespéré et l'adolescent à l'alter explosif se jurait de ne plus jamais perdre son temps à donner des cours de soutien à un imbécile.
Parfaitement détachée de tout ceci, Anastasia rangeait ses affaires dans son sac à dos.
— C'est du basique tout ça. Commenta t-elle. Tu t'en aies sortie, Sawaka ?
La blonde pivota sa tête, considéra sa voisine de table. Immédiatement, elle fronça des sourcils. De la fumée sortait du crâne de la bleutée, complètement avachie sur sa table, les bras suspendus tout le long. Ses yeux formaient un tourbillon sans fin.
— Beuuuuuh, c'est quoi déjà l'axe au carré ?...L'inconnu du quoi ?...
— .........Sans déc' ?
En surprenant cette conversation de derrière lui, Shoto se tourna.
— Tu as déjà étudié sur les variations d'une fonction ?
— Oui. Répondit Anastasia. J'ai obtenu la meilleure note de ma promo.
— Frimeuse, balança Lily avec une moue jalouse.
Sans perdre une seconde pour exprimer son agacement par cette critique, l'ex-élève de Kurayami récupéra l'un de ses manuels et cogna son amie avec. Toujours avec une expression totalement indifférente, la blonde enfonça le livre scolaire dans son sac, en ignorant les gémissements de la lycéenne qui massait une bosse qui gonflait au-dessus de son crâne endoloris.
— En réalité, reprit calmement Anastasia, à Kurayami on bouclait nos cours très rapidement. On évitait d'être en retard sur ça. Pour le second trimestre, on a peine débuté sur les informations chiffrées...
— C'est impressionnant.
— Hm. C'est plus du bourrage de crâne que autre chose. C'était pareil dans les autres domaines...
Le bicolore plissa ses paupières.
— J'imagine que c'était épuisant.
Cet avis la fit décrocher un petit sourire.
— Un peu. Admit-elle. C'est une vraie bouffée d'air ici.
— Plus positif que à Kurayami ?
Un éclat anima les orbes orangés de l'adolescente qui fixa avec stupeur Shoto. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement et, sa voix ne parvenant pas à sortir ce qu'elle avait dans le coeur, elle dû procéder à une autre réponse, avec un maigre sourire.
— Ce n'est que mon deuxième jour à UA. N'exagérons rien...
— Si tu le dis...
L'attention du fils de Endeavor se posa ensuite sur Lily qui avait son visage contre la table.
— Toi aussi, tu as sommeil ?
— J'ai faim, surtout.
— Tu as encore deux heures de cours à tenir, tu vas survivre. L'encouragea platement Anastasia qui amena sa mèche rebelle derrière son oreille.
L'aspirante héroïne soupira, hocha de la tête et se redressa mollement sur les coudes. Quand elle levait ses yeux devant elle, elle aperçut une paire de yeux émeraudes posés sur elle. Dès qu'elle remarquait, le concerné lui adressa un bref sourire, avec une expression rassurée et fut par la suite, redirigé à une conversation avec d'autres amis. L'un d'entre eux, Mineta, était littéralement assit sur son bureau et balançait ses pieds dans le vide. Tenya le soulevait, procédait à le descendre comme s'il n'était qu'un sale petit garnement.
Depuis combien de temps était-il en train de l'épier ? Et pourquoi cet air rassuré ? Lily appuya une partie de son menton sur sa paume et ses lèvres se posèrent sur ses doigts, ne quittant pas du regard Izuku qui riait joyeusement, bien entouré. Anastasia le nota et ne se gêna pas pour le relever, avec un petit sourire malicieux.
— Il meurt d'envie de te parler, ça se ressent jusqu'ici.
— Hmmm. Tu le penses ?
— Ouais. Ou alors je suis aveugle.
Shoto ne se priva pas de les guider un peu, sans trop en dire à la fois, par respect de son meilleur ami. À coté de lui, silencieuse mais à l'écoute, Momo suivait toute leur conversation, qui se passait au fond de la classe. Rikido étant partie rejoindre les autres pour papoter.
— Il était inquiet.
— Pour quelles raisons ? L'interrogea Anastasia, bien trop curieuse de savoir.
Le garçon aux yeux vairons haussa ses épaules. La blonde zieuta vers son amie qui demeurait silencieuse, perdue dans ses songes.
— Je ne sais pas de quoi vous avez dû discuter, mais je pense que ça lui ferait du bien que tu le salues. Après fais ce que tu veux, tu n'as pas besoin que je te tienne par la main. Lui proposa la blonde en fermant ses yeux.
— Tu me donnes un conseil ? S'étonna Lily avec des yeux ronds. Qui es-tu ? Où est donc passé la Skywalker Anastasia totalement froide et qui dresse un panneau « foutez-moi la paix » ?
Offensée, Anastasia leva son majeur, les joues rouges.
— Tu sais quoi ? Démerde-toi !
— Ahah, je déconnais ! Rit doucement la bleutée, amusée par la réaction de sa camarade de classe. Mais... là il est entouré, je ne veux pas m'incruster comme ça.
— Tu t'en fous des autres.
— J'ai une meilleure méthode, t'inquiète.
Lily sortit son téléphone de la poche de sa jupe, tapota sur son écran, concentrée. Shoto observait sans rien dire, tandis que la blonde se tapait le front, blasée par cet absence de courage. Ou alors par pure flemme.
— T'es sérieuse ? T'es cringe !
— La cringe t'emmerde. Rouspéta l'adolescente avec une moue vexée.
Une fois avoir envoyé un SMS, avec curiosité, la jeune fille à l'alter du vent leva ses yeux de son appareil numérique et attendit la réaction de Izuku. Ce dernier, reçu très vite le message. Distraitement, alors que Ochaco déblatérait un sujet passionnant aux autres, le vert lisait sur son téléphone. Ses yeux s'arrondissaient. Un sourire amusé planait sur ses lèvres et il faisait de son mieux pour ne pas exploser de rire devant les autres.
Anastasia sourcilla.
— Tu lui as envoyé quoi ?
Lily lui afficha sans aucune gêne ce qu'elle venait de envoyer par message privé au disciple de All Might.
De Lily Sawaka à Izuku Midoriya ; 10h07
|| Skywalker m'a dit que j'étais cringe. Alors tu crois que si je lui dis « UWU » à l'oral elle va se cogner la tête ? ||
Il fallut au moins deux relectures pour Anastasia. Plus sérieuse, le regard vide, elle fixa sa camarade de classe.
— ...T'es sérieuse, meuf ?
— Uwuh ?
— ...C'est ta tête que je vais cogner, pas la mienne.
— Tu me donnes beaucoup d'amour Skywalker, je suis touché ! Ricana bêtement Lily, très fière de son coup.
Un sourire se présenta sur les lèvres de Shoto.
— C'est bien de savoir que vous vous entendez bien...
— Nan mais ? Vous allez être combien à nous faire cette remarque !? Scandalisa Anastasia en rougissant violemment.
— C'est mal ?
— Non bien sûr que non ! Mais...
La blonde soupira, secoua sa tête, embarrassée. Aucune justification ne venait à elle à cet instant précis et se retrouver sans rien était gênant. Le fils de Endeavor haussait un sourcil, confus tandis que Momo venait à baisser ses yeux, s'arrêta de suivre leur conversation.
Au cours suivant, ce fut la première fois pour tous qu'ils avaient cette nouvelle matière « Sécurité et Santé Publique », d'autant plus qu'il était enseigné par Tori. Habituellement, à cette heure-ci, tous avaient quartier libre, jusqu'à la pause du repas. L'emploi du temps était désormais plus chargé que jamais – au grand désespoir de certains – et quelques uns se demandaient déjà comment ils allaient se plonger dans une torpeur.
Ce que leur nouveau professeur n'allait pas laisser passer.
— Ashido ! Ce n'est pas le moment de roupiller ! Lui rappela à l'ordre Tsuki, d'un ton bien autoritaire qui sut faire sursauter la rose.
— Ah !... O-Oui pardon !
La femme aux ailes grises poussa un soupir. Elle repointa du doigt le tableau blanc, sur lequel, était projeté un cours bien maîtrisé et détaillé. Il y avait une photo précise d'une plante verte.
— Je disais donc, reprit la blanche, très sérieuse, les hamamélis sont des plantes utilisées en phytothérapie. On reconnaît leur usage pour soigner les varices et hémorroïdes, ainsi que les contusions, les entorses, les plaies mineures et inflammations locales de la peau et des muqueuses.
— Il existe sous forme de gélules, non ? Pour contrer contre la lourdeur des jambes et douleurs ? Vint exposer Hagakure qui levait sa main.
— En fait, sous d'autres formes. Lui répondit doucement Momo en lui adressant un sourire.
Tori acquiesça en souriant.
— C'est exact.
Elle leva ses yeux, prête à interroger au hasard un élève. Cependant, seules deux ne pouvaient répondre, comme toutes deux avaient eu un cours similaire qu'elle donnait aux autres.
— Sawaka, pourrais-tu me citer des effets secondaires de l'hamamélis ?
En levant ses yeux de son cahier sur lequel elle venait de noter des éléments clés, Lily la considéra et se mit à réfléchir quelques secondes avant de lui répondre, tout en remuant légèrement son stylo noir entre ses doigts. Ses autres camarades s'étaient tournés vers elle, attendant le verdict.
— C'est possible que la personne sur laquelle on applique ça... Pourrait avoir une réaction allergique, comme pour n'importe quelle plante. Et... il me semble que ça peut provoquer des démangeaisons, eczéma ?
— C'est ça, des démangeaisons urticaires, lui corrigea doucement Tsuki en souriant. Et aussi des irritations occasionnelles à l'estomac. De plus, il est conseillé de ne pas utiliser de l'hamamélis sur des plaies ouvertes ou des coupures profondes. Pourquoi ?
— Car ça peut retarder le processus de cicatrisation.
— Et provoquer une irritation supplémentaire. Appuya l'enseignante en hochant la tête. C'est très bien Sawaka ! Tu as bien retenu de tes cours à Hanran-Gun ! Lui félicita t-elle.
L'aspirante héroïne eut un sourire ravi et baissa les yeux en rougissant légèrement, flattée.
— Je me demande bien à quoi ça ressemble, des irritations à l'estomac ? Marmonna Eijiro, intrigué.
— En gros, t'es en PLS au lit, envie de gerber, te coupe l'appétit... Lui souffla Denki en passant sa main près de sa bouche, pour ne pas se faire entendre.
— Ouah ! Heureusement que je n'ai jamais vécu ça ! S'écria le rouquin en plein milieu de cours.
Katsuki roula des yeux, au premier rang.
— Crétin.
— On se concentre ! Leur rappela Tsuki en tapant dans ses mains.
Ceci dit, elle se pencha vers l'avant, fit descendre sa page via son ordinateur disposé sur le bureau. L'écran projeté sur le tableau retraçait activement ses faits. D'un œil très avisé, la blanche remarqua qu'un de ses élèves avaient l'air absent. Ailleurs.
Izuku était en train d'observer distraitement sa camarade située au fond, derrière Ochaco. Avec un sourire mi-amusé, elle le souligna.
— Midoriya, le cours se trouve au tableau. Dit-elle doucement.
Très vite rappelé à l'ordre, le disciple de All Might manqua de sursauter de sa chaise, rougissait automatiquement. Il balbutia timidement une excuse avant de se remettre en position.
À la fin du cours, quand Tori fut partie, Ojiro remuait sa queue, tout souriant une fois debout.
— Je la trouve vraiment superbe ! Pas vous ?
— Tiens donc, on a un crush sur notre nouvelle prof' ? Se moqua Sero, avec un rictus.
Rouge, Tailman agitait ses mains.
— P-Pas du tout ! Je trouve juste que... elle assure quoi, son cours est aussi passionnant !
— Menteur ! T'es rouge ! Vint lui pointer Hagakure qui se rapprochait vivement d'eux.
— Non !
— Perso', j'trouve ça dommage qu'on perd du temps libre pour un cours comme ça.. Soupira Denki, défaitiste, les bras croisés derrière son crâne. Et pour des plantes ! Je sais pas vous, mais je ne saurais pas administrer ça sur un blessé !
Plus loin, Eijiro soupirait, déprimait, la tête baissée.
— Mouais... Les plantes se ressemblent toutes ! Je blesserais quelqu'un, à coup sûr !
— Ne t'inquiète pas, avec un peu de... Temps on captera. Tenta de lui rassurer Kyoka, avec un sourire compatissant. Elle aussi, voyait mal sur ça.
Tenya, une fois qu'il ait rangé ses affaires dans son sac, se leva de sa chaise, adressa un sourire vers ses amis en leur suggérant d'aller manger. Tous opinaient et Ochaco, avec un sourire joyeux, se dirigea momentanément vers les deux nouvelles. Elle se pencha vers l'avant en rejoignant ses mains derrière elle, ses deux longues mèches bruns bondissaient vers l'avant avant de se stabiliser.
— Hé, les filles ! Vous nous rejoignez ? Proposa t-elle.
— Non merci.
Toujours en instaurant une barrière entre les autres, Anastasia refusait poliment en fermant ses yeux. Contrainte de devoir se justifier, suite au regard de sa camarade de classe, elle souffla, prétexta qu'elle voulait être sûre d'avoir rattrapé leur cours, a commencé par lire tout les manuels scolaires. Quant à Lily, elle répondait qu'elle ne mangera plus tard. La bleutée ajouta simplement qu'elle avait des choses importantes à gérer.
Sans insister, Uravity tourna les talons et fut de suite accueillit par une main chaleureuse de Tsuyu qui lui souriait et l'accompagnait dans les couloirs, suivit des autres. Le délégué de classe constata que ses deux précis amis n'avaient pas l'air de bouger, tous deux, fixant les deux filles restant.
— Si vous voulez manger avec elles..
— Non, c'est bon. Dit platement Shoto qui tourna des talons à son tour.
— Hm... Oui, allons-y. Ajouta Izuku avec un maigre sourire.
Malgré lui, il ne put lancer un dernier regard par-dessus son épaule. Il était vrai que Anastasia et Lily s'étaient bien rapprochées. De plus, son intuition le rassurait sur le fait qu'elles ne restaient pas seules. Shoto devait penser la même chose.
Point positif, c'était que la bleutée avait retrouvé ses couleurs et son sourire. C'était bien plus important que tout le reste.
Eraserhead étouffa un bâillement dans la paume de sa main. Il marchait seul dans les couloirs, avec un document plastifié sous son aisselle. Beaucoup d'étudiants étaient libres, bruyant, animés. Durant cette période là, Shota savait pertinemment qu'il n'aura pas l'opportunité de faire une sieste. Entre les élèves ou ses collègues, il n'aura aucun temps à lui.
Il restait le toit du lycée UA. Le noiraud avait bien accès à cette zone, ayant lui-même la clé. Toutefois, ces jours-ci étaient trop étouffant pour ce début de mois de septembre. Et même à l'ombre, il faisait bien trop chaud ! La climatisation était disponible en salle des professeurs. Quitte à devoir supporter les autres, Shota tenait à rester dans un minimum de confort.
À peine eut-il le temps d'ouvrir la porte coulissante, qu'il entendit une conversation qui le retint dans sa manœuvre. La voix candide et râleuse de Hagakure le poussa à écouter un sujet qu'il serait bien abstenu.
— Sérieusement, pourquoi Mashirao a un crush sur Tori ? Il n'a jamais eu ce type de réaction avec Midnight !
— Pourquoi tu te mets dans cet état ? T'es jalouse ou quoi ? Lui questionna Kyoka avec un brin d'amusement visible sur ses lèvres.
— Moi ? Jalouse de Tori ? Évidemment ! Elle est magnifique ! Elle est intelligente et est une belle femme ! Midnight aussi mais... Tori, elle a plus de charisme !
— Si j'ai bien comprit, tu aimes Mashirao ?
— Huh ?! Je n'ai jamais dit ça !!!
La fille invisible vint frapper à plusieurs reprises le dos de son amie qui riait aux éclats, Momo gloussait juste à coté et levait son doigt, lui parlant d'une idée qu'elle avait lu dans un livre. Les filles s'éloignèrent, en laissant leur professeur étonné.
Un de ses élèves avait un crush sur son amie ? Il devait bien admettre que Tsuki était une belle femme, douce et bienveillante, aimant les enfants en plus de sa carrière. Sa raison lui rassurait qu'elle refuserait directement si cet adolescent venait à lui déclarer sa flamme.
Une relation entre un élève et professeur était source de problèmes. Bien plus pour l'adulte, qui n'obtiendra beaucoup de pénalité... les conséquences étaient trop longues et crues. De toute façon, Tsuki aurait refusé non seulement par professionnalisme mais aussi, parce qu'elle avait un coeur sincère et n'aurait jamais prit le plaisir de abuser ou manipuler qui que ce soit.
— J'ai de la concurrence on dirait ! Rit doucement une voix qu'il reconnaîtrait entre plusieurs.
Midnight, l'héroïne interdite aux moins de dix-huit ans. Ou Nemuri Kayama.
— Je ne sais pas toi... Mais cet amour interdit, si innocent... Ah ! S'excita la femme qui se mit à gesticuler, les joues en feux. Ce que j'aime cette fougue !
Sans s'attarder sur ce sujet stupide, où il ne voyait aucune utilité à y répondre, le professeur principal de la seconde A ouvrit la porte. N'effectuant que un seul pas, il fut subitement retenu par un susurrement mielleux de sa collègue.
— Ne te fais pas de tracas, elle le repoussera. Comme d'autres hommes qu'elle côtoie.
En une fraction de secondes, Shota fronça des sourcils. Sur la défensive, il pivota sa tête, la dévisagea, répondit un peu sèchement :
— Est-ce que ça t'arrive de la fermer ?
— Ne sois pas comme ça, ronronna Nemuri avec un sourire moqueur, les paupières plissés, elle continuait de parler à messe basse, même si je trouve que tu es dur à faire languir une pauvre femme aussi adorable que Tsuki, depuis le lycée.
Alors qu'il s'entreprit à ouvrir la bouche pour répliquer, Eraserhead fut de nouveau interrompu par un hoquet horrifié d'un autre de ses collègues.
— Quoi ! Vous avez vus ça ? Il y a eu une grosse explosion dans un quartier mal fréquenté !
— Uh ? Whatsup' ? Lança Hizashi qui se déplaça avec l'aide des roulettes de sa chaise de bureau.
Quand Present Mic survola l'article mit à jour sur l'ordinateur d'un de ses collègues, il tira une grimace, en lisant les détails.
— La ligue des vilains. Shigaraki a été repéré par des passants qui se sont allés se cacher... Affirma le blond à voix haute.
— Ils sont encore en mouvement, malgré qu'ils ont perdu All For One ? Demanda Tsuki qui se levait de sa chaise, pour venir lire l'article de ses propres yeux.
Au niveau d'un distributeur de boissons, All Might se racla la gorge, après avoir récupéré un gobelet plastifié.
— Shigaraki est le disciple de All For One. Lui expliqua t-il. Comme nous avons pu localiser leur QG, qu'on l'a ratatiné, ils doivent être en train d'errer pour chercher un nouvel endroit.
Il sirota sa boisson fraîche et soupira, secoua sa tête.
— Ce n'est qu'une question de temps pour qu'on les rattrapes...
— En attendant, à traîner dans les environs, ils représentent toujours une menace. Il y a eu des morts dans cette explosion. Encore heureux que les témoins aient pu rester en vie. Répliqua Ectoplasm.
— Mais avec leur position, et cette attaque contre le député, on dirait que ça se multiplie les attaques. Glissa Tsuki.
Elle croisa ses bras, vint poser ses fesses au bord d'un bureau inoccupé.
— Ne serait-il pas plus sage qu'on capture la ligue des vilains dans un premier temps ? Ils ont pu échapper à la prison. Et si Shigaraki est le disciple de All For One, il doit être le modèle de beaucoup ; en tant que survivant du mal.
— J'ai un ami de la police qui est partit enquêter et suivre leur position. Maintenant qu'ils sont apparus dans cet article, il a dû s'y rendre sur place. Avec d'autres agents de sécurité et Gran Torino. Lui lança Toshinori. Déjà eux, on peut les rayer sur la liste.
Peu convaincue, Tori fronça des sourcils. Elle tapota nerveusement un doigt contre son autre bras croisé.
— Avec un héro en retraite ? Et la police ? Contre de hauts criminels ? Sérieusement ?
— Ne les sous-estimes pas !
— Et vous, vous sous-estimez les vilains. Souligna froidement Tsuki, se fichant de paraître irrespectueuse envers All Might.
Son avis ne pouvait ne mettre en accord avec Shota. Il acquiesça, se rapprocha d'eux après avoir contourné quelques bureaux de ses collègues. Les mains enfouis dans ses poches, il s'incrusta.
— Elle a raison. Vous n'avez pas envoyé des héros supplémentaires pour les traquer ?
— C'est que... Gran Torino m'a conseillé de le laisser gérer ça. Qu'ils finiront par les avoir. Que à force de les chasser, ils finiront par s'épuiser et être plus vulnérables.
Le noiraud leva les yeux au ciel.
Gran Torino était un vieux sénile. Ce n'était pas possible autrement ? Tsuki soupira et vint faire soulever un autre sujet tout aussi important pour elle.
— Et pour les secondes en filière héroïque ? C'est dans pas longtemps leur examen du permis provisoire ?
— Si ! Le jour fatidique approche ! En fin de semaine prochaine ! S'exclama Vlad King qui entra tout juste dans la pièce.
— D'accord. Et qui les emmènent ?
Present Mic pleurnicha de son coté, d'un geste théâtral, le coeur brisé, il dénonça le fait qu'il avait été écarté de cette chance-là, que à la place, Shota, Vlad King iront à cet endroit.
— Donc vendredi semaine prochaine, hein... Répéta Tsuki à elle-même. Il me semble que j'ai peu de cours à assurer. Je pourrais m'y rendre ?
— Bien sûr, que tu le peux ! Lui assura vivement Midnight qui vint enlacer son amie dans ses bras. Moi je suis surbouqué !
— J'aurai aussi aimé... Mais j'ai des choses à faire. Soupira All Might.
Intérieurement, il se rassurait un peu en se disant que son disciple le préviendra si ou non il aura obtenu son permis provisoire. Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Depuis leur première rencontre, le vert avait bien progressé et il continuait sur cette voie. Aujourd'hui même, ce jeune garçon apprenait petit à petit à avoir ses propres techniques – différentes des siens.
Izuku Midoriya allait de l'avant. C'était une bonne chose.
À présent, l'ex-numéro un des héros devait aussi faire bouger les choses. Ses yeux bleus se posèrent sur un document qu'il avait laissé en évidence sur son bureau. Il y avait une photo d'identité éparpillé, une personne avec une chevelure bleu.
Ayant terminés de manger, le groupe de adolescent aperçut des élèves de seconde B devant leur salle de classe. Interloqué, Tenya prit les devants, pour les autres.
— Il se passe quoi ?
— Oh, juste Ito qui engueule Skywalker et Sawaka. Lui répondit Itsuka en haussant ses épaules, fatiguée.
Son rôle de déléguée ne suffisait même plus à stopper la nouvelle que ceci étonna Ingenium. Il lança un regard vers Yasujiro qui avait les bras croisés contre l'embrasure de la porte ouverte. Le noir roula des yeux, avant même qu'il ne soit interrogé.
— Disons juste que Skywalker et Sawaka ne sont pas venues s'occuper de arranger sa chambre.
— ...Juste pour ça ???
— C'est enfantin. Soupira Shoto.
À la grande surprise des autres, il écarta les autres et s'avança dans la salle de classe baignée dans la lumière du soleil. Ici, il n'y avait que Aoyama – qui avait l'habitude constante de manger seul ici vers midi – et les nouvelles.
— On brise jamais les promesses avec moi !!!
— Je ne t'ai rien promis du tout, arrête de te faire des illusions, persifla Anastasia, agacée, elle sirota son jus d'orange de sa canette qu'elle s'était achetée plus tôt.
— Et en plus vous mangez sans moi ! Sans me prévenir !
— Elle m'a juste offert le repas, elle m'a dit que c'était exceptionnel, se justifia Lily qui dégustait son sandwich avec appétit.
— Et pourquoi pas moi ?!
— Parce que niveau maturité entre vous deux, j'ai préféré choisir une gamine en âge mental de sept ans.
Lily manqua d'avaler de travers son sandwich et s'étouffa avec. Prise d'une quinte de toux, elle se pencha sur le coté, pliée en deux tandis que Sayako croisait ses bras sur sa forte poitrine.
— Aahhh ? Et tu me donnes quel âge ?
— Douze ans. Âge d'une crise d'ado.
Leur amie se reprit entre elle, les yeux larmoyant. Elle essuya une de ses larmes qui lui avait échappé.
— POURQUOI on me donne sept ans !? S'offusqua la bleutée, scandalisée.
— Toi j'te donnerai l'âge de neuf ans. Trancha Sayako à Anastasia.
— Uh ? Pourquoi ?
— T'as l'âge d'une peste.
Les témoins grimacèrent en écoutant leur discussion très basée sur les insultes. Shoto se rapprocha, essaya de stopper ce bazar.
— Excusez-moi...
— Les pestes, ça peut surgir à n'importe quel âge. La recadra l'adolescente à l'alter mi-lumière et mi-ombre.
— Ouah, tu me donnes une leçon sur ça ? Pathétique.
— EH ! J'ai demandé pourquoi on me donne sept ans !!! Grogna plus fort Lily, elle plaqua ses mains à plat sur le bureau de Anastasia, sur lequel elle mangeait.
— Dîtes..._
— QUOI ???!!!!
En choeur, les trois filles faisaient volte-face à Shoto qui se raidit immédiatement après s'être attiré les foudres des lycéennes. Bien plus réactive, Anastasia se calma, s'éclaircissait la gorge et polie, elle fit signe de désolé.
— Nous sommes bruyantes, excuses-nous... Mais tu vois, avec Sawaka tout allait bien avant que cette furie ne vienne ici.
— Furie ? Je préfère « Queen » !
La blonde aux orbes orangés roula des yeux. Lily se racla la gorge, grimaça, attrapa sa bouteille d'eau et bu un coup, pour calmer son irritation passager.
— Mais tu peux t'en aller, on a fini. Reprit Anastasia.
— Ah non, non ! Reste.
Sous la demande de Sayako, Shoto cligna des yeux.
— Et s'il te plaît, met-toi à coté de p'tite Lily.
Interloqué, en supposant que ça les calmeraient, le fils de Endeavor s'exécuta. Au loin, Yasujiro haussa un sourcil avec les autres. Satisfaite, l'adolescente de la seconde B hocha la tête.
— Ouep', parfait !
— ...Pourquoi ? Se risqua de l'interroger Shoto.
— Ben comme ça, vous représentez le drapeau de France !
Bleu. Blanc. Rouge.
Avec leurs couleurs de cheveux.
Lily recracha le liquide qu'elle avait à peine eut le temps d'avaler, avec des yeux ronds. De nouveau, elle fut prise d'une quinte de toux, pliée en deux. Choqué et à la fois désolé pour sa camarade de classe, Shoto lui tapota l'épaule. Devait-il prendre ça à la rigolade ? Ou c'était pour se moquer ouvertement ?
Anastasia claqua sa main sur son front, dépitée alors que Sayako explosait de rire, fière, comme Monoma.
— Rectification, t'as cinq ans d'âge mental...
Hilare, Monoma bascula son corps vers l'arrière en pointant du doigt le groupe au fond de la salle de classe.
— Ahahhaha !!! T'es la meilleure Ito ! À les humilier comme ça ! Je suis si fier de te compter parmi nous_AIE !
— Allez ça suffit les enfantillages, Ito, tu reviens ici ! Lui gronda leur déléguée après avoir frappé son ami avec sa main verticalement.
— Oh allez, encore un peu ! C'était très amusant ! Et puis Todoroki et Sawaka sont si naïfs, ils n'ont rien sentit venir !
Lily renifla, la dévisagea avec Shoto. Avec un sourire enjoué, Sayako les saluaient et repartit hors de la salle en fredonnant un air sous les regards ahuris des autres. Yasujiro s'excusa avec Itsuka auprès des autres et sortirent finalement, permettant aux secondes A de respirer.
Enfin tranquilles, le fils de Endeavor considéra Anastasia qui massait ses tempes, lasse. Son amie était en train de nettoyer ses dégâts laissés par terre tout en ronchonnant.
— Je tenais à savoir, pourquoi tu donnais ces âges ?
— L'humour, tu connais pas, hein ? Rétorqua la blonde en soupirant.
— C'était censé être drôle ?
Anastasia se mordit les lèvres, gênée. Elle devait bien avouer que, son humour n'était pas très efficace. Ni partagé. Elle passa une main dans ses cheveux, baissa pitoyablement ses yeux, se réduisit en silence. Saisissant cette chance, Shoto ne se priva pas de tirer une chaise au hasard, pour s'asseoir plus près d'elle.
— Je ne suis pas très futé non plus. Mais j'essaye d'apprendre. Lui confia t-il avec un sourire, compatissant.
— J'ai déjà eu des amis, ne crois pas que j'ai zéro expérience. L'arrêta t-elle.
— Justement, je suis dans ce cas-là. Enfin, depuis que je suis ici, je pense m'améliorer.
— Ah...
Surprise qu'il se confie à elle ainsi, les joues de l'adolescente chauffèrent. Elle secoua sa tête, chassa la pensée qu'elle se sentait être privilégiée. Pour elle, ce n'était rien de plus que de l'enfantillage. Profitant un peu du calme dans la pièce, l'aspirante héroïne se permit de se relâcher un peu, d'être un peu plus ouverte aux autres, sans trop s'y attacher.
Il fallait éviter ça. À tout prix.
— Alors, qu'avez-vous mangé à la cantine ? Questionna t-elle, comme s'il s'agissait de question basique du style comment était le beau temps.
— Soupe miso. Il n'y avait plus de soba froides.
— Tu aimes le soba froid ?
Il acquiesça. Anastasia retint de pouffer en plaçant une main devant sa bouche.
— ...Ca devait être terrible.
— Je me suis rabattu sur un mélange de légumes mariné avec du porc...
— C'était bon ?
— Il manquait du riz.
La goutte d'eau de trop. Cette fois-ci, l'adolescente laissa échapper un petit éclat de rire qui fit sursauter les autres, qui se tournèrent vers elle. Même Shoto parut confus, les sourcils haussés. Une fois son rire terminé, elle se redressa, essuya ses larmes.
— Non mais vraiment... T'es dur, prononça t-elle entre deux gloussements.
— Tu trouves ?
Avec un sourire attendrissant, Shoto posa son coude sur son bureau, amena son menton sur son poing. Il observait ce sourire rayonnant que affichait Anastasia. Dès qu'elle le remarquait, la jeune fille écarquilla ses yeux et détourna vivement son regard de lui, le coeur battant.
— N-Ne me regarde pas comme si j'étais une espèce rare !
— Une espèce ? Releva t-il avec un air moqueur. Tu es humaine. Pour être tout à fait exact, une adolescente.
— Ouah. Heureusement que je ne suis pas un extraterrestre hein... Ironisa t-elle dans un souffle, en secouant sa tête, avec un sourire.
Une main se glissa entre eux, pour récupérer une bouteille d'eau à moitié consumée. Étonnée, Anastasia capta que Lily avait fini de nettoyer le sol et venait de récupérer son affaire. Sans un mot, elle leur tourna le dos pour s'éloigner.
— Tu peux te rasseoir, si tu veux. L'invita Anastasia, supposant qu'elle ne tenait pas à les déranger.
— Hm ? Nah, désolé, je ne tiens pas à tenir la chandelle. Lança Lily avec un sourire félin, elle remuait sa bouteille d'eau.
Le même sous-entendu que Anastasia avait balancé hier avec elle et Izuku. Clairement, il s'agissait d'un retour à l'envoyeur. Très vite embarrassée, Anastasia se leva brusquement de sa chaise, rouge pivoine. Elle s'emporta.
— Non mais oh ! Tu vas me rembourser pour le sandwich !!
— Heiiiin ??! S'exclama la bleutée, choquée. Mais non ! T'avais dit que c'était cadeau !
— Ben je retire ce que j'ai dit !
— T'as pas le droit ! C'est pas juste !
Avec un rire amusé, Ochaco s'immisça entre elles, en écartant ses bras.
— On a comprit, vous êtes de très bonnes amies, mais ne vous disputez pas pour ça !
— Ta gueule, grommela Anastasia, à peine audible.
— Hein ? Tu as dit quelque chose ? Demanda innocemment la brune, étonnée, elle n'avait rien entendu.
— Elle vient de dire « oh merci belle déesse de la nature, petit rayon de soleil, tu mérites pleins de bisous et de câlinou ! ».
Lily affichait un large sourire, les yeux fermés. Très vite, Anastasia se déplaça et l'adolescente à l'alter du vent anticipa ce coup et se mit aussitôt à détaler, en sprintant hors de la pièce, poursuivit par la blonde qui l'engueulait de tous les noms.
Aucun n'eut le temps de omettre un commentaire que, les deux filles faisaient demi-tour en sprintant avec le visage livide, pas loin, une voix autoritaire leur sermonnait un : « On ne court pas dans les couloirs ! Eh ! Revenez !!!! ».
Définitivement, ces nouvelles allaient mettre de l'ambiance dans ce lycée. Et Izuku ne put s'empêcher de rigoler avec les autres.
Le cours de cet après-midi était centré sur l'entraînement des alters. Tout les élèves de la seconde A était convié à se rendre au terrain alpha. Escortés dans un mini bus qui effectuait les aller-retour, vu que les endroits étaient de longue distances en trajet, tous se séparèrent pour se rendre dans les vestiaires. Un bagage identique à ceux des autres, avec le logo UA inscrit en vert, Anastasia se sentait toute nerveuse. Ses doigts resserrèrent la poignée, tandis qu'elle suivait Lily qui était l'avant dernière à rentrer dans la pièce étonnamment spacieuse et nettoyée.
Avec des bancs en bois vernis au milieu, quelques filles posèrent leurs affaires dessus et s'entreprirent à se changer, certaines en discutant avec beaucoup d'entrain.
— Tout va bien ?
Lily remarqua que son amie ne se sentait pas très à l'aise parmi les autres. Elle baissait les yeux, grimaçait. La blonde restait près de l'issue de secours.
— Je vais juste attendre que vous avez finis de vous changer. Dit-elle simplement.
En dehors de l'ex-élève de Hanran-Gun, aucune n'avait l'air d'avoir tilté que la nouvelle ne se sentait pas à l'aise. Lily posa sa valise sur le banc, et d'un pas décidé, s'aventura dans les vestiaires. Il y avait plusieurs casiers qui lui paraissait curieux. Certains avaient encore des drôles de stickers laissés dessus, avec des noms inscrits avec des cadenas. L'un d'entre eux, avait même des tags. Au fond à gauche, des toilettes – dont trois disponibles – puis de l'autre coté, des douches communes. L'adolescente recula, fit un signe à Anastasia qui comprit immédiatement le message.
Elle ne lui avait strictement rien dit. Et pourtant, l'adolescente à l'alter du vent tenait à l'aider. Probablement pour lui rendre son compte, après son soutien plus tôt. Cette attention attendrissait l'aspirante héroïne, qui, sans la moindre hésitation, la rejoignit.
L'une restant se changer dans les douches, l'autre finissait par rejoindre les autres. Il ne fallut que quelques minutes, pour que toutes, finissent par sortir, en tenue d'héroïne.
Les premiers attendaient sur le terrain, avec Numéro 13. Izuku écarquilla des yeux dès qu'il aperçut le costume de son amie aux cheveux bleus.
Lily portait une combinaison bleu nuit et blanc sans manches. Au niveau de ses jambes, des logos de losanges en blanc venaient à descendre jusqu'à ses bottes montantes. Elle avait également une courte veste qui retenait les autres couleurs, avec ce même symbole losange. Des mitaines noires aux mains, des anneaux dorés aux bras qui venaient maintenir un tissu volumineux blanc. Des petits accessoires venaient s'ajouter ; des plumes – comme sur ses bottes. Autour de sa taille, le vert pouvait repérer une ceinture de cuir avec des sacoches. Par dessus, un genre de foulard volumineux qui reproduisait des plumes dorés et blanches.
Toutes ces couleurs harmonisaient tellement bien avec ses cheveux et ses yeux. Cet ensemble, son costume d'héroïne la représentait tellement bien : avec ce thème du ciel, de liberté.
Aux yeux du détenteur du One For All, Lily était sublime. Sa combinaison n'était pas trop moulante – ni provocante ou mettait en valeur ses formes, non, il dégageait un charisme, de douceur, de liberté. Il capta également que sa camarade avait toujours autour de son cou, ce pendentif avec deux perles bleu turquoise et une plume entre.
— Il est super, ton costume ! Vint complimenter Eijiro à Lily, ce qui prit Izuku au dépourvu.
En effet, Deku était tellement époustouflé, qu'il avait perdu l'usage de sa propre voix, pendant l'espace d'un instant. Lily adressa un sourire épanouie.
— Merci ! C'est moi qui l'avait dessiné et c'est une connaissance de la femme qui m'a adopté qui me l'a fabriqué !
— Dingue, t'a vraiment dessiné ça ? S'étonna Kyoka, bluffée. Et t'a déjà eu l'idée pour cet hiver ?
— Ouais ! J'ai envoyé un SMS l'autre jour au couturier ! Comme ça, ça lui laissera le temps de le fabriquer !
Une vague d'admiration des autres venait l'encercler. Très vite gênée par toute cette attention, Lily rigolait timidement en rougissant avant de pointer du doigt son amie, en espérant qu'ils dérivent tous vers la blonde.
— Moi j'aime bien celui de Skywalker !!
Izuku et Shoto se tournèrent vers Anastasia.
Celle-ci était vêtue d'une jupe violette qui descendait jusqu'au dessus de ses rotules. Avec un haut col-rond décolleté, moulant gris clair, une manche plus courte que l'opposée, elle avait des collants en résille noires et des bottines noires. Des mitaines noires aux mains. Comme sa camarade, l'ex-élève de Kurayami avait cet étrange pendentif ying-yang jaune-violet. Toujours les cheveux attachés en un chignon parfait.
Ce qui pourrait presque faire penser qu'elle détestait d'être décoiffée.
— Le tien est aussi bien. Répondit-elle doucement, avec un sourire.
— Toi aussi tu l'as dessiné ? L'interrogea la rockeuse, qui s'approcha d'elle, avec un sourire amical.
— Oh euh...
Anastasia baissa ses orbes orangés sur ses bottes, observa son propre ombre qui était en train de s'élargir, suite à l'exposition au soleil.
— ...On peut le dire ça comme ça, murmura t-elle peu audiblement.
— Un proche ? Supposa Earphone Jack qui passa ses mains sur ses hanches.
Un triste sourire se dessina sur les lèvres de Lightnight.
— ...Ouais.
Un peu confuse, Kyoka se questionnait sur le fait que sa camarade de classe ne voulait pas en parler. Par respect, elle n'insista pas là-dessus, contrairement à Mina qui rebondissait dessus, piquée par cette ardente curiosité qui pourrait faire braquer les plus introvertis.
— Tu joues les mystérieuses ! Tu pourrais pas nous donner des pistes ??
— Ashido... Lâche-la. Souffla Kyoka.
— Un proche ? Du genre ? Un petit-ami ?!
Shoto soupira et se rapprocha avec Izuku.
— N'insiste pas. Tu vois bien qu'elle ne veut pas en parler.
— Tu n'es pas curieux Todoroki ? Toi tu es si gentil avec elle et patient !
Encaissant cette remarque, le bicolore entrouvrit ses lèvres mais aucun son ne vint en ressortir. Izuku l'épaula à sa façon, en faisant de son mieux pour ne pas froisser sa camarade de classe à la peau rose.
— Ashido-san, s'il te plaît, tu_...
— Ah non ! Tu ne vas pas prendre défense de Skywalker aussi ? Tu as aussi flashé sur elle ?
Ahuri, le vert était tellement stupéfait qu'il ne rougissait même pas. Il secouait sa tête, les sourcils froncés, tenta une autre approche. Ochaco le coupa dans son élan, celle-ci prit son amie par les épaules, lui définissait que ce n'était pas bien de forcer. Avec une moue enfantine, plus à l'écoute cette fois-ci, Mina s'excusa.
— Pardon Skywal_...
— C'était ma sœur. Révéla finalement Anastasia.
Toute l'attention était redirigée vers elle. La blonde passa une main sur son bras gauche, refusait toujours de confronter les regards des autres.
— Et avant que vous me le demandiez, non, elle n'est plus de ce monde. Déclara t-elle, sèchement.
Diverses réactions fusèrent. Dans un premier temps, Mina se sentit terriblement coupable d'avoir fait remonter à la surface un tel mauvais souvenir. Sincère et maladroite, elle s'excusa de nouveau en s'inclinant respectueusement. Les autres se contentèrent de s'excuser et de présenter leur condoléance. Anastasia ferma ses yeux et encaissa tout ceci.
Un goût amer resta dans sa bouche, néanmoins, bien que tout le monde se montrait tous empathiques avec elle.
Shoto l'observait en silence pendant que les autres se tournèrent sur autre chose. Intérieurement, il venait à se demander si ce choix de ce costume représentait pour elle, un souvenir de sa sœur. Ou bien il s'agissait d'un cadeau et qu'elle voulait porter fièrement l'oeuvre de celle-ci. Désolé pour elle, le bicolore se réduisait en silence également. Évidemment, après ceci, Anastasia avait besoin de temps pour se remettre.
Le cours d'aujourd'hui, consistait à récupérer un mannequin qui jouait le rôle d'une victime se noyant dans l'eau. Avec le terrain disposé, la profondeur était d'au moins de trois mètres et en longueur de cinquante mètres. Numéro 13 administrait des poids lourds aux élèves, en expliquant que ceci pourrait représenter leur blessure ou autre poids inattendu. Avec un chronomètre en main, l'héroïne en combinaison astronaute s'écarta de la piste, tout en nominant les premiers à se jeter à l'eau.
Sans grosse surprise, Tsuyu était la plus rapide. Ses capacités batracienne étaient un véritable atout dans ce milieu précis. Ochaco félicitait sa meilleure amie avec beaucoup d'admiration et vint à activer son alter sur elle, supprimant toute la gravité sur elle pour gagner en fluidité. Faisant partie du deuxième lot, elle se mit à plonger à son tour avec Aoyama et Ojiro.
— Prête pour ton plongeons, Sawaka ? Lui lança Eijiro avec un large sourire en dévoilant ses dents pointues. Nous sommes les troisièmes, je paris que je serais plus rapide que toi !
— Ah ! Me sous-estimes pas ! Je me débrouille ! S'enflamma Lily, alors qu'elle s'échauffait les muscles avec lui et Shoji.
— Ce n'est pas un concours, leur souffla Tentapoulpe.
— Oh allez mec, il faut savoir se donner à fond !
Tout enthousiaste, Red Riot vint enlacer par le cou la nouvelle et enroba le bras de Shoji qui faisait le double de sa taille. Avec un sourire toujours aussi rayonnant, il s'exclama, haut et fort :
— On est les meilleurs !!
— ...Ouaiiiiiis !!! S'emballa vivement Lily, les yeux brillant, elle leva son poing gauche, super contente de se rapprocher des autres qui apportait de la motivation.
— Euh. Oui. Répondit leur autre camarade en clignant des yeux, il leva un peu son poing également.
Derrière eux, Izuku plissa ses paupières. Une partie de lui était ravi de savoir que sa camarade se liait d'amitié avec les autres – surtout que Eijiro était quelqu'un de très jovial, loyal et de passionné. Toutefois, au fond de lui, devoir assister à cet approche, ce geste bien trop tactile à son goût le rendait étrangement bizarre. Le vert essaya de passer outre à ce détail, tout en s'interrogeant pourquoi son coeur était lourd.
Était-il déjà possessif, auparavant ? Certes, avec Katsuki, il s'agissait d'une autre histoire... Mais ici...
Au son de l'eau qui éclaboussait, Deku leva ses orbes émeraudes et considéra ses camarades de classe. Il ne fallut moins de deux minutes pour qu'ils remontent à la surface, en ayant avec eux, les mannequins de sauvetages. Eijiro fut le premier. Lily secondait puis vint Shoji.
Leurs cheveux aplatis.
Et les bosses qui donnaient un air félin à la bleutée n'étaient plus là. Elle donnait un air différent, mais tout en restant la même. Les gouttelettes d'eau ruisselaient de ses mèches froissées et humides, à son visage, de son menton à son costume qui avait tout absorbé. Dorénavant, c'était collant, bien visible. Heureusement, la partie blanche de sa tenue ne devenait pas translucide. Izuku rougissait énormément en la voyant jeter le mannequin par-dessus le rempart, puis, se hisser vers la surface.
Son coeur battait à la chamade et il n'arrivait plus à fixer autre chose qu'elle.
Soudain, elle glissa, à cause des éclaboussures sur le sol. Automatiquement, le disciple de All Might plia sa jambe, s'apprêta à la rattraper dans sa chute, mais fut devancé par Shoji, qui la réceptionnait avec son bras, un genou au sol.
— Merci ! Rit doucement Lily.
Izuku se pinça les lèvres, à cette scène. Évidemment, son camarade de classe, possédant six bras, était le mieux placé pour la récupérer. Il était gentil et silencieusement, acquiesçait tout en l'aidant à se redresser.
Un applaudissement surgit de nul part. Tous se tournèrent vers l'énergumène qui prenait le temps d'attirer l'attention. All Might venait de débarquer – depuis quand ? Mystère. Il félicitait, spontanément :
— Bravo Sawaka ! Deuxième ! I am so proud de toi !!!
Ceci jeta un froid monumental au milieu de ce cours de sauvetage. Lily, crispée, avec des yeux ronds, se mit à rougir violemment d'embarras, attrapa à la volée le mannequin à terre, se cacha derrière tout en grommelant un « Oh putain, non, il imite mon père... La honte... ! » alors que tout les autres jonglèrent entre elle et l'ex-numéro un des héros.
Évidemment, dans la confusion la plus totale, All Might dû trouver une justification qui effacerait tout les doutes.
— E-E-E-En fait ! Elle est la fille d'une vieille connaissance, d'une autre connaissance de mes anciens partenaires de l'agence dans laquelle je travaillais et... !
— Le boulet. Commenta Katsuki, avec une grimace. Il ne sait même pas bien mentir...
— Numéro 13, avez-vous un papier sur vous ?
— Pourquoi ? S'étonna t-elle en voyant Lily tendre sa main, le regard éteint.
— Je veux rédiger un testament avant d'aller me suicider.
Naïve et à la fois professionnelle, Numéro 13 objecta en saisissant son élève par les épaules et la secouant. Elle pouvait parfaitement comprendre que la bleutée avait honte de cette attitude très exagérée de All Might, toutefois, vouloir faire ce qu'elle désirait était absurde.
Izuku soupira, passa une main sur son visage. Il faudra qu'il s'entretienne un peu avec son mentor, histoire de lui conseiller de éviter ce genre d'embarras à l'avenir... Maintenant que c'était son tour d'aller plonger, il s'avança d'un pas décidé et déterminé avec Denki et Fumikage. À trois, ils se positionnèrent et sautèrent. Grâce au One For All, ses muscles contractés, à seulement 10 % de ses capacités, l'adolescent pu déjà joindre le fond sans grosse difficulté – si on oubliait qu'il était en apnée. Assez vite, il remonta à la surface, avec dans ses bras, le mannequin qui avait été remit dans la piscine. Tout en reprenant son souffle, le lycéen ne put remarquer des regards braqués sur lui.
Déjà avec Ochaco qui rougissait violemment et qui recevait plusieurs coups de coudes de son amie Mina. Il y avait Katsuki qui tiquait de sa langue, le trouvant un peu trop prétentieux à voir battre le record de Tsuyu, puis il y avait aussi Lily. Quand Izuku se redressa, releva une partie de ses mèches humides, il croisa instantanément les orbes bleus clairs de son amie. Il s'étonna de la voir le fixer lui, avec des joues légèrement rosies. Dès qu'elle se rendit compte de leur contact visuel, elle détourna automatiquement sa tête.
Intérieurement, le disciple de All Might fut troublé par sa réaction. D'ailleurs, pourquoi était-elle un peu rouge, d'un coup ? Derrière lui, haletant, Fumikage était second et Denki, à bout de souffle, se laissait flotter sur la piscine avec le mannequin : « Je veux rester ici. Avec un maillot de bain ce serait le rêve ! ». Numéro 13 le rappela à l'ordre et le blond soupira, dépité, exécuta. Toujours au loin, All Might félicitait l'effort de Izuku, ce qui le fit rougir et grossir une fierté en lui.
— Je battrais ton record, Deku. Pesta Katsuki, qui passa juste à coté de lui, puisque c'était son tour. Frimeur !
— D'accord, Katchan. Sourit aussitôt Izuku, amusé de ce défi que lui lançait son ami d'enfance.
Étonnamment, Shoto le rejoignit et Anastasia, traînait, le teint pâle, tremblante.
— Tout va bien, Skywalker-san ? S'inquiéta le détenteur du One For All, interloqué.
— ....Juste froid.
— L'eau est tiède et il fait bon, pourtant... Lui fit-il remarquer.
La blonde ne se daigna pas de le regarder. Un peu secoué, Izuku songea à hier soir, tard. Dans la salle de bain pour filles. Sa nouvelle camarade de classe était en pleine crise. Et avalait des étranges pilules. Anxieux, n'espérant pas qu'il s'agisse d'un manque, il se mordit les lèvres et grimaça.
Après tout, il était obligé de tenir à sa promesse. De ne rien dévoiler à qui que ce soit. Malgré tout... Être le seul témoin de son addition était un lourd fardeau sur ses épaules. Et la santé de Anastasia pouvait très vite chuter.
— Allez jeune Bakugo ! Tu peux le faire ! You can do it ! L'encouragea All Might depuis les escaliers qui menaient à la sortie du terrain alpha.
— M'ENCOURAGEZ PAS COMME SI J'ETAIS UN GOSSE DE SIX ANS ! Lui hurla Katsuki en rougissant violemment.
— Je compatis, mon cher. Commenta Lily en opinant, les bras croisés.
Les yeux rivés sur l'eau translucide, incorporé de chlore, Anastasia ravala sa propre salive, ressentit une lourdeur aussi bien sur ses jambes que son coeur. Tout le monde l'encourageait et les garçons – à l'exception de certains, qui avaient remarqué son attitude étrange. L'adolescente à l'alter mi-ombre et mi-lumière avait beau essayer de rester impassible, toutefois, ce qu'elle pouvait observer dans ce reflet sous elle, la pétrifiait.
Son propre reflet, sauf que ses cheveux étaient sombres, avec des iris améthystes. Elle lui souriait. Lui susurrait de plonger.
Au coup du sifflet, les deux garçons sautèrent, ce qui fit sortir Anastasia de sa transe. Rapidement, elle les imitaient, en fermant ses yeux avant l'impact de l'eau sur elle. Par automatisme, la blonde se positionna, rouvrit ses yeux et entreprit à nager pour atteindre le fond de la piscine. Cependant, alors que pour les autres, tout était clair, normal, aux yeux de l'aspirante héroïne, tout était différent.
Les ténèbres occupaient absolument tout cet espace. Étrangement, bien audible malgré que Anastasia était sous l'eau, elle pouvait reconnaître un rire sinistre. Des bras vinrent délicatement l'enlacer par derrière, au niveau de ses épaules, avec beaucoup de légèreté – illusoire. Des longues mèches ébènes flottaient juste à coté de la lycéenne qui se figea soudainement en écarquillant ses yeux.
« — De quoi tu as peur ? Ce n'est juste moi. Toi. »
Sans même avoir la force de se retourner, Anastasia oublia un bref instant qu'elle était en pleine hallucination. Elle entrouvrit ses lèvres, ressentit une forte irritation provenant de ses yeux et gorge. Ce fantôme ricanait, resserrait son étreinte contre elle.
« — Je serais toujours, toujours à tes cotés. Même dans les moments les plus horribles. Après tout, je suis toi. Ton ombre. »
L'oxygène manquait aux poumons. Instinctivement, dans une réaction bien lente, la jeune fille vint compresser ses mains sur sa bouche et son nez. Tout son corps la mettait en alerte, signalant qu'elle devait impérativement et au plus vite remonter à la surface.
Pour combiner à ce cauchemar qu'elle vivait, Anastasia reçu une main sur son crâne. Quand la blonde leva ses yeux, elle retint difficilement un hoquet. Han était là, avec son expression imperturbable. Très vite nauséeuse, par le simple fait que ce type la touche, l'adolescente eut un faible recul. La gravité sous l'eau complexait bien trop ses déplacements.
« — Tu es magnifique, trempée. Tu ressembles à quelqu'un qui échoue où qu'il se rend et entreprend. »
Avec un sourire narquois, le l'élève Kurayami descendit sa main, recouvrit les yeux de son ancienne camarade de classe, torturée par ces fantômes qui avaient décidé de lui pourrir la vie. Anastasia tressaillit.
« — Je déteste ces yeux, pleins de lumière. Je les préfères sans lueurs. Tu n'es pas d'accord ? »
Han ricanait et l'envie de le repousser devenait urgent. Anastasia leva ses mains. Enfonça ses ongles sur l'épiderme de cet homme détestable et sociopathe. Tout devenait de plus en plus flou et le corps de l'aspirante héroïne s'alourdissait considérablement.
Elle manquait d'air.
« Inutile de te débattre. Jamais tu ne pourras me repousser. Tu le sais. Après tout, je t'ai laissé une marque qui restera gravé dans ta mémoire. »
Un sourire triomphant apparut sur son visage alors qu'il descendit quelques doigts sur la pulpe des lèvres de l'adolescente qui laissa échapper un frisson de dégoût.
Tout devenait froid, flou. Anastasia plissa ses yeux, perdit connaissance, fut noyée dans les abysses de ses pires cauchemars.
— ...alker!
Ses oreilles bourdonnaient. Faiblement, péniblement, l'adolescente plissa ses paupières, battit des cils à plusieurs reprises. Doucement mais sûrement, la blonde reprenait ses esprits. Couchée sur une surface rugueuse et chaude, ses poumons réapprenaient à fonctionner normalement. Exposée au soleil, avec ce toit fait de verre qui accueillait facilement la chaleur naturelle extérieure, Anastasia se laissa être bercée par ceci.
À Kurayami, ils travaillaient sous terre, jamais à l'extérieur. Pouvoir observer le ciel revenait d'un miracle ou être félicité. Cela lui faisait tout drôle.
Enfin, l'aspirante héroïne nota que tous étaient autour d'elle, anxieux. Numéro 13 avait ses mains positionnées sur sa poitrine, qu'elle vint retirer, avec beaucoup d'incertitude.
— Elle est revenue à elle, bien, bien... Dit-elle, rassurée.
— Dieu merci... Souffla Ochaco, en fermant ses yeux, ses mains sur son buste.
— Sérieusement, comment t'a pu te noyer ? L'interrogea Kyoka à la volée. Tu avais eu une crampe ou quoi ?
Prise d'une forte migraine, Anastasia émit un léger grognement, dirigea sa main et l'appliqua sur son front humide. Ses cheveux étaient défaits, son élastique de cheveux s'était même perdu quelque part.
— T'as beaucoup de chance que Todoroki t'a remonté dès qu'il a vu que tu nageais plus ! Lança Denki, les mains appuyés sur ses genoux.
— Putain, t'as fichue quoi la flasheuse ? Une crise d'angoisse ? Suspecta Katsuki en la dévisageant.
Cette fois-ci, l'eau de piscine refaisait surface. Instantanément, la blonde se redressa sur les coudes et toussa violemment. Numéro 13 lui frotta le dos, l'aida à se sentir mieux. Sévèrement, elle réclama le silence et que le cours était suspendu. Qu'elle allait s'occuper de cette pauvre fille.
Katsuki roula des yeux, les bras croisés.
— Ouais. À coup sûr, crise d'angoisse.
— Je peux l'emmener à l'infirmerie. Se proposa Shoto à l'enseignante qui se relevait du sol, en aidant son élève au passage.
— Je te remercie de ta gentillesse, je vais m'en occuper personnellement. Vous avez quartier libre les enfants ! All Might va vous ramener !
Dans un silence gênant, bien palpable, personne n'osait prendre parole, jusqu'à les deux personnes ne quittent le terrain alpha. Certains émettaient des hypothèses sur ce qu'il venait de se produire. Avec un accord collectif, tous marchèrent vers les vestiaires, pour aller sécher leur costume imprégné d'eau de piscine, avec cette forte odeur omniprésente de chlore. All Might menait la troupe, consciencieusement.
— Tu es son amie, non ? Tu ne sais pas ce qu'elle avait, Sawaka ?! L'interpella Hagakure.
Mutique, Lily secouait sa tête, l'air soucieuse. Ochaco grimaça et posa sa main sur son épaule.
— Elle ne t'a rien dit sur ce qu'elle n'aimait pas, par exemple ?
— ...Non.
— C'est tout de même triste et inquiétant, vous avez l'air de si bien vous entendre...
Dès qu'elle avait mentionné ce type de propos, la bleutée serra automatiquement ses poings et fronça des sourcils. Elle pivota sa tête, considéra la brune avec un sourire façade qui fit de suite tilter à Uravity.
— J'ai besoin d'un peu d'espace pour digérer ce qu'il vient de se passer, s'il te plaît Uraraka.
Avec une expression plus sérieuse, Skyao s'éloigna d'elle, d'un pas pressé. Témoin de la scène, Izuku se rapprocha vivement de son amie, troublé. Ochaco grimaça, baissa ses yeux, se confia au disciple de All Might, d'une petite voix.
— C'était un sourire forcé... Je... Je pense que je l'ai vexé.
— Tu ne cherchais pas à lui faire du mal. Lui défendit le détenteur du One For All, sachant pertinemment comment était sa première amie.
— Mais je l'ai fait.
Elle ferma ses yeux, culpabilisait.
— Ne sois pas triste, je sais que tu étais juste honnête...
L'adolescent adressa un sourire encourageant à la brunette qui acquiesçait doucement, le coeur lourd, de regrets. Dès qu'il vint jauger Lily de loin, il ne pouvait s'empêcher d'être aussi inquiet pour elle.
Après tout, quand Shoto avait ramené Anastasia à la surface, qui ne respirait plus, l'ex-élève de Hanran-Gun était la première à perdre tout sang-froid et à se ruer vers elle avec Numéro 13. Shoto avait prit la main de la blonde, prenait son pouls et aussi en paniquant, avait averti qu'il fallait lui faire un massage cardiaque.
Personne n'était en tord. Or, Izuku était le seul à connaître pour l'addition de Anastasia. Elle avait manqué à sa pilule, avait dû avoir une réaction qui l'avait rendu angoissé.
**
*
— Ce n'était pas une simple crise d'angoisse. Commença Momo, après avoir servi des boissons pour ses amis qui s'étaient tous réunis dans le salon du rez-de-chaussée.
— Pardon ? S'étonna Kyoka et Denki en choeur.
Leur déléguée suppléante ferma ses yeux, posa l'ice-tea sur la table basse et vint prendre place à coté de Tsuyu qui la regardait comme les autres.
— Je connaissais Skywalker depuis petite, nos parents se connaissaient à travers le travail. Énonça t-elle.
— Le monde est petit, commenta Eijiro, ahuri.
— Tu as l'air de la connaître plus que je ne l'aurais cru. Lui signala Shoto, sérieux.
Avec un petit sourire maladroit, Creaty pouvait apercevoir les regards suspicieux de Izuku et de Lily qui n'avaient prit aucune place sur l'un des trois canapé à disposition. Eux aussi se rappelaient de hier. Des propos qu'elle leur avait divulgué.
— C'était pendant un bal, que j'ai plus ou moins comprit...
— Un bal, n'empêche, ça doit être incroyable et fantastique à vivre ! S'exclama Mina qui se tourna vers Ochaco. Pas vrai ?
— La nourriture doit être aussi bonne ! Répliqua la brune, son estomac qui prenait le dessus.
— Et les belles tenues ! Rebondit Mineta.
Shoto poussa un soupir. Il laissa échapper, sur un ton presque agacé :
— C'est plus fastidieux, ouais... Murmura t-il plus à lui-même, ce qui interloqua Izuku et d'autres.
— Tu as déjà été à ce genre de fête ? Lui demanda Izuku.
Le bicolore fronça des sourcils. Repenser à des choses peu joyeux ne lui faisait guère plaisir, toutefois, le faire partager aux autres allégeait le poids sur son coeur.
— Petit. Avec mon père. J'y étais forcé.
— Je suis désolé.
— J'imagine qu'il ne fallait pas se friter avec toi. Se moqua gentiment Sero qui lui adressa un coup de coude.
Cette remarque sut faire décrocher un sourire à Shoto.
— On peut le formuler ainsi, oui.
— Katchan aussi, tu as été à des bals, non ? Lança le vert à son ami d'enfance.
Katsuki roula des yeux, adossé contre le mur, près de la fenêtre.
— C'était barbant. Et dès que mes parents avaient le dos tourné, je me barrais.
— Quel délinquant ! Ricana Denki. Je parie que tes parents ont dû gueuler après !
— Après m'avoir cherché pendant plus d'une heure. Mais je me marrais bien de les voir tourner en bourrique alors que j'étais resté dans la bagnole. Se vanta t-il, avec un rictus au coin de ses lèvres.
— Je plains tes parents. Dit Kyoka.
— Ils m'ont forcé à venir alors que je ne voulais pas ! Se défendit le cendré dans un grognement sourd.
Un peu jaloux du coté très rebelle de son camarade de classe, Shoto s'imaginait intérieurement comment aurait réagit Endeavor s'il avait fait la même chose. Probablement qu'il aurait été extrêmement furieux. Toutefois, sa raison revenait, en lui présentant des images plus sombres ; une pluie de coups. Honnêtement, supporter un bal était relativement mieux que de subir d'autres tortures physiques...
Mono agita nerveusement ses doigts sur son verre, ses yeux toujours baissés.
— A l'arrière du manoir... les propriétaires possédaient une grande piscine. Dénonça t-elle, d'une voix étranglée.
— Elle s'y est noyée ? Supposa Kyoka.
— C'est chouette une grande piscine pendant des fêtes_... Euh, je veux dire, vous avez été nager ? Se rectifia Denki, se voulant de rester un minimum sérieux.
Momo soupira.
— Avec nos parents, on était présenté aux autres invités. Après ceci, on était libre. Personnellement, j'étais relativement bien entouré, nous étions à jouer aux cartes, à parler du beau temps... et.. Skywalker restait dans son coin, seule, debout, contre un pilier.
Shoto et Lily plissèrent leur paupière en même temps.
— A un moment, nous avions décidé d'aller dehors. Comme je l'avais vue seule, je lui ai proposé de nous rejoindre. Et elle avait accepté. Même si elle n'était pas très bavarde, elle nous a suivi.
— Elle a glissé ? L'interrogea Eijiro, la tête penchée sur le coté.
Attristée, la déléguée suppléante secoua sa tête.
— Non. Une des filles derrière moi voulait l'embêter alors...
— Elle l'a poussé à l'eau !? S'exclama Ochaco, choquée. Mais c'est dégueulasse !
— Oui... On pensait qu'elle allait remonter à la surface sauf que.. non.. Révéla faiblement Momo. Ce fut son père qui est venu à sa rescousse après avoir vu toute la scène depuis le balcon...
Sous le coup de l'indignation, la rockeuse prit parole, se pencha vers l'avant, toujours en tenant son verre entre ses mains.
— Pourquoi tu n'as pas signalé à Numéro 13 qu'elle ne savait pas nagé ?!
— Je pensais qu'elle savait nager maintenant ! Se défendit la noiraude, presque blessée qu'on l'accuse d'être fautive.
— Elle l'aurait mentionné plus tôt, non ? Intervint Ochaco, concernée. Nous devons savoir nager et avoir un diplôme qui prouve que nous savons faire ça, avant de pouvoir prétendre de s'inscrire à UA...
Face au commentaire de la fille zéro gravité, beaucoup hochaient de la tête.
— Autrement dit, juste un accident... Posa Fumikage.
— Ou bien une phobie : aquaphobe. Théorisa Shoto, soucieux.
Izuku serra ses poings. Il était vrai qu'elle présentait des symptômes comme tels. Cependant était-ce réellement le cas ? Les doutes planaient et ne pas obtenir de réponse était frustrant. Perdu dans ses songes, il ne put remarquer que quelques uns de ses camarades de classe buvaient d'une traite leur boisson, posèrent leur verre dans l'évier puis se dirigeaient dans leur chambre.
Même pas quinze minutes après, la porte s'ouvrit. Anastasia était raccompagnée par Numéro 13, avait retrouvé son teint normal. Toujours en costume héroïque, sec, comme ses longs cheveux ondulés, elle remerciait une énième fois sa professeur et ferma derrière elle. Le silence planait dans l'air et la blonde se doutait pertinemment qu'on avait parlé de son cas.
Elle soupira, les confrontaient.
— Je vais mieux. Merci de ne pas vous en inquiéter.
— Eh, c'est vrai ? Tu es aquaphobe ? L'interpella aussitôt Denki qui se levait du canapé, déterminé à éclaircir un mystère.
— Idiot ! Lui gronda Kyoka, qui n'approuvait pas qu'il lui demande de si tôt.
L'ex-élève de Kurayami balaya du regard les personnes restant dans la pièce. Elle esquissa un sourire. Énigmatique, elle lui répondit :
— Des accidents peuvent surgir n'importe quand.
Ce fut ses dernières paroles, jusqu'à elle ne reste enfermée dans sa chambre toute la soirée. Elle n'avait même pas daigné de sortir pour manger avec les autres, ce qui n'avait fait que croître les questionnements de tous.
Bien que Izuku en avait discuté avec ses amis sur son refus de la laisser sans repas, Tenya apporta un plateau garni d'aliments chauds, emballés dans un film plastifié. Après avoir prévenu Anastasia, il tourna les talons, retourna à ses activités, comme les autres. Après une douche rapide – comme l'odeur du chlore persistait dans ses cheveux verts sapins, Izuku s'était changé et était allé dans sa chambre. Il se laissa s'écrouler sur son lit en poussant un soupir, exténué. Bien que aujourd'hui n'était en rien très intense, le détenteur du One For All était épuisé. Son esprit était constamment agité. Il devait faire des devoirs et pourtant, une partie de lui désirait aller rendre visite à quelqu'un. Tout allait pour le mieux, et avec cette chute...
Il voulait en avoir le coeur net.
Déterminé, sans la moindre hésitation, Deku se redressa du matelas, réajusta son col de son T-shirt blanc et quitta sa chambre. En allant en direction d'une porte voisine, il vint toquer. Sans réponse. Inquiet, il appela la personne, toujours sans succès. Bien que ça devenait intrusif, le disciple de All Might abaissa malgré tout la poignée et pénétra dans la pièce, plongée dans le noir avec des LED bleus et verts. Il nota sa camarade être sur son ordinateur, un casque sans fil sur son crâne. Rien que ceci, expliquait la raison pour laquelle elle n'entendait rien.
Avec un sourire soulagé, Izuku avança jusqu'à Lily. Elle était avec une manette allumée, en train de jouer sur son PC. Sur son écran, défilait un combat intense, avec des personnages armés, une série de combo chiffré défilaient en gros sur un coté. Le son frénétique qu'elle appuyait avec agressivité sur les boutons dénonçait à quel point la joueuse était sans pitié contre ses adversaires. Sagement, le jeune garçon attendit qu'elle terminait d'abattre ses ennemis pour venir tapoter doucement sur son épaule. Dans l'immédiat, la bleutée sursauta de sa chaise gaming et se tourna vivement, avec des yeux ronds. Une lueur bleutée et verdoyante animait dans ses orbes, à cause des reliefs lumineux des LED, ce qui fit frémir l'adolescent.
Si belle. Et encore plus en pyjama.
— Midoriya ???
Rapidement, elle mit en pause son jeu, abaissa son casque sur ses épaules, recula légèrement sa chaise et le fixa, étonnée.
— Tu... Tu n'entendais pas quand je t'appelais. S'expliqua t-il.
— Ah, ouais, désolé, quand je suis dans mon petit monde, je n'entend plus rien ! Rit-elle, désolée, elle gratta sa joue, les yeux fermés.
— J'ai vu ça... Sourit doucement Izuku. Au moins, tu ne dansais pas sur place avec la musique, contrairement en classe, hier.
Lily rougissait violemment à cette remarque, dans la précipitation et l'embarras, elle frappa son ventre avec son poing gauche. Évidemment, Izuku ne put avoir mal, sachant que son amie n'avait mit aucune force sur ce coup.
— Ehhhh !! C'est bas !
— Désolé ! Rit-il.
L'ex-élève de Hanran-Gun souffla, leva ses yeux au plafond, se leva de sa chaise pour aller appuyer sur l'interrupteur. Aussitôt, la lumière suspendue au plafond s'activa, éclaircissait la chambre de la lycéenne. L'odeur de la peinture s'était dissipée, remplacée par de l'encens. Et Izuku pouvait admirer au mieux la tenue de son amie ; un short noir et un haut unisex ample, bleu clair avec un nuage au milieu. Pieds nues, elle ne portait rien d'autre sur elle – et pas son pendentif.
— Et c'était pour quoi ? Demanda la jeune fille à l'alter du vent.
— Ah-... Ben...
Très sérieux, l'aspirant héro leva ses yeux vers elle.
— C'est juste que je voulais savoir si ça allait.
— Hein ?
— Je me disais que tu étais inquiète pour Skywalker-san...
Avec un sourire, Lily alla s'asseoir sur son lit. Elle observa son ombre à ses pieds.
— Je peux être franche avec toi ?
— Bien sûr.
— Pour moi, elle est aquaphobe.
Étonné, Izuku la considéra. Avec le signe de tête de son amie, il vint s'asseoir sur la chaise libre sur laquelle elle y était plus tôt.
— Tu penses ?
— Ouais... Sinon elle n'aurait pas eu ces réactions bizarres. Et avec l'histoire de Yao', cita t-elle en abrégeant le nom de Momo, j'ai l'impression que c'est plus profond que ça.
— Je pense aussi.
— Après oui, je m'inquiète pour elle. Concéda l'adolescente avec une grimace. Mais... Je pense qu'elle ne veut pas qu'on le soit. Elle veut qu'on passe à autre chose.
— Tu le penses ?
— Une sorte d'intuition, si on veut. Gloussa Lily.
Compréhensif et d'accord avec elle, le disciple de All Might acquiesça.
— Autre chose à me demander ? Lança la jeune fille avec un sourire.
— Non, désolé de t'avoir importunité à cette heure tardive. S'excusa rapidement Izuku qui se leva de la chaise de bureau.
— Tiens, moi j'ai une question ! L'arrêta t-elle en levant son doigt.
À l'écoute, le garçon aux tâches de rousseurs la considérait.
— Tu m'as l'air bien proche de All Might. Je me trompe ?
En une fraction de seconde, Izuku se crispa. Des sueurs coulèrent sur son visage alarmé, appréhendant qu'elle ne découvre son secret. Elle avait beau être l'une des connaissances de son mentor, cependant, la bleutée n'était absolument pas au courant pour le One For All – ni Mélissa, la fille de David Shield, qui était l'un des compagnons de All Might, aux Etats-Unis.
En quête de trouver au plus vite une excuse valide, il balbutia pitoyablement, tout nerveux, agité.
— Oh euh- Tu vois, comme toi, contexta t-il, on se connaissait et euh_...
— D'accord. Je vois. Coupa Lily en fermant ses yeux.
— H-Hein ?
La jeune fille à l'alter du vent leva ses yeux pour lui faire face, avec un sourire rassurant.
— Pas la peine de me le dire. J'ai compris. Je ne te forcerais pas.
— Sawaka-san... Murmura t-il, bluffé devant cette décision aussi sage de sa part.
— On est amis, pas vrai ? Tu m'avais dit d'apprendre à te faire confiance. Lui rappela Lily avec sincérité.
— ...Merci Sawaka-san.
Plus rassuré que désolé, Izuku se sentait bien à ses cotés. Elle était OK de passer à autre chose, à ne pas l'importuner avec ses questions. Et rien que pour cela, le vert lui en était reconnaissant. Plus tôt, ce matin, avec l'échange avec son mentor, Lily évitait de répondre à des questions qui la mettait mal à l'aise. Quand elle était partie, il craignait que son humeur restait bas alors que non, elle était revenue avec le sourire, était passée à autre chose.
Même pour son amie Anastasia, la bleutée lui laissait de l'espace – et était même la première à partir avant l'arrivé de la blonde. Une pensée interne traversa l'esprit de l'aspirant héro. Et si Lily n'aimait pas parler dans le dos des autres ? Et si plutôt, elle préférait avoir des avis concrets et dit de vive voix par la personne concernée ? Ça lui paraissait plus cohérent.
— Tu es vraiment plus mature que les autres. Pointa t-il, sa voix ayant filée avant même qu'il n'y réfléchisse.
Étonnée, la jeune fille à l'alter du vent haussa ses sourcils. Doucement, elle se mit à rire.
— Tout dépend du contexte, mais si je peux à coté m'amuser et profiter de la vie, je fais..
— Comme embêter Skywalker-san ?
— Hmm, ça peut être une idée, lui certifia son amie qui adressa un sourire jusqu'aux dents, amusée de cet exemple.
Ce sourire contagieux. Izuku ne pouvait pas s'empêcher de lui rendre l'appareil. Ne souhaitant pas s'éterniser sur cette discussion, supposant qu'elle voulait rester un moment tranquille seule, le vert se dirigea vers la sortie. Avant même abaisser la poignée de porte, il lui lança gentiment :
— Je te laisse tranquille. Tu veux peut-être finir ta partie de jeu et ensuite faire tes devoirs...
— Mes devoirs ?
— Ben oui, les exercices de Ectoplasm. Dit-il en clignant des yeux.
— ...Des mathématiques ?
Confus, Deku acquiesça. Il remarqua une expression remplit de dégoût et de manque de volonté chez sa camarade de classe, toujours assise sur son lit.
— ...Tu avais oublié ?
— Noooooooooon ? Répondit-elle, peu convaincante en détournant son regard du sien, le sourire félin collé sur ses lèvres.
— Tu devrais les faire, parce qu'il vérifie et a tendance à poser des heures de retenue à ceux qui ne font pas ça...
Lily se raidit et vivement, se leva de son lit, s'avança vers son bureau, par terre, son sac bleu foncé. Elle l'ouvrit en descendant la fermeture éclaire, attrapa son agenda sur lequel, en couverture, se trouvait un dragon bleu sur un fond blanc. L'adolescente feuilleta rapidement ses pages, les sourcils froncés, bien concentré. Lorsqu'elle s'arrêta sur une date précise, elle se mit à grommeler, plia un doigt qu'elle amena vers ses lèvres.
— ...Merde, j'ai dû m'assoupir pendant qu'il a donné l'exercice.
— Je vais te passer les exercices donnés, ne t'en fais pas ! Lui sourit Izuku, amusé de la réaction de la bleutée.
— On travaillait sur quoi déjà ? Le chiffre inconnu ? Soupira la lycéenne, déprimée.
— Les variations d'une fonction...
Lily abaissa son agenda, eut un rire désespéré.
Au retour de Izuku, qui avait aussi ramené ses cahiers, une trousse, en plus de sa chaise de bureau avec son autre bras, il rentra dans la pièce. Son amie soupira, éteignit son ordinateur, fit un peu de place pour qu'il s'installe.
— Bien... « tracer une courbe susceptible de représenter une fonction f sachant que : f est définie sur l'intervalle [-5;4]. f admet un minimum -3 et un maximum 5 qui ne sont atteints ni en -5 ni en 4. L'image de -5 est négative. 0 possède trois antécédents ». énonça le disciple de All Might à voix haute, alors qu'il relisait ce qu'il avait noté sur son agenda à la couverture A.M.
— Mmhm...
— En vrai, c'est un exercice facile pour débuter. Sourit-il.
Le stylo de quatre couleurs en main avec une règle, Izuku se prépara à répondre à l'énoncer sur son cahier. Il s'arrêta au milieu de son travail en remarquant que la bleutée fixait sa page vierge avec une grimace intense, comme si, elle affrontait son pire ennemi invisible.
— Euh... Sawaka-san ?
— C'est d'un charabia intergalactique ! Geint-elle en se laissant écraser le visage contre son cahier. Un boum sonore retentit dans la chambre.
Surprit, Izuku cligna plusieurs fois des yeux. Pourtant, c'était simple ! Il ne s'agissait que d'un simple petit récapitulatif de ce que Ectoplasm avait expliqué tout à l'heure.
— Pas du tout ! Il faut que tu fasses comme ça...
Le lycéen présenta le début de son travail. Donna des pistes dans l'espoir qu'elle tilte où il voulait en venir. La bleutée soupira longuement, sans aucune volonté, elle n'avait levé sa tête pour regarder.
— Je sais déjà faire leur genre de schéma en dessin, mais alors deviner des chiffres ou je ne sais quoi...
— Laisse-moi t'aider. Peux-tu retirer ta tête de ton cahier ?
— Me donne pas toutes les réponses, je ne tiens pas à tricher en recopiant toutes tes réponses. Grommela t-elle.
Étonné qu'elle fasse cette demande, Izuku voulut en savoir plus. Ce n'était pas du tout commun, ce genre de réclamation.
— Parce que, souffla Lily en reculant son corps contre le dossier de sa chaise gaming, mes parents m'ont toujours dit que tricher ce n'était pas bien. Que les notes se méritaient. Que c'est mieux d'être honnête.
— Ils n'ont pas faux. Sourit doucement le détenteur du One For All.
Ils se souriaient mutuellement. Puis, de nouveau déterminé, et prêt à passer plus de temps avec son amie, Izuku se plongea dans les mathématiques, apporta son soutien pour elle, en lui donnant des conseils très avisés.
Après une bonne heure de session devoir, le détenteur du One For All quitta la chambre de Lily avec ses affaires. Au même moment, une porte en face s'ouvrit. Une paire de yeux venait le dévisager, accusateur. D'un grognement presque inaudible, le camarade de classe de petite taille le pointa du doigt, le nez aussi froncé que ses sourcils.
— Toi ! Espèce de beau salopard ! D'où tu sors tranquille de la chambre de Sawaka !? Vous êtes déjà à ce stade !?
Izuku releva cette remarque. Il roula des yeux, ne s'arrêta pas pour autant d'aller en direction de sa chambre. Malgré sa réaction blasée, Mineta ne céda pas. Il insista lourdement, en haussant le ton, presque jaloux que son ami ait une meilleure vie que lui, voulait.
— J'arrive pas à y croire ! J'avoue que t'es louche depuis qu'elle est là et--
— Je l'ai juste aidé pour un devoir Mineta ! Le coupa le vert en fermant ses yeux. Et elle et moi nous sommes justes des amis !
— Tu crois sérieusement que je vais te croire ? Persifla Grappe Juice en croisant ses bras. Midoriya, n'oublies pas que t'es aussi un homme et que tu as des pul_...
— Un homme qui succombe à des pulsions sexuelles et qui se fiche du consentement ?
Les deux garçons se crispèrent suite à une intervention extérieure à leur discussion. Tous deux se tournèrent et aperçurent Lily avec un panier un linge sous son bras droit, contenant quelques habits déjà usés. Les sourcils froncés, elle dévisageait Mineta. Ses orbes bleus clairs dégageaient une lueur bleu turquoise, emplit d'un froid glacial, dépourvu de chaleur et de douceur.
Elle était furieuse. Et compte tenu du ton employé, cela ne faisait aucun doute. Mineta, paniqué, avait l'impression de faire face à un tigre sortant ses crocs, prêt à bondir sur lui et déchiqueter sa chaire.
— Tu sais, ce genre de personne, me répugne. Je les haïs de tout mon être. Déclara la bleutée, d'une voix sombre et grave. J'espère que tu vas mûrir sérieusement et ne pas devenir ce type malfaisant.
— N-Nan mais j'déconnais ! Hein ! Hein Midoriya ?!
Sous la panique, Mineta s'agrippait à la première personne qui pouvait lui sortir de cet impasse. Presque agacé de devoir lui filer un coup de main – sur lequel il était le seul à avoir commis cette erreur – Izuku souffla, se résigna. Habitué par le comportement de son camarade de classe, le vert se doutait que après ça, la prochaine fois, il veillera à tenir des propos moins dépassés devant une fille.
Dans un soupir, Deku se préparait à prendre la défense du violet qui tirait sur son short de sport noir. Il s'étonna de voir Lily passer à coté de lui, pas patiente ni désirant entendre un alibi. Elle s'éloignait en direction de la laverie commune.
— Ouah, OK, j'ai comprit, elle est aussi flippante que Skywalker et Ashido en colère !
Dans la précipitation, Izuku repoussa de sa jambe Mineta, usa du One For All pour déposer au plus vite ses affaires dans sa chambre, ressortit aussitôt pour rejoindre son amie.
Elle qui avait l'air satisfaite plus tôt d'avoir réussi un exercice grâce à son aide ! Et s'il prenait en compte de sa formulation, de son regard, il ne pouvait s'empêcher de réunir un morceau de puzzle. Lily avait esquivé des questions concernant son passé avec son oncle.
Aucun doute, il devait avoir un lien.
— Sawaka-san !
En train de réglementer les minutes de la machine à laver, Lily s'arrêta dans le processus pour le regarder. Elle baissa ensuite des yeux, se concentra pour appuyer deux fois sur une touche. Un clic audible retentit puis, vint un jet depuis la machine. Quelques secondes se suivant, l'appareil se mit en marche et un roulement mécanique et fluide s'échappait dans l'air.
Izuku se rapprocha, déterminé à mettre des choses au clair, bien que c'était soudain. Ils étaient seuls dans la laverie, d'autres laves-linges étaient en pleine manipulation.
— Quand tu as sortit ça... Tu faisais référence à ton oncle ?
Automatiquement, l'ex-élève de Hanran-Gun se crispa et ses pupilles rétrécissaient. Très vite, elle détournait ses yeux, fuyait. Encore. Lily s'accroupissait, face au lave-linge qu'elle utilisait.
Il avait vu juste. Par déduction, Izuku avait éclaircit des choses qu'elle n'avait même pas mentionné ce matin, pendant la réunion avec All Might. Malin, intelligent et rusé à la fois, le vert grimaçait aussitôt en comprenant sa réaction qui ne faisait que confirmer ses soupçons. Alors qu'il tentait à s'excuser, ou trouver une phrase apaisante, elle le devança, avec un sourire jusqu'aux dents, les bras tendus le long de ses genoux.
— Hé, tu as envisagé d'être détective en plus d'être héro ? T'es drôlement fort ! Complimenta t-elle, avec un petit rire.
Elle était mal à l'aise. Et elle dissimulait ça derrière un sourire.
Une répétition, simple, mais régulière. Cela faisait peu de temps qu'il la côtoyait en face, cependant, Izuku apprenait de plus en plus ses mimiques. Et dans ce cas de figure, la seule solution, pour qu'elle se remette bien, stable, était de la suivre. Après tout, Lily n'avait pas insisté sur son secret avec All Might. Elle respectait ce terrain qu'il avait flouté aux autres, à l'exception de Katsuki.
Peut-être qu'il devait en faire autant, bien que ça le tracassait, son histoire. Aujourd'hui, elle ne vivait plus avec son oncle. De ce fait, elle était en sécurité, plus heureuse avec une autre famille. Le jeune garçon tenta de se rassurer avec cette pensée-là. Les poings serrés sur l'instant, il les desserraient, en veillant à ne pas plus inquiéter et la rendre coupable.
— Je me débrouille pas mal dans ce domaine, je suppose. Sourit doucement Izuku.
— Où est donc passé ta pipe et ton chapeau, Sherlock ? Rit doucement Lily.
— Dans le placard, c'est démodé.
— Oouuh, intéressant !
Elle riait de nouveau. Bien que ça ne sonnait pas suffisamment naturel et sincère aux oreilles de l'adolescent, qui rebondissait sur un sujet, sur lequel, il était certain qu'elle serait attentive.
— Dans les jeux d'enquêtes, de recherches d'objets ou de stratégie, je me débrouille aussi.
— Ah !? S'exclama vivement Lily, de suite à l'écoute, ses yeux bleus s'ancrèrent dans ses orbes émeraudes.
Gagné.
— Il m'arrivait d'y jouer, parfois, au collège, pour m'occuper. Admit-il, en passant une main dans ses cheveux.
— Quels genres de jeu stratégique, exactement ? De guerre ? D'extension de territoire ?
— Tu risques de trouver ça ennuyeux, un peu vieillot, mais le shogi. Ou une partie d'échecs.
Stupéfaite, l'adolescente à l'alter du vent ouvrit sa bouche avec un gros O visible. Il lui fallut quelques courtes minutes avant de s'exclamer, choquée.
— Quoiiiiiiii ???! Mais en fait, t'es un mec ultra intelligent ?!
— ...Tu ne me voyais pas intelligent ?
— Si ! Mais là t'es plus au-dessus que je ne l'aurai cru ! Présenta t-elle en mimant une échelle avec ses mains, très sérieuse.
Touché, Izuku rougissait et détourna ses yeux d'elle.
— A-ah, ehm, disons que ce n'est rien de spécial. Je ne gagnais pas toujours, mais ça travaille les méninges... et puis c'est bon pour le cerveau, et..._
— Blablabla, des excuses, excuses.... Coupa t-elle en le dévisageant. Son ami se racla la gorge, concéda.
— OK, j'ai commencé à m'y pencher dessus car All Might s'était rendu à un tournois d'échecs, et avait félicité un jeune petit prodige, en avouant qu'être un jeune aussi intelligent et pleins de ressources était un beau modèle à suivre...
Il grommela, embarrassé d'admettre que le fanboy qu'il était, était prêt à tout pour suivre les exemples et admirations de son idole. Surprise, Lily pouffa, attendrit à cette vérité.
— C'est mignon, dit-elle doucement.
— B-Bon il se fait tard, alors bonne nuit Sawaka-san, ne rêves pas trop de mathématiques ! Lança vivement le disciple de All Might en lui tournant le dos, le visage rouge, jusqu'aux oreilles.
— Je ne promets rien, mais merci ! Bonne nuit à toi aussi ! Répondit la bleutée avec un sourire plus sincère.
Une fois qu'il fut définitivement éloigné d'elle, Lily laissa échapper un petit soupir amusé. Seule dans cette pièce où seule une petite fenêtre était ouverte, histoire de aérer la pièce où il faisait incroyablement chaud à cause des laves-linges activés, la jeune fille observa son propre reflet à travers la vitre, où jonglait ses habits imprégnés de gel de linge et d'eau. Plusieurs éclaboussures venaient s'écraser de ce coté là.
La lycéenne se mit à ronger un ongle en plissant ses paupières.
— ...Il est super gentil.
Des petites gouttes de sangs s'échouèrent sur le carrelage blanc de la laverie. En constatant cela, Lily écarta son pouce avec étonnement et aperçut qu'elle s'était ouverte, après avoir au passage rongé une partie de sa peau et de son ongle. Elle grimaça et mit son pouce dans sa pouce, aspira son propre sang avec ennuie.
Ce genre de défaut, il fallait qu'elle arrête. La bleutée le savait. Et pourtant, elle ne pouvait pas s'arrêter. Ce réflexe était habituel chez elle.
Une semaine plus tard, les nouveaux ont pu s'adapter au nouveau mode de vie à UA. Doucement mais sûrement, la plupart venait discuter plus régulièrement avec Anastasia. Étonnamment, celle-ci faisait des efforts mais gardait néanmoins une distance qui ne passait pas inaperçu aux autres. La date de l'examen du permis provisoire avançait et nombreux s'entraînaient plus souvent que jamais, dans l'espoir de ne pas être recalé. Après tout, réussir ceci, revenait à se rapprocher de leur rêve. Et d'exercer leur alter en voie publique, en étant protégé par un papier officiel.
All Might, était bien décidé de venir encourager tout le monde – un peu plus Lily, comme il tenait à rattraper le temps perdu avec elle, bien que celle-ci l'ignorait au mieux, sous les regards amusés et moqueurs de certains. Pour Katsuki Bakugo, c'était la même chose. Après son affrontement contre Izuku, avoir craqué devant son idole, ce dernier avait envisagé se montrer plus présent pour lui. Doucement mais sûrement, l'ex-numéro un des héros prenait son rôle à coeur, tout comme il ne cessait de lancer des regards compatissants à son disciple préféré.
— Et donc la filière d'assistance peut réparer nos costumes et les améliorer. Répéta Sayako à ses amis dans le couloir, tout en sirotant son jus de pomme avec une paille.
— Tu as déjà visité ? L'interrogea Lily qui était sur sa gauche, avec un carnet en main, contenant notamment plusieurs mots-clés à réviser avant une évaluation dans la journée.
— Oh, ouais. Et tu veux mon avis ? Ils sont demeurés.
Anastasia, qui était avec un carnet aussi en main, leva ses yeux de sa lecture.
— Plus demeurés que toi ? Ça m'intrigue.
— Epargne-moi ce commentaire déplacé, ma belle.
— Je n'ai pas été voir avec Skywalker, on pourrait faire un tour ? Demanda la bleutée en réfléchissant.
L'adolescente à l'alter mi-ombre et mi-lumière haussa ses épaules, indifférente.
— Cela peut être toujours utile. Et puis ça me changera des révisions.
— Ben si vous voulez un conseil, glissa sérieusement Sayako en levant ses yeux verts pommes vers le plafond, évitez la meuf aux cheveux roses.
À l'unisson, Anastasia et Lily clignèrent des yeux. Quand leur camarade de la classe B donne ce genre d'avertissement, mieux valait suivre. Non pas que l'adolescente à l'alter des chaînes pouvait avoir raison, cependant, ceci donnait un aperçu de ce qui pouvait les attendre par « demeuré ».
Le groupe de filles croisèrent quelques garçons de la seconde B, parmi eux, Yasujiro, tout riant et toujours aussi jovial. Anastasia ne put s'empêcher de faire une remarque.
— Il est vraiment le type populaire, lui.
— Lui ? Comprit Sayako, qui suivit le regard de sa pote. Il a toujours eu ce déclic, cette sympathie à se lier à n'importe qui. C'est dans son sang.
— Alors il a tout d'un étoffe d'un héro...
Simultanément, Sayako et Lily considèrent Anastasia qui venait de murmurer ces propos, avec une pointe d'envie.
— Ne sois pas si sombre, toi aussi tu peux devenir un héro. Lui lança la sulfureuse blonde en soufflant. Déjà apprend à plus relâcher tes émotions, à lâcher prise.
— ...Toi, si tu étais un peu moins chiante, tu aurais toutes tes chances. Répliqua Anastasia en fermant ses yeux, ne se laissant pas être atteinte.
Les piques fusaient dans l'air. Alors que des personnes dans les couloirs craignaient que la tension ne devienne électrique, Sayako, éclata de rire et tapa le dos de la blonde à coté d'elle qui ne retint pas un sourire. Depuis quelques jours, elles avaient toutes deux appris à se connaître.
— Mais tu sais que j'aime faire ma diva !
— Tu es insupportable...
La porte sur leur gauche s'ouvrit, avec Shinso Hitoshi qui sortait tout juste de la bibliothèque du lycée. En le remarquant, Anastasia emboîta le pas pour le rejoindre, tout en ouvrant son sac à dos, sous les regards confus de ses amies. Lorsqu'elle lui tendit un livre, les deux autres filles tiraient une grimace, concernées.
— Wesh, Skywalker a un mec que je ne connais pas ? S'étonna Sayako.
— En tout cas, elle n'a pas hésité une seconde pour foncer le voir. Commenta Lily.
— Putain, putain, putain !
Sans crier gare, l'élève de seconde B tira la bleutée vers l'arrière, la planqua derrière un mur dans une intersection. Penchées toutes deux sur le coté, absolument pas discrètes, Sayako marmonna, très sérieuse.
— Elle doit être en KIFF avec lui !
— Ou justes amis.
— T'es nulle en amour !
— J'ai déjà lu des romans d'amour ou jouer à des jeux de romances. Grommela Lily, offensée.
— Ouais ben c'est pas avec les Simps 2 que tu vas t'améliorer-- OH MATE !
L'adolescente à l'alter des chaînes désigna Anastasia qui riait doucement, tandis que le garçon aux cheveux relevés violets esquissait simplement un maigre sourire.
— Elle vient de rire !?
— Ah, ouais.
— Puis-je savoir ce que vous faites, vous deux ? Les interpellaient Tenya, derrière elles.
Simultanément, les deux lycéennes se tournèrent. Très sérieuse, Sayako leva son doigt, les sourcils froncés.
— Skywalker est amoureuse !
— ... Eh ? Lâcha Tenya en clignant plusieurs fois des yeux.
— Pardon ? Murmura Shoto, étonné.
— Vraiment ? Demanda Izuku, perplexe.
— De qui ? Questionna Ochaco qui vint direct se pencher avec les filles, suivit de près par Tsuyu.
Les garçons imitèrent.
— De Shinso ? Interrogea le détenteur du One For All, sceptique.
— Son nom entier. Exigea Sayako, très sérieuse.
— Euh, ça t'avancerait à quoi de sa voir ça? Se risqua de demander Ochaco, avec un sourire nerveux.
La blonde la dévisagea.
— J't'ai sonné ? Ta gueule.
— Ito. Elle n'était pas méchante. La sermonna Lily en plissant ses paupières.
Sayako leva les yeux au ciel tandis que la brunette lança un sourire timide et reconnaissant vers sa nouvelle camarade de classe. Les autres n'eurent le temps de prévenir que, Anastasia était revenue, cette fois-ci, avec une expression glaciale, limite agacée d'apercevoir cet attroupement pour observer quelque chose d'assez intime.
— Ca va ? Ou je vous ramènes du pop-corn ?
— Nous ne voulions pas t'embêter ! Ni espionner ! Promit Tenya en secouant ses mains, dans un mouvement paniqué et défensif.
— C'est vrai ? Tu es amoureuse de lui ? Voulut savoir Shoto.
Un silence gênant s'abattit. Tous le considérait, ahuris, impressionnés qu'il ose sans aucun ménagement, poser cette question. Anastasia fronça des sourcils, soupira, secoua sa tête.
— Qui t'as mit cette idée stupide dans la tête ? Attend, laisse-moi deviner : Ito ?
— Tu ne tromperas personne en niant ça ! Riposta vivement Sayako en la désignant du doigt, comme si elle venait de pointer la coupable d'une enquête.
Blasée, l'adolescente aux orbes orangés roula des yeux.
— Je l'ai croisé à ma rentrée ici. Et on s'est recroisé dans la bibliothèque, on a voulu emprunter un même livre. Nous avons quelques goûts en commun. Rien de plus.
— Amis. Souligna Lily qui zieuta vers la blonde qui se trouvait à coté d'elle, stupéfaite.
— Ne ment pas à mon détecteur l-o-v-e operation ! Inventa dramatiquement la sulfureuse blonde. Il a du charme ce type !
— Ils sont potes.
— Silence Lily ! L'amitié entre fille et garçon n'existe pas !
— Le manga One Piece prouve que ça l'est !
Shoto réagit aussitôt.
— Ah, je le lis actuellement. Sero m'a laissé emprunté des tomes.
— Bon goût! S'affirma la bleutée en pivotant vers lui, le pouce levé vers le haut.
— Merci ? Répondit Shoto en levant également son pouce, sans réellement savoir pourquoi elle faisait ça et s'il devait faire de même.
Avec curiosité, Izuku adressa un sourire amical vers Anastasia qui soupirait.
— Vous aimez quels genres de livres ?
— On ne t'a pas déjà dit que la curiosité était un vilain défaut ? Ronchonna Anastasia qui le dévisagea.
Une forte impression d'avoir touché une corde sensible, le détenteur du One For All eut son sourire qui s'effaça instantanément, se rappelant de l'autre soir. Supposant que sa nouvelle camarade de classe ne l'appréciait vraiment pas, le vert voulut se réduire dans un silence que les autres arrivaient à comprendre.
— ...Dark fantasy. Répondit finalement Anastasia, ce qui surprit Izuku.
— Hein ?
— Des thèmes sombres, détailla la blonde en le fixant droit dans les yeux, les bras croisés, du gore et_...
— Du sexe. Rajouta Sayako avec un sourire malicieux.
Certains rougissaient violemment. Anastasia se racla la gorge, changea aussitôt de sujet, avant même que l'élève de seconde B ne vienne l'enquiquiner sur « Je ne te savais pas si perverse, Skywalker. Ufu. », qui était bien prêt à être balancé dans l'air. En plus, elle avait l'air super satisfaite de partager un point commun avec elle.
— Bref, on s'en fout. Sawaka, ça te branche d'aller voir la filière d'assistance, t'as bien du temps libre au lieu de réviser hein ? Ça nous changeras les idées.
— Euh, ouais, bonne idée. Gloussa Lily, qui rangea son petit bloc-note dans la poche de sa jupe vert bouteille.
— Ce genre du thème, tu aimes, dans les romans ? Retint subitement Shoto, avec une certaine curiosité qui fit sursauter Anastasia.
Les lèvres légèrement entrouvertes, tremblantes, les yeux plus brillant, les joues légèrement plus rosies, elle lui tourna vivement la tête.
— En quoi ça te concerne ?
— C'est un mal d'apprendre tes goûts ? Si tu en lit, c'est qu'il y a quelque chose qui te stimule pas mal...
— Je_...
— Ouais, les passages qui contiennent du sex_HMF !?
Coupé dans son élan, la bouche de Sayako fut retrouvée plaquée par une main assez forte et insistante par Lily. Avec une expression très sérieuse et grave, avec un sourire forcé, les sourcils froncés, elle articula bien lentement :
— Et si on allait voir ensemble l'endroit ? Je t'en prie, montre-moi ! On va laisser Skywalker et Todoroki tranquilles un peu !
Dépitée, la sulfureuse blonde haussa ses épaules, retira la main que la bleutée surveillait attentivement si jamais elle comptait de nouveau divertir et embarrasser les deux autres. Contre toute surprise, l'adolescente à l'alter des chaînes se résigna et indiqua la zone, embarquant malgré elle, les autres membres de la classe seconde A.
Enfin seuls, Anastasia put respirer un peu mieux – grâce à son amie qui avait monopolisé les autres vers un autre endroit. De ses orbes orangés, elle vint se perdre dans les yeux vairons, calmes et posés de Shoto, qui demeurait très patient, sans aucun jugement.
— J'aime bien quand tout tourne mal... Que l'espoir est réduit à néant, que les héros se battent pour ce qui leur semble juste.
— Je crois saisir ce que tu sous-entends, lui souffla Shoto.
L'ex-élève de Kurayami esquissa un sourire.
— A Kurayami, je n'avais aucun temps libre pour une lecture autre que des manuels ou révisions...
— Tu t'exprimes plus. C'est super.
Des rougeurs apparurent de nouveau sur les joues de l'adolescente. Embarrassée, elle grommela, ressortit son coté un peu ronchon qui n'avait pas trop envie d'assumer.
— Tu causes comme si t'étais mon grand-frère ou je-ne-sais-quoi...
— Un ami.
— Hm.
— Tu ne veux pas que nous sommes amis ?
Avec une bouille vexée, un regard de chiot, Anastasia eut un recul, surprise, prise de court.
Impossible de refuser à cette demande ! Qui pourrait le repousser ou le rendre triste ?
— S-Si, on est pote. Juste pote. Balbutia la blonde, gênée. Je te jure, ton niveau de sociabilité est déstabilisante !
— Ah bon ?
— Ouais, t'es aussi maladroit que Sawaka. Soupira la lycéenne à l'alter mi-ombre et mi-lumière.
— Je dirais plus qu'on essaye de te comprendre. Et de t'aider. Se justifia t-il posément.
Ses paroles ricochaient dans la tête de Anastasia. Stupéfaite et à la fois indignée, elle rebondissait sur le seul terme qui la rendait presque agressive.
— Je n'ai pas besoin d'aide !
— A t'ingérer ici. Pointa t-il.
— Je sais me débrouiller !
— On n'a jamais pensé le contraire.
Avec une telle rapidité et simplicité à répondre ne faisait que bouillir le sang de la jeune fille en face de lui. Elle serrait ses poings, jusqu'à ses jointures blanchissent. Anastasia essaya de calmer son égo du mieux qu'elle le pouvait, sachant pertinemment que ces deux personnes ne pensaient pas à mal. Qu'ils avaient tous deux bons fonds. Qu'ils voulaient se tenir à ses cotés, être amis avec elle.
Un flash lui revint à l'esprit. Son deuxième jour à UA, la blonde s'était noyée pendant un entraînement de pratique. Depuis, beaucoup, étaient plus gentils avec elle. Les filles lui demandaient régulièrement si ça allait, si elle avait besoin d'aide si elle allait se laver dans la grande baignoire commune. Toutes, à l'exception de Kyoka, Lily et Momo.
Pas non plus aveugle, Anastasia avait bien remarqué les regards discrets mais méfiants des enseignants sur elle – y comprit le chef cuisinier quand elle était à manger dans la restauration avec ses camarades. Bien qu'on voulait qu'elle s'adapte bien dans ce lycée, l'aspirante héroïne se sentait comme une intruse ici.
Un parasite.
— Quel livre tu me conseillerais, pour débuter ? Lui demanda Shoto, ce qui la fit sortir de sa torpeur.
— ...Hein ?
Attentif et patient, le bicolore adressa un petit sourire. L'adolescente cligna plusieurs fois des yeux et nomma un titre.
— Les jeux du trône. Il est pas mal. Sanglant, mais c'est ce qui a inspiré à créer une série. Recommanda t-elle.
— Je vais voir en bibliothèque pour l'emprunter, dans ce cas.
Doucement, Anastasia lui lança un véritable sourire attendrissant qui l'étonna. En dépit de l'absence d'une belle lueur dans ses yeux, elle rayonnait un peu plus, aujourd'hui. Sans doute à cause du fait d'avoir partagé une passion à elle. Que ceci lui changeait les idées.
Pour pousser dans la surprise, la blonde mit un coup de poing amical contre son buste, plaisanta.
— Sans exception, je veux tes verdicts. En espérant que ça ne te choque pas, ni te traumatise, cette lecture. Je trouve que c'est soft, y a toujours pire.
— Tu parles comme une experte en cette matière. S'amusa à lui faire remarquer Shoto.
— Crois-moi, lire m'a bien aidé dans mon enfance. C'est toujours un plaisir de bouquiner.
— Je crois que le premier livre que j'ai lu seul, a été un cadeau de ma mère. Révéla le bicolore, qui partit dans ses réflexions.
Intriguée, Anastasia le laissa fouiller dans sa mémoire. Il finissait alors par citer le titre.
— Le Petit Poucet...
— Ce n'est pas du littéraire qui provient de France ? Supposa la lycéenne, ahurie.
— Si, il a été traduit. Mais j'avais souvenir d'avoir vu beaucoup de illustration... Et ma mère l'aimait bien.
La blonde haussa un sourcil.
— Tu sais pourquoi ? C'est une histoire pas si joyeuse, en vrai. Après tout, le début, c'est sur l'abandon...
— ...Parce qu'elle s'y retrouvait. Je pense. Murmura t-il, à peine audible, ce qui fit grimacer sa camarade.
Sans réellement connaître les détails sur la famille de Shoto, elle ne put ressentir un léger malaise. C'était tordu comme pensée. Cependant, si la mère du bicolore se projetait dans ce petit héro fictif, c'était qu'il y avait bien quelque chose.
Compréhensive, ne voulant pas s'immiscer dans la vie privée de son camarade de classe, Anastasia revint sur un élément qui avait été mentionné plus tôt.
— Et donc, tu lis des mangas ?
— Ouais. C'est simple, bien dessiné et des histoires sont très passionnantes. Répliqua tantôt Shoto, une étincelle animait depuis ses yeux vairons.
Il découvrait un nouveau passe-temps grâce à ses amis. Et Anastasia trouvait ceci adorable.
— One Piece, alors ?
— Je te le conseille, c'est_...
— Je connais. Sourit l'ex-élève Kurayami.
Ébahi, Shoto eut la soudaine envie de plus en parler avec sa camarade qui avait l'air de deviner ses intentions. Avec douceur, elle acquiesçait et se mit à marcher avec lui, en direction de la bibliothèque, tout en échangeant leur point de vue.
De l'autre coté du lycée, une grosse explosion retentit. Une partie des fenêtres cédèrent, plusieurs fragments fragiles et tranchant jonchèrent le sol, tandis que d'autres furent projetés dans la cours, sur la cour bétonnée. De la fumée opaque aveuglait de courte durée le groupe d'adolescents avec qui, ils étaient tombés sur cet incident. Un gémissement à l'unisson s'échappait de deux voix parfaitement opposées mais distinctes. Une fois que tout s'évaporait, deux silhouettes, couchées, dans une position des plus curieuses, alerta immédiatement certains.
Sayako roula des yeux.
— Je te l'ait dit : fait gaffe à cette meuf aux cheveux roses. Elle a fait le même coup aux autres. Quoique.... Pas dans cette position.
Lily plissa ses paupières, demeura silencieuse.
Izuku était à terre, sur le dos. Il réalisait avec effroi, qu'il y avait cette fille spécialisée dans l'assistance, à califourchon sur lui. Et pas seulement ; ses seins assez important écrasaient particulièrement son visage, l'étouffant en partie. Le visage salit par de l'huile, de la poussière, une forte odeur de transpiration et d'enfermé empestait l'étudiante, ne portant que un T-shirt moulant noir sans manches. Ceci dégageait un parfum peu attirant, imprégné sur ce tissu, bien sale, qui démontrait clairement qu'il n'avait pas été lavé depuis un bon moment.
L'adolescente releva ses lunettes de protection, cligna des yeux et aborda un large sourire. Ses cheveux roses, étaient gras, compte tenu de la forme de ses mèches.
— Ah ! Si ce n'est pas mon client favoris ! Lança Mei, avec une exaltation qui étonna la bleutée qui assistait à cette scène des plus dérangeantes.
— Hatsume....... Marmonna Ochaco, dérangée de voir ça. Tu... étouffes Deku-kun...
— Je l'étouffe, hein ?
La mécanicienne zieuta aussitôt le principal concerné, qui avait le visage rouge cramoisie et qui gémissait un « hmmmm ! » audible, toujours aplatit et dans l'incapacité de prendre les devants pour repousser cette lycéenne. Pourquoi devrait-il poser ses mains sur sa taille pour l'écarter ? Il ne voulait pas toucher des zones sans accord.
Et évidemment, ces pensées, Tenya compatissait. Il toussota, remua sa main, mécaniquement, réclama à Mei de s'éloigner immédiatement de lui, au risque qu'il s'asphyxie si elle s'éternise encore dans cette position des plus délicates. La rose battit des cils, rit avec légèreté, se redressa, son postérieur se posa sur le ventre du disciple de All Might, qui, instinctivement, contracta ses muscles, pour éviter de souffrir d'avantage.
— Allons, n'exagère rien, mon client préféré numéro deux ! Pouffa Mei, ses paumes recouvertes de mitaines sales, dirigées vers le haut, elle secoua sa tête.
— Quoi ??? S'indigna Tenya, par cette appellation le concernant.
— Midoriya a progressé depuis sa dernière venue, pas vrai ? Lança t-elle avec un grand sourire. Il va pas être mit au tapis pour si peu ! Vous êtes venus pour me voir pour améliorer vos costumes ?
Saisissant cet échappatoire pour libérer son meilleur ami, Ochaco indiqua, en essayant de garder un minimum de sang-froid. Izuku haletait, récupérait péniblement de l'oxygène qu'il manquait à ses poumons, le visage encore rouge.
— En fait, c'est que Sawaka voulait voir le fonctionnement chez vous et_...
— OHO ! Une nouvelle cliente !? S'enthousiasma la rose, sa tête tournant presque à quatre-vingt dix degré juste pour admirer la bleutée qui se tenait à coté de Sayako. Dis-moi tout ! Je suis toute ouïe !
Silencieuse, Lily la dévisageait, d'un regard glacial, ce qui contrastait énormément avec le climat encore chaud en ce mois de septembre.
— Déjà je ne suis pas ta cliente, je ne te paierais pas. Clarifia aussitôt Lily, froide.
— Relax tu paieras rien ! ...Pour l'instant.
Sayako souffla, roula des yeux.
— Allez Lily, on se casse. Elle est barge, je te l'ai dit.
— Mouais...
Telle une furie, l'élève de filière assistance bondissait de Izuku vers les filles, attrapa la poignée de la blonde qui eut un regard dégoûté.
— Me touche pas, t'es puante ! Geint Sayako.
— Toi ! T'es venue l'autre jour ! Ton costume est typique des styles gothiques sexy !
— Dégage !
— Et je sais pour ton alter des chaînes, sache que j'ai préparé des bébés capables de_...
— DEGAGEEEEEE !!!! Hurla Sayako, qui prit ses jambes à son cou après avoir réussi à se défaire de son emprise.
— TU DOIS ESSAYER CET ENSEMBLE, MA FIERTE ET MES BEBES TE SATISFERONT !
Complètement déterminé à se faire vendre, Mei la poursuivit dans les couloirs, laissant derrière elle, le groupe de seconde A, abasourdis. Izuku se redressa sur les coudes, reprit son souffle, grimaça.
— Enfin... J'ai cru qu'elle n'allait pas me lâcher...
— Hm. C'était bien confortable, d'avoir ses seins sur ta face et ses fessiers sur ton ventre ? Le paradis sur terre, hein ? Lança ironiquement Lily qui le dévisageait.
Choqué, le détenteur du One For All eut des yeux ronds. Il fixa sa camarade à l'alter du vent. Elle abordait une mine boudeuse et... agacée à la fois ? Désorienté, il bredouilla, vivement, rouge pivoine.
— Quoi ?! Non ! Enfin, si, un peu, non— Non ! Pas avec elle ! Enfin ! Tu as bien vu que je ne voulais pas !
— ...Hm.
Pas du tout convaincue, elle détournait son regard de lui, toujours avec une moue contrariée. La jeune fille se sentait déçue qu'il n'ait pu repousser Mei. Elle voyait son ami plus réactif, sachant mesurer les distances avec les autres. Il n'avait pas bougé ; s'était laissé faire, attendait d'être libre plutôt que d'exprimer son besoin qu'elle le lâche. Et ça, ça l'avait tracassé. Presque inquiet qu'elle lui en voulait, Izuku ne put s'expliquer que, Ochaco soupira, posa une main sur son épaule gauche.
— Et si on retournait en classe ?
— ...Très bonne idée...
Le garçon aux cheveux ébouriffés verts sapins lança un regard sincère en direction de son amie, murmura doucement:
— Désolé...
— Pourquoi tu t'excuses ? Tu n'as rien fait de mal. Répondit Lily en serrant son bras opposé. Elle gonfla sa joue, contrariée. Tu ne voulais pas la toucher en retour, c'est tout...
Satisfait que son amie ne se fasse de fausses idées, Izuku lui souriait.
Une fois s'être levé et dépoussiéré son uniforme, l'aspirant héro nota quelques adultes arriver en courant, troublés par ce gros vacarme. Dans un premier lieu ; Power Loader – l'enseignant principal de la filière d'assistance, suivit de près par Numéro 13 et Tori.
— Non ! Pas encore mon atelier ! Se plaignit l'adulte qui porta ses mains sur son énorme casque qu'il avait lui-même forgé depuis ses débuts.
— C'était quoi ça ?! S'inquiéta Tsuki.
— Ohhh. Encore un coup de la petite seconde... Capta Numéro 13.
Elle soupira, expliqua à sa collègue concernant le cas de Mei Hatsume, cette fille tellement passionné par ses créations, que certains avaient l'habitude de exploser, si on venait ouvrir l'atelier. Dépitée, la femme aux cheveux argentés se plaqua la main sur son visage. Power Loader grogna, exigea à ses élèves encore dans l'atelier de ramener son idiote et génie sur place pour la sermonner.
Préférant fuir toute cette agitation, les élèves de seconde A s'éclipsaient, à l'exception d'une seule, qui boudait toujours. Tsuki le remarqua, n'hésita pas pour se rapprocher.
— Tu en fait une drôle de tête... Tout va bien ?
— Hmmm. Juste je crois que je n'apprécie pas trop cette fille de la filière d'assistance. Se contenta de lui répondre Lily, en restant dans le vague.
Tori haussa un sourcil, posa une main sur sa hanche.
— Tu n'es pas obligé d'aimer tout le monde. Lui rassura t-elle.
— Ouais, je sais, mais... genre, urgh, je ne sais pas, elle m'agace ? Grommela la bleutée qui passa une main dans ses cheveux, soulevant sa mèche et une partie de sa frange.
— Qu'a-t-elle fait exactement ?
— Ben elle a écrasé...
Lily marqua une pause sans terminer sa phrase. Ceci sonnait étrangement bizarre. Était-ce juste pour ça qu'elle n'appréciait pas quelqu'un ? Dans le vague, la lycéenne grimaça, fronça des sourcils, tiqua de sa langue, se mit à grogner. À coté d'elle, toujours à l'écoute, mais également très observatrice, Tsuki comprit assez vite.
Il n'y avait que un garçon qui l'observait durant son cours. Et elle s'entendait un peu plus avec un seul de ses camarades de classe.
— Et il a aimé ?
— Nan, je ne crois pas.
— Alors inutile de t'en soucier. Sourit Tsuki, qui ne manqua pas de lui adresser un clin d'oeil.
En quelques secondes, Lily se mit à cligner des yeux, ne bougea pas, avant qu'elle ne tilte que quelque chose était fou, dans son discours. Très vite, elle se mit violemment à rougir et se raidit.
— Que_quoi_ Eh ! Comment ça, « il » ?! Je n'ai pas définit qui que ce soit !
— Mmmh. Sourit malicieusement la femme. Inutile de cogiter comme ça, je n'ai pas poussé plus loin.
— Vous savez quelque chose ! Vous le savez !!! Paniqua presque l'ex-élève de Hanran-Gun en la désignant du doigt.
— Sans doute ? Ronronna l'adulte en lui tournant le dos.
La réaction de cette seconde était vraiment divertissant et amusant aux yeux de Tsuki. Mignon même. Soudain, des mains se posèrent sur une zone érogène, ce qui la fit pousser un petit cri. L'argenté se tourna vivement, ses longs cheveux lisses suivant le mouvement.
Toujours là, avec une mine très sérieuse, les joues rosies, des yeux pétillants, ne cachant absolument pas ses intentions, Lily la fixait intensément.
— ...Doux.
— ....Euh...
— Professeur Tori... Puis-je... encore toucher vos ailes ? Quémanda son élève, émerveillée et désireuse.
Tsuki se mit violemment à rougir, devant cette bouille si innocente et rêveuse. À contrecoeur, elle refusa poliment, jugeant que ce n'était pas le moment approprié, surtout qu'elle devait avec les autres, s'occuper de réparer les dégâts laissés dans les couloirs et aussi dehors.
La nuit tombée, Shota Aizawa étouffa un long bâillement à s'en décrocher la mâchoire, alors qu'il tenait la porte du frigo ouverte. Encore une journée de terminée, et il avait encore beaucoup de paperasse à terminer dans sa chambre. Entre des évaluations à corriger, les futures leçons à programmer... en plus des documents à fournir de nouveau pour l'envoyer aux gérants du permis provisoire, cela faisait beaucoup.
Une cannette de bière de sortie, le noiraud vint plier à l'envers le petit clapet en aluminium, ce qui permit d'ouvrir. La remontée gazeuse faisait surface, menaça de couler par terre, ce que l'adulte stoppa net en venant avaler une petite gorgée. Sa pomme d'adam monta et redescendit au fur et à mesure qu'il buvait. La lumière de la cuisine commune s'activa, avec Tsuki qui se montrait près de l'interrupteur, en pyjama.
Reconnaissant cette silhouette entre plusieurs avec l'ombre qui s'étendait jusqu'à lui, le professeur principal de la seconde A se tourna, abaissa sa boisson gazeuse.
— Encore debout ?
— Je te renvoie cette question.
Eraserhead soupira. Il laissa sa camarade venir se servir aussi dans le frigo. Elle y sortit une bouteille de lipton saveur framboise. En le posant sur l'îlot en bois laqué de la cuisine commune, la femme se mit à fouiller dans les placards en hauteur pour un verre. Se hissant sur la pointe des pieds pour attraper l'objet qu'elle voulait, elle fut surprise que son ami datant du lycée vienne prendre pour elle.
— Merci, dit-elle simplement.
Tsuki ouvrit le bouchon, commença à déverser le liquide sucré dans son verre.
— Tu as trouvé des informations sur la personne qui est venu entraver toute communication ? Ou sur ce Red ?
— Nan, aucun. Ou je tombe sur des adresses aléatoires, comme si la personne a brouillé l'ID. Souffla la femme ailée, désespérée.
Avec une grimace, elle avala sa boisson. Elle reposa le verre, à moitié vidé. Les yeux bleus-gris posés vers le bas, elle soupira.
— Mais je reste aux aguets, pas de soucis. Ajouta t-elle, très sérieuse.
Silencieusement, le noiraud reprenait sa boisson et avala tout d'une traite. Il se tourna vers la corbeille, jeta la canette. Shota passa une main dans ses cheveux mi-longs, gratta le sommet, s'éloigna.
— Bon. Bonne nuit.
— ...Bonne nuit à toi aussi, Shota. Murmura Tsuki en baissant ses yeux, arrêtant de le regarder.
Les poings serrés, sans prendre la peine de se retourner pour jeter un dernier coup d'oeil à sa connaissance, le noiraud quitta les lieux pour rejoindre sa chambre. Seule, Tsuki termina sa boisson, le coeur lourd. Il était vrai que tous deux étaient proches, cependant, rien n'avait réellement évolué. Certes, ils s'étaient retrouvés, travaillaient de nouveau ensemble, toutefois, Shota gardait toujours cette distance et ce lourd silence.
C'était le même schéma. Encore et encore. Un cycle sans fin, sans progrès. Peut-être était-ce mieux de ne pas briser leur relation.
Le téléphone de la femme se mit à vibrer. En regardant son alerte qui affichait en gros sur son écran, elle écarquilla ses yeux. Tantôt, elle se mit à sortir en trombe de la pièce, apostropha le noiraud, exigea qu'il se change immédiatement et qu'ils devaient de suite se rendre à un lieu. Comprenant la gravité de la situation par son ordre qui fendait l'air, il s'exécuta.
Dans la précipitation, Present Mic et Midnight étaient eux aussi, partis les rejoindre pour cette intervention nocturne. Ayant sortit une voiture, tous à l'intérieur, seul le conducteur était Eraserhead. Tous vêtus de leur costume, quittant l'enceinte de l'établissement scolaire, les routes étaient peu animées comparé en journée. Tout lampadaire était éteint. Plongés dans une profonde obscurité, seulement éclairés par les feux de croisement, Tsuki faisait un topo rapide de la situation en lisant l'alerte sur son téléphone. La luminosité de son écran éclairait de trop son visage sérieux.
Au niveau des feux, à une intersection, des sirènes s'élevaient dans l'air, bruyamment, brisant toute sérénité. Des vaisseaux lumineux rouges et bleus arrivaient de partout, se dirigeant tous dans la direction que les héros comptaient se rendre. Appuyant son pied sur l'accélérateur, Shota reprit sa course, tout en gardant malgré tout, une allure prudente sur les routes.
Dans un quartier riche en commerce et en services de nuit, certains professionnels étaient déjà en train de sécuriser les lieux. D'autres déballaient un ruban jaune, d'un poteau à un autre. D'un signe de main, un policier recommanda aux conducteurs de s'arrêter, désignant d'autres pistes à prendre. Quand ce fut le tour des héros, Midnight fut celle qui adressa un sourire professionnel. De suite reconnue, ils purent se garer à proximité d'un hôtel de luxe. En sortant de la voiture, que Shota verrouilla avec sa clé, il zieuta très brièvement au-dessus de lui. Un insigne avec des néons grésillant.
— Un homme a tenté de fuir vers l'issue de secours.
— Ce qui me choque le plus, c'est que même les employés ont dû souffrir...
— C'est abominable et monstrueux !
— N'empêche que c'est le deuxième ministre en l'espace d'un mois... !
Survolant ces commérages, de professionnels ou de civils qui étaient témoins d'un gros accident, Eraserhead et ses collègues se dirigeaient vers un semblant de chef, qui était entouré de d'autres personnes, l'un deux, tenant une tablette.
Il y avait trois véhicules complètement mortes, rentrées l'une dans l'autre. Les capots levés, fumantes. Des pneus ont été dégonflés, des vitres explosées. Des morceaux de verres jonchaient le sol, avec plusieurs formes de traces de sang, mit en évidence par des projecteurs qu'avaient ramenés des experts. Plusieurs corps ont été recouverts par des housses mortuaires.
— Ah parfait ! Voilà les héros !
Le policier se tourna vers eux, avec un air grave et sérieux.
— Que s'est-il passé au juste ? Interrogea Midnight, qui zieutait très brièvement autour d'eux. Des professionnels prenaient en photo un maximum d'évidence sur le terrain, avec des panneaux numérotés.
— Un énorme génocide.
Le professionnel croisa ses bras.
— Ici, un ministre était invité ce soir même dans cet hôtel. Désigna t-il avec sa tête. Et un vilain, est entré, a massacré absolument tout le monde, sans exception. L'intérieur est actuellement en train d'être enquêté, ce n'est pas joli.
— Godamnit, lâcha échapper Hizashi sur un accent anglais. C'est sûr que c'est surprenant !
— Comment se fait-il qu'on a reçu tardivement les informations qu'une personne aussi importante soit attaqué ? S'enquit l'héroïne interdite aux moins de dix-huit ans.
À ce moment précis, Tsuki grinça des dents.
— C'est comme avec la première victime, on a coupé tout réseau. Il n'y avait aucun moyen d'avertir qui que ce soit. Ils ont dû avoir affaire à un hacker professionnel...
— Et les caméras dans l'hôtel ? Souleva Eraserhead. Ils se sont éteint ?
— Nous sommes justement en train d'analyser, j'attends le verdict des autres. Répondit le chef policier. Si vous voulez bien me suivre...
Present Mic observa une dernière fois les voitures en lambeau, désormais inutilisables ni récupérables. Néanmoins, il crut apercevoir comme une petite lumière clignoter dans l'une d'elles. Alors qu'il faisait la remarque à son meilleur ami, Shota haussa un sourcil.
Tout détail n'était pas à négliger.
Effectuant un petit détour, Eraserhead se pencha au-dessus de cette voiture luxueuse, sans toit. Il fronça des sourcils, aperçut cet étrange néon sur un tableau de bord défoncé. Logiquement, tout devait être mort. Et pourtant, ceci...
Il écarquilla des yeux, quand il tendit son oreille.
— Tous à terre !!! Ordonna t-il précipitamment.
Ses collègues n'hésitaient pas une seconde, suivit par d'autres professionnels en qui, ils avaient confiance aux héros. En l'espace de quelques secondes, une détonation. Avec une violence surprenante, la voiture bondissait, explosait, emportant avec elle, les deux autres véhicules. Le sol se dérobait, l'air se fendait avec ce bruit assourdissant. De la fumée s'élevait de nouveau dans les cieux, plongées dans l'obscurité. Le coeur battant, les oreilles bourdonnant encore à cause de cette agitation qui avait surprit plus d'un, les héros se redressaient.
Une pluie de débris s'attardait au hasard sur le goudron. Grommelant, Shota se levait, dévisageait cette incendie qui se propageait sur les derniers résidus des moyens de transport, méconnaissables. Une forte odeur de poudre à canon s'échappait, mêlé à de l'huile.
— Bordel... Murmura Eraserhead, les dents serrées. Tu as eu l'oeil, Present Mic.
— Holy shit_...
— J'espère qu'il n'y a pas de bombe dans l'hôtel ! S'inquiéta immédiatement Midnight.
Elle tourna sa tête vers Tori, qui remuait légèrement ses ailes grises.
— Allons de suite monter voir les caméras !
— Oui.
Toutes deux foncèrent vers l'établissement, où, les portes en verre ont été saccagés. L'air nocturne s'était infiltré à l'intérieur, refroidissant tout le reste. La parfumerie et l'odeur du tabac s'était dissipé. Plusieurs corps ont été recouvert, du sang avait entaché le carrelage et le papier peint, meubles. Tout ceci rendait une scène morbide. La caisse enregistreuse avait été ouverte, vidée. Seul le ventilateur suspendu tournait toujours, dans un mouvement fluide et répété. Les néons roses et rouges vacillaient, et le jukebox au fond de la pièce continuait de jouer ce tube de musique jazz.
Une pièce menait à un restaurant sur place. Toutes nappes en satin ont été salies, des tables chics renversées avec des chaises. Le lustre était même à terre, des fragments de cristaux éparpillés sur le sol.
Veillant à ne pas marcher dans des zones où des preuves irréfutables se situaient, les héros allaient vers une porte sur lequel, un panneau inscrivait « zone réservée au personnel ». En y entrant, il y avait sur leur gauche, la salle comportant pleins d'écrans exposant les caméras de surveillance. Des experts sursautèrent.
— Alors, ça donne quoi ? Lança Midnight en se rapprochant, avec une allure déterminée.
— Ouah, elle est canon en vrai ! Souffla un agent de policier à son collègue qui acquiesçait vivement, les yeux ronds.
— Certaines ont été figé, d'autres non, répondit une femme aux cheveux bruns, concentrée.
Elle continuait de effectuer des vérifications. Tsuki fronça des sourcils, la stoppa dans son élan.
— Une seconde ! Revenez quelques minutes en arrière, sur la caméra de surveillance 12.
Ne protestant pas, la femme s'exécuta. Tous levèrent leur tête, en fixant l'écran concerné. Quand la vidéo se déroula, elle diffusait pile poil la scène où le ministre était dans une chambre, avec un collaborateur, trois femmes le caressant. Alors qu'ils trinquaient, ils sursautaient, tournaient leur tête simultanément. Deux silhouettes débarquaient.
Un homme, fin, avec des courts cheveux noirs ébène, avec un chignon. Dans sa main, un revolver. À coté de lui, une femme, avec des cheveux mi-longs violets foncés, mal coupés, vêtue d'une robe violette et noire. L'intruse regardait en direction des caméras, fit un grand sourire tout en faisant un signe peace.
Le même quand il y a eu une tuerie parmi les organisateurs du tournois Kukonaka. Tsuki tilta, c'était le même geste, même arrogance.
Les hommes les plus riches et importants du Japon furent tirés dessus, absolument pas épargnés. Les femmes semblaient hurler, dans la panique, elles s'étaient accroupies, avaient placés leur mains sur leur tête. Elles avaient l'air de supplier, cependant, toutes n'eurent la chance d'être secourue.
— Nous devons impérativement lancer un mandat contre eux dès maintenant ! Déclara Midnight.
Present Mic et Eraserhead rentrèrent peu après, eurent le temps de comprendre ce qu'ils apercevaient.
La suite ne faisait que retourner leur estomac. Le ministre était souffrant, compressait sa main sur sa blessure au ventre, ventilait, la tête basculé à l'arrière du canapé en velours. La femme s'avança vers lui, dégainait un genre de scalpel de sa robe, approchait d'une démarche féline vers l'homme. Elle monta sur lui, avec un sourire pervers.
Un des agents de police dû sortir aussitôt de la pièce, pâle, la main plaquée de force sur sa bouche.
La vilain procédait avec un sadisme hallucinant, avec beaucoup de précision, à retirer les yeux de cet pauvre homme, maintenu par des squelettes qui avaient surgis de nul part, le plaquant de force sur ce canapé. Il gigotait énormément, et après être prit d'une convulsion, il avait rendu son dernier souffle. La femme aux cheveux violets admirait son travail, ses mains ayant accueillit un flot rouge écarlate. Elle semblait ricaner et, abandonna ces yeux de sa victime dans le cocktail non terminé posé sur la table basse.
— Oh mon dieu, je ne peux plus voir ! S'étrangla Midnight en recouvrant ses propres yeux, horripilée.
— Elle est totalement crazy ! S'écria Hizashi, aussi blême. Ses lunettes n'étaient plus droite, on pouvait apercevoir son choc.
L'horreur était palpable dans l'air. Tous étaient paralysés, impuissant devant cette scène. Tsuki tremblait légèrement, n'arrivait pas à y croire. Elle lança un regard vers son meilleur ami et collègue.
— S-Shota... C'est... Elle détient des informations sur tes élèves. C'est elle qui a tué pour obtenir des fichiers après le tournois Kukonaka.
— Ouais, lâcha t-il après un moment de silence. Et elle s'est introduite à Hanran-Gun.
La panique s'immisça dans tout les entrailles de Tori qui écarquilla ses yeux. Elle craignait le pire à venir.
— Elle... Elle en a après Sawaka Lily ?!
— Fortes chances. Confirma t-il, sur un ton aussi lourd que l'air pesait des tonnes après avoir employé ces termes.
— On doit la protéger. Grommela t-elle.
— Elle ne risquera rien avec nous.
Il plissa ses paupières.
— Mais j'ai des doutes que ce soit elle qui ait trafiqué les réseaux.
— Tu... crois qu'ils ont une équipe ? Comprit Tsuki en fronçant des sourcils. Remarque, ce serait tout à fait plausible... Pour plus de sécurité de leur coté.
— Et si, ce Red qui a menacé Bakugo et Midoriya, est de leur camp ?
Très vite, la respiration de Tori se coupa. Tout se reliait parfaitement et cette possibilité était aussi envisageable. Ces données récupérées, ces cibles, ces actions tout aussi proches... Elle serra ses poings, acquiesça, d'un air grave.
Des agitations eurent lieu hors de la pièce qui contenait toutes les écrans diffusant les caméras, qui, se rapprochait dangereusement. Le sol se dérobait sous les pieds des héros, qui, s'étonnèrent d'apercevoir une figure très connue ici. De suite, la tension montait d'un cran et devint plus palpable que jamais :
Des flammes enveloppaient des zones précises d'un costume supportant la chaleur. Grand, imposant, les poings serrés le long de ses hanches, le menton relevé, avec des flammes mimant une barbe intimidante et flamboyante, Endeavor venait de débarquer.
— Les renforts ont pas traîné, commenta Hizashi à voix basse.
— Honnêtement, si All Might avait encore la possibilité d'intervenir, j'aurai préféré qu'il soit là plutôt que lui... Lui lança Midnight, sur la même intensité de volume.
Tsuki grimaça, tenta de rester droite, en dépit des sueurs qui coulaient le long de sa trempe et de son cou. Cet homme, dégageait une aura des plus écrasantes, et sincèrement, ce genre de personne, elle aimerait éviter le plus possible. Endeavor était certes, quelqu'un de très puissant, presque d'égal à All Might, toutefois, il ne partageait pas les même idéologies.
Après tout, lui, n'avait aucune honte de tuer des vilains. Et durant quelques interventions auxquelles elle avait participé autrefois avec les autres, il était le premier à se ficher des vies d'autrui. Ses raisonnements, cet absence d'empathie l'avait complètement chamboulé et dégoûté.
Les ailes frémissaient, ne faisaient qu'un avec le reste de son corps, légèrement tremblant, écrasé par la nervosité. Eraserhead se plaça devant elle, la protégeant ainsi du regard intense et impitoyable du prochain numéro 1 des héros.
— J'ai eu des brides sur ce qu'il s'est passé. Où sont ces vilains ?
— Partis. Répondit sèchement Shota, qui gardait une posture droite et résolue.
De ses iris bleus froids, Endeavor dévisagea l'enseignant principal de la seconde A, notamment, où étudiait son fils ; Shoto.
— Et vous les avez loupés ? Pathétique. Grogna t-il.
— Nous avons eu l'information assez tardivement, comme vous. Rétorqua calmement le noiraud, qui n'en démordait pas.
Posément et analysant les identités des vilains depuis les caméras, il commanda à la police sur place.
— Vous. Je veux de suite un rapport et une description complète de ces vilains ! S'ils attaquent aux dirigeants, la société perdra confiance en nos capacités d'héroïsmes.
— Oui, monsieur ! Répondirent en choeur, droit comme un piquet, les policiers.
— Vous avez eu des passants qui ont vu leur fuite ? Enchaîna le roux, qui dévisagea le chef de police, qui restait à l'extérieur de la pièce.
En restant un minimum professionnel, il s'expliqua.
— Eh bien, certains ont fuit, d'autres ne sont plus sûrs où ils sont allés...
— Bordel, les civils ne sont que des incapables et des cafards. Fulmina Endeavor. On doit toujours gérer par soi-même !
Alors qu'il tournait les talons, quelqu'un venait lui faire barrage. Une aile aux plumes rouges écarlates se présenta sous ses yeux. D'un ton détaché et presque moqueur, un nouveau héro venait faire apparition. Avec un cure-dent entre ses lèvres, les yeux clos, il glissa :
— Oulah, calmez-vous Endeavor ! Inutile de rouspéter envers des innocents tout effrayé ! Ils comptent sur nous, vous savez.
Doucement mais sûrement, le héro déplia son aile, ouvrit lentement ses paupières, révélant ainsi des orbes marrons, intenses, tels ceux d'un rapace. Avec légèreté, sa propre intervention avait de suite supprimé toute tension. Il terminait de retirer un bout de viande coincé entre ses dents et, l'homme aux cheveux cendré, coiffés vers l'arrière de sa tête, dont quelques mèches qui partaient vers le haut sur le dessus de sa tête, jeta au hasard son petit cure dent.
— T'es qui, toi ? Un héro de bas rang ? Le rabaissa Endeavor, le fusillant du regard.
— Eh bien je suis désigné pour poursuivre cette affaire, par la commission de la sécurité publique. Moi c'est Hawks ! Sourit t-il avec insouciance.
Le héro d'underground plissa ses paupières tandis que sa camarade eut un sourire amusé, de suite, elle appréciait la répartie de ce héro face à Endeavor.
— Il me semble déjà avoir entendu ce nom.
— Oui. Il a la côte auprès des citoyens. Très populaire. Lui certifia Tsuki, à voix basse. S'il est ici, c'est que l'affaire est plus que importante.
— Il est jeune et dynamique, ça me plaît. Signala Midnight avec un sourire au coin de ses lèvres.
— On n'est pas si vieux, tu sais.. Lui trancha Present Mic, dépité.
Témoins de la scène, ils écoutèrent, restèrent en retrait. Endeavor soupira, poussa Hawks avec sa main gantée, l'écarta de lui.
— Je n'ai pas besoin d'aide de quiconque, cette affaire, je peux la clore en moins de deux !
— Dingue, vous êtes toujours en haute estime de vous même ! Votre égo ne vous étouffes donc jamais, je suis impressionné !
Indigné par cette remarque plus que directe, Endeavor se tourna vivement, lança un regard meurtrier en direction de ce héro sortit de nul part.
— Moques-toi encore de moi et je te brûlerai au premier degré ! On verra si tu fais le malin une fois chauve !
— Je ne recherche pas de confrontation avec vous, l'arrêta Hawks avec sincérité. Il croisa ses bras. Je ne fais simplement que pointer des choses vraies. Nous devrions collaborer, pour vite attraper ces vilains, qui cherchent à nuire notre équilibre.
— Et pourquoi devrais-je ?
— Pour remonter votre côte auprès des civils ? Supposa le cendré en passant du doigt sous son menton, songeur. Ou parce que ensemble, nous redoublerons d'efficacité. Ce serait stupide de rejeter quelqu'un qui a été envoyé par la commission de la sécurité publique !
Touché.
Avec un sourire calculateur, Hawks préservait ce masque d'innocence, attendit patiemment que Endeavor tourne les talons en pestant, murmurant une insulte concernant le choix des personnes qui géraient leur position. Finalement, il accepta « vaguement », en exigeant qu'on ne le dérange pas ni vienne piétiner ses recherches.
Une fois que sa silhouette disparue, avec un sourire plus doux et rassurant, l'homme aux ailes rouges s'inclina respectueusement à la police.
— Bien, j'attendrais vos comptes rendus au plus vite ! Pas de pression. On trouvera ces vilains !
— Nous vous remercions d'avance pour votre travail, Hawks !
Avant de s'éloigner, le jeune héro lança un coup d'oeil vers le groupe qui avait gardé le silence durant son petit échange avec Endeavor.
— A bientôt, bonne soirée, même si c'était assez perturbant !
— On se retrouvera bientôt ! Lança gaiement Midnight en agitant sa main.
— Oï, oï, tu vas pas le draguer, hein ? Souffla Hizashi, à coté d'elle.
Nemuri lui mit un violent coup de coude sur son flan, ce qui le fit plier en deux sous la douleur. Tori acquiesçait avec Eraserhead, observant le décollage de Hawks qui déployait ses ailes, une fois à l'extérieur.
Ce qui était certain, c'est que les prochains événements s'avéreraient plus complexes.
= À suivre =
つづく
Tsudzuku
*
BONUS
| Plus Ultra Interview! |
| 6 |
* Invité du jour:
Toshinori Yagi / All Might
Izuku: Bonjour tout le monde! On va interviewer All Might!!
Katsuki: T'es sacrément excité, le nerd.
Shoto: Parce que on sait que sera plus calme contrairement au précédent interview.
All Might: Bonjour tout le monde! Aussi content de te voir ici, petite Sawaka!
Lily: Pourquoi ajouter le petite? *grogne, gênée*
All Might: Parce que tu l'es! *rit insouciamment*
Lily: Hmmmmmmmmm...
Shoto: Bien, All Might, vous avez pas mal de questions et_... EH! Midoriya, n'ouvre pas toutes les lettres et ne trie pas!
Izuku: ...Je veux simplement des questions pertinentes!
Katsuki: *détruit une lettre anonyme en la faisant crépiter*
Shoto: Même Bakugo s'y met...
All Might: Comme ils sont gentils... *tout ému*
Shoto: Sawaka, et si tu piochais une? Comme ça, on partirait sur un pied d'égalité...
Katsuki: On n'a que 3 putains de questions! On va pas demander quelle est sa putain de couleur de chaussette non plus!
Lily: J'ai envie de manger là.
Izuku: Je peux poser cette question là? Une est super intéressante! *yeux qui brillent, montre une lettre du doigt*
Shoto: C'est un peu de la triche...
Katsuki: Et pourquoi ce serait à toi de poser une question en premier?! Laisse-moi décider!
Shoto: Sawaka, je crois qu'on va devoir se débrouiller et...
Lily: Y a quoi déjà pour le goûter? Des granola? J'espère que Kaminari me les as pas piqué... *perdue dans ses pensées*
Shoto: ....Bon, je vais le faire. *soupire, pioche une, lit* Alors All Might... Avez-vous déjà eu une relation amoureuse, dans le passé?
Izuku/Katsuki: LA REPONSE EST NON!
Lily: Ah. Les fanboys ont répondu. *amusé, sourire félin*
Izuku: Il n'a jamais prit le temps de s'y consacrer!
Katsuki: Et il avait toujours trop de taff' à sauver les autres!
All Might: Euh....oui...en effet... enfin... *fixe Lily*
Lily: *remarque, a un frisson, le regarde, a de suite des mauvaises idées* Uh? Non. Non... Si... vous me fixer... Vous aimiez mon père?
All Might: .....Hein? N-Non! Attend! Tu te méprends! Ce n'est pas_
Lily: *tourne sa chaise pour être de dos, place ses mains sur sa tête, transpire abondamment* Ahhhhhhhhhhhh!!!! Ma mère avait eu un rival redoutable!!!!!! ahhhhhhhhhhhhhh!!!!! Non! Si ça se trouve, aujourd'hui j'aurai été une montagne de muscles?! Comme dans les personnages de Jojo's?! AHHHHHH??!!!
All Might: TU TE TROMPES!!!!!!! CROIS MOI SUR PAROLE! IL ETAIT MON MEILLEUR AMI! C'EST TOUT!
Lily: *tombe de sa chaise, son âme quitte son corps*
Izuku: SAWAKA-SAAAAAAN!!! *panique, la soulève* Faut la faire sortir! Elle ne peut plus continuer l'interview!!
/suite à un soucis de technique, Lily est dispensée de cet interview!/
Shoto: Bon eh bien... On continue.
Katsuki: J'ai donc choisit cette question, durant votre jeunesse, pendant vos temps libres, vous faisiez quoi?
All Might: Ahhh. Eh bien, je lisais des comics, mangas... Je venais aider des personnes dans le besoin, je m'entraînais avec Ace, je révisais et sinon... eh bien, le temps passait vite.
Katsuki: En gros, rien de passionnant.
All Might: Tu t'attendais à quoi? Que je fasse du VTT? Sache que j'ai essayé, je suis tombé, Ace aussi, on n'a plus recommencé ça!
Izuku: ...Je devrais tester, un jour.
Katsuki: Uh?! *choqué*
Izuku: Et pour la dernière question... ...On peut pas en rajouter 3 autres?
Katsuki: T'es lourd!
Izuku: Ben quoi?! Toutes sont bien!
Katsuki: Tu me saoules!
Izuku: Mais Katchan! Regarde ces questions! *lui tend ses papiers*
Shoto: *prend les devants, lit un papier* Que pensez-vous de Madame Midoriya? .....Ah hein?
Katsuki: ..........Uhhh??????
Izuku: .....Pourquoi ma mère??????
All Might: Euh. Ben. Que c'est une femme très forte, courageuse, bienveillante, qui aime son fils et qu'elle est prête à tout pour sa sécurité.
Katsuki: ....
Izuku: *gratte sa joue, sourire gêné*
Shoto: Je l'ai aperçu de loin quand elle était venue pendant la rencontre parent professeur... Elle ressemble un peu à Midoriya.
All Might: C'est le cas! Elle se laisse pas faire quand on parle de son fils! Elle ressemble aussi à... une connaissance à moi, avec sa coupe de cheveux! *rit*
Katsuki: Ah bon.
All Might: En bref, une femme vraiment remarquable et adorable!
Shoto: Ah.
Izuku: ......Aheum; sur ce, la fin de cette interview est arrivée, alors à bientôt!!
All Might: Pourquoi vous avez l'air mal à l'aise les garçons? J'ai dit quoi de travers?
Katsuki: Vous êtes vraiment débile parfois............
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